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 Culpabilité

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Ephyse
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 12:50

Chapitre 22 : Sur le front

Harry regarda la haute silhouette de Ron s’éloigner, se remémorant ses dernières paroles. A tout à l’heure. Il souhaitait de tout son cœur que ce serait vrai. Il entendit Hermione renifler discrètement et vit Ginny poser sa main sur l’épaule de la brune, dans un geste de réconfort. Il avait vu toute la peur que ressentait le roux à l’idée de les laisser. Ses yeux bleus lui avaient parus tellement adultes quand il l’avait regardé avant de les quitter. A ce moment là, Harry avait compris qu’il lui confiait deux des personnes les plus importantes à ses yeux : sa sœur et la femme qu’il aimait. Le survivant espérait être digne de la confiance qu’il lui avait accordé.

Un puissant craquement, suivit d’un cri d’agonie lointain, le ramenèrent au présent.

« N’attendons pas les autres, allons-y maintenant. » dit calmement Néréa.

Les trois adolescents acquiescèrent et s’avancèrent vers l’orée de la forêt, accompagnés de leur professeur. Ils croisèrent des élèves venant du stade et courant en direction du château. L’italienne arrêta les plus âgés pour qu’ils se joignent à eux. Harry fut soulagé de ne voir que quelques blessés légers. Il avait craint bien pire après la remarque de Ron. Quand ils atteignirent les bois, leur groupe comptait à peine plus d’une douzaine de membres. Douze contre la centaine de montres qui sortaient du couvert des arbres. Un frisson d’horreur parcourut l’échine du brun. Merde, on n’a aucune chance.

Devant eux, les professeurs de Poudlard menaient une lutte acharnée pour défendre leur école. Harry comprit à ce moment précis pourquoi Dumbledore les avait engagés pour leur apprendre la magie. Leurs enseignants leur donnaient une véritable leçon de sorcellerie. Des professeurs qu’il n’avait pratiquement jamais vu utiliser leur baguette, comme Sinistra, lançaient maintenant des sorts d’une puissance remarquable. MacGonagall était presque terrifiante de force et de précision, et une dizaine de corps, certains stupéfiés, d’autres ensanglantés, l’encerclaient déjà. Mais le plus impressionnant était sans doute Flitwick. Harry se souvint que Hermione lui avait dit que leur professeur avait été champion de duel magique dans sa jeunesse, mais il ne s’attendait certainement pas à autant de rapidité et d’efficacité. C’était ahurissant de voir cet être minuscule tenir en respect cinq à six gigantesques créatures, armées de haches et de massues.

Néréa se tourna vers les élèves : « Combien d’entre vous savent faire un patronus corporel ? »

Harry, Hermione et deux serdaigles de septième année levèrent la main. Leur professeur hocha la tête :

« Bien, c’est déjà ça. Veuillez vous occuper des détraqueurs s’il vous plaît. Maintenant. »

Harry n’aimait pas trop cette idée. Se séparer était rarement une bonne tactique. Et puis il avait l’impression bizarre d’abandonner Ginny. La rousse croisa un instant son regard et lui offrit un sourire courageux. Godric, Ron va me tuer s’il lui arrive quelque chose.

Les quatre jeunes gens s’éloignèrent en courant du groupe tandis que Néréa donnait aux élèves restants quelques conseils pour vaincre les autres créatures. Au fur et à mesure qu’ils s’approchaient des détraqueurs, le froid se faisait plus intense. De petits grêlons tombaient du ciel, et le sol boueux devenait dur et gelé. Pour une raison étrange, même s’ils étaient de loin les plus nombreux, les détraqueurs n’attaquaient pas. Harry savait qu’ils étaient plus des parasites que des prédateurs, mais il avait pensé qu’ils profiteraient de l’avantage du nombre. Pourtant, ils se contentaient de glisser doucement entre les adversaires de la bataille, s’approchant le plus possible d’un des professeurs occupés à se battre, jusqu’à ce que celui-ci ne lance un patronus. Les voleurs d’âmes fuyaient alors l’animal argenté et se remettaient à serpenter entre les combattants, presque tranquillement. Harrry réalisa soudain ce qui se passait. Si ses professeurs souffraient du froid et du pouvoir des détraqueurs, les géants et autres monstres ne s’en souciaient absolument pas. Dans peu de temps, les adultes s’épuiseraient, vaincus par la fatigue, le froid et le désespoir. Et ils recevraient un coup d’épée fatal, ou un baiser des détraqueurs… Merlin, ils affaiblissent les humains !

Hermione avait elle aussi remarqué ce stratagème et s’arrêta devant une grande pierre qui les dissimulait. Ils étaient encore à une certaine distance du cœur de la bataille.

« De… depuis quand les… les monstres mettent au… au point des stra…stratégies ! » dit la brunette, complètement essoufflée.

Harry secoua la tête, l’air sombre : « Depuis que Voldemort les a unifiés. »

L’un des serdaigle déglutit péniblement et leva sa baguette en tremblant : « J’espère que j’y arriverais. Ils sont tellement nombreux… »

Harry craignait la même chose, mais ce n’était sûrement pas le moment idéal pour exprimer ses doutes : « Bien sûr. Il suffit de penser à quelque chose de très agréable. »

Le deuxième serdaigle ricana gentiment : « Daniel va sûrement penser à son dernier devoir de potion, il a eu O. Son premier dans cette matière en sept ans. »

Harry s’esclaffa, reconnaissant au jeune homme d’essayer détendre l’atmosphère : « J’en connais une qui va songer sensiblement à la même chose. »

Hermione haussa un sourcil dédaigneux.

« Moi au moins, je ne penserais pas à la poitrine du professeur Ostrica. » dit-elle dans un sourire sarcastique.

Le survivant rougit furieusement sous les éclats de rire des deux serdaigles.

« En fait, c’est plutôt une bonne idée. » dit Daniel. « Qu’est-ce que tu en penses Marcus ? »

Ce dernier eut un large sourire : « On pourrait difficilement faire plus agréable comme pensée. »

Une forte secousse les interrompit. La terre venait de trembler sous leurs pieds. Harry se tourna et aperçut l’arrivée d’une nouvelle vague de monstres, déracinant les arbres et les jetant sur ceux qui se battaient, alliés comme ennemis. Le professeur Chourave, qui se trouvait à quelques mètres d’eux, disparut dans le feuillage jauni d’un chêne, pour réapparaître quelques secondes plus tard, coincée dans les branchages de l’arbre. Aussitôt, une vingtaine de détraqueurs se précipitèrent sur elle. Le survivant leva sa baguette, lançant le sortilège. Un cerf argenté chargea, suivi d’un sanglier aux défenses impressionnantes et d’une loutre qui virevoltait dans le ciel comme si elle se trouvait en pleine eau. Les détraqueurs s’enfuirent, et Daniel, qui n’avait pas réussi à produire de patronus, se dépêcha d’aller porter secours à leur professeur de botanique.

Chourave, à moitié assommée, le visage totalement tuméfié, s’extirpait difficilement de sa prison végétale malgré l’aide du serdaigle. Un géant s’approcha d’eux. Il était énorme, même pour sa race. Sa tête, ovale et aplatie sur les côtés, culminait à près de dix mètres de hauteur. La seule arme qu’il avait était une hache immense à la lame émoussée. Il grogna et grimaça un sourire horriblement laid. Il lui manquait plusieurs dents, et celles qui restaient étaient noires et rongées par les caries. Harry, Hermione et Marcus lancèrent différents sorts, mais tous rebondirent sur la peau verdâtre du monstre. Il ricana et leva son arme vers les trois adolescents impuissants. Juste au moment où il allait frapper, le géant se redressa, une expression vaguement surprise sur le visage. Il y eut un éclair rouge derrière lui, et il poussa un hurlement de douleur en tentant d’atteindre son dos avec sa main libre.

Harry vit un sang sombre et épais couler abondamment le long des jambes du géant. Derrière ce dernier, près de l’arbre, le brun aperçu Daniel, la baguette levée en direction du monstre, l’air très satisfait de lui-même. Le géant se tourna pour regarder autour de lui et chercher la cause de sa blessure. Son dos était en sang, comme si quelqu’un avait mis sa chair à vif. Harry remarqua que les bords de la plaie étaient étranges, totalement anormaux. On aurait dit les restes d’une fenêtre brisée.

« Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Hermione lança un patronus aux détraqueurs qui approchaient et rejeta en arrière ses cheveux mouillés :

« Comme les sorts ne peuvent pas traverser la peau des géants, Daniel a du métamorphoser celle de son dos en verre, puis il a lancé un sort très simple, pour briser la glace. » Elle sourit à Marcus : « Ton ami est brillant, c’est incroyable. »

Marcus n’eut pas le temps de répondre. Le géant venait de voir Daniel, qui retournait aider leur professeur de botanique. Il hurla de rage et chargea à une vitesse phénoménale. Les sortilèges lancés par les trois autres adolescents le ralentirent à peine. La lame de la hache avait peut être perdu de son tranchant, mais le coup porté était si puissant et rapide qu’il sectionna sur le coup le bras du serdaigle. Daniel s’écroula, privé de son membre gauche, tentant vainement d’arrêter l’hémorragie avec une main tremblante. Le géant releva son arme, prêt à l’abattre une seconde fois sur le jeune homme.

Marcus hurla le sort de métamorphose, qui atteignit le visage de la créature. Pendant une seconde, Harry vit les muscles et tendons du crâne par transparence, puis le serdaigle fit exploser la peau de verre. Les éclats s’enfoncèrent dans la chair et les yeux. Le monstre hurlait, essayer d’enlever les morceaux de verre de ses mains énormes et maladroites. Soudain, le survivant sentit un souffle d’air froid sur sa nuque. Le géant s’immobilisa aussitôt, une main sur la gorge pour empêcher un flot de sang de s’en échapper, puis il s’effondra dans un dernier gargouillis, face contre terre.

Marcus, qui venait d’égorger le monstre, se précipita vers son ami. Harry voulut le rejoindre, mais Hermione le retint par le bras.

« Attention ! »

Trois créatures bâtardes, mélanges de plusieurs animaux, s’avançaient vers eux, attirées par l’odeur du sang. Si jusque là le brun n’avait vu que des êtres humanoïdes, ces monstres tenaient davantage de l’animal que de l’homme, à l’exception de leurs yeux, trop intelligents pour des bêtes.

« Des chimères… » murmura Hermione en frissonnant.

Elle leva sa baguette et lança sur les trois monstres un jet de flammes bleues. Les chimères cessèrent aussitôt de s’intéresser à eux et tentèrent d’éteindre le feu qui leur brûlait le pelage. Merlin, quelles bêtes horribles !


Dernière édition par le Mer 19 Juil - 12:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 12:51

Harry reporta son attention vers l’arbre déraciné. Marcus et Chourave, qui était enfin sortie des branches du chêne, se battaient à nouveau. Daniel était restait à terre, immobile.

« Il… il est… » balbutia Hermione, pâle et tremblante.

Le survivant hocha la tête, incapable de dire quoi que ce soit. Il avait envie de pleurer, de vomir, de courir le plus loin possible de toute cette violence. Mais encore plus que la peur, il ressentait une immense colère, puissante et dévastatrice. Il se retourna et repéra le géant le plus proche. Il se mit à courir vers lui, sans tenir compte du cri de Hermione. Sans s’arrêter, il transforma le torse du monstre en cristal. Le géant n’eut pas le temps de s’en rendre compte, Harry lui fit instantanément exploser la cage thoracique. Le sang éclaboussa le visage du brun, l’aveuglant complètement. Lunettes de merde ! Il les nettoya rapidement à l’aide de sa baguette et les ensorcela pour éviter que cela ne se reproduise, puis regarda autour de lui, cherchant Hermione.

Les autres élèves de cinquième, sixième et septième année étaient maintenant là. Harry vit à travers le rideau de grêle Padma lancer un puissant bouclier pour parer le coup d’épée que lui lançait une créature au moins trois fois plus grande qu’elle, tandis que Neville envoyait tout autour de lui des éléphants argentés qui chargeaient les détraqueurs et en repoussaient quelques-uns uns dans la forêt. Il aperçut des élèves qu’il ne connaissait pas enflammer des chimères, stupéfier des trolls. Il réussit même à distinguer au loin la silhouette massive de Hagrid qui lançait sur ses frères de sang des traits d’arbalète gros comme le poing. Mais il ne trouva pas Hermione. Putain !

« C’est une technique intéressante. » dit une voix douce derrière lui.

Luna observait avec intérêt le cadavre du géant que Harry avait tué. Elle portait encore sur ses cheveux blonds les plumes bleues qu’elle avait mis sur sa tête pour encourager son équipe. Une coupure profonde barrait sa joue et son manteau orange vif était en lambeaux. Malgré tout, elle semblait aller bien.

« C’est vraiment une idée très astucieuse Harry. » continua la serdaigle.

« Elle n’est pas de moi. »

A son grand soulagement, elle ne demanda pas de détails. Elle se contenta de lever tranquillement sa baguette et jeta un sort qui atteignit l’œil du cyclope qui se trouvait derrière Harry, massue levée. Le monstre maintenant aveugle lança des coups au hasard, frappant les détraqueurs qui l’entouraient tout en hurlant de douleur.

« Merci. » souffla Harry.

La blonde hocha la tête en regardant autour d’elle : « Il vaut mieux ne pas être seul dans ce genre de situation. Ça évite de se faire attaquer par derrière. »

Le survivant pâlit en songeant à Hermione, qu’il avait abandonné sur le coup de la colère. Il prit la jeune femme par le poignet :

« Luna ! J’ai perdu Hermione. Aide-moi s’il te plait ! »

La blonde sembla hésiter une fraction de seconde, puis accepta de le suivre. Il se dirigèrent vers l’endroit où il avait laissé son amie, se couvrant l’un l’autre. Harry essaya de ne pas regarder les quelques cadavres qui reposaient sur le sol. Il était terrifié à l’idée même d’y reconnaître un visage, en particulier celui de Hermione. Ils arrivèrent enfin près de l’arbre déraciné. Mais il n’y avait personne. Le cœur du combat s’était un peu avancé vers le château, signe que l’armée de Voldemort gagnait du terrain.

Luna regarda autour d’elle : « Elle n’est pas là. »

« Oui, je sais ! » s’énerva Harry. Il soupira longuement pour se calmer : « Elle doit être partie aider les… »

Une douleur intense explosa dans sa tête. Il se laissa tomber en hurlant sur ses genoux, les mains couvrant sa cicatrice brûlante. Lentement, la douleur diminua, puis un sentiment de joie enfla dans sa poitrine. Il eut envie de rire pour une raison qu’il ignorait, mais que Voldemort devait sans aucun doute trouver réjouissante.

« Harry ? Harry, qu’est-ce que tu as ? »

Luna s’était agenouillée près de lui et le soutenait pour qu’il ne s’effondre pas entièrement. Il voulut la rassurer, mais n’y parvint pas. La lutte contre la présence de Voldemort l’épuisait. Le monde autour de lui commençait à s’estomper.

Un long cri perçant retentit brusquement au-dessus de leurs têtes. Harry leva les yeux pour voir une créature ailée descendre gracieusement du ciel et atterrir juste devant eux. L’être ressemblait à une femme croisée avec un oiseau de proie. Son corps nu était parfait, mais sa peau gris sombre semblait entièrement recouverte de scarifications. Des serres terminaient ses jambes longues, fines et musclées. Ses lèvres étaient minces et très pâles, légèrement bleues. Elle contemplait les deux adolescents avec un sourire cruel, son regard blanc brillant de contentement.

« Harry Potter je présume ? » dit la créature d’une voix grinçante.

Luna se redressa, baguette levée. La femme-oiseau déploya ses immenses ailes couleur corbeau et se jeta sur la serdaigle, lui emprisonnant les poignets d’une main griffue et la souleva en s’éloignant du survivant. La blonde lâcha sa baguette et gémit de douleur, le sang glissant doucement sur ses bras.

« Chut belle enfant... » siffla-elle. « Je suis juste un émissaire. »

Harry se leva difficilement, le souffle court, combattant toujours l’euphorie étrange qui le submergeait.

« Que… que voulez-vous ? » demanda-t-il d’un ton agressif.

« J’ai un message pour toi. Le Lord Noir craignait que tu ne saisisses pas celui qu’il t’a envoyé. » dit-elle en désignant de la tête la bataille qui faisait rage derrière eux. « Et il m’a accordé l’honneur d’être sa voix devant toi. »

« Alors ? Qu’est-ce qu’il veut que je comprenne ? » cria Harry.

La créature passa une langue fine et pointue sur ses lèvres, comme si elle savourait l’impatience du brun. Puis elle eut un sourire dément :

« Tout ce que tu vois n’est qu’un avant-goût. Un pâle aperçu de ce qui arrivera un jour. D’ici peu, le Seigneur des Ténèbres frappera si fort le cœur du monde sorcier qu’il ne s’en relèvera jamais. Et c’est sur son corps et son sang encore chaud qu’il érigera son royaume. »

Harry s’avança vers elle, la menaçant de sa baguette : « Je ne le laisserai pas faire ! »

Elle s’esclaffa dans un caquètement strident et grinçant, qui donna des frissons au brun : « Tu n’as pas le choix mon mignon. C’est déjà écrit. »

Elle agrippa les cheveux blonds de Luna, approchant son visage de celui de la jeune femme. La serdaigle émit une plainte étranglée quand la créature arracha le haut de ses vêtements, découvrant son ventre et sa poitrine. Le survivant se figea d’horreur.

« Tu veux que je te montre Harry ? » questionna le monstre.

Puis sans attendre sa réponse, elle jeta Luna à terre, posa délicatement sur son torse dénudé un de ses pieds armés de serres et se pencha sur sa proie. La blonde poussa un hurlement quand une griffe acérée lacéra doucement la chair de son ventre. Harry ne pouvait pas lancer de charme, pas sans blesser Luna. Mais si je ne fais rien, elle moura ! Il ne savait pas quoi faire, et contemplait impuissant ce monstre éventrer la jeune femme.

Tout s’arrêta subitement, sans que Harry n’en comprenne la raison. Puis il aperçut une courte flèche plantée dans la gorge du monstre. Elle s’effondra, lâchant Luna qui réussit à s’enfuir en rampant. Harry se précipita vers elle et l’aida à se lever. Il se tourna pour voir ce qui était arrivé à la créature. Elle s’étranglait dans son propre sang, noir et poisseux comme de l’encre, et poussait des gargouillements mouillés dans son agonie. Un bruit de sabot se fit entendre, et Firenze s’approcha d’elle, un arc à la main.

La femme-oiseau sourit en le voyant : « Tiens, comment vas-tu cousin ? »

Le centaure secoua la tête : « Nos races ne sont pas parentes, harpie. »

Elle commença à rire, puis toussa en crachant du sang. « Je parle de nos aptitudes à entrevoir le futur. Tu diras au jeune Harry Potter que ce que je lui ai dit est vrai. Toi et les tiens n’avez pas pu ne pas le lire dans vos étoiles. Même si nos nouvelles sont sans doute plus… fraîches. » termina-t-elle dans un sourire fou.

Firenze la dévisagea quelques secondes, puis leva un de ses sabots et l’abattit sur la tête de la harpie. Luna gémit faiblement. La blonde tremblait de peur et de froid, ses bras entourant le haut de son corps nu. Harry rougit et lui tendit son manteau, qu’elle s’empressa de revêtir.

« Luna Lovegood ? »

Elle sursauta en entendant la voix profonde de leur professeur de divination.

« Laisse moi voir ta blessure. »

Elle acquiesça et releva légèrement le manteau de Harry, dévoilant la plaie sur le bas de son ventre. Firenze murmura quelque chose, et la coupure profonde arrêta de saigner.

« Madame Pomfresh fera disparaître la cicatrice. »

Elle hocha la tête, le corps toujours secoué de frissons. Harry regarda le cadavre de la harpie, et détourna les yeux devant son visage broyé, au bord de la nausée. Il réalisa alors que la joie de Voldemort ne l’habitait plus.

« Que t’a-t-elle dit ? » voulut savoir Firenze.

« Que cette bataille n’était qu’un avant-goût. Que Voldemort reviendrait détruire le monde sorcier. » dit le survivant dans un souffle.

Le centaure n’eut pas l’air surpris. Il serra les mâchoires et leva les yeux sur la voûte étoilée en soupirant longuement.

Un gong s’éleva au-dessus des bruits de la bataille. Au loin, Harry vit le château s’entourer d’un voile scintillant. Des cris de panique retentirent au sein de l’armée monstrueuse. Beaucoup de créatures s’enfuirent au fur et à mesure que le dôme doré s’élargissait et arrivait vers la forêt. La protection traversa Harry, Luna et leur professeur, emplissant étrangement le corps du brun de chaleur et son esprit d’espoir. Les monstres qui étaient restés se battre furent repoussés dans les bois par la barrière. Pendant quelques secondes, les élèves et les professeurs de Poudlard demeurèrent silencieux, puis il y eut une explosion de sons, un mélange de rires, de cris de joie, de pleurs et de gémissements.

Firenze contempla le château, à nouveau protégé : « Notre directeur est de retour. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:05

Chapitre 23 : Séquelles

Durant toute la journée qui suivit la bataille, il avait espéré qu’elle oublie, qu’elle ne lui poserait aucune question. Mais elle avait réussi à le coincer dans une salle vide dans la fin de l’après-midi, et il n’avait pas pu reculer. Il venait de lui avouer son secret. Ron savait qu’elle le prendrait mal. Après tout, c’était une Weasley. Mais il se rendait compte qu’il n’avait jamais vraiment vu sa sœur en colère jusque là. La fureur de Ginny ne ressemblait en rien à l’attitude froide et distante de Hermione, ou à l’agressivité contenue de Harry. La petite rousse était bruyante. Et violente également. Elle lançait au hasard les divers objets qui lui tombait sous la main tout en l’insultant. Le sol de la salle de classe était jonché de craies colorées, de porte-plume, d’encre et de parchemins. Sa voix aiguë raisonnait dans la pièce déserte.

« QUATRE MOIS ! Cela fait quatre mois que tu le sais ! Et tu ne m’as rien dit ? »

Ron leva les mains en signe d’apaisement et tenta de se justifier : « Ecoute Ginny, je… »

Mauvaise idée. Il se baissa pour éviter le lourd livre qu’elle lui lança.

« Ça fait un quart d’heure que je t’écoute ! » hurla-t-elle. « Et ce que je retiens, c’est que tu ne me fais pas assez confiance pour te confier à moi ! »

Le roux cligna des yeux, sans comprendre : « Mais… mais non, ce n’est pas ça… »

« Bien-sûr que si ! Harry et Hermione sont au courant, bien entendu. Mais pas moi, pas ta propre sœur ! »

A la grande horreur de Ron, ses yeux bleu sombre se remplirent de larmes. Il ne l’avait pas vu pleurer depuis le jour où Harry l’avait délivrée de la chambre des secrets.

« Ginny ! » dit-il d’une voix étranglée.

« Je… je croyais qu’après l’année dernière, tu aurais compris que tu peux compter sur moi. » articula-t-elle dans un sanglot.

Ron passa nerveusement une main dans ses cheveux en désordre et dévisagea Ginny. Elle lui semblait si fragile comparée à lui, avec les grandes cernes qui ombraient son visage et les bleus qui marquaient sa peau pâle. Il la savait forte et courageuse, bien plus que la plupart des hommes. Mais elle restait sa petite sœur. Il n’avait jamais fait attention aux sentiments qu’il éprouvait pour elle, à cet instinct protecteur. Ça avait toujours été là, comme une partie de lui, dans son corps et son sang. Il s’en était tellement voulu en deuxième année, de n’avoir pas remarqué qu’elle n’allait pas bien. Elle avait beaucoup souffert de cet épisode, bien plus qu’elle n’osait leur avouer. Il faisait déjà un piètre grand-frère, alors pourquoi l’ennuyer avec ses problèmes de sens surdéveloppés ?

Il soupira longuement : « Je ne voulais pas t’embêter avec tout ça. »

Elle leva ses yeux brillants au ciel : « Ron, tu es mon frère ! Tu seras toujours embêtant pour moi. »

Il sourit, puis se frotta doucement l’avant-bras : « C’est juste que… Enfin, j’espérais que l’on pourrait me guérire. Mais Dumbledore m’a dit que c’était impossible. Alors, j’apprends à contrôler tout ça avec Skouarn Dû. »

Ginny hocha la tête en jouant avec ses longs cheveux roux. Elle finit par osait lui poser la question qu’elle retenait :

« Est-ce que ça te fait mal ? »

Pendant un instant, Ron songea à lui mentir, à lui dire que c’était formidable, qu’il n’existait pas de sensation plus merveilleuse. Mais il y renonça. D’abord, il était un menteur exécrable, et puis elle avait mérité son honnêteté.

« Au début, oui. C’était même insupportable. Mais heureusement, je me suis vite habitué. Je n’ai des problèmes que pour les perceptions trop intenses. » Il se racla la gorge, embarrassé : « J’ai tendance à, euh…, m’évanouir quand les sensations sont trop fortes. »

Ginny eut un petit rire enroué : « Je comprends mieux pourquoi tu ne disais rien maintenant. » Elle redevint sérieuse et baissa la tête d’un air honteux : « Je suis désolée Ron. »

Il haussa les sourcils, incrédules : « Pas la peine de t’excuser. Je comprends que tu sois en colère, et… »

« Pas ça. » souffla-t-elle en lissant ses cheveux. « Je… Tu as ça depuis longtemps maintenant. Et je n’ai rien remarqué. Je suis désolée de ne pas l’avoir vu. »

Ron sourit en entendant ce reproche qu’il s’était fait lui-même un nombre incalculable de fois après la première année de sa sœur. Il avait raison de penser qu’elle était courageuse. Bien plus que lui, puisqu’elle admettait ses torts devant lui. Il s’approcha d’elle et posa maladroitement une main sur son épaule.

« Je me cachais, je ne voulais pas que tu le saches. Mais je vais beaucoup mieux maintenant Gin. Ne t’en veux pas, c’est stupide. »

Elle fronça les sourcils aux dernières paroles, puis sourit à travers ses larmes. Elle prit la main posée sur son épaule et remonta doucement la manche de chemise qui couvrait l’avant-bras. Durant quelques secondes, elle contempla les cicatrices sinueuses qui zébraient sa peau laiteuse.

« Depuis quand Harry et Hermione savent-ils ? » murmura-t-elle sans détacher du regard les marques bleuté.

« Harry sait depuis début septembre, quand je me suis évanoui à cause du cri des Vamproies. »

Ginny releva la tête, surprise : « Alors c’était pour ça ! Moi qui croyais que tu avais fait une indigestion. »

Ron grommela, les joues écarlates : « Hermione elle, est au courant depuis le soir de l’anniversaire de Harry. C’est en discutant avec elle que j’ai repéré Misery, la patte coincée dans un piège. »

Sa sœur sourit malicieusement : « J’en étais sûre que ton histoire de lumière au loin ne tenait pas débout ! » Elle posa sur lui des yeux incertains : « En fait, cela n’est pas si mal au fond, un peu comme un don. Tu vas pouvoir aider les autres. »

Il haussa les épaules et reboutonna la manche de sa chemise : « Je ne sais pas. » Il hésita une seconde avant de se confier : « Hier soir, j’ai rencontré trois détraqueurs. Et je n’ai rien pu faire face à eux. Je sais que je n’ai jamais réussi à créer de Patronus, mais même dans le cas contraire, j’aurais été incapable de me défendre. Il faisait trop froid, c’était comme si mon sang gelait. C’était si douloureux que je n’arrivais pas à repousser les mauvaises pensées que j’avais, et encore moins à en avoir d’agréables. Sans Wotan, je serais sans doute mort. » Il rit amèrement : « Ce don n’a rien d’héroïque, crois-moi. Ni dans la façon dont je l’ai obtenu, ni dans la façon dont je m’en sers. »

Ginny secoua la tête : « Je ne suis pas d’accord. »

A son grand soulagement, elle n’insista pas et changea de sujet :

« Papa et Maman sont au courant ? »

« Euh, non. Je crois que Dumbledore veut leur dire quand je contrôlerai bien toutes ses sensations. »

Elle acquiesça, l’air songeur : « Merlin. Et tout ça à cause d’un stupide Accio… »

…………………………………………………………………

Ron pénétra dans la salle commune des Griffondors. L’ambiance était incroyablement sombre en ce début de soirée. Les sang et or étaient étrangement calmes et avaient tous l’air épuisés. Mais cela n’avait rien d’étonnant. Durant toute la journée, les élèves valides avaient aidé à panser les plaies de l’école. Certains s’étaient retrouvés à l’infirmerie, à soigner les blessés les plus légers. D’autres avaient, avec leurs professeurs, réparé les murs et la toiture effondrés lors de l’attaque. Tout c’était fait silencieusement, sans que ne s’échangent plus de paroles que ne l’exigeait le strict nécessaire. Cela avait rendu l’air lourd et pesant, quasi palpable. Et la liste officielle des victimes qui était parue après le déjeuné n’avait en rien contribué à alléger l’atmosphère.

Il y avait eu treize morts. Aucune des maisons de Poudlard n’avait été épargnée. Et Ron craignait que cette liste ne s’allonge d’ici peu. Certains des blessés étaient toujours dans un état grave, comme Dean. Il avait pris un coup violent au crâne et souffrait maintenant d’une forte fièvre. Ginny était retournée à son chevet sitôt leur conversation terminée. Ron espérait que le jeune métis s’en sortirait.

Le roux se demanda un instant s’il allait attendre le dîner avant d’aller se coucher, mais le manque de sommeil et la fatigue du stress se faisait douloureusement sentir dans les muscles de son dos. Il allait monter dans son dortoir quand il reconnut parmi les odeurs de la pièce le parfum épicé de Hermione. Elle descendait lentement les escaliers, pâle, les cheveux ébouriffés, les yeux rouges, les traits creusés par l’épuisement. Elle avait l’air à bout de force, prête à s’écrouler. Son cœur se serra à cette constatation.

« Hermione ? » chuchota-t-il doucement quand elle arriva près de lui.

Elle posa sur lui un regard vide, sans lui répondre.

« Hermione, ça va ? » demanda-t-il, inquiet, en effleurant sa joue du bout des doigts.

La jeune femme sembla redescendre sur terre sous l’effet de la caresse.

« Oui… Je vais bien. C’est plutôt Parvati qui m’inquiète. » dit-elle dans un soupir las.

La sœur jumelle de Parvati, Padma, faisait partie des victimes. Ron frissonna en se rappelant que c’était cette fille qu’il avait emmenée au bal, en quatrième année.

« Je suis vraiment désolé pour elle. » murmura-t-il, ne sachant pas trop quoi dire.

La brunette hocha simplement la tête. Il remarqua que ses vêtements et ses cheveux étaient couverts de boue et de poussière. Elle ne s’était pas changée depuis cette nuit. Il lui prit doucement la main.

« Viens avec moi. » dit-il en la conduisant vers la sortie.

« Où tu m’emmènes ? »

Il sourit légèrement : « Te faire prendre un bain. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:06

Contre toute attente, Hermione avait accepté qu’il reste dans la pièce, alors qu’elle-même prenait un bain. Elle avait seulement insisté pour ne laisser que quelques bougies allumées, même si elle savait pertinemment que Ron y voyait aussi clairement qu’en plein jour.

L’air été moite, chargé des vapeurs odorantes du savon qu’elle avait choisi, une fragrance gourmande, mélange d’agrumes et de cannelle. L’immense bassin de la salle de bain des préfets était empli d’une mousse crème aux reflets blonds. Et au milieu de cette écume dorée, contre l’un des murs carrelés, se trouvait Hermione. Sa tête reposait mollement sur la cuisse de Ron. Le jeune homme, assis pieds-nus derrière elle sur le bord du bassin, regardait le visage délicat de la jolie brune se détendre lentement, tandis qu’il lui massait gentiment les tempes. Elle était superbe, incroyablement désirable. Et le corps du roux lui rappelait à sa façon que cela faisait bien longtemps qu’il ne l’avait pas serré dans ses bras. Concentre-toi Weasley, c’est pas le moment ! Il dégagea délicatement une longue mèche bouclée pleine de shampoing du visage de sa compagne et se pencha pour embrasser le bout de son nez. Elle ouvrit paresseusement ses beaux yeux ambrés. A sa grande tristesse, son regard était toujours voilé, comme hanté.

« Hermione. Tu n’as pas parlé de… »

La jeune femme se redressa et dit d’une voix dure : « Je ne veux pas en parler ! »

« Mais tu as toujours affirmé que discuté des choses nous aident à mieux les accepter. » bredouilla Ron.

« Je ne veux pas en discuter, je ne veux pas… Je veux juste oublier tout ce qui c’est passer ! » Elle se tourna et leva vers lui des yeux suppliants en s’agrippant à son pantalon : « Ron, s’il te plait… »

Il écarquilla les yeux quand il sentit sa petite main remonter le long de sa cuisse, puis venir masser langoureusement son érection. Il gémit sourdement avant d’emprisonner la main qui le torturait.

« Hermione, mais… »

Il s’arrêta au moment même où elle se redressa, dévoilant sa poitrine mouillée sur laquelle glissait doucement de la mousse. Totalement subjugué, il ne réalisa pas tout de suite que la brunette l’entraînait dans le bassin. Si l’eau, cruellement chaude pour sa peau hypersensible, parvint à le faire sortir de sa transe, elle ne suffit pas à calmer l’excitation qu’il ressentait. De toutes les informations que son corps lui envoyait, son esprit n’en retenait qu’une. Hermione était tout contre lui. Elle ondulait sensuellement, frottant voluptueusement son basin contre le sien. Et elle était nue.

« Ron, s’il te plaît. » répéta-t-elle d’une voix tremblante.

Et il l’embrassa. Un baiser dévorant, violent. Il la prit par la taille pour la soulever et réussit à s’asseoir sur ses genoux. Elle enroula immédiatement ses jambes autour de lui et recommença à l’embrasser. Leurs langues combattaient furieusement, leurs dents s’entrechoquaient. Les doigts de la jeune femme, d’habitude si habilles, tremblaient et ne parvenaient pas à défaire les boutons de sa chemise. Elle finit par perdre patience et déchira le vêtement, puis frotta ses seins contre le torse du roux, traçant de leurs pointes des sillons brûlant sur sa peau pâle. Il brisa leur baiser pour chercher de l’air, le souffle coupé par la décharge de plaisir qui venait de le traverser. Hermione en profita pour lui mordiller la peau fine du cou, avant de la suçoter délicatement. Ron ferma les yeux en gémissant le nom de la brunette, la tête rejetée en arrière. Il crut un instant qu’il allait exploser. C’était impossible, on ne pouvait pas ressentir autant de plaisir sans atteindre l’orgasme. Il n’avait jamais été aussi dur, aussi prêt. Et pourtant, jamais auparavant il n’avait tenu aussi longtemps sous les caresses de Hermione. Il avait l’impression d’apercevoir le paradis sans parvenir à l’atteindre.

« Ron… Ron, je t’en pris, fais moi oublier…» haleta-t-elle dans son oreille.

Son membre se tendit encore dans son pantalon et il s’agrippa aux fesses de sa compagne, rapprochant davantage leurs bassins. Elle poussa un cri de plaisir et ondula des hanches. A chaque coup de bassin, son sexe se frottait contre son érection. Il avait l’impression de la pénétrer à travers l’étoffe épaisse du jeans. Il grogna et se mit à accompagner ses mouvements. Hermione poussait de longs soupirs qui se transformaient parfois en gémissements. Mais Ron voulait plus. Il glissa une main entre leur deux corps et écarta doucement les lèvres de la féminité de la jolie brune. Elle écarquilla ses grands yeux de félin quand elle sentit son clitoris effleurer le jeans et rejeta la tête en arrière dans un cri.

« Oui… comme ça… hum » gémit-elle, le souffle court.

Ron la regarda, magnifique, les joues rosies de plaisir et comprit à ce moment précis pourquoi la jouissance ne l’avait pas déjà emporté, comme ce fut le cas les fois précédentes. Il se concentrait sur le plaisir qu’il pouvait lui donner, sur les réponses de son corps merveilleux à ses caresses. Emmener Hermione le plus loin possible, exacerber sa sensualité jusqu’à la délivrance de l’orgasme était à ce moment mille fois plus important pour lui que son propre plaisir. Instinctivement, son esprit avait dominé son corps. Ce qu’il ressentait n’était pas moins fort, mais il pouvait aller au-delà de ses limites. Pour elle.

Dans un grognement de joie sauvage, il attrapa un des ses tétons dressés entre ses lèvres et se mit à le sucer, le lécher, le mordiller, tandis que l’une de ses larges mains pétrissait gentiment l’autre sein. Elle avait une saveur sensationnelle, absolument parfaite.

« J’adore… ton goût. » murmura-t-il en soufflant délicatement sur la pointe mouillée, faisant frissonner la jeune femme.

Elle le regarda en souriant, sans cesser d’ondoyer son corps et répondit entre deux inspirations : « Vraiment ? »

« Mmmh oui… Il est exotique… et sauvage… et sexy… comme toi. » haleta-t-il avant de cueillir d’un coup de langue une goutte de sueur qui s’écoulait entre les deux seins.

Ses doigts fins se glissèrent dans ses cheveux roux et elle amena son visage vers le sien pour l’embrasser. Leurs mouvements devenaient de plus en plus frénétiques, sa chair sensible se frottant contre le tissu grossier du pantalon. Elle se détacha de ses lèvres pour laisser échapper un petit cri de plaisir.

« Ron… Ron, c’est trop bon, je vais… » cria-t-elle en fermant les yeux.

« Non… ma mignonne, … ouvre les yeux… je… je veux te voir… »

Elle lui obéit, et il se perdit dans son regard chaud et chatoyant. Puis elle jouit. Fort. Ses cuisses se tendirent et enserrèrent sa taille, et elle cria sur nom, ses yeux ambrés se fermant malgré eux sous la puissance de l’orgasme, la tête rejetée en arrière.

Une fraction de seconde plus tard, Ron explosait, se libérant dans un grognement puissant, le visage enfoui dans le cou de la jeune femme. Il sortit lentement de l’état de béatitude dans lequel il se trouvait. L’orgasme avait été incroyablement intense, et l’avait laissé épuisé. Il avait l’impression que tous ses sens se trouvaient dans le brouillard, comme bizarrement atténués. Néanmoins, à travers cette brume sensorielle, il sentit les mains fines de Hermione défaire le ceinture de son jeans.

« Hermione ? Mais qu’est-ce… »

Elle l’interrompit d’un baiser, en continuant d’essayer de lui enlever son pantalon. Ron se dégagea de son étreinte et lui emprisonna gentiment les poignets.

« Hermione, arrête… »

La jeune femme le dévisagea, confuse : « Tu… tu ne veux pas de moi ? »

Merlin, si un jour on m’avait dit que je refuserais de lui faire l’amour, j’aurais bien rigolé. Il soupira, cherchant ses mots.

« Bien sûr que si, ce n’est pas ça du tout, mais… »

« Alors pourquoi arrêter. Ron, j’ai tellement besoin de toi. »

Il lui caressa tendrement sa joue humide : « C’est justement ça le problème Hermione. Je ne veux pas que tu ais besoin de moi. Ce que je veux, c’est que quand nous ferons l’amour, ce soit simplement parce que tu as envie de moi. Tu comprends ? »

Ses yeux se remplirent de larmes et elle hocha la tête, l’air misérable. Il la serra contre lui et passa une main dans ses boucles folles encore pleines de savon.

« Je suis désolée Ron. » dit-elle d’une voix tremblante, le visage contre son torse. « Je… je ne voulais pas me servir de toi. »

Il rit doucement : « Il y a de pires façons d’être utilisé. »

Elle rit quelques secondes, puis son rire se transforma en sanglot : « C’était... si horrible. Il y avait du sang partout. Tout était rouge. D’abord ce garçon, Daniel, qui est mort parce qu’il était allé aider le professeur Chourave. Puis après, Harry est parti, et je me suis retrouvée seule. J’étais morte de peur, mais Padma est venue, et elle m’a aidée avant…avant de se faire tuer par une de ces horribles chimères. Et je n’ai rien pu faire, et je dois consoler sa sœur, qui n’arrête pas de me demander comment elle est morte. Et… et… »

Elle éclata en sanglots et se mit à pleurer sans retenue sur son thorax, répétant inlassablement qu’elle était désolée. Ron la serra tendrement contre lui, lui murmurant des mots tendres. Il avait essayé d’écouter son discourt décousu, mais n’en avait retenu que deux choses, qui le mettait dans une fureur noire. Elle avait été complètement terrifiée. Et pourtant, Harry l’avait laissée seule.

………………………………………………………………………………………

Elle s’était endormie presque instantanément. Ron contemplait en souriant la jeune femme blottie dans son lit, dans un de ses pulls, bien trop grand pour elle. La porte s’ouvrit soudain, et Harry entra dans le dortoir des garçons. Il se figea quand il aperçut Hermione dans le lit de son ami.

« Elle… elle va dormir ici ? » bredouilla-t-il.

Ron acquiesça : « Oui, je lui ai demandé et elle n’a pas trop résisté. » Il s’assit près d’elle et lui prit la main. « Elle était bouleversée, tu sais. Oh, mais non, quel idiot je suis ! Tu ne peux pas savoir puisque tu n’étais pas avec elle ! »

Le survivant rougit violemment et détourna son regard : « Je… Il s’est passé des chose, tu sais et… » Il s’arrêta soudain, encore plus honteux qu’il ne l’était auparavant. « Tu dois m’en vouloir. » dit-il d’une voix lasse.

« C’est une question ? » rétorqua Ron d’un ton acide.

Harry passa sa main dans ses cheveux noirs en soupirant : « Je suis vraiment désolé. Ça n’aurait jamais dû arriver. »

La colère de Ron s’atténua considérablement devant le ton éreinté de son ami. Lui non plus n’avait pas eu une nuit facile. Il inspira profondément, serrant la main de Hermione dans la sienne. La petite brune remua dans son sommeil et se blottit contre la cuisse de Ron, comme un chaton confiant.

Harry se racla la gorge : « Elle t’a dit pourquoi elle était si bouleversée ? »

Ron cligna des yeux : « A cause de la nuit dernière, évidemment ! »

Harry hocha sombrement la tête : « Elle n’a pas lu sa Gazette du Sorcier alors. C’était donc bien le hibou qui lui livre le journal qui est passé dans la salle commune tout à l’heure. Je l’ai payé pour elle. »

Il se dirigea vers sa table de nuit, en sortit la gazette et la tendit à Ron.

« Tu veux que j’y lise quoi ? Un commentaire détaillé de ce qui s’est passé ici la nuit dernière ? La liste des morts ? Non-merci. »

« Tais-toi un peu et lis donc la Une. »

Le roux s’empara du journal et s’exécuta. La couverture relatait, comme il s’y était attendu, les événements de la veille. Mais le titre de l’article le laissa sans voix.

« Diversion à Poudlard. Une armée de créatures attaque la célèbre école de sorcellerie, permettant aux mangemorts de s’évader d’Azcaban sans difficulté. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:16

Chapitre 24 : L’instinct

Les jours défilaient lentement, et la vie revenait peu à peu à Poudlard. La fin de novembre approchait. Pendant presque un mois, un silence quasi surnaturel avait régné sur l’école. L’attaque d’Halloween avait laissé de profondes blessures dans l’établissement, blessures d’autant plus cruelles que cette tentative d’invasion ne s’était révélée être qu’un leurre pour facilité l’évasion des mangemorts d’Askaban. Treize élèves étaient tombés lors de cet assaut. Quatorze en réalité, si l’on comptait le serpentard qui avait succombé à ses blessures une semaine après Halloween. Un certain Florian Cerda, que Hermione ne connaissait pas. Quatorze personnes mortes. C’était peu, si l’on considérait les quatre centaines qui étudiaient à Poudlard chaque année. Mais le vide était bien là, et il se faisait douloureusement ressentir, même dans la grande salle où l’ensemble des élèves étaient réunis. Tous les visages exprimaient la même tristesse, la même peur, la même détresse. Enfin presque tous.

Hermione se retourna vers la table des Serpentards. Les verts et argents étaient aussi calmes que les autres maisons, mais l’ambiance y était moins sombre. Beaucoup arboraient un petit sourire discret, et celui de Malfoy était de loin le plus satisfait. La jeune femme frémit. Elle détestait ce petit air supérieur, l’impression que donnait le blond qu’il en savait plus que les autres, que la guerre était déjà jouée, qu’ils avaient perdu d’avance.

Ron sentit son frisson et suivit son regard en fronçant les sourcils.

« Merde ! Qu’est ce que j’aimerais pouvoir effacer cette saloperie de sourire de son visage de fouine ! » dit-il en serrant les dents.

Harry, assis en face d’eux, hocha la tête : « Il fallait s’y attendre. Après tout, son père vient de s’évader. »

« Je suis sûr qu’il savait pour le jour d’Halloween ! » dit sombrement Dean.

Le jeune métis s’était remis de sa blessure au crâne, mais il en était ressorti affaibli, le visage pâle et émacié. Il commençait à peine à reprendre du poids.

Assise à ses côtés, Ginny haussa les épaules, l’air incertain : « Je ne crois pas. Ce soir là, il se battait avec nous. Il s’est même pris un ou deux mauvais coups. Je ne suis pas sûre qu’il aurait assisté au match de Quiditch s’il avait su ce qui allait se passer. Il n’aurait jamais pris le risque d’abîmer sa jolie tête pour si peu. » termina-t-elle dans un sourire railleur.

« Evidemment qu’il ne savait rien. » dit Hermione. « Ostrica est un grand Occlumens, elle ne s’en cache d’ailleurs pas. Voldemort n’aurait certainement pas prit le risque de confier des projets aussi importants que celui là à ce petit vantard de Malfoy. Elle les aurait facilement lu dans son esprit. »

Un silence accueillit ses paroles, puis Neville soupira doucement, l’air fatigué.

« De toute façon, c’était prévisible, non ? A quoi est-ce qu’on s’attendait au juste, à ce que Tu-Sais-Qui reste tranquillement dans son coin, sans essayer de détruire ceux qui pourrait s’opposer à lui ? Et ça n’est sûrement qu’un début. »

Hermione dévisagea le jeune homme. Neville avait beaucoup changé en quelques mois. Le brun avait perdu beaucoup de ses airs gauches et maladroits au profit d’une certaine assurance teintée d’amertume. Il lui rappelait Harry, par bien des aspects. Sur ce visage rond et ses yeux sombres, on pouvait lire le même mélange étrange de fatalisme et d’espoir que chez le survivant.

Seamus donna un coup de poing amical dans l’épaule de Neville.

« Tu ne serais pas un peu pessimiste toi, par hasard ? » dit l’Irlandais en souriant.

Neville lui rendit son sourire sans répondre, puis regarda une jeune serpentard se dirigeant vers sa table s’arrêter quelques secondes pour sourire timidement à Ron. Le roux hocha la tête et lui fit un signe amical de la main.

« Depuis quand tu fréquentes des serpentards Ron ? » demanda Dean, bouche bée.

Le roux haussa les épaules : « C’est une fille que j’ai rencontré le soir de l’attaque. Belladona Carvin. Elle est plutôt aimable pour une serpentard. »

Le jeune homme avait déjà raconté à Harry, Ginny et Hermione sa rencontre avec Belladona. Hermione avait été consternée d’apprendre que Ron avait failli mourir alors qu’elle le croyait en sécurité, à l’abri dans le château. Elle avait alors mesuré combien les monstres avaient été proches de prendre leur école. Une chance que Dumbledore soit arrivé rapidement.

« En tout cas, cette fille n’a pas beaucoup d’amis dans sa maison. » fit remarquer Neville. « Regardez, elle est un peu isolée, non ? »

Il avait raison. Belladona s’était assise au bout de sa table, à l’écart des autres. Hermione remarqua même quelques regards dégoûtés lancés par d’autres serpentards au moment de son passage.

« Ça n’a rien d’étonnant. » dit Ginny. « Enfin disons que c’est une situation normale si on est un serpentard. Carvin est une sang-mélée. C’est pas très courant dans sa maison, et c’est plutôt mal vu. Elle est souvent toute seule, mais c’est sans doute l’une des élèves les plus douées de notre année. »

Seamus ouvrit de grands yeux surpris : « Tu veux dire qu’elle est en cinquième année ? Comme toi ? »

La rousse hocha la tête. Neville regardait maintenant la jeune fille bouche bée, totalement ébahi. Il avait manifestement du mal à croire que cette fille si petite et si maigre avait à peine un an de moins que lui. Elle avait vraiment l’air d’une première ou deuxième année, avec ses vêtements trop grands pour elle et sa longue natte blond cuivré.

Parvati secoua la tête, compatissante : « La pauvre, ce ne doit pas être facile. »

Hermione regarda un instant la belle indienne, puis détourna son regard. Elle n’arrivait plus à regarder Parvati depuis Halloween. Chaque fois qu’elle posait les yeux sur elle, elle revoyait Padma se faire dévorer le cou par une chimère à moitié consumée. Parvati lui ressemblait tant, c’était effrayant. Elle avait chaque fois l’impression de voir sa jumelle, comme si rien ne s’était passé. Elle n’imaginait même pas ce que pouvait bien ressentir sa compagne de dortoir. Elle semblait ne plus supporter les miroirs et avait perdu la coquetterie qui la caractérisée.

« Elle n’a vraiment aucun ami ? » continua Parvati.

« Non, je ne crois pas. » dit Ginny en secouant la tête. « Avant, il y avait ce Florian Cerda, mais il est… Enfin… » Elle enroula machinalement une mèche autour de ses doigts.

Parvati hocha la tête, montrant qu’elle avait compris que le garçon était mort et regarda pensivement Belladona.

« Vous croyez que je pourrais aller lui parler un peu ? Peut-être qu’elle se sentira moins seule comme ça… »

Hermione sourit doucement à cette petite phrase. Qui sait, peut-être qu’aider quelqu’un permettrait à Parvati de faire son deuil. Et puis la jeune serpentard était la première personne qui éveillait l’intention de la jeune indienne depuis la mort de sa sœur.

« Vas-y Parvati. » dit Harry en souriant. « Mais méfie-toi, Ron nous a dit qu’elle avait un sacré caractère. »

Ginny rit doucement : « Il a raison. Ne t’en fais pas trop pour elle, elle sait parfaitement bien se défendre ! »

Parvati redressa les épaules dans une attitude de défi : « Aucune importance. J’irais lui parler ce soir, avant le dîner. »

Lavande sourit, heureuse pour son amie : « Je t’accompagnerais si tu le veux. »

La brune acquiesça volontiers et les deux jeunes femmes se mirent à discuter de la meilleure façon d’aborder la serpentard.

Harry regarda sa montre pour ce qui devait être la centième fois et se leva avec un sourire crispé : « C’est l’heure du cours de sorcellerie avancée. »

……………………………………………………………………………

Le survivant se repassa nerveusement une main dans les cheveux, créant de nouveaux épis dans sa chevelure indomptable, et regarda le professeur Skouarn Dû discuter avec le groupe dont l’option était les charmes, à l’autre bout de la salle de classe.

« Merde, mais quand est-ce qu’il viendra enfin s’occuper de nous ! » grommela le brun.

« Par Godric, Harry ! » grogna Ron. « Arrête un peu de t’inquiéter comme ça, on dirait Hermione. » Il évita en riant le coup de livre qu’elle essaya de lui donner et continua : « Aller vieux, ce n’est qu’un devoir ! »

« Oui, mais si Skouarn Dû le trouve insuffisant, on va devoir remettre à plus tard les cours pratiques pour devenir animagi ! »

Le professeur korrigan avait en effet demander au trio de faire le maximum de recherches théoriques sur la façon de devenir animagus. Ils avaient rendu leur travail la semaine précédente et, si Skouarn Dû estimait leur devoir suffisamment bon, ils commenceraient enfin la pratique. Etrangement, Harry était, et de loin, le plus anxieux des trois.

Hermione, qui s’était remise à lire, sourit gentiment à son ami : « Calme-toi Harry, ce devoir était excellent. On y a passé cinq semaines. Ne t’inquiète pas. »

Le brun hocha vaguement la tête et se repassa une nouvelle fois la main dans les cheveux. La jeune femme échangea un regard amusé avec Ron et leva les yeux au ciel, un sourire aux lèvres.

« Ah, voici mes trois futurs animagi. » claironna Skouarn Dû en se dirigeant vers eux. « Je suppose que vous êtes impatient de savoir si, oui ou non, vous commencez votre formation aujourd’hui ? »

Le petit être s’arrêta dans son discourt et Hermione crut un instant que Harry allait sauter à la gorge de son professeur pour lui soutirer la réponse de force.

« Et bien, je dois avouer que c’est l’un des meilleurs essais sur la métamorphose humaine qu’il m’ait été donné de lire, jeunes gens. Il y a quelques erreurs, mais des futilités, rassurez-vous. Rien ne s’oppose à ce que vous commenciez la pratique dès maintenant. » termina le korrigan dans un grand sourire.

Ron leva le poing dans un cri de triomphe et Harry poussa un long soupir tremblant de soulagement. Hermione sourit en voyant ses deux amis si manifestement heureux.

« Bien, quel enthousiasme ! C’est agréable à voir ! » commenta Skouarn Dû. « Maintenant, voyons si vous avez retenu quelque chose de vos recherches. » Il désigna Harry d’un de ses longs doigts élégants : « Dis-moi jeune ami, comment commence l’apprentissage ? »

« Euh, il faut chercher son animal. Enfin, c’est un peu plus compliquer. Aucun livre ne l’explique très clairement. La plupart parlent d’une révélation. » Le survivant eut l’air gêné : « Je… Nous ne savons pas vraiment ce que cela signifie. »

Le professeur rit joyeusement : « Et bien, jeune Harry, ne fais donc pas cette tête ! Reconnaître son ignorance, c’est le début du chemin qui mène au savoir. » Il frappa dans ses mains et quatre gros poufs de cuirs apparurent. La petite créature s’assit gracieusement sur l’un d’entre eux et invita ses élèves à l’imiter.

« Bien. » dit-il quand ils furent tous assis. « Avant de commencer, je tiens à préciser que je ne suis pas un animagus. Seuls les hommes ont ce beau pouvoir. Cela dit, je connais suffisamment la magie humaine pour vous servir de guide. Commençons donc maintenant cette aventure ensemble. »

Il passa sa langue râpeuse sur ses lèvres fines et commença : « Les mots que tu as employés, jeune Harry, ne conviennent pas parfaitement. L’animal n’est pas à chercher, ni à être révélé d’une quelconque façon. En vérité, il existe déjà, et l’on sait parfaitement où il se trouve. La difficulté, c’est de l’atteindre, de le trouver. Il se dissimule dans la partie la plus sombre de l’homme, celle où l’esprit rationnel ne commande pas au corps. C’est ce que l’on appelle généralement l’instinct. »

Ron fronça les sourcils : « L’instinct ? Mais je pensais que la forme animale dépendait de la personnalité, donc de l’esprit… »

« Je n’ai pas dit le contraire, jeune élève. Si tu faisais plus attention à mes paroles, tu aurais remarqué que mes propos ne concernaient que l’esprit rationnel. » dit le korrigan, ses yeux noirs pétillants de malice. « Tu es bien placé pour savoir que l’essence de l’être ne se limite pas à ça, n’est-ce pas ? »

Ron sourit à son professeur et acquiesça d’un signe de tête.

« L’instinct est un mot délicat à saisir. » poursuivit leur professeur. « Il désigne quelque chose d’abstrait, mais dont personne n’oserait néanmoins mettre en doute l’existence. Chacun d’entre nous possède un instinct en lui. C’est par lui que nous ressentons certains faits qui échappe à notre logique. Cependant, savoir où se cache quelque chose ne signifie en rien qu’il est aisé de trouver cette chose. »

Hermione interrompit son professeur : « Beaucoup d’ouvrages disent qu’il est nécessaire de pratiquer la méditation, pour atteindre un état de transe. Est-ce que c’est par ce moyen que l’on trouve… l’instinct ? »

Skouarn Dû sourit à la jeune femme : « Ah, la méditation ! Encore une notion bien complexe ! Peu de gens savent ce que signifie vraiment ce mot, car il faut savoir la pratiquer pour la comprendre. En réalité, à ma connaissance, seuls quelques humains ont acquis cette capacité. Presque tous sont des sans-pouvoirs, et pratiquent avec une extrême rigueur une quelconque religion spirituelle. A l’exception de Néréa, les sorciers ne se donnent plus la peine de faire de la méditation pure. Mais, après tout, Néréa est une grande prêtresse, son apprentissage sur ce sujet est donc d’avantage religieux que magique. »

Harry écarquilla les yeux, surpris : « Une grande prêtresse ? mais… »

« Non, jeune Harry. » intima aimablement Skouarn Dû. « Si tu as des questions, pose les donc à celle qui pourra y répondre au mieux. Pour en revenir aux animagi, sachez, jeunes gens, que la méditation nécessite une rigueur d’esprit que vous êtes loin de posséder. Nous nous contenterons pour notre part d’un simple état de relaxation. Vous aurez suffisamment de difficultés à l’atteindre, ne compliquons donc pas les choses. »

« Maître, comment saurons-nous quand nous aurons trouvé notre instinct ? » demanda Ron.

« Question intéressante mon jeune élève. L’esprit de l’homme ne conçoit pas l’abstrait. Il lui faut une forme concrète, aux contours connus et définis. C’est ainsi que, comme vous vous en doutez, l’instinct prend dans notre âme l’aspect d’un animal. Trouver son instinct, c’est trouver sa forme animagus, tout simplement. »

Le roux cligna des yeux, incrédule : « Alors, ça veut dire que si je me relaxe comme il faut, je vais voir un animal dans mon esprit me dire qu’il est mon instinct ? »

Le korrigan éclata d’un rire sauvage : « La rencontre avec votre forme animale diffère énormément d’un individu à l’autre. Il n’est pas certain que tu la vois. Mais quand tu la trouveras, tu sauras sans hésitation que c’est elle, et tu la reconnaîtras. Un jour, vous trois serez suffisamment proche de votre instinct pour fusionner avec lui. Alors, il ne vous restera plus qu’à maîtriser la métamorphose humaine pour devenir animagi. Mais nous nous occuperons de cela en temps voulu. Que diriez-vous de commencer à explorer votre instinct dès maintenant ? »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:27

Chapitre 25 : Exploration du soi

Skouarn Dû les emmena dans une petite pièce attenante à la salle de classe. L’atmosphère qui y régnait était intime, paisible, propice au calme. Une grande et haute fenêtre laissait entrer la lumière claire du soleil automnal. Le sol était couvert d’un épais tapis blanc et d’une quantité impressionnante de coussins de velours rouge. Il n’y avait rien d’autre, comme si cette salle n’avait d’autre utilité que le repos.

« Je vous en pris jeunes gens, mettez-vous à l’aise. » leur dit leur professeur en souriant.

Harry vit Ron enlever sa cape, dénouer sa cravate et retirer ses chaussures. Le grand roux se laissa ensuite tomber dans les coussins en poussant un soupir de bien être, les mains croisées derrière la nuque. Hermione leva les yeux au ciel en secouant la tête d’un air amusé et se contenta de laisser ses chaussures derrière elle avant d’aller s’asseoir calmement dans un coin ensoleillé de la pièce. Le survivant imita ses amis, puis attendit, impatient, les instructions du korrigan.

Le brun était particulièrement excité. Sans en comprendre vraiment la raison, essayer de devenir animagus lui donnait l’impression de se rapprocher de son père et de Sirius, comme si c’était une façon d’honorer leurs mémoires. Harry avait hâte de connaître sa forme animale, son instinct comme le nommait Skouarn Dû. Il s’était imaginé en un millier de choses, et commençait à redouter ce que serait la réalité.

Le korrigan se frotta les mains en regardant ses élèves : « Ce que vous allez tenter maintenant est un exercice extrêmement difficile. Il n’est pas certain que vous y arrivez dès le premier essai. Devenir animagus demande beaucoup de concentration, et trouver l’animal en nous prend en général un temps considérable. Mais nous n’avons devant nous qu’une courte année scolaire. C’est la raison pour laquelle, avec l’accord de notre directeur, nous allons quelque peu forcer les choses. »

Il frappa dans ses mains et un pot de terre cuite apparu au milieu de la pièce. Puis il sortit de la bourse en cuir accrochée à sa taille une poignée d’herbes séchées et les jeta dans le récipient.

« Ceci est une plante venant de mon pays natal. Les nôtres l’appellent herbe à rêves. Utilisée en grande quantité, c’est un puissant hallucinogène. Mais la dose que vous aller inhaler vous permettra simplement d’explorer votre inconscient sans succomber au sommeil. Ce premier voyage vous ouvrira la voie. Une fois le chemin tracé, je suis sûr que vous le retrouverez facilement, sans l’aide de l’herbe à rêves. Maintenant, allongez-vous le plus confortablement possible. »

Pendant que les adolescents s’exécutaient, Skouarn Dû ferma la porte et tira un lourd rideau de brocart bordeaux, plongeant la petite salle dans une semi-obscurité. Il alla ensuite se placer au milieu de la pièce, près du pot de terre, et sourit à ses élèves.

« Bon voyage jeunes gens ! »

Et il frappa une nouvelle fois dans ses mains, embrasant l’herbe à rêves. Une fumée verdâtre commença à se répandre dans la pièce, chargeant l’air d’une odeur étrangement fraîche. Harry avait l’impression que son esprit s’éclaircissait, que le sang qui lui montait au cerveau était maintenant froid, qu’il explorait des recoins de son âme inconnus jusque là. C’était une sensation grisante, comme si Harry se découvrait pour la première fois. Il ferma les yeux pour savourer ce sentiment et des images apparurent. Des souvenirs, des pensées qu’il avait eu un jour se bousculaient dans sa tête. Le son de la voix de sa mère, le goût de la tarte à la mêlasse de Madame Weasley, le vent dans ses cheveux la première fois qu’il avait volé… Il visitait sa mémoire, redécouvrant sa propre vie. Puis, peu à peu, les images se firent floues, les souvenirs s’éteignirent. Et Harry bascula dans le noir.

Il sentit la panique l’envahir. Il ignorait parfaitement où il se trouvait, comment avancer, comme reculer. La seule certitude qu’il avait, c’est qu’il était loin. Loin dans son esprit, plus loin que là où ses simples souvenirs pouvaient l’emmener. Il explorait une partie de lui qu’il connaissait, mais dont il avait négligé l’existence jusque là. Un endroit familier et pourtant inconnu. Mon instinct ?

Il essaya de bouger, de faire quelque chose, mais sans résultat. C’était comme s’il n’existait plus ou qu’il n’y avait rien autour de lui. Pourtant, il était bel et bien là puisqu’il pensait, et ce n’était pas du vide autour de lui. Il sentait quelque chose. Un frisson, une vibration ? Harry se concentra et le reconnu enfin. Un frémissement. Léger, très doux. Un son magnifique, celui du vent dans les feuilles des arbres. Une forêt ?

Lentement, les bruits se multiplièrent autour de lui. Le bois où il se trouvait se mettait à respirer, à craquer, à gémir. Il entendait avec une acuité incroyable des animaux se faufiler entre les branchages, creuser dans le sol, voler dans les airs. Le hululement d’une chouette se fit entendre, et Harry imagina une forêt ancienne sous la pleine lune, aux arbres grands et tordus, à la végétation dense. Une forêt sombre, vivante, sauvage. Il rêva ce lieu qu’il ne faisait qu’entendre. Un endroit abrité, protégé, sûr. Comme une maison. Une joie immense l’envahit et se soûla des sons rassurants de la nuit qui l'enveloppaient.

Un long hurlement retentit au loin, comme un appel. Harry décida d’y répondre, de suivre ce cri. Il avança dans la forêt, à travers les arbres qui bruissaient faiblement à son passage. Il avait la sensation formidable d’être un courant d’air, de naviguer sur le vent. Le brun ne ressentait rien hormis les bruits qui défilaient, seuls indices lui donnant la certitude qu’il avançait. Il se sentait parfaitement à sa place, se glissant souplement entre les racines et les arbustes. Les animaux se taisaient à son approche, d’autres courraient se cacher. Il avait l’impression de connaître cet endroit, de rentrer chez lui après un long voyage.

Le hurlement raisonna de nouveau, plus fort. Harry accéléra, se rapprochant encore de l’animal qui l’appelait dans la nuit. Il n’arrivait plus à reconnaître les bruits qui l’entouraient, se concentrant sur le hurlement qui l’attirait irrésistiblement. Soudain, le silence se fit, comme s’il était sortit du bois. Il crut un instant qu’il avait quitté la forêt, qu’il avait perdu son instinct. Puis il entendit des pas, légers, prudent, étouffés par l’herbe haute d’une clairière. Et Harry le reconnut, avec une certitude qu’il n’arrivait pas à expliquer. Il entendit son propre rire raisonner dans la nuit, en réponse au nouvel hurlement de l’animal. Son instinct. Sa forme animagus.

Harry riait encore quand les effets de l’herbe à rêves se dissipèrent. Il ouvrit les yeux pour voir Ron penché sur lui, un sourire éblouissant aux lèvres, et Hermione s’asseoir doucement, les larmes aux yeux.

« Alors ? » demanda Skouarn Dû.

Harry sourit : « C’est un loup. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:28

Ron remontait ses souvenirs lentement. C’était étrange, il n’avait pas l’impression de les avoir vécus un jour, comme s’il contemplait la vie de quelqu’un d’autre. Tout lui semblait fade, atténué, effacé. Il réalisa soudain qu’il percevait ses souvenirs normaux avec ses sens plus aigus. Il trouva cette observation déroutante, et réalisa à quel point sa vision du monde avait changé.

Les souvenirs se ternissaient de plus en plus, jusqu’à finir par disparaître. Ron craint un moment qu’il n’ait perdu la mémoire. Pensée stupide dans la mesure où il se rappelait parfaitement bien la raison pour laquelle il était ici, à fouiller son esprit. Mais il ignorait où il se trouvait exactement. Il n’y avait rien autour de lui, ni lumière, ni bruit. Il voulut parler, demander s’il y avait quelqu’un, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Il n’était d’ailleurs pas très sûr de posséder encore une gorge. Il ne ressentait plus son corps, n’y le monde autour de lui. Il se sentait nu, exposé et vulnérable. Et il détestait ça.

Il tenta d’inspirer pour se calmer, mais ne perçut pas l’air entrer dans ses poumons. Pourtant, pour la première fois depuis qu’il avait sombré dans le néant, il distingua quelque chose. Une odeur. Un parfum ténu, presque imperceptible. Mais, dans le vide qui l’entourait, Ron identifia cette essence facilement. De la mûre. L’odeur était celle d’un fruit laissé en plein soleil. Chaude, chargée de sucre, incroyablement alléchante.

Le roux sourit intérieurement. Il ne savait pas où il se trouvait, mais cet endroit avait l’air plutôt accueillant. D’autres arômes se mêlaient maintenant à celui de la mûre. Divers fruits sucrés, du miel gorgé de soleil, la fragrance forte de la résine des pins, l’odeur minérale d’une rivière, celle musquée des animaux, le parfum suave d’un millier de fleurs de montagne. Tout un monde s’éveillait autour de lui, saturé d’effluves sauvages et purs. Ron avait envie d’aller partout, de tout respirer jusqu’à en devenir ivre, jusqu’à ce que l’odeur de cet univers coule dans son sang. Tout ce qu’il sentait était si parfait, si naturel. Il régnait une harmonie totale dans toutes ses senteurs, comme une symphonie de parfums où se mêlaient presque artistiquement la fraîcheur de l’eau et la chaleur des fruits, la force de la résine et la délicatesse des fleurs. Ron n’avait jamais rien sentit d’aussi sublime.

Il laissa son imagination dessiner le monde autour de lui. Des montagnes, hautes et majestueuses, aux sommets rocheux et enneigés malgré les cruels rayons du soleil. Des forêts sombres de sapins, dont les abeilles tiraient un miel à l’arôme puissant. Des prairies couvertes de fleurs multicolores et odorantes que broutaient paisiblement des bouquetins. Une rivière claire, pleine de poissons argentés, qui scintillait sous la lumière de l’été. Des buissons et des arbres lourds de fruits. Un monde riche et libre, tout simplement magnifique.

Ron se laissa bercer par les odeurs, se noyant dedans. Il franchit un bois de résineux, longea un instant un torrent, traversa un océan de fleurs sauvages. Au fur et à mesure qu’il progressait et qu’il montait en altitude, les parfums organiques disparaissaient, remplacés par les fragrances rocheuses de la pierre et de la glace. Le jeune homme se figea soudain en respirant une odeur particulière. C’était à l’évidence celle d’un animal, mais elle était à la fois singulière et familière. Il y avait dans ce parfum celui de toute la montagne, de ses animaux, ses arbres, ses fruits. Un mélange de sang et de miel, de force et de douceur. Comme le monde dans lequel il évoluait. Il inhalait, l’essence même de son animal. Son instinct, comme le nommait Skouarn Dû. Une vague d’allégresse le submergea quand il le reconnut.

En émergeant doucement de son demi-sommeil, Ron réalisa que son maître avait une fois de plus eu raison. Il n’était pas nécessaire de voir l’animal pour l’identifier. Il entendit le rire de Harry raisonner dans la petite pièce et le regarda ouvrir les yeux, un sourire stupide au visage. Hermione se redressa, des larmes roulant doucement sur ses joues rosies.

« Alors ? » demanda le korrigan au jeune brun.

« C’est un loup. » répondit-il.

Le professeur hocha la tête, ravi, et se tourna vers Ron : « Et toi, jeune ami ? »

Le sourire du roux s’élargit : « Un ours. »

………………………………………………………………………………………

Les images de la vie de Hermione défilaient de plus en plus rapidement. La sensation était étourdissante, exaltante. Les couleurs se mêlèrent, se fondirent l’une dans l’autre pour former un arc-en-ciel vivant. Puis les flux colorés s’entrelacèrent délicatement pour fusionner et exploser dans une lumière blanche éblouissante.

Hermione se cacha les yeux derrière ses mains, aveuglée par cet éclair. Tout ce qui était maintenant autour d’elle était d’un blanc immaculé. Elle avait l’impression de flotter dans un brouillard épais. Son âme s’était comme envolée, laissant son corps derrière elle, et dérivait maintenant de nuage en nuage. La jeune femme cherchait un indice, une trace quelconque pour lui dévoiler le lieu où elle se trouvait. Elle remarqua que le blanc autour d’elle changeait sensiblement de qualité. Il se ternissait, mais restait étrangement lumineux, et de petites paillettes argentées s’en détachaient pour tomber lentement, dans un tourbillon gracieux. De la neige…

Les contours du paysage se précisèrent. Une plaine immense s’étendait devant elle, totalement recouverte de neige. Certains arbustes réussissaient l’exploit de percer cet épais manteau glacé, colorant le sol blanc de leurs branches nues. Des rochers gris, usés par les vents polaires, offraient des abris à des lapins blancs qui courraient se cacher dans leurs terriers. Au loin se dresser une forêt de sapins, seuls arbres résistant à ces conditions si rudes. Il n’y avait rien d’autre. Elle se trouvait dans un désert glacé, dans une steppe.

Hermione voulut inspirer profondément, goûter à l’air vivifiant de ce monde. Mais elle ne ressentit rien, pas plus qu’elle ne percevait le froid mordant brûler sa peau, ou le vent violent ébouriffer ses cheveux. Elle fit un pas et regarda son pied nu s’enfoncer dans la neige sans provoquer de craquement, sans lui glacer la peau. La jeune femme en eut le vertige. C’était si illogique, si irréel. Et pourtant, jamais elle ne s’était sentit aussi bien, parfaitement en accord avec elle-même. Elle leva les yeux au ciel pour regarder la neige tomber du ciel voilé en virevoltant sous les coups de vent. Elle suivit des yeux quelques flocons fins tournoyer furieusement avant de se déposer délicatement sur sa peau nue. Elle sourit en réalisant qu’elle était dévêtue, dehors, dans ce froid polaire.

Hermione contempla une nouvelle fois ce paysage immense, enneigé, vide, aux nuances ternes. Ses lignes pures et ses teintes sobres avaient quelque chose d’apaisant et d’exaltant en même temps. La neige cachait la laideur, la pauvreté de la steppe, et son blanc adoucissait l’austérité des couleurs brunes et noires. C’était un univers intact, libre et sauvage. Elle mourait d’envie de le découvrir, mais ne savait pas quelle direction prendre. Elle remarqua alors dans la couverture de neige immaculée des traces qui se dirigeait vers la forêt de sapins qui se découpée à l’horizon. Une piste.

Elle la suivit, traversant l’étendue désertique qui la séparée du bois, dévorant des yeux les merveilles qui s’offraient à elle. Un aigle royal bravant les éléments, des chevaux sauvages galopants à travers la plaine, des lacs gelés à la surface opalescente, des arbres déracinés d’une seule rafale de vent. La vie dans cet univers était plus forte qu’ailleurs, plus extrême. Hermione admirait la puissance d’âme qu’il fallait pour survivre dans un endroit aussi dur et intransigeant.

La jeune femme parvint à l’orée de la forêt, et s’apprêtait à y pénétrer quand elle aperçut une ombre s’approcher d’elle. L’animal était grand, puissant. Les muscles roulaient sous sa peau tandis qu’il s’avançait vers elle d’un pas souple. Il avait une épaisse fourrure, de différentes nuances de bruns et tachetée de noir. Ses oreilles pointues terminées par des pinceaux frémissaient doucement sous le vent. La bête s’arrêta à quelques pas de la brune, posant ses yeux vifs sur elle. Hermione tendit doucement la main vers celui qu’elle savait être son instinct. La joie explosa en elle quand l’animal frotta délicatement sa tête contre la main de la jeune femme. Elle sentit qu’elle pleurait et comprit qu’elle sortait de l’état dans lequel l’avait plongé l’herbe à rêve.

Elle ouvrit ses yeux voilés par les larmes et vit Ron regarder Harry se réveiller en riant aux éclats.

« Alors ? » voulut savoir leur professeur.

« C’est un loup. » dit Harry.

L’air heureux, Skouarn Dû se tourna ensuite vers Ron : « Et toi, jeune ami ? »

« Un ours. » lui répondit le jeune homme avec un immense sourire.

Le korrigan ébouriffa gentiment ses cheveux roux et se tourna vers Hermione en souriant.

La jeune femme lui rendit son sourire, répondant à sa question muette : « C’est un lynx monsieur. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:36

Chapitre 26 : Début de contrôle et fin d’un mystère

Comme chaque fois qu’il faisait cet exercice, Ron avait l’impression de plonger dans un autre monde. Pourtant, ce que lui demander Skouarn Dû n’avait rien de bien difficile. Simplement se concentrer sur son corps. Et le jeune homme lui obéissait. Cet apprentissage était étrange pour lui. Il devait fermer les yeux et supporter la petite blessure que lui infligeait son professeur, une égratignure, une piqûre ou encore une petite brûlure. Et tout cela en tournant toutes ses pensées sur son corps.

Dans les premiers temps, il entendait uniquement les battements de son cœur, ou sentait parfois le sang affleurer sous sa peau. Mais au fur et à mesure que les semaines passaient, de nouvelles perceptions apparaissaient. Et aujourd’hui, en ce début de décembre, il pouvait aisément suivre le trajet d’une goutte de sang, la vitesse phénoménale qu’elle prenait en sortant du cœur, la pression qu’elle exerçait sur ses artères. Il sentait l’irrigation de ses organes profonds, l’oxygénation du sang au niveau des poumons. Ces phénomènes étaient à la fois fascinants et terrifiants. Comment pouvait-on avoir une si faible conscience de ce qui se passait à l’intérieur de soi ?

Ron sentit soudain quelque chose changer. Une multitude d’informations au niveau d’un point précis sur son corps lui parvinrent, effaçant toutes les autres. Et parmi ses nouvelles sensations, une douleur intense. Il se concentra davantage, négligeant la souffrance, se focalisant sur les autres informations qui l’accompagnaient, cherchant à en deviner la cause. Le sang dont il suivait le parcourt s’échappait doucement de son corps. Le roux pouvait sentir le liquide chaud et poisseux s’écouler lentement sur la peau de son bras gauche. Sa chair devait y être tailladée, et l’air caressait cruellement les nerfs mis à vif de la blessure. Ron inspira à fond, calmant les battements désordonnés de son cœur, et se détendit lentement.

Une petite secousse sur son épaule le sortit de cet état de semi-torpeur.

« Ouvre les yeux, jeune élève, et garde le rythme profond de ta respiration. » dit doucement Skouarn Dû.

Ron s’exécuta, posa son regard sur son bras gauche et se releva, paniqué. Ce qu’il croyait être une petite coupure sans gravité était en réalité une longue entaille. La plaie s’étendait sur toute la longueur de son avant bras, et le sang coulait abondamment sur sa main et sur le sol. Le jeune homme pâlit en constatant l’importance de la blessure et sa tête se mit à tourner dangereusement, le sang battant violemment contre ses tempes, la douleur déferlant dans tout son corps.

Le korrigan leva les mains dans un signe d’apaisement.

« Calme-toi mon jeune ami, calme-toi. Respire lentement, ralentis la course de ton sang… »

Ron essaya de lui obéir, les yeux rivés sur sa chair déchirée. Mais il n’y arrivait pas, son souffle s’emballait de plus en plus. La douleur était trop forte, il ne réussissais pas à la combattre.

« Non Ron, ne lutte pas contre la souffrance, c’est inutile. Laisse là arriver à toi, tu ne peux pas l’en empêcher. Tout ce que tu peux tenter de faire, c’est de ne pas y répondre. » Skouan Dû posa ses doigts fins sur son front : « Séquestre le mal dans ton esprit, empêche-le de s’y échapper pour aller influencer ton corps. »

Ron ferma les yeux en serrant les dents. La douleur qu’il ressentait était assez diffuse, bien que plus intense dans son bras gauche. Comment pouvait-il bloquer dans son esprit quelque chose qui ne s’y trouvait pas ? Il réussit à maîtriser sa respiration et la circulation de son sang, mais cela ne suffisait pas à atténuer la souffrance. Au contraire, maintenant, il ne sentait rien d’autre. C’était à la limite même du supportable. La douleur irradiait depuis sa blessure, et se répandait dans tout son corps.

Mais progressivement, Ron perçut les choses autrement. C’était toujours la même souffrance, mais elle circulait différemment. Pour la première fois, il sentit le chemin entier qu’elle suivait, l’influx nerveux arriver presque instantanément au cerveau, la réponse immédiate de celui-ci. La vitesse était étourdissante, rien à voir avec le rythme aisément mesurable du cœur. La rapidité avec laquelle voyageaient toutes ses informations était inimaginable. Le jeune homme comprenait mieux pourquoi son maître lui avait affirmé qu’il était impossible de les empêcher d’arriver. Mais il lui avait également dit qu’on pouvait les bloquer dans son esprit. Il se concentra sur son bras, sur la douleur de sa plaie. Il la suivit le long du nerf, accompagna son arrivée au cerveau… Et l’y emprisonna.

Ron ouvrit les yeux, incrédule. C’était facile, bien plus qu’il ne l’avait supposé. Et la sensation était agréable. Le mal n’avait pas disparu, mais son esprit avait réussit à le dominer. Comme la fois où il avait bridé son plaisir pour mieux satisfaire celui de Hermione, ce soir là, dans la salle de bain des préfets. Une vague d’euphorie le traversa. Il était enfin parvenu à contrôler quelque chose qu’il croyait devoir subir le reste de sa vie. Il avait l’impression grisante d’être invincible.

Le roux regarda son professeur en souriant : « Ce n’était pas si difficile que ça. »

Skouarn Dû éclata de rire et frappa dans ses mains pour arrêter l’hémorragie de son élève, faisant disparaître le sang. Il sortit ensuite de sa bourse en cuir un petit pot d’onguent et demanda au jeune homme de se rassoire sur son siège.

« Ce n’était qu’une petite coupure, jeune ami. » dit-il en couvrant la plaie maintenant fermée d’une pâte ocre à l’odeur poivrée. « Tu aurais eu sans aucun doute plus de désagréments avec une blessure plus grave. Mais j’admets que c’est un bon début. »

Ron grogna en se laissant soigner : « Une petite coupure, vraiment ? En tout cas, je ne m’y attendais pas. Ça change des piqûres ou des légères brûlures des exercices d’avant. Déjà que Hermione et Harry commencent à se poser des questions sur certains de mes… penchants. »

Le korrigan éclata d’un rire glutural : « Ah, j’avais oublié à quel point les jeunes personnes peuvent avoir l’esprit mal tourné ! Merci de me le rappeler, c’est ma foi rafraîchissant ! »

Le roux sourit à son maître et regarda pensivement la longue balafre disparaître doucement de son bras.

« Maître, pourquoi a-t-il fallu que je voie ma blessure pour que je réalise son importance ? » demanda-t-il.

« La véritable gravité de ta plaie était celle que tu ressentais dans ta chair. Elle n’était pas plus profonde que les petites coupures des semaines précédentes, mais plus étendue. Quand tes yeux l’ont compris, ton esprit a amplifié la douleur que tu percevais jusque là. Les sens sont trompeurs, mon ami, même quand ils sont aussi exceptionnels que les tiens. Surtout quand ils sont aussi exceptionnels que les tiens. »

« Pourquoi ça ? » demanda Ron.

Le korrigan sourit gentiment et rangea son remède : « Parce que cela signifie qu’il te faudra une force d’esprit considérable pour ne pas te laisser submerger par l’intensité peu commune de tes sensations. Et c’est pour cette raison que tu as tort mon jeune élève.»

Le roux cligna des yeux sans comprendre : « Pardon ? »

« Ce que tu viens d’accomplir il y a un instant était extrêmement difficile. » Ces longues oreilles noires frémirent doucement tandis qu’il souriait : « Tu as encore du chemin à parcourir, mais tu le commences sur des bases saines. Tu peux être fier de toi. »

Ron rougit violemment et baissa la tête en souriant. Il entendit son professeur rire devant son embarras avant de frapper dans ses mains, faisant apparaître sur une table basse du thé, des pâtisseries au miel et, bien-sûr, l’échiquier sur lequel maître et élève s’affrontaient à la fin de chaque séance d’entraînement.

« Assieds-toi donc, pour que nous terminions cette partie commencée la semaine dernière. »

« Je vais peut-être vous battre cette fois-ci. Après tout, c’est la première fois qu’un de nos parties dure aussi longtemps. » dit Ron en s’installant sur son pouf.

« Sérieusement ? Tu me vois d’autant plus impatient de poursuivre cette partie. » dit Skouarn Dû dans un sourire de prédateur.

……………………………………………………………………………

« Alors, est-ce que tu as gagné la partie d’échecs hier soir ? »

Ron, assis dans la grande salle, regarda avec gratitude son meilleur ami qui détournait son attention du piètre P qu’il avait obtenu à son devoir de potions.

« Et non, encore perdu ! » répondit-il en se servant des pommes de terre. « Mais Skouarn Dû continue de dire que je m’améliore. »

Harry hocha la tête et se tourna vers Hermione en souriant : « Je suppose qu’il est inutile de te demander comment avancent les recherches pour l’Ordre que tu fais avec Wotan … »

La jeune femme lança es regards affolés autour d’elle.

« Parle moins fort Harry ! » chuchota-t-elle. « C’est sensé être un secret ! »

« J’espère qu’un jour, on nous fera assez confiance pour nous mettre dans la confidence. » grogna Ron. « Je déteste rester à l’écart comme ça ! J’ai l’impression d’avoir cinq ans ! »

Harry haussa les épaules, l’air un peu dédaigneux : « Dumbledore doit sans doute croire que c’est pour notre bien. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:36

Hermione fronça les sourcils et échangea un regard attristé avec son petit ami. Ce n’était pas la première fois que Harry parlait ainsi de leur directeur. Les deux amis en savaient maintenant la raison, puisque le brun leur avait avoué le contenu de la prophétie. Mais ils avaient pensé qu’avec le temps, le ressentiment qu’il éprouvait à l’égard du vieil homme disparaîtrait. Or, ce n’était pas le cas, et cette rancœur qui transparaissait dans le ton du survivant laissait supposer qu’il n’avait pas entièrement accepté la mort de Sirius.

Un silence s’abattit soudain sur la salle, immédiatement suivi de murmures curieux. Parvati, Lavande et Belladona venaient d’entrer. Leurs apparitions provoquaient toujours ce genre de réactions. Ron sourit en voyant la serpentard secouer la tête en levant les yeux au ciel tandis que les deux griffondors riaient aux éclats pour une raison qu’elles seules connaissaient. Leur rapprochement ne cessait d’étonner Poudlard, même s’il était sans doute trop tôt pou parler d’amitié. De plus, Belladona semblait parfois avoir un mal fou à supporter les gloussements de Lavande et Parvati. Elle ne les repoussait cependant pas.

Pendant un moment, Hermione avait craint que ces deux camarades de chambre ne transforment la vert et argent à leur image, mais cela ne s’était pas produit. Au contraire, les deux griffondors semblaient avoir pris en maturité, et Parvati riait de plus en plus souvent. Même si cette relation entre les deux maisons ennemies provoquait encore beaucoup de chuchotements, Ron espérait qu’elle continuerait longtemps et évoluerait vers l’amitié.

Hermione rit doucement en regardant Belladona aller s’asseoir au bout de la table des serpentards tandis que Parvati et Lavande se dirigeaient vers la leur.

« Les conversations ont sensiblement changé dans notre dortoir depuis qu’elles connaissent Belladona. Elles discutent beaucoup moins de divination et d’astrologie. »

« Une perte inestimable ! » dit Harry dans un fin sourire.

« Cela doit tellement te manquer… » surenchérit Ron.

Hermione éclata de rire, suivie de ses amis. Ils mangèrent paisiblement, dans une ambiance détendue qu’ils n’avaient pas partagée depuis plus d’un mois. A la fin du dîner, Harry se leva en soupirant.

« Merlin, quand je pense qu’il me reste ce devoir de divinations sur les formes des nuages à faire. »

« Prends le mien si tu veux. Histoire de t’inspirer. » proposa Ron.

Le brun haussa les sourcils, surpris : « Tu l’as déjà fini ? »

« Oui. » confirma le jeune roux. « Quand tu travaillais avec Ostrica, lundi dernier. »

« Et bien, tu as pris de bonnes résolutions cette année ! C’est la première fois que tu t’avances dans tes devoirs ! » remarqua Harry.

Ron n’eut pas besoin de regarder Hermione pour savoir qu’elle était aussi rouge que lui. La jeune femme avait insisté pour qu’il finisse ce stupide devoir avant qu’ils ne se réfugient dans la salle de demande pour une séance câline.

Hermione se leva, gênée : « On n’est que vendredi Harry, tu as tout le week-end pour faire cet exercice. Profitez en pour faire une partie d’échecs. Je vous laisse, je vais à la bibliothèque chercher un livre pour une version de runes anciennes. »

« Attends ! » dit Ron en bondissant de sa chaise. « Je t’accompagne. J’ai moi aussi besoin d’un livre ou deux. »

Harry les dévisagea, entre suspicion et embarras.

« Ok… A tout à l’heure alors. » dit-il en partant vers la tour des griffondors.

Ron et Hermione se dirigèrent vers la bibliothèque. La salle était vide, à l’exception de madame Pince, qui regarda le couple arriver d’un œil mauvais. Hermione lui sourit puis se dirigea vers une allée poussiéreuse, pleine de vieux ouvrages de symboles runiques.

« Tu aurais dû rester avec Harry. » chuchota-t-elle en soupirant.

« Pourquoi ça ? » demanda Ron sur le même ton.

Elle leva les yeux au ciel : « Parce que tu sais parfaitement qu’il n’est pas très à l’aise quand nous… enfin quand nous… »

Il la regarda rougir, le dos appuyé contre une étagère, les yeux rivés au sol. Elle était adorable. Résistant à son envie de l’embrasser, il posa une main sur le cœur et prit un air outragé.

« Hermione Granger ! Je suis choqué ! Mes intentions sont tout ce qu’il y a de plus honorables ! »

L’amusement dansa dans les beaux yeux ambrés de la jeune femme.

« Alors tu as vraiment des livres à emprunter ? » demanda-t-elle ironiquement.

« Parfaitement ! J’ai l’intention de demander à Harry de m’apprendre à faire un Patronus, mais avant, je voulais voir tout ce qu’il fallait savoir de la théorie. C’est une bonne amie à moi qui m’a donné un jour ce conseil. » ajouta-t-il en en regardant la jolie brune rougir de plus en plus. « Et puis, j’aimerais vraiment en connaître davantage sur les korrigans. Et cette même amie affirme que l’on trouve réponse à tout dans cette bibliothèque. »

Hermione se mordilla nerveusement la lèvre, les joues cramoisies. Ron perdit son attitude faussement offensée et emprisonna le menton de la jeune femme dans ses doigts en souriant.

« Je n’arrive pas à le croire. Hermione Granger qui me propose un câlin dans la bibliothèque. »

« Je n’ai rien proposé du tout ! » chuchota-t-elle rapidement.

Elle baissa à nouveau la tête, l’air brusquement timide, et se mit à jouer avec la cravate de Ron.

« Mais, tu ne trouves pas que ça serait plutôt excitant de s’embrasser ici… » murmura-t-elle en tirant sur la cravate du roux pour approcher leurs visages et effleurer ses lèvres. « … ou de se caresser… » continua-t-elle en glissant ses petites mains froides sous sa chemise.

Ron frissonna, incapable de retenir un grognement, et l’embrassa violemment, l’agrippant par les cuisses pour la soulever et la plaquer contre lui.

« J’ai toujours su que l’on avait une très mauvaise influence sur toi… » chuchota-t-il contre ses lèvres avant de les reprendre dans un nouveau baiser.

……………………………………………………………………………………

Ron referma en soupirant l’énorme livre sur les créatures magiques qu’il feuilletait. Il se demandait comment Hermione faisait pour apprécier autant la lecture. Ce n’était pas ennuyeux en soi, mais les quelques informations précises qu’il cherchait se trouvaient noyées dans un flot de détails inutiles.

Il souffla bruyamment en ouvrant un septième ouvrage encore plus gros que le précédent. Hermione, qui traduisait un texte de runes, leva la tête en souriant. Harry, assis près d’elle, s’étira en baillant et prit un des livres empruntés par Ron.

« Qu’est-ce que tu cherche exactement à savoir sur les korrigans ? » demanda-t-il.

Ron haussa les épaules : « Je ne sais pas trop. C’est une race que l’on ne rencontre pas souvent. Je me demande juste d’où ils viennent, comment ils vivent… Des choses comme ça. Mais les sorciers n’ont pas dû faire beaucoup d’études sur eux. Rien que leurs représentations sont affreuses. »

Il tendit à ses amis une peinture sur laquelle se mouvait un petit être laid et disgracieux, vêtu d’une peau de bête.

« On ne peut pas dire que ça ressemble vraiment au professeur Skouarn Dû, en effet. » concéda Hermione.

« Non, pas trop. En fait, la seule reproduction réaliste est celle-ci. » leur montra le roux en approchant un vieil ouvrage mité. « Mais le problème, c’est qu’ils disent ici que les korrigans ne viennent pas de Faerie, mais d’Avalon, alors que…. »

« Avalon ! » cria Hermione en lui arrachant le livre des mains.

Elle parcourut rapidement la page des yeux, puis se leva et fila dans sa chambre. Harry jeta un regard abasourdi à Ron, qui secoua la tête, bouche bée. La jeune femme redescendit presque immédiatement, son manuel scolaire de runes dans les mains. Elle sourit à ses amis, le souffle un peu court.

« Je crois que je sais d’où viennent nos trois nouveaux professeurs… »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:46

Chapitre 27 : Les insulaires

Hermione se tenait devant eux, les joues rosies d’excitation, se mordillant les lèvres pour dissimuler, sans grand succès, un sourire de satisfaction. Harry sourit intérieurement en voyant la mine réjouie de son amie devant ce mystère qu’elle venait de résoudre. Il jeta un coup d’œil à Ron. Le roux la regardait en secouant légèrement la tête, l’air à la fois agacé et amusé. Certaines choses ne changeront jamais.

« Alors ? » demanda Ron. « Dis-nous d’où ils viennent ! »

Hermione prit une longue inspiration, comme pour calmer son excitation, et se rassit près des deux jeunes hommes.

« En fait, je me pose la question depuis longtemps déjà. » commença-t-elle tout bas, pour éviter que les autres griffondors dans la salle commune ne l’entendent. « Trois nouveaux professeurs d’un coup, c’est assez… exceptionnel. Dumbledore a du même créer un poste pour Skouarn Dû. Je me demandais pourquoi il avait engagé tant de personnes cette année. Puis il y a eu l’entretient avec Dumbledore… »

Harry comprit où elle voulait en venir : « Tu veux dire qu’il a embauché Néréa pour moi et Skouarn Dû pour Ron ? »

La jeune femme hocha la tête : « Oui, en grande partie. Après tout, c’était essentiel pour vous deux. Toi, apprendre l’Occlumencie, et toi Ron, contrôler tes sens. »

Ron paraissait abasourdi : « Un professeur engagé rien que pour moi… Mais c’est… c’est… »

« C’est normal ! » l’interrompit Hermione. « Tu en avais besoin. Dumbledore ne t’aurait jamais laissé dans cet état, il fait toujours le maximum pour ses élèves. Regarde Hagrid, ou encore Lupin. »

Harry se sentit rougir. Il savait tout ce que faisait leur directeur pour les élèves, tout ce qu’il faisait pour lui. Mais il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine rancœur à son égard. Il avait toujours cru le vieil homme presque invulnérable, et il avait été étrangement déçu de voir ses erreurs. Déçu et furieux, puisque Sirius en était mort. Aujourd’hui, après tout ce temps, il restait de toute cette colère un goût amer dont il avait du mal à se défaire.

Ron le tira de ses sombres pensées : « D’accord, alors Ostrica est là pour Harry, et Skouarn Dû pour moi. Mais ça n’explique pas d’où ils viennent ! »

« Attends un peu, j’y viens. Donc, je savais pourquoi deux des nouveaux professeurs étaient venus ici. Pour Wotan, et bien, je crois qu’il est surtout là pour faire des recherches pour l’Ordre dans un endroit sûr. Il a un esprit tellement… exceptionnel, ça en est presque inhumain. Vous savez qu’il sait lire un peu plus de trois cents langues différentes ? »

Harry cligna des yeux, incrédule : « Mais il est aveugle ! »

« Je le sais. J’ignore comment, mais il peut lire. » Son regard prit soudain un air rêveur : « A mon avis, il… »

« Hermione ! On s’en moque ! » coupa Ron. « Dis-nous d’où ils viennent ! En plus, tu meures d’envie de nous le révéler. » termina-t-il avec un sourire taquin.

La jeune femme regarda un instant son petit ami d’un air courroucé, mais le roux devait avoir raison puisqu’elle continua malgré cette interruption.

« Je n’y ai plus beaucoup réfléchi jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce que Ron parle des korrigans qui seraient originaires d’Avalon. » murmura-t-elle.

« Avalon ? » dit Harry en fronçant les sourcils. « Donc, les trois nouveaux professeurs viennent de là ? »

« Non, pas tous les trois. » corrigea Hermione. « Seulement Skouarn Dû. »

« Mais… C’est Dumbledore lui-même qui m’a dit que les korrigans venaient de Faerie ! » s’exclama Ron.

Hermione haussa les épaules : « Je n’en sais pas plus que toi sur les korrigans. A mon avis, Dumbledore ne t’a pas menti, mais je suis sûre que Skouarn Dû a un lien avec Avalon. »

Harry se passa la main dans ses cheveux désordonnés : « Et pour Néréa et Wotan alors ? Comment tu peux être certaine qu’ils ne viennent pas de là ? »

« Oh, pour Ostrica, je n’en suis pas certaine, mais disons qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de méditerranéens à Avalon. Quant à Wotan… Et bien c’est à cause d’une remarque que lui a faite Skouarn Dû, le jour de l’entretient avec Dumbledore. Vous vous en souvenez ? »

Harry et Ron échangèrent un regard stupéfait. Comment voulait-elle qu’ils se rappellent une phrase dite il y a trois mois ? Et, plus important, comment faisait-elle pour s’en souvenir ? Devant le silence et l’air ahuri des jeunes hommes, Hermione leva les yeux au ciel.

« Il l’a appelé Hyperboréen ! » soupira-t-elle.

Harry craint un instant d’être le seul à ne pas connaître ce mot, mais le grognement agacé que laissa échapper Ron le rassura.

« Hermione ! Tu sais parfaitement qu’on ne sait absolument pas ce que ça veut dire, Hyper-machin-truc… »

« Hyperboréen. » dit-elle en souriant. « Je savais que je connaissais ce mot, mais je ne me souvenais plus où j’avais bien pu le lire. Jusqu’à ce que tu me le rappelles. » conclut-elle en montrant le livre sur les korrigans qu’étudiait Ron.

Celui-ci perdit son air grognon et lui rendit son sourire : « A ton service. »

Harry se racla la gorge pour ramener la conversation sur les professeurs : « Et donc, qu’est-ce que ça veut dire, Hyperboréen ? »

Le sourire de Hermione s’élargit : « C’est comme ça que l’on désigne les habitants de Thulé. »

Les yeux de Ron s’obscurcirent soudain : « Thulé… »

Harry maudit encore une fois son manque de culture du monde magique et demanda d’une voix irritée : « Qu’est-ce que c’est, Thulé ? »

Ron le dévisagea, les yeux écarquillés : « Mais je croyais que la guerre contre Grindelwald en avait entraîné une chez les Moldus ? Tu n’en as pas entendu parlé ? »

« Tu parles de la Seconde Guerre Mondiale ? Si, bien sûr, mais je ne vois pas le rapport ! »

« Thulé est le berceau de la soi-disant race Aryenne. » dit rapidement Hermione. « Mais ce n‘est pas Thulé qui a fait cette guerre Ron, ni même un hyperboréen. »

« N’empêche qu’elle a commencé au nom de la gloire de cette île de malheur. » grommela le roux. « Et tu dis que Wotan vient de là-bas ? Je comprends mieux pourquoi il donne l’impression de se sentir si supérieur à nous ! »

Hermione leva les yeux au ciel : « Ron, je t’en pris ! C’est stupide de dire une chose pareille ! Si je raisonne comme toi, alors je devrais me méfier de tous les sangs-purs, toi compris, puisque Voldemort fait une guerre au nom de la pureté du sang sorcier ! »

Ron se releva, bien trop vexé pour trembler en entendant le nom du Seigneur des Ténèbres : « Mais ça n’a rien à voir ! C’est… c’est totalement différent… Comment… Te méfier de moi ? Mais… »

Harry posa une main sur l’épaule de son ami pour le calmer. Même si la salle était presque vide, les quelques élèves qui s’y attardaient encore commençaient à les regarder d’un œil suspicieux.

« Assieds-toi Ron ! » chuchota-t-il.

Le jeune homme s’exécuta, les yeux rivés sur Hermione. Cette dernière lui prit la main, l’air désolé.

« Je n’ai jamais dit que je devais me méfier de toi Ron. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne faut pas juger quelqu’un par l’endroit d’où il vient. »

Le roux hocha la tête, les oreilles rouges et murmura de vagues excuses. Harry sourit devant la gêne manifeste de son ami puis reporta son attention sur Hermione.

« Et Néréa alors ? »

Hermione eut un claquement de langue agacé. Le survivant savait qu’elle n’appréciait pas trop la familiarité dont il faisait preuve envers leur professeur de défense contre les forces du mal. Elle ne fit cependant aucun commentaire et répondit à sa question :

« Si Skouarn Dû vient d’Avalon et Wotan de Thulé, alors Ostrica ne peut venir que d’un endroit. Atlantide. »

Enfin un mot qui ne lui était pas entièrement inconnu.

« Mais, je croyais qu’Atlantide avait coulé. » En réalité, il croyait que l’île d’Atlantide était une légende, mais après plus de cinq ans passés dans le monde des sorciers, apprendre que ce qui n’était qu’histoires pour enfants chez les moldus faisait en fait partie de l’Histoire n’avait rien ne vraiment surprenant.

Hermione acquiesça : « C’est vrai, Atlantide est une île engloutie. Et Avalon est dissimulé par une brume, et Thulé a été avalée par les entrailles de la Terre… »

Elle ouvrit le manuel runique qu’elle était allée chercher dans sa chambre et leur montra la reproduction d’une vieille carte de l’Europe. La carte était ancienne, mais incroyablement bien détaillée. Le tracé des côtes était net, les proportions respectées. Mais seuls trois noms y avaient été inscrits, sur trois îles.

« Les insulaires… » murmura Ron en lisant le titre. Son visage s’éclaira, puis il posa un regard surpris sur la brune. « Il y en a encore ? »

« Il faut croire que oui. » dit Hermione.

Elle se tourna vers Harry, devançant sa question : « Les insulaires étaient ce qu’il y avait avant Poudlard, Beaux-Bâtons et Drumstang. C’était trois écoles de magie, très influentes et puissantes. Thulé au nord et à l’est, Avalon à l’ouest, et Atlantide au sud. Elle avait chacune leurs spécificités, leurs forces. Ensemble, elles ont fondé les bases la sorcellerie moderne, celle que nous apprenons aujourd’hui. Et puis, les trois îles disparurent, les unes après les autres. Il a fallu attendre longtemps avant que les quatre fondateurs de Poudlard ne battissent notre école, suivi par Beaux-Bâtons et Drumstang. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:46

Harry regarda attentivement la carte qui montrait les emplacements de ces trois îles légendaires, dont la magie fut un jour si puissante que les moldus en parlaient encore aujourd’hui.

« Mais, si elles étaient si puissantes, pourquoi ont-elles disparu comme ça ? » demanda-il.

Hermione secoua la tête en signe d’ignorance et referma son livre.

« Je n’en sais absolument rien, mon manuel mentionne à peine les insulaires dans son introduction pour expliquer que les runes sont issues d’une magie scandinave, originaire de Thulé. Rien de plus. Je ne savais même pas qu’il existait encore des habitants venant de là-bas. »

Ron dessina distraitement du bout des doigts la reproduction du korrigan. Il fronça les sourcils et se leva, l’air déterminé :

« Et bien, on a qu’à aller le demander à quelqu’un qui le sait. »

……………………………………………………………………

« Hermione, quand je suggérais d’aller le demander à quelqu’un, je voulais dire Skouarn Dû, pas Wotan ! »

« Ron, tu l’as vu comme moi ! » souffla Hermione en montrant du doigts la carte des Maraudeurs. « Skouarn Dû n’est pas dans le château ce soir, pas plus qu’Ostrica. Donc, Wotan est le seul qui peut nous expliquer ce qui est arrivé aux insulaires. »

Harry, que le vieillard mettait également mal à l’aise, tenta d’appuyer Ron : « C’est pas vraiment pressé tout ça, on pourrait attendre un peu… »

Hermione claqua sa langue, irritée : « Wotan est très bien, et c’est notre professeur d’Histoire de la magie. Il nous expliquera tout ce qu’on veut savoir mieux que n’importe qui ! »

Les deux jeunes hommes n’insistèrent pas et se résignèrent à suivre Hermione qui les emmenait vers le Bureau de Wotan, en haut de la tour la plus délabrée du château. Ils s’arrêtèrent devant une porte imposante, aux ornements de fer et de bois, et la jeune femme frappa vivement quelques coups.

« Qui est-ce ? » grogna la voix bourrue de Wotan.

« Hermione, Monsieur. Je suis venue avec Harry Potter et Ron Weasley. »

Harry entendit le bruit feutré de rouleaux de parchemins que l’on range, puis la lourde porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. Wotan sortit prudemment de son bureau, leur bloquant le passage.

« Je peux savoir ce que vous faites là ? » demanda-t-il d’un ton agressif. « Nous n’avons pas rendez-vous aujourd’hui, Hermione. Quant à vous deux, vous avez encore moins de raisons qu’elle pour venir m’ennuyer comme ça ! » ajouta-t-il en les menaçant de sa canne tordue.

Harry déglutit péniblement, tandis que Ron se raclait bruyamment la gorge. En revanche, Hermione sourit poliment au vieil homme, nullement impressionnée par son attitude intimidante.

« Désolés de vous déranger comme ça Professeur. Nous nous posions juste des questions sur un sujet d’Histoire, mais nous n’avons pas trouvé beaucoup d’informations dans nos livres. Est-ce que vous pouvez nous aider ? » demanda-t-elle de son ton le plus aimable.

« Et je suppose que ça ne pouvait pas attendre deux jours ? Je vous rappelle que vous avez cours avec moi lundi! » grommela Wotan.

« Oui, je le sais. » répondit posément Hermione. « Mais ce que nous voulons savoir ne concerne pas vos cours. C’est une question à propos de l’histoire des écoles de magie. »

L’aveugle eut un grognement amusé puis secoua la tête dans un rire grinçant : « Héhé, petite maline ! Je vois ou tu veux en venir, je le vois parfaitement ! Aller, entrez ! »

Il laissa passer les trois adolescents et referma la porte derrière eux. Harry regarda curieusement le bureau du vieux professeur. Il croulait littéralement sous les livres et les parchemins. Il y en avait partout. Sur la table, les armoires, les coffres, les étagères, les sièges, le sol. Le seul espace réellement libre était un vieux fauteuil en velours, usé et défoncé. Wotan alla s’y asseoir et leva sa longue canne, faisant apparaître trois tabourets au milieu des piles de livres. Harry s’assit en déboutonnant machinalement le col de sa chemise. L’air était chaud et immobile. Il vit Ron rougir violemment sous l’effet de la chaleur étouffante et enlever son pull en laine. Le survivant trouvait l’endroit à la fois agréable et oppressant, à l’image du maître des lieux, dont les cours étaient en même temps passionnants et dérangeants. Munnin vint se poser sur l’épaule de Hermione, et la jeune femme caressa doucement l’animal, qui croassa de contentement.

Wotan entremêla ses doigts osseux et posa les coudes sur son bureau encombré.

« Je dois avouer que vous ne me décevez pas. Dumbledore m’avait parlé de votre curiosité, et j’attendais depuis longtemps déjà que tu me poses des questions Hermione. » dit-il dans un sourire édenté. « Alors, que voulais vous savoir exactement ? »

La brune regarda un instant ses deux amis, puis commença : « Et bien, nous avons découvert… ou plutôt nous pensons que vous êtes un insulaire, tout comme le professeur Ostrica et Maître Skouarn Dû. »

« Ça je m’en doute ! Viens en au fait si tu veux une réponse, je n’ai pas que ça à faire ! »

« Alors c’est donc vrai… » murmura Hermione, un large sourire aux lèvres, ravie de voir son hypothèse se confirmer.

Harry, voyant que Wotan s’impatientait, s’empressa de continuer :

« Euh, Monsieur ? Les trois îles étaient très puissantes, non ? »

« Puissantes Potter ? Oh non, c’était bien plus que ça. En leur temps, les insulaires rayonnaient dans le monde de la magie. L’influence qu’elles possédaient n’a plus rien de comparable aujourd’hui. Elles étaient fortes, sans aucun équivalent imaginable. Ce n’était pas de la puissance Potter, c’était du pouvoir ! »

« Mais si elles étaient si fortes, pourquoi ont-elles disparu comme ça ? » demanda Ron.

Le vieillard soupira longuement, puis se leva et s’avança doucement vers le grand feu qui brûlait dans la cheminée. Il resta silencieux quelques secondes, comme pour peser ses mots.

« A leur apogée, chaque île avait sa propre magie. Atlantide s’était beaucoup tourné vers les arts rituels. Ce n’est pas un hasard si les formules sont aujourd’hui en latin. Les Atlandes ont toujours aimé donner des noms aux choses, ils affectionnent particulièrement la précision et la minutie. Les objets magiques de leur fabrique étaient d’une qualité phénoménale, j’ai en ma possession quelques-uns de leurs outils vieux de plusieurs millénaires qui fonctionnent parfaitement bien. La sorcellerie celte d’Avalon était beaucoup plus… instinctive. La nature est comme une inspiration, une amie pour eux. La magie que renferment les arbres, celle des animaux, des éléments… Ils connaissent tout ça. Leur plus bel héritage est sans doute la baguette magique. Quant à Thulé, elle était plus spécialisée dans les soins, les potions. Les Hyperboréens sont mortels, mais leur savoir leur offre une vie exceptionnellement longue. C’est aussi cette île qui a permis de répertorier le savoir, de le noter sur les grimoires et de le transmettre. » Il soupira, l’air soudain nostalgique : « Thulé possède la bibliothèque la plus fabuleuse du monde connu… »

« Vous l’avez vu ! » demanda Harry, bouche bée. « Mais, je croyais qu’elle avait disparu ! » Il n’est pas si vieux que ça quand même !

« Oui Potter, je l’ai vu. Et oui, malheureusement, Thulée la Grande a disparu, engloutie par les flots, puis avalée par la Terre. » confirma Wotan en allant se rasseoir à son bureau. « Pendant des siècles, les insulaires ont vécu en harmonie, s’échangeant le savoir, posant les bases d’une nouvelle magie, tirant le meilleur de chaque île. Puis peu à peu, leurs relations se détériorèrent. Il y eut des jalousies, des tensions qui donnèrent naissance à de la méfiance, puis à de l’hostilité. Et un jour, cela se produisit. Ce fut Atlantide qui commença. »

« Vous voulez dire qu’il y eut une guerre ? » interrompit Ron. « C’est pour ça que les trois îles ont disparu ? »

« Non, au contraire. Leur disparition n’est pas la conséquence d’une attaque, mais un moyen de défense. »

Il émit un claquement sec et Munnin se posa près de sa main ridée.

« La défiance entre les insulaires devint un jour si forte qu’elle les a conduit à l’isolement. » raconta-t-il en caressant son corbeau. « Mais les suspicions demeuraient. C’est pour couper tout contact et protéger leur savoir que les Atlandes ont laissé les flots envahir leur cité. Thulé suivit de peu, et Avalon se dissimula dans une brume impénétrable. Les trois îles se mirent de leur plein gré en exil, et entraînèrent ainsi leur déclin, jusqu’à ne plus être qu’un souvenir. Car en s’isolant de cette façon, les insulaires ont empêché le développement des connaissances. Leur savoir est encore puissant, mais stagnant, inchangé depuis des siècles. Nous n’évoluons plus. » conclu-t-il dans un soupir las.

Un silence s’installa dans la pièce surchauffée. Harry n’arrivait pas vraiment à imaginer comment trois civilisations magiques si puissantes avaient fait le choix de se cacher par pure méfiance. Ses pensées furent interrompues par le rire amer de Wotan.

« Aujourd’hui, nous sommes là pour perpétuer les traditions, mais aussi pour entretenir le souvenir de notre division, de nos erreurs, pour ne pas qu’elles se répètent. Mais depuis que je suis là, je me demande si ça sert vraiment à quelque chose… »

Harry fronça les sourcils : « Pourquoi ça ? Qu’est-ce qu’il y a ici ? »

Le vieil homme eut un rictus un peu méprisant : « Ouvre les yeux Potter ! Les trois écoles de la nouvelle Europe sont tout sauf unies ! Il faut dire que ça n’a rien d’étonnant quand on voit ce qui ce passe à Poudlard ! »

« A Poudlard ? » s’exclama Ron. « Mais… »

« Depuis sa fondation, cette école est divisée en deux, elle n’a aucune unité. » continua le vieillard. « Vos petites rivalités stupides entre maisons ne font qu’entretenir cette faille. Et le pire dans tout ça, c’est que Voldemort se sert contre vous de cette discorde que vous créez vous-même ! Et vous ne vous en rendez même pas compte… »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:57

Chapitre 28 : Invitations

Hermione tentait tant bien que mal d’éviter le regard de Ron. Il semblait plus qu’impatient de voir se terminer cette réunion de préfets, elle le voyait à la façon dont ses longs doigts pianotaient nerveusement la table où ils étaient réunis. La jeune femme de son côté aurait donné n’importe quoi pour que cela s’éternise encore un peu. Elle savait parfaitement ce qu’allait lui demander Ron une fois sorti de cette pièce. Et elle savait également qu’elle devrait refuser son invitation.

Pour l’énième fois, elle pesta intérieurement. Pourquoi avait il fallu que les préfets en chef se décident si tard à organiser un bal de noël ! On était début décembre ! Ils auraient tout de même pu prévenir plus tôt !

Pour éviter le regard insistant de Ron, elle observa les autres préfets. La jeune femme dut retenir un sourire en voyant Pansy glisser sa main sur la cuisse d'un Malfoy plutôt tendu. La pauvre fouine ne semblait pas énormément enthousiaste à l’idée d’emmener la serpentard danser.

Hermione sortit de sa rêverie en entendant les chaises bouger. La réunion était terminée. Immédiatement, Ron lui prit la main et l’entraîna un peu à l’écart, dans un couloir désert. Son cœur se serra devant son regard plein d’espoir et son sourire timide. Elle préféra parler avant lui, avant qu’elle ne soit obligée de lui dire non.

« Ron, écoute. Je sais ce que tu vas me demander, mais je ne peux pas. »

Son sourire s’éteignait au fur et à mesure qu’elle parlait. Elle reconnut l’expression de ses yeux et la culpabilité l’étouffa un instant. Il se sentait rejeté. Elle posa sa main contre sa joue :

« Mon cœur, comprends-moi, je… »

Le jeune homme la repoussa : « Ne me touche pas ! »

Elle sentit les larmes lui venir aux yeux. Quand il s’en rendit compte, son expression s’adoucit et il lui prit la main, l’air contrit.

« Tu veux qu’on parle Hermione, alors ne me touche pas, s’il te plait. »

Elle acquiesça, avalant difficilement la boule qui s’était formée dans sa gorge et reprit la parole :

« J’aimerais beaucoup aller au bal avec toi, j’adorerais ça, vraiment. Mais… »

Elle soupira, ne sachant pas comment lui annoncer quelque chose de si simple.

« Mais tu veux passer noël avec tes parents. » termina-t-il pour elle.

Elle le dévisagea, surprise qu’il ait compris si vite.

« Oui. Je ne les ai pas vus depuis le début de l’été. Et encore, je ne suis restée que deux semaines avec eux. Ils… ils me manquent. J’ai envie de les voir, de rentrer chez moi. »

Le roux hocha la tête avec un triste sourire.

« C’est normal. Je comprends, ce n’est pas grave. » dit-il en lui serrant la main.

La jeune femme lui rendit son sourire et l’embrassa tendrement pour le remercier de sa compréhension. Elle lui serra la main et commença à marcher vers leur salle commune, mais il résista. Elle l’interrogea du regard. Il semblait presque aussi surpris qu’elle de son geste et ouvrit plusieurs fois la bouche avant de s’expliquer.

« Je… J’ai un peu faim. Je vais aller chercher quelque chose aux cuisines. » finit-il par dire les joues cramoisies. « Ne m’attends pas. »

Le roux se pencha pour lui donner un baiser rapide et s’enfuit sans lui laisser le temps de répondre. Hermione savait qu’il lui mentait. Ron avait toujours été un menteur exécrable. Ses yeux étaient trop limpides pour cacher quoique ce soit, et ses oreilles rouges avaient tendance à trahir ses pensées, sans parler du fait que les cuisines se trouvaient à l’opposé de la direction vers laquelle il était parti. La jeune femme sentait qu’il voulait être seul. Ron réagissait toujours de cette façon quand quelque chose n’allait pas comme il le désirait. Il s’en allait quelques heures pour ruminer tout seul, puis revenait et agissait comme si rien ne c’était passé. A bien y réfléchir, ses deux meilleurs amis agissaient de la même manière, bien que Harry soit plus rancunier. Hermione trouvait cela particulièrement malsain. Quand elle n’allait pas bien au lendemain de la nuit d’Halloween, c’était Ron qui lui avait conseillé d’en parler avec lui. Alors pourquoi la fuyait-il comme ça ? Après tout, elle restait sa meilleure amie, ils pouvaient encore discuter ensemble.

Hermione respira à fond et secoua la tête avec un sourire attendri. C’était tout Ron ça, de faire la tête pour des choses aussi futiles qu’un bal de noël. Mais, étant donné la façon dont c’était terminé le précédent, il était sans doute plus sage de régler ça immédiatement.

Sa décision prise, elle se dirigea rapidement vers le couloir emprunté par Ron quelques instants auparavant.

…………………………………………………………………………………………

Hermione ouvrit une énième porte et la referma en fulminant. Jamais elle n’aurait imaginé que cette tour compte autant de pièces, ni qu’elle soit aussi haute. Seigneur, pourquoi fallait-il toujours que Ron choisisse les pires endroits pour se cacher ! Elle n’était peut-être pas couverte de boue et trempée jusqu’aux os cette fois-ci, mais elle se demandait si la sueur et la poussière étaient vraiment mieux.

Le sommet de la tour n’était plus très loin maintenant. Pour la première fois, elle commença à douter. Pourtant, l’elfe de maison lui avait certifié qu’il avait aperçu un grand jeune homme roux gravir les marches de cet édifice. Il n’avait aucune raison de lui mentir. Ron se trouvait forcément derrière l’une des trois dernières portes. Elle poussa un petit soupir de soulagement quand elle aperçut sa haute silhouette qui se découpait devant la fenêtre de la plus haute pièce.

« Je savais que tu allais venir. » dit-il sans se retourner.

« Vraiment ? Alors tout ça n’était qu’un piège pour m’entraîner dans une salle déserte avec toi ? » répliqua-t-elle d’un ton léger.

Ron se retourna, un petit sourire aux lèvres : « En fait, j’espérais bien que la vue de toutes ces marches te découragerait. »

Hermione s’avança et se blottit contre lui. Elle sentit son corps puissant se détendre et ses bras l’entourer.

« Tu me fuyais ? » demanda-t-elle d’une petite voix.

Son torse se souleva et s’abaissa au rythme de son soupir.

« Non… Enfin si, mais… Je… je ne voulais pas parler, parce qu’on aurait fini par se disputer. Et je ne veux pas me disputer parce que tu veux voir tes parents. » finit-il par dire.

La jeune femme sourit et se serra davantage contre lui. Ils restèrent ainsi de longues minutes, enlacés et silencieux. Hermione écoutait les bruits de son cœur, la tête posée contre sa poitrine. Son rythme était lent et régulier. Les prémices d’un contrôle de son corps par son esprit. Depuis quelques temps, Ron maîtrisait bien mieux les réactions de son corps. Harry et Ginny regardaient toujours le roux d’un air incrédule quand il leur parlait de ses progrès, mais Hermione pouvait les voir. Et ils étaient spectaculaires. Leurs étreintes devenaient de plus en plus passionnées, de plus en plus intimes, et elle avait enfin pu voir et toucher ce corps qu’elle désirait tant. Elle avait même parfois l’impression d’être plus sensible que lui tant la maîtrise qu’il avait sur son corps était importante. Comme maintenant, où son propre cœur battait à la chamade tandis que le sien gardait une cadence lente et profonde. La jeune femme eut soudain envie de l’entendre s’accélérer, de sentir le contrôle que son ami avait réussit à acquérir s’effriter à cause d’elle, pour elle.


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyMer 19 Juil - 13:57

Elle se détacha légèrement de lui, juste assez pour pouvoir le regarder, et lui lança une œillade suggestive en laissant glisser ses mains sur son torse.

« En réalité, je ne suis pas venue ici pour te parler. » mentit-elle dans un murmure.

Elle sourit d’une satisfaction toute sensuelle en sentant le rythme cardiaque de Ron s’accélérer sous ses mains. S’enhardissant, elle commença à dénouer sa cravate et à déboutonner consciencieusement les boutons de sa chemise, dévoilant lentement son buste couvert de tâches de rousseurs. Un instant distraite par cette vision, elle reporta ensuite son attention sur le visage du jeune homme. Il ne la quittait pas des yeux, suivant d’un regard assombri chacun des ses mouvements, la bouche légèrement entrouverte. Sans cesser de l’observer, elle fit glisser sa chemise de ses épaules puis posa une main sur sa joue légèrement rugueuse.

« Je suis là pour t’aider à faire tes devoirs. » chuchota-t-elle.

Les yeux turquoise s’agrandir de surprise : « Mes… mes devoirs ? »

« Hum-hum. » affirma-elle dans un hochement de tête. « Tu m’as dit que Skouarn Dû t’avais conseillé de faire des exercices, non ? »

« Euh, oui, mais… »

« Que dirais-tu » le coupa-t-elle, « de t’entraîner sur le goût ce soir… »

Et pour appuyer ses paroles, Hermione lécha doucement sa gorge, suivant une ligne de tâches de rousseur. Ron poussa un grognement sourd qu’elle sentit vibrer juste sous ses lèvres. Prenant ça pour un consentement, elle laissa dériver sa bouche sur sa poitrine, savourant la saveur musquée de sa peau. La respiration de Ron avait commencé par s’emballer, mais il était rapidement parvenu à la ralentir. Déterminée à lui faire perdre tout contrôle, Hermione mordilla presque durement un de ses tétons rêches. Il cria son nom d’une voix étranglée avant de le noyer dans un long soupir. Pour se faire pardonner, elle embrassa doucement la chair meurtrie et se mit à la suçoter, lui arrachant de nouveaux soupirs. Elle fit subir le même sort à l’autre téton, heureuse de sentir le torse du roux se soulever à un rythme de plus en plus effréné. Inconsciemment, il commençait à se frotter contre elle, elle sentait son sexe dur contre son ventre, emprisonné dans son pantalon. Sans vraiment réfléchir, elle s’agenouilla devant lui et posa la bouche sur son érection. Ron sursauta violemment et s’écarta d’elle.

« Hermione ! Tu… tu… » bredouilla-t-il avec difficulté.

« Ronald Weasley, je vous ferai remarquer que la leçon n’est pas terminée. » dit-elle en glissant ses doigts dans son ceinturon pour le rapprocher d’elle. « Je n’ai pas encore fini, et tu sais parfaitement à quel point je suis consciencieuse dans mon travail. » ajouta-t-elle en commençant à déboucler sa ceinture.

Ron, à sa grande surprise, lui emprisonna les mains en rougissant : « Tu… tu ne vas pas faire… faire ça ! »

Hermione se retint de sourire devant sa gêne : « Tu n’as pas envie que je continue ? »

Ron rougit encore plus : « SI ! Bien-sûr que si, mais… tu ne trouve pas ça… sale ? »

La jeune femme sourit et lui enleva les chaussures avant de répondre.

« Non, pas du tout. » Elle embrassa son ventre tendu de désir et recommença à déboucler sa ceinture : « En fait, vu d’ici, ça me paraît plutôt… appétissant. »

Ron grogna son nom et ses grandes mains se perdirent dans ses cheveux alors qu’elle caressait son nombril d’une langue taquine. Enfin, les boutons de son pantalon cédèrent sous ses doigts et elle le fit glisser jusqu’à terre. Elle massa gentiment son sexe qui tendait le tissu de son boxer, se délectant du sursaut de plaisir que son geste entraîna, puis débarrassa Ron du dernier vêtement qui le couvrait. Elle contempla l’espace d’une seconde ce corps qu’elle adorait, grand, aux muscles de plus en plus nettement dessinés et dont même l’éclat argenté de la nuit n’arrivait pas à ternir les nuances chaudes et cuivrées. Puis son regard tomba sur son membre tendu. Sa main le caressa, en éprouva la douceur maintenant familière. Sous ses doigts, elle sentait son pouls battre impatiemment. Doucement, presque timidement, elle se pencha et embrassa le bout de son sexe. Les mains dans ses cheveux se crispèrent un instant et Ron poussa un juron étouffé avant d’essayer de reprendre sa respiration, chose que Hermione trouvait totalement inconvenante vu tout le mal qu’elle se donnait pour la lui faire perdre. Elle taquina le gland avant de suivre de la langue le chemin d’une veine saillante et sourit en entendant le sifflement qu’émit Ron. Encouragée, elle prit le bout de son sexe entre ses lèvres et le suçota doucement, puis laissa descendre sa bouche sur toute la longueur du membre. Ron cria son nom dans une sorte de plainte étranglée et Hermione se détacha immédiatement de lui.

« Je t’ai fait mal ? » demanda-t-elle, inquiète de sa réaction.

Il rit entre deux inspirations précipitées : « Non ! Oh non ! Au contraire. »

Hermione sourit, rassurée, et continua de le caresser avec la bouche, ravi des grognements qu’il poussait, de son nom qu’il soupirait inlassablement, de ses hanches qui bougeaient pour accompagner les mouvements de ses lèvres. Son esprit perdait lentement la bataille sur son corps, totalement submergé par le plaisir qu’elle lui donnait. Elle se sentait étrangement puissante, là, à genoux devant lui, et c’était une sensation incroyablement grisante.

Le rythme de ses caresses s’accélérait de plus en plus. Ron l’écarta soudain en la tirant doucement par les cheveux. Surprise, elle l’observa. Son corps était tremblant, luisant de sueur, et son visage rouge et tendu de plaisir.

« Il faut… arrêter… sinon je vais… » haleta-t-il.

Hermione secoua la tête et parla d’une voix également essoufflée : « J’en ai envie Ron. S’il te plait. »

Dans un grognement de capitulation, il desserra son étreinte et les lèvres de la jeune femme se refermèrent de nouveau sur sa virilité. Presque instantanément, le corps entier de Ron se tendit brusquement, puis il se libéra en elle, en trois coups de reins rapides. Elle sentit sur sa langue le goût de sa semence, salée et légèrement amère. C’était une saveur étrange, différente de toutes celles qu’elle avait déjà goûtées sur son corps, mais aussi étrangement familière. Le goût de Ron.

Elle remarqua que le roux s’était appuyé contre un des murs pour reprendre son souffle. Il la regardait d’un air à la fois heureux et inquiet, comme s’il attendait sa réaction. Elle se releva et se dirigea vers lui en souriant.

« Tu as aimé ? » demanda-t-elle doucement.

« Merlin, quelle question stupide ! » dit-il dans un rire incrédule. « C’est plutôt à moi de poser la question. » ajouta-t-il d’un ton incertain.

Plutôt que de répondre, Hermione se mis sur la pointe des pieds et l’embrassa passionnément. Ron approfondit le baiser, frottant sensuellement sa langue contre la sienne. Après un long moment, il se détacha d’elle en se léchant les lèvres, l’air concentré.

« C’est salé, non ? Et un peu amer aussi. »

Hermione eut un petit rire : « Oui, c’est vrai. Un peu comme la mer. »

Le jeune homme lui offrit un des ses merveilleux sourires : « Je me demande quel goût tu as toi… »

La brunette se mordit la lèvre pour cacher un sourire : « Eh bien, il n’y a qu’un moyen de le savoir… »

………………………………………………………………………………………

Hermione reprenait lentement contact avec la réalité. Elle s’étira sur la couverture qu’elle avait créé à l’aide de leurs capes réunies et se lova contre Ron. D’un geste tendre, elle retraça le contour des lèvres du jeune homme. Elle avait toujours adoré cette bouche un peu épaisse, toujours souriante, mais jamais elle n’aurait pensé qu’elle saurait lui donner autant de plaisir. Elle se demanda si elle pourrait un jour le regarder parler sans penser à tout ce que savaient faire ses lèvres charnues.

« Alors ? » demanda-t-elle.

Il lui sourit et l’embrassa avant de répondre.

« Moins salé. Un peu acide, et un peu sucré aussi. » Il lui donna un nouveau baiser, plus profond et chuchota contre ses lèvres : « Délicieux, comme tout chez toi. »

Elle sourit et dégagea son visage des quelques mèches cuivrées qui cachaient ses yeux bleus. Elle adorait quand il était comme ça, prévenant, attentionné, tendre. Jamais il n’avait de tels gestes d’affection avec les autres, pas même sa sœur ou sa mère. Elle avait l’impression d’être une privilégiée, qu’il n’aimait qu’elle. Elle aurait tellement voulu aller à ce bal avec lui, elle était persuadée qu’il aurait fait tout, à sa façon maladroite et attachante, pour qu’elle se sente la reine de la soirée.

« J’aurais adoré t’accompagner à cette soirée. » murmura-t-elle tristement. « Je suis vraiment désolée. »

Il lui sourit sarcastiquement : « Je croyais que tu détestais cette phrase ? »

Il rit quand elle essaya de lui pincer le bras et la serra contre lui pour l’immobiliser. Hermione se laissa faire en riant, soulagée qu’il ne lui en veuille plus.

« Tu sais » commença-t-il quand il eurent repris leur sérieux, « j’étais sincère quand j’ai dit que je comprenais. Après tout, c’est tes parents. J’irais passer mes vacances au Terrier, c’est tout. J’aurais juste aimé passer noël avec toi. »

Hermione se mordit les lèvres : « Tu pourrais venir chez moi. »

Ron haussa les sourcils : « Chez toi ? Mais je serais ridicule ! Je n’ai jamais vécu chez des moldus ! »

« Eh bien, tu apprendras. Ça n’a rien de difficile je t’assure. Et puis comme ça, on passera les fêtes ensemble. » dit-elle d’un regard suppliant.

Ron soupira puis son visage s’illumina d’un sourire heureux : « Papa va être très jaloux. Lui qui rêve de passer des vacances façon moldu depuis des années. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:16

Chapitre 29 : Une épuisante journée

Harry avait pensé que ses vacances de noël ne pouvaient pas s’annoncer pires que celles de l’an dernier. Après tout, Monsieur Weasley s’était trouvé entre la vie et la mort et il était resté enfermé dans ce maudi manoir des Black pendant deux semaines entières. Mais au moins, Ron et Hermione étaient avec lui. Cette année, ils passaient les fêtes ensemble, chez la jeune femme, sans lui. Ils l’abandonnaient. Enfin, ce n’était pas totalement exact puisque Hermione l’avait également invité. Mais il avait refusé, il ne voulait surtout pas tenir la chandelle. Il se retrouvait donc contraint de rester à Poudlard, affrontant seul l’épreuve du bal de noël.

D’un geste rageur, il ferma violemment la porte de son casier du vestiaire désert. C’était exactement le genre de situation qu’il avait redouté quand ses amis lui avaient annoncé qu’ils sortaient ensemble. Il se sentait trahi, floué dans leur amitié.

Avec un soupir, il s’assit sur un des bancs du vestiaire, épuisé, aussi bien moralement que physiquement. Les dernières semaines avaient été éreintantes. Jamais il n’aurait pensé que devenir animagus lui coûterait autant d’énergie. Il ressortait de chaque séance de sorcellerie avancée essoufflé et en nage, mais ce n’était rien à côté de Hermione qui supportait mal l’effort nécessaire à la métamorphose humaine. Etrangement, c’était Ron qui progressait le plus vite, au grand dam de sa petite amie. Cette situation entraînait souvent des querelles dans leur couple, pour la plus grande satisfaction du survivant.

Une boule de poils fauve sauta soudain sur ses genoux et se blottit en frissonnant dans la serviette qui entourait la taille de Harry.

« Misery ? »

« Elle doit avoir froid, la neige commence à tomber dehors. »

Harry sursauta en entendant cette voix féminine et tomba du banc : « Ginny ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? C’est le vestiaire des garçons ! »

La rousse haussa un sourcil railleur en le regardant serrer désespérément sa serviette autour de sa taille tandis qu’elle s’approchait pour récupérer la petite renarde, tombée des genoux du brun.

« J’ai six frères Harry, j’ai déjà vu pire, crois-moi. »

« Epargne-moi les détails, tu veux… » grommela Harry en se relevant.

Ginny eut un petit rire : « Disons pour faire court que Percy n’a jamais était un grand sportif. »

Le brun sourit malgré lui, ajusta ses lunettes et reprit sa place sur le banc : « Tu veux me parler de l’entraînement de tout à l’heure ? Il y a un problème ? »

Elle secoua la tête et installa son animal sur une serviette chaude : « Non, tout va bien. Si on joue aussi bien que contre les Serpentards, la coupe restera à Griffondor cette année. »

Un sourire étira les lèvres de Harry au souvenir du match contre leur maison rivale qui s’était déroulé la semaine dernière. L’équipe avait été fabuleuse. Le souaffle n’avait franchi que trois fois leurs cerceaux, et ils avaient gagné 140 à 30. Le visage blême de rage de Malfoy, immortalisé par l’appareil de Denis, trôné maintenant dans leur salle commune.

« En fait, si je suis ici » continua Ginny en prenant un ton plus dur, « c’est pour te parler de Ron et de Hermione. »

Harry regarda avec surprise la rousse qui se tenait devant lui, les bras croisés sur sa poitrine. Elle semblait en colère à en juger ses joues cramoisies. Il se demanda un instant comment les femmes Weasley pouvaient avoir l’air si impressionnantes alors qu’elles ne dépassaient pas le mètre soixante. Il déglutit difficilement, ne saisissant pas les raisons de son courroux.

« Euh, si tu as un problème avec eux, tu devrais le leur dire à eux, pas à moi… »

« C’est toi le problème Harry ! » explosa-t-elle.

« Moi ? Mais… »

« Tu ne leur parles quasiment plus depuis que tu sais qu’ils passent noël chez Hermione ! »

Il rougit violemment, honteux d’avoir réagit ainsi avec ses amis et irrité que cette petite rousse perspicace l’ait remarqué.

« Je ne vois pas en quoi ça te regarde ! »assena-t-il en se levant pour la toiser.

Elle le fit se rassoire d’une forte pression sur l’épaule et lui lança un regard furieux : « Je te rappelle que Ron est mon frère ! En faisant ton petit égoïste comme ça, tu les culpabilises ! Qu’est-ce que tu cherches ? A leur gâcher les vacances parce que les tiennes ne seront pas celles que tu voulais ? »

Harry resta un instant la bouche ouverte, les yeux ronds. Non, elle se trompe ! Je ne veux pas leur gâcher les fêtes ! Il faut qu’elle comprenne !

« Ginny, je… » Il s’arrêta, incapable lui-même de mettre de l’ordre dans ses sentiments. « Ce sont mes amis et… Enfin, c’est comme ma famille, mais maintenant, c’est tellement différent… Alors… » Il haussa les épaules avec impuissance.

La jeune femme secoua la tête et se lissa nerveusement les cheveux : « Fais attention Harry. Tu ne les perdras jamais à cause de Tu-Sais-Qui, mais tu risques de les faire s’éloigner de toi avec ton attitude. »

Le brun sentit ses yeux lui piquer. Il passa une main lasse sur son visage et s’appuya en soupirant contre le mur froid du vestiaire. Il regarda Ginny, se souvint de la petite fille rougissante qu’elle avait été, de l’amie qu’elle était devenue. Il poussa un soupir et essaya de s’expliquer une nouvelle fois :

« Ce sont mes meilleurs amis tu sais, les seuls à qui je dis tout, tôt ou tard. Parce que je crois qu’ils doivent savoir pourquoi ils se battent avec moi, pourquoi ils prennent tous ces risques. »

« Peut-être qu’ils font toutes ces choses parce que ça sert à ça les amis. » dit gentiment Ginny.

Harry lui offrit un sourire fatigué et prit sa décision.: « Toi aussi, tu as pris des risques l’an passé. Tu as le droit de savoir ce que eux savent déjà… »

Et il lui expliqua l’histoire de la prophétie, son contenu, où et par qui elle avait été faite, comment Voldemort l’avait choisi lui, ce que serait son destin…

A la fin de son récit, la rousse soupira longuement et reprit Misery dans ses bras : « Et bien, je n’aurais jamais imaginé que Trelawney puisse être une VRAIE voyante ! » Elle regarda Harry en souriant un peu tristement et lui donna un coup de poing amical, comme l’aurait fait Ron : « Merci de me l’avoir dit, je suis contente que tu me vois comme une amie. Mais ne crois pas que ça a détourné la conversation pour autant ! »

Harry cligna des yeux sans comprendre.

« Réfléchis à ce que je t’ai dit sur Hermione et Ron. » précisa-t-elle. « En parlant de mon frère… » grommela-t-elle en se dirigeant vers la sortie.

« Qu’est-ce qu’il a fait ? » demanda-t-il.

« Tu te rends compte qu’il ne m’a pas parlé de la prophétie ! Quand je pense qu’il m’avait promis de ne plus me cacher ses secrets ! »

« En fait, il s’agit plutôt de MON secret. » fit remarquer Harry.

Ginny sourit finement : « Tu ne vas quand même pas me priver d’une bonne raison pour lui crier dessus quand même. »

…………………………………………………………………………

La neige tombait de plus en plus fort sur Poudlard. Pourtant, Harry avait préféré, une fois sorti des vestiaires, rester dans le parc, sous l’arbre un peu isolé où il aimait se réfugier. Il méditait les paroles de Ginny à propos de ses deux meilleurs amis et de sa propre réaction. Il n’aimait pas trop se remettre en question de cette façon, il trouvait cela dérangeant. Mais les mots de la rousse raisonnaient dans sa tête. Est-ce que j’ai vraiment un problème ? Comme pour chasser toutes ces questions, il ferma les yeux et s’étendit dans la neige. Au bout d’un moment, quelque chose de soyeux, avec une odeur de cerise chatouilla le bout de son nez. Il ouvrit les yeux et rencontra le regard gris pâle de Luna à moitié caché par ses longs cheveux blonds.

« Harry ? Tu dormais ? » demanda-t-elle doucement.

Il se redressa et épousseta la neige qui s’était accumulée sur ses lunettes.

« Non, je réfléchissais. »

La blonde hocha la tête sans poser plus de question et s’assit près de lui. Harry retint un grognement agacé, il aurait préféré être seul. Se contentant d’un soupir, il engagea la conversation : « Et toi, qu’est-ce que tu fais dehors ? »

« Oh, j’allais à la Grande Salle. Il est bientôt sept heures tu sais, c’est l’heure de dîner. »

Harry sourit, amusé : « Et tu viens d’où ? »

Luna tendit la main et montra la cabane de Hagrid : « Je suis allée chez le professeur Hagrid. Il m’a expliqué deux ou trois moyens pour se défendre contre les Harpies. »

A ces mots, le sourire de Harry s’effaça. L’épisode avec la Harpie lui était sorti de l’esprit. Il s’était passé tant de choses depuis. L’évasion à Azkaban, la reconstruction des dégâts, les cours d’animagus, ceux d’Occlumancie. Mais l’événement avait à l’évidence marqué la serdaigle, ce qui n’avait rien d’étonnant dans la mesure où elle avait failli se faire éventrer.

Il se racla la gorge : « Euh, alors ? Tu as appris quelque chose d’utile ? »

Elle hocha la tête et rapprocha ses genoux de son corps, les serrant dans ses bras. C’était étrange de la voir comme ça, elle qui semblait d’habitude si détachée de la réalité. Il trouva son attitude bien plus triste et juste qu’une crise de larmes. Pendant de longues minutes, ils gardèrent un silence apaisant. Puis Luna le rompit dans un murmure :

« Le professeur Firenze est très gentil tu sais. Il est venu me parler pour savoir si ma blessure cicatrisait bien. »

Harry rougit en se souvenant de ce moment, se rappelant qu’il l’avait vu à demi-nue et que la jeune femme n’avait pas un physique aussi androgyne qu’elle ne le laissait paraître. Il se secoua mentalement et se concentra sur ce qu’elle disait.

« Il avait peur que la blessure soit plus grave, qu’il soit arrivé trop tard. Mais d’après lui, elle voulait un peu jouer avec moi. D’habitude, elles sont plus rapides quand elles font ça. »


Dernière édition par le Jeu 20 Juil - 6:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:16

Harry fronça les sourcils : « Tu veux dire que les Harpies éventrent souvent les gens comme ça ? »

« Bien sûr. »répondit la jeune femme avec un sourire absent. « Ce sont des haruspices. » Son visage devait exprimer son incompréhension puisqu’elle rit avant de préciser : « Ça veut dire qu’elles lisent dans les entrailles. »

Harry blêmit. Les paroles de la Harpie lui revenaient à l’esprit. C’est déjà écrit… Tu veux que je te montre ? Luna avait donc faillit mourir pour qu’une folle puisse lui faire lire l’avenir dans quelque chose qu’il était parfaitement incapable de déchiffrer, juste parce que Voldemort voulait lui faire passer un message… Il inspira profondément pour reprendre son souffle et allait s’excuser auprès de la blonde quand elle le prit de vitesse :

« Et toi, à quoi tu pensais, assis ici ? C’est un endroit étrange pour réfléchir, non ? »

Le jeune homme soupira, mais finit par répondre : « Je me disais que je n’étais peut-être pas un très bon ami. »

« Parce que tu en veux à Ronald et Hermione de partir en vacances sans toi ? »

Harry fut abasourdi par cette réponse : « Mais… mais comment… »

Elle le fixa de son air mi-sérieux, mi-rêveur : « Ce n’est pas vraiment comme si tu le cachais, ça se voit que ça ne te plait pas. »

Il passa ses mains dans ses cheveux en gémissant : « Merde ! Alors tout le monde sait que je suis un vrai connard ! »

Contre toute attente, Luna se mit à rire. Un vrai rire, pas l’espèce de hurlement hystérique auquel elle l’avait habitué. Il la regarda, interdit, sans comprendre son hilarité.

« Harry, tu crois vraiment que tu es un connard ? » Elle se remit à rire avant de continuer : « Oh non, tu es juste un peu jaloux, c’est tout. »

« JALOUX ! Ne me dis pas que tu crois toi aussi que je suis amoureux de Hermione, parce que… »

Le rire de Luna l’interrompit. Il attendit patiemment qu’elle se calme, légèrement agacé. Le souffle court, elle s’allongea près de lui en chien de fusil.

« Non ! Evidement que tu n’es pas amoureux de Hermione, c’est comme une sœur pour toi, non ? Et Ronald est comme ton frère. » ajouta-t-elle, coupant court à la remarque stupide qui lui brûlait les lèvres. « Mais ils sont ensemble maintenant, sans toi. Et tu es jaloux de leur relation, de ce qu’ils partagent. » Elle avait cessait de rire et parlait de sa voix lointaine habituelle : « Les choses ont changé entre eux, c’est vrai, mais est-ce que c’est différent quand vous êtes tous les trois ? »

Harry prit le temps de réfléchir avant de répondre à sa question.

« Pas vraiment » admit-il.

« Tu n’es pas quelqu’un d’horrible Harry, juste un peu triste quand les choses que tu aimes changent. »

Il sourit, étrangement apaisé par cette conversation, et s’allongea à ses côtés, les bras croisés derrière la nuque.

« Moi je suis quelqu’un d’horrible par exemple. »

Harry le dévisagea, cherchant à voir si elle plaisantait. Mais son visage était étonnamment sérieux. Mais de quoi elle parle encore ?

« Toi ? Quelqu’un d’horrible ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? »

Elle écarquilla ses yeux perlés, surprise de sa question : « Mais tu étais avec moi ! Tu ne te souviens pas ? » Il secoua la tête en signe de négation et elle continua : « La nuit d’Halloween, quand tu m’as demandé de t’accompagner pour aller chercher Hermione. »

Elle s’arrêta là, comme si l’explication était suffisante pour éclairer le brun. « Et alors ? Tu n’as rien fait d’horrible à ce moment là. » dit-il sans comprendre.

« J’ai hésité à venir avec toi pour l’aider. » Elle se recroquevilla encore davantage et se blottit dans sa cape. « J’étais amoureuse de Ronald. Et Hermione, et bien, c’était un peu comme… une rivale ou quelque chose comme ça. Pendant un instant, j’ai pensé que, si elle n’était plus là… » Elle ne termina pas sa phrase, se contentant de hausser une épaule.

Harry soupira, puis se mit à rire à son tour : « Tu sais, j’ai sans doute imaginé des choses bien pires que ça quand Cédric sortait avec Cho. » Il rit encore à ces souvenirs un peu amers et posa son regard sur Luna : « Tu es venue m’aider, c’est tout ce qui compte. En fait, peut-être que tu aurais dû ne pas venir vu ce qui s’est passé avec la Harpie. Décidément, je déteste la divination ! »

« Moi j’aime bien, ça me détend. Tu n’apprécies pas cette matière parce que le professeur Trelawney te prédit à chaque fois ta mort, c’est tout. » dit-elle.

« Tu ne crois pas si bien dire… » grommela-t-il. Et pour la deuxième fois de la journée, Harry raconta le contenu de la prophétie à une personne qui avait risqué sa vie pour lui.

………………………………………………………………………

Le survivant sourit avec satisfaction en sentant la présence sortir de son esprit. Les leçons d’Occlumancie qu’il suivait depuis maintenant plus de trois mois portaient visiblement leurs fruits. Il ouvrit les yeux et croisa le regard lilas de son professeur, debout devant lui.

« C’est excellent Harry. Tu arrives as deviner ma présence au moindre effleurement et à me repousser aisément. Albus et Sévérus vont être ravis de la vitesse de tes progrès. »

Il haussa les sourcils, septique : « Mes progrès intéressent Rogue ? »

« Bien entendu. Ne t’avais-je pas dit qu’il avait vu en toi un grand potentiel ? Ta formation l'impressionne beaucoup et il la suit avec la plus grande attention. »

Harry n’ajouta rien. Cette nouvelle le dérangeait. Il avait toujours des doutes quant à la loyauté de Rogue vis à vis de l’Ordre. Peut-être que le Maître des potions les espionnait pour Voldemort et qu’il lui rapportait ses progrès.

Ces pensées sombres s’envolèrent au moment même où Néréa s’assit dans un mouvement gracieux sur les coussins moelleux, tout près de lui. Comme chaque fois qu’elle l’approchait, il sentit le désir lui tordre douloureusement le ventre. Ces cours devenaient une véritable torture parfois et il se demandait avec angoisse si l’Italienne sentait ou non son désir pour elle. Après tout, elle était l’une des meilleurs Legilimens du monde sorcier.

« Resteras-tu ici pour les vacances d’hiver Harry ? » demanda-t-elle sans paraître se soucier des états d’âme de son élève.

Harry se secoua mentalement et répondit d’un ton un peu morne : « Oui. Mes amis partent fêter noël ensemble. Et je ne rentrerais certainement pas à Privet Drive ! »

Elle hocha la tête en signe de compréhension : « Demeurer ici ne semble pas te séduire plus que cela, je me trompe ? »

Harry ne voyait pas trop où elle voulait en venir. Elle était la troisième aujourd’hui à lui faire remarquer que des vacances sans Ron et Hermione ne l’enchantaient pas énormément. Mais qu’est-ce qu’elles avaient toutes aujourd’hui contre lui pour vouloir lui faire constater l’évident ? Il eut un soupir irrité et répondit rapidement :

« Non, ça ne me séduit pas vraiment, c’est vrai. »

« Un des membres de l’Ordre te propose de venir chez lui passer les fêtes. Rémus Lupin. »

Harry écarquilla les yeux, étonné et heureux de cette invitation : « Le professeur Lupin ? Chez lui ? »

Elle acquiesça doucement : « Alors, acceptes-tu son offre ? »

« Bien-sûr ! » s’écria-t-il avec enthousiasme. Et comment ! Cela faisait longtemps que le jeune homme ne s’était pas sentit si soulagé. Il n’allait pas passer les fêtes dans un dortoir désert, ni supporter un bal auquel il ne voulait même pas participer.

« Je lui ferai parvenir ta décision dès ce soir. Maintenant Harry, nous allons passer à un exercice différent, d’un niveau légèrement supérieur. »

Elle s’étendit confortablement sur les nombreux coussins qui jonchaient le sol. Harry ne s’étonnait plus de cette façon de faire, surtout depuis qu’il savait qu’elle venait d’une île où les traditions gréco-romaines se pratiquaient encore. Il resta assis et attendit patiemment qu’elle continue.

« Les précédents exercices que nous avons pratiqués ensemble se faisaient sans contact visuel. Il est beaucoup plus aisé de bloquer son esprit dans ces cas là. Les yeux sont comme une fenêtre directe sur l’âme. L’occlumancie permet parfois de dissimuler son esprit, mais cela demande énormément de puissance. Et plus les pouvoirs du Legilimens sont forts, plus cacher ses pensées devient difficile. Personnellement, je ne connais personne qui soit capable de se soustraire à ma vision une fois le contact visuel établi. » dit-elle posément en le regardant dans les yeux. « Dans ton cas, c’est un peu comme si Voldemort avait un lien direct sur ton regard. Comme je te l’ai déjà expliqué, il t’est impossible de lui bloquer ton âme. Je vais maintenant t’apprendre à discerner le mensonge des vérités, pour que le Seigneur des Ténèbres ne t’abuse plus. »

Harry hocha la tête, impatient de commencer ce nouvel exercice.

« Ce soir, je vais me contenter de te montrer la sensation qu’un contact visuel procure. Tu verras également qu’il te sera impossible de me rejeter hors de ton esprit. » continua Néréa.

L’Italienne se redressa pour lui faire face et lui retira ses lunettes pour les poser un peu à l’écart. Harry se sentit rougir au contact léger de ses doigts. La sensualité écrasante de son professeur affectait visiblement son corps et son odeur de jasmin l’entêtait. Il sentit sa bouche s’assécher quand elle encadra son visage de ses longues mains élégantes. Douces. Très douces. Ses yeux se posèrent instinctivement sur ses lèvres rose sombre, légèrement humides, et il sentit son pouls s’accélérer. Il observa cette bouche tentante s’arrondir, s’étirer, et réalisa qu’elle lui parlait depuis quelques secondes. Il leva les yeux et plongea dans son superbe regard mauve.

« Harry ? Tu es prêt ? » chuchota-t-elle.

Il hocha la tête, priant pour que ce qu’elle lirait ne ressemble pas à ce qu’il pensait à ce moment précis. Il sentit immédiatement son contact léger en lui, mais bien plus nettement que d’habitude. Comme elle le lui avait enseigné, son esprit tenta instinctivement de la chasser, mais elle résista aisément, faisant tomber gentiment ses défenses. Puis elle lut avec lui son esprit. D’abord des images un peu floues et rapides, puis des pensées plus récentes, plus distinctes. Des pensées érotiques, avec elle. Nue, comme lui. Il se voyait en train de l’embrasser, sur ses coussins colorés où elle lui donnait des leçons. Ses mains caressaient son corps sombre et parfait. Les longues jambes de Néréa entouraient ses hanches et sa bouche parfaite dérivait sur son corps, tandis que ses mains aristocratiques griffaient ses flancs avant de glisser sensuellement vers ses fesses pour mieux le plaquer contre elle.

Impuissant à l’éviter, Harry vécu ce moment, ce rêve qu’il avait dû faire une nuit après une leçon. Soudain, la présence de Néréa disparut de sa tête. Harry ouvrit brusquement les yeux et regarda avec inquiétude son professeur. Elle devait le prendre pour le pire des pervers. Mais le visage de la femme exprimait plus de la surprise que de la répulsion. Malgré sa vision floue, il distingua dans ses yeux d’habitude impassibles une lueur étrange, très sombre. Son souffle était aussi précipité que le sien et ses joues joliment rosies. Elle passa sa langue sur ses lèvres pour les humidifier et ce geste attira l’attention de Harry sur sa bouche. Quand elle s’en aperçut, elle rougit d’avantage et se leva d’un bond précipité.

« Je… » Elle s’arrêta, comme surprise de sa voix rauque, puis se racla la gorge : « Ce sera suffisant pour ce soir Harry. Nous nous verrons jeudi pour la dernière leçon avant les vacances. »

Elle avait reprit son attitude neutre et distante. Le brun se releva avec plus de difficulté, cachant tant bien que mal l’excitation qui déformait son pantalon. Il remit ses lunettes et salua son professeur en rougissant furieusement. Une fois dans le couloir, il inspira longuement. L’air froid rafraîchissait agréablement ses joues brûlantes de honte et de désir. En rentrant lentement vers la salle commune, il réfléchit à ce qu’il venait de se passer. C’était impossible, il devait se tromper, ou alors avoir mal vu. Après tout, il n’avait pas ses lunettes. Car l’espace d’un instant, Harry avait cru voir le même désir qu’il éprouvait pour elle luire dans les yeux de Néréa.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:36

Chapitre 30 : Conversations embarrassantes

Ron s’écroula sur les coussins qui jonchaient le sol de la salle sur demande, un chocolat à la main. Il regarda Harry sceller soigneusement la petite caisse dans laquelle s’était réfugié l’épouvantard et sourit de satisfaction. Après plusieurs jours d’efforts, il venait enfin de réussir à produire un Patronus corporel. Le survivant vint le rejoindre et s’assis à ses côtés.

« Et bien ! Ça valait le coup de se donner tout ce mal ! C’est le plus gros Patronus que j’ai jamais vu ! » s’exclama Harry. Il sourit narquoisement à son ami : « Tu m’avais caché que tu avais des affinités avec les poissons. »

« Ché pas un poichon ! » grommela Ron, la bouche pleine de chocolat. « Ché un orque, ché différent ! »

Le brun leva les mains en riant : « Comme tu veux. En tout cas, c’est beaucoup plus surprenant que ta forme animagus. »

Ron soupira : « Ne me dis pas que tu trouves toi aussi que je suis aussi gourmand, grognon et paresseux qu’un ours ! »

Harry éclata de rire : « Hermione t’a dit ça ? » Le roux marmonna un vague oui, ce qui intensifia l’hilarité de son ami.

Ron ne put s’empêcher de sourire devant la joie manifeste du brun. Il était heureux que Harry lui reparle normalement, qu’il ne cherche plus à le fuir comme il l’avait fait depuis qu’il savait qu’ils ne passeraient pas noël ensemble. L’invitation de Lupin avait vraiment amélioré cette situation tendue et le survivant paraissait beaucoup plus ouvert quant à la relation que partageaient ses deux meilleurs amis. Le changement était même si radical que le roux se demandait si la proposition du loup-garou en était l’unique origine.

« En parlant de Hermione, tu te sens prêt à rencontrer ses parents ? » demanda Harry.

Ron cligna des yeux sans comprendre : « Mais je les ai déjà vus ! Plusieurs fois même ! Ils ont l’air très bien, pourquoi je ne serais pas prêt ? »

Harry le dévisagea d’un air légèrement condescendant : « Ils ont rencontré le meilleur ami de leur fille, pas son petit-ami. C’est très différent. »

Ron voulu lui rétorqué qu’il ne pouvait pas en savoir grand chose vu sa propre expérience amoureuse, mais il devait admettre que son ami avait raison. Il n’y avait jamais vraiment réfléchi, mais les parents de Hermione n’allaient sans doute pas l’accueillir de la même façon que s’il était resté le simple ami de leur fille unique. Il déglutit péniblement et lança un regard de détresse au brun assis près de lui :

« Putain ! Mais je vais être ridicule ! Tu m’imagines moi, chez les moldus ? Merlin, ça va être un vrai massacre ! Et si j’y survis, Hermione se chargera de mes restes ! »

« Hermione sait parfaitement qui elle invite chez elle. » fit remarquer Harry. « Elle ne t’en voudra pas si tu fais quelques… disons quelques bêtises. »

Ron, peu rassuré par le discourt de son ami, se cacha le visage dans ses grandes mains : « Bordel ! Et on part demain soir ! Si j’avais su, j’aurais demandé à Gin ses cours sur les moldus. »

Harry eut un petit rire : « Pas sûr qu’elle te les aurait donnés. Elle était plutôt en colère contre toi, non ? »

« Ouais… » grommela le roux. « Et tout ça parce que j’ai gardé TON secret. » Il prit un deuxième chocolat avant de reprendre : « Qu’est-ce qui t’a pris de révéler la prophétie comme ça, à tout le monde ? »

« Je ne l’ai pas dit à tout le monde, seulement à ceux qui étaient avec nous au ministère. Et ta sœur en faisait parti, c’est tout. » corrigea Harry.

Lundi soir, Ron avait en effet eut la mauvaise surprise de rencontrer une Ginny assez en colère. Sa sœur l’avait une fois de plus accusé de manquer de confiance en elle. Il avait eu beau tenté de se justifier, de lui expliquer que ce n’était pas à lui de parler de quelque chose qui ne le concernait pas directement, elle avait chaque fois trouvé un contre-argument, comme si elle s’amusait à prolonger leur dispute. Il avait finalement choisit de battre en retraite, sans toutefois lui présenter la moindre excuse. Après tout, il ne lui en devait aucune, il n’avait fait que protéger le secret de son meilleur ami. Le lendemain, Ron avait apprit que Harry avait non seulement parlé de la prophétie à sa petite sœur, mais aussi à Luna, et qu’il comptait bien mettre Neville au courant le jour même.

Le jeune homme regarda pensivement son ami : « Et comment a réagi Neville quand il a su qu’il aurait pu être l’enfant dont parle la prophétie ? »

Harry soupira : « Il a prit ça plutôt bien. En fait, je crois qu’il était soulagé que ça soit tombé sur moi. »

Un silence s’installa entre les deux jeunes hommes. Hermione l’aurait sans aucun doute qualifié de pesant, mais elle aurait eu tort. Ron connaissait bien Harry, mieux que sa petite amie ne le pensait, et bien plus que Harry lui-même ne pouvait l’imaginer. Pendant plus de cinq ans, il l’avait observé, vécu avec lui, partagé la même chambre. Il connaissait parfaitement les expressions de son visage, le langage de son corps, celui de ses yeux verts. Il savait quand il était ennuyé, heureux, en colère, apeuré. Le roux avait apprit à avoir un sommeil léger pour veiller sur celui de son ami, à savoir quand il avait besoin de distractions ou de paix, comme maintenant. Et Ron savait que Harry savourait ce moment, ce calme complice, tout comme il le faisait lui.

Au bout de quelques minutes, Harry brisa le silence d’une voix faussement désintéressée : « Et quand tu seras chez ses parents, comment vous ferez toi et Hermione pour… enfin tu comprends… »

Ron se sentit rougir. Encore ! Ce n’était pas la première fois que Harry lui posait à demi-mots des questions sur ce qui se passait entre Hermione et lui. Après avoir évité avec soin toute allusion à ce sujet, le survivant semblait maintenant vouloir se rattraper, pour le plus grand embarras de Ron. Il se racla la gorge avant de répondre.

« Euh, je suppose qu’il faudra qu’on arrête un peu de se voir. Enfin, pas de se voir, mais de se… euh, voir. » conclut-il lamentablement.

Harry hocha la tête et resta muet. Ron allait soupirer de soulagement quand le brun relança la conversation d’une voix hésitante :

« Et qu’est-ce que vous faites quand vous vous voyez ? »

Merde ! Le visage du brun était peu être rouge, mais ce ne devait être rien en comparaison de celui de Ron. Il sentait ses oreilles piquer tant elles chauffaient. Il commençait sérieusement à regretter le temps où Harry ne voulait absolument pas entendre parler de quoi que ce soit concernant leur relation. Et puis, il ne savait pas exactement quel genre de réponse voulait le survivant, ni quels détails intimes il pouvait révéler. Merde, Hermione te tuera si tu en dis trop mon vieux !

Il jeta un rapide coup d’œil à Harry, dont il avait jusque là soigneusement évité le regard. Il paraissait au moins aussi gêné que lui, mais aussi très curieux, voir impatient. Il se souvint de lui-même, au noël passé, pressé de connaître les impressions de son ami quand le brun était revenu de cette salle après avoir embrassé Cho. Il ne leur avait rien caché, même si l’expérience n’avait pas été à la hauteur de ce qu’il attendait. Le roux soupira discrètement avant de se lancer :

« Et bien, la plupart du temps, on s’embrasse. » Doux euphémisme !

« Et… c’est bien ? »

Ron retient un sourire stupide : « C’est mieux que bien, c’est… comme quand on se dispute. Je sais qu’elle ne pense qu’à moi, qu’elle ne réfléchit plus. J’ai toujours l’impression qu’elle y met tout ce qu’elle a, son cœur, son corps, ses pensées. Un peu comme si pour elle, rien d’autre n’existait que moi. C’est beaucoup mieux que bien, crois-moi. »

Harry le dévisagea bouche bée : « Ouah ! Au moins, je sais maintenant pourquoi tu aimes tellement la mettre en colère. »

Ron rougit furieusement : « Je n’aime pas ça ! C’est juste que… et bien elle est plutôt jolie quand elle se fâche. »

Il crut un instant qu’il allait étrangler le survivant en entendant son rire. Pourquoi riait-il comme ça ? Il n’y avait rien de drôle ! Harry se calma un peu devant l’air sombre de son ami mais continua d’arborer un sourire amusé.

« Ne fais pas cette tête Ron, tu as bien rigolé quand je t’ai parlé de mon baiser avec Cho. »

« Ouais, peut-être. Mais ce n’était pas pour me moquer moi ! » marmonna le roux.

« Je ne me moque pas, je t’assure. C’est que je ne pensais pas que tu pouvais parler de quelqu’un comme ça, c’est tout. » Après un court silence, il ajouta : « Je ne ressentais pas tout ça avec Cho. »

Ron haussa les épaules : « Ce n’était pas la bonne, c’est tout. »

« La bonne. » murmura Harry. « Alors tu es sûr que Hermione est la bonne pour toi ? »

Cette question prit le jeune homme au dépourvu. Il ne s’était jamais vraiment projeté dans l’avenir. A l’exception de ses quelques rêves de gamin et de son désir plus ou moins concret de devenir Auror, Ron n’imaginait pas le futur, pas plus qu’il ne ressassait le passé. Il préférait vivre le moment présent, sans se préoccuper du reste, de l’incertain, de ce qui aurait pu être ou qui sera peut-être. Et pour l’instant, il se sentait incroyablement bien avec Hermione, et c’était tout ce qui comptait pour lui.

« Je l’aime. » finit-il par dire. « Et je ne m’imagine avec personne d’autre. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:37

Harry le regarda un instant, incertain. Les pires soupçons de Ron se confirmèrent quand il se décida enfin à parler :

« Ça fait maintenant presque quatre mois que vous êtes ensemble. Est-ce que vous avez… » Il toussota légèrement avant de continuer : « … Est-ce que vous avez couché ensemble ? »

Ron sentit son visage s’embrasé. Cela devait être impressionnant puisque Harry s’éloigna de lui en faisant un geste apaisant de la main.

« Oublie ce que j’ai dit, ça ne me… »

« Non ! » dit Ron, un peu plus fort qu’il ne l’aurait souhaité.

Le brun s’immobilisa : « Non ? »

« Non. » répéta-il plus calmement. « Je ne sais pas si tu t’en souviens, mais j’ai quelques petits problèmes au niveau des sensations trop intenses. »

Harry fronça les sourcils : « Des problèmes ? Avec des sensations intenses ? Mais je ne vois pas le rapport avec Hermione ! » Ses yeux s’illuminèrent devant l’embarras de plus en plus manifeste de Ron et il rougit brusquement. « Oh, tu veux dire que… Mais je n’en savais rien ! » s’indigna-t-il.

Ron leva les yeux au ciel : « J’imagine d’ici la conversation que ça aurait donné ! Tu n’aurais rien pu faire tu sais, et puis ça va beaucoup mieux maintenant, l’entraînement de Skouarn Dû est vraiment efficace. »

Le survivant hocha la tête et Ron changea rapidement de sujet. Il n’avait pas l’intention de continuer à répondre à ce genre de questions plus que gênantes.

« Et toi, comment ça se passe avec ta belle Néréa ? »

Le roux aimait plaisanter de l’admiration évidente qu’éprouvait Harry pour son professeur d’Occlumancie, mais jamais il n’aurait imaginé que cette petite remarque puisse rendre aussi mal à l’aise son ami. Il paraissait chercher désespérément autour de lui une issue pour s’échapper, fuyant à tout prix le regard de Ron.

« Harry ? »

L’horloge de l’école sonna soudain les huit heures du soir. Le brun soupira de soulagement et se leva précipitamment :

« C’est l’heure de mon Occlumancie, et toi, tu dois retrouver Skouarn Dû. »

Ron de mit debout, inquiet de l’étrange réaction de son ami. Mais il connaissait suffisamment Harry pour savoir qu’il ne fallait pas le pousser dans ses retranchements. Il y réfléchirait plus tard.

Il s’étira, soulageant ses muscles courbaturés et grimaça légèrement. Harry le remarqua et lui donna une tape amicale dans le dos :

« C’est épuisant de faire un Patronus, pas vrai ? »

Ron poussa un gémissement en signe d’acquiescement et se massa la nuque : « Godric, j’espère que Skouarn Dû ne va rien me faire faire de trop fatigant ! »

……………………………………………………………………………

« Allons, mon jeune ami ! Ce n’était pas si terrible cela ! »

Ron ne put répondre. Ses dents claquaient trop fort. Il ne put que jeter un regard noir à son professeur. Ce dernier éclata de rire :

« Ah, je vois que tu penses le contraire ! J’en suis vraiment navré. » dit-il en souriant. « Dépêchons-nous de rentrer au château, avant que tu ne prennes réellement froid. »

Ron prit sa baguette, heureux que l’exercice se termine enfin, et lança un sort qui le sécha rapidement. Il remit ses vêtements par dessus son caleçon de bain et s’emmitoufla dans son épaisse cape d’hiver. Il regarda en frissonnant le lac noir sous le ciel étoilé. Dans d’autres circonstances, il aurait sans-doute trouvé le paysage enneigé presque féerique, mais après avoir nager pendant près d’une heure dans cette eau quasiment gelée, il n’avait qu’une envie, se réfugier devant un énorme feu.

Il suivit le korrigan qui bondissait joyeusement devant lui. Le petit être avait nagé à ses côtés, pas le moins du monde gêné par la température glaciale du lac. Pour sa part, il lui avait fallu un long moment avant que son cœur ne soit plus comprimé par le froid mordant et ne se remette à battre normalement. Tout en marchant, il serra et desserra plusieurs fois ses poings, faisant circuler le sang chaud dans ses doigts engourdis. Il accueillit avec soulagement l’air agréablement tiède du hall d’entrée. Ses claquements de dents s’étant calmés, il entama la conversation avec son professeur.

« Je me demande si c’était vraiment nécessaire de me plonger dans le lac pour augmenter ma résistance au froid. »

Le korrigan ouvrit la porte de son bureau et l’invita à entrer. La cheminée brûlait d’un grand feu. Ron s’y précipita malgré la légère douleur que le brutal changement de température provoquait sur sa peau encore glacée.

« Je voulais voir si tu pouvais maintenant supporter une douleur importante sur l’ensemble du corps. » lui répondit Skouarn Dû. « Et, pour mon plus grand plaisir, ce fut le cas. Tu as fait de grands progrès jeune Ron, je suis heureux de pouvoir les constater, ils m’emplissent de fierté. »

Ron sourit de plaisir devant le compliment de son Maître puis s’installa sur le pouf qui venait d’apparaître. Comme à la fin de chaque séance, le professeur et l’élève s’affrontèrent aux échecs, mais contrairement aux autres soirs, le roux n’arrivait pas à se plonger dans le jeu. Le souvenir de Harry le perturbait étrangement. Il y avait quelque chose d’anormal dans la façon dont il avait réagi à cette plaisanterie stupide à propos d’Ostrica. Après tout, ce n’était pas la première fis qu’il taquinait le survivant à propos de son petit béguin pour leur belle enseignante. Quelque chose avait changé. Tandis que Skouarn Dû lui prenait son fou, Ron repensait aux derniers jours, au changement de comportement qu’avait eu son ami, à sa curiosité étrange sur les expériences qu’il partageait avec Hermione. Il essaya de se souvenir de l’attitude d’Ostrica. Leur professeur ne lui avait pas paru différente. Elle était toujours aussi froide et distante qu’à son habitude, peut-être même d’avantage.

« Tu sembles distrait jeune ami. Quelque chose te tracasserait-il ? »

Ron leva la tête en entendant la voix de son professeur. « Euh, non… Enfin, je pensais à autre chose, je suis désolé. » marmonna-t-il.

Les petits yeux noirs de Skouarn Dû luisirent de malice : « Tu crains les vacances que tu vas passer avec ta jolie femelle ? »

Ron rit de bon cœur à cette remarque : « Je ne crois pas que Hermione aimerait que l’on parle d’elle comme ça. »

Le korrigan rit avec lui : « Il faut croire que toutes nos compagnes se ressemblent, la mienne n’apprécie pas vraiment que je la qualifie de femelle non plus. »

« Vous êtes marié ? » s’étonna le jeune homme.

« Disons que je partage mon existence avec quelqu’un. » Il dévisagea Ron un instant : « Ce n’est pas la perspective de ces vacances qui te rend soucieux jeune élève, je me trompe ? »

Le roux soupira en se passant une main nerveuse dans ses cheveux. Après une hésitation, il avoua enfin à Skouarn Dû, avec l’étrange impression de trahir son ami :

« En fait, je pensais à Harry et à une remarque stupide que je lui ai faite sur le professeur Ostrica. »

Les fines oreilles noires du korrigan s’aplatirent contre ses cheveux et il secoua tristement la tête : « Alors tu l’as également remarqué. J’espérais tant me tromper. » Il frappa dans ses mains pour faire disparaître l’échiquier puis se frotta doucement les tempes, comme s’il avait soudain mal au crâne.

« Maître ? » demanda doucement Ron, inquiet.

Skouarn Dû regarda le visage angoissé de son élève et eut un petit rire : « Le professeur Wotan l’avait prédit depuis longtemps, mais c’est un grand pessimiste, je n’y croyais pas vraiment. Pourtant, un événement s’est manifestement produit lundi puisque depuis, elle évite son regard et que lui semble chercher le sien. »

Ron écarquilla démesurément les yeux en comprenant les paroles de son Maître : « Vous voulez dire… entre Harry et Ostrica ? » Non, c’était impossible ! Harry ne lui aurait jamais dissimulé quelque chose d’aussi important. Enfin, il l’avait déjà fait avec la prophétie, mais là, c’était très différent. Et totalement interdit !

Le korrigan hocha gravement la tête : « Oui. Oh, sans doute rien d’aussi défendu que ce à quoi tu dois penser, ne t’en fais pas. Mais quelque chose a changé. » Il soupira, l’air abattu : « Je gardais l’espoir que, sachant maintenant d’où elle venait, ton ami se renseignerait d’avantage sur Néréa. J’ai eu tort. »

Ron contempla son professeur d’un air perplexe. Il ne voyait pas pourquoi se renseigner sur l’Atlande pourrait changer quoi que se soit.

« Vous… vous voulez que j’en parle à Harry ? » demanda il.

Skouarn Dû offrit à son élève un sourire rassurant : « Non mon jeune ami, évite donc de lui faire part de cette conversation. J’ai l’impression qu’il t’en voudrait d’avoir discuté d’un sujet aussi personnel avec moi. » Il soupira longuement puis ajouta : « La solution la plus sage serait peut-être de ne pas intervenir et de laisser faire les choses. En espérant que le temps me donne raison. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:47

Chapitre 31 : Arrivée

Le paysage défilait rapidement, les collines enneigées se succédant aux lacs verglacés sur lesquelles le soleil se couchait lentement. Hermione soupira de bien-être, bien au chaud dans un des wagons du Poudlard express. Elle avait tellement hâte d’arriver à Londres, de revoir ses parents. Elle n’avait pas passer les fêtes de noël avec eux depuis sa première année, autant dire une petite éternité.

Elle reporta son attention sur les deux jeunes hommes qui partageaient sa cabine. Harry, assis prés d’elle, lisait distraitement un vieux roman policier en regardant régulièrement sa montre. Hermione sourit devant les cheveux noirs que son ami avait nerveusement désordonnés à force de passer sa main dedans. Le survivant était à l’évidence plus qu’impatient d’arriver lui aussi. Les vacances chez Lupin étaient une excellente idée, bien meilleure que sa propre invitation. Peut-être qu’au fond, c’était ce dont il avait besoin, être un peu seul. Et de cette façon, il n’aurait pas l’impression de se sentir exclu vis à vis du couple qu’elle formait avec Ron.

Ses sourcils se froncèrent légèrement quand elle posa son regard sur son petit-ami. Le roux était dangereusement pâle et silencieux. Assis en face d’elle, près de la fenêtre, il regardait d’un œil absent le paysage. Tout dans son attitude trahissait une grande nervosité, depuis ses yeux hagards jusqu’à ses mains qui trituraient machinalement un fil de laine dépassant de son pull bleu. Depuis ce matin, son corps entier semblait habité d’une tension dont elle ignorait parfaitement la cause. Elle se demandait ce qui avait bien pu arriver pour le rendre si soucieux.

La porte de leur cabine s’ouvrit et la femme aux bonbons vint aimablement leur proposer ses friandises. Harry, comme à son habitude, en acheta de toutes sortes et les étala sur ce qu’il restait de libre de baquettes. Ron détourna un instant le regard de la fenêtre, fixa les bonbons, puis retourna à sa contemplation muette. Hermione en resta stupéfaite. Même si ses sens lui interdisaient certains aliments, Ron avait toujours continué de manger des friandises sélectionnées avec soin. Elle échangea un regard ébahi avec Harry qui se contenta de hausser les épaules d’un air ignorant. Hermione aperçut néanmoins le sourire en coin que le survivant essayait de lui cacher. Elle regarda alternativement ses deux meilleurs amis, l’un blême d’anxiété, l’autre sur le point d’éclater de rire.

« Maintenant ça suffit ! » dit-elle soudain. « Vous allez me dire ce qui se passe ici ! Ron, tu n’as presque pas parlé de la journée, je veux savoir pourquoi ! »

Ron la dévisagea bouche-bée, tandis que Harry se laissait aller à son hilarité. Le roux sembla enfin sortir de sa torpeur et rougit devant le rire de son ami.

« Arrête Harry, c’est pas drôle ! » marmonna-t-il cramoisi.

« Qu’est-ce qui n’est pas drôle ? » demanda Hermione, irritée.

Le roux ne répondit pas, l’air embarrassé par sa question. Harry pour sa part avait cessé de rire mais regardait ses amis avec un sourire réjoui. Elle crut un instant que Ron n’allait pas répondre à sa question quand il parla enfin d’une voix contrite :

« Je… je ne crois pas que je vais aller chez toi… »

Hermione ouvrit la bouche, mais aucun son ne réussit à en sortir. Elle devait sans doute avoir l’air d’une carpe (le rire de Harry le confirmait), mais elle était trop surprise pour pouvoir dire quoi que ce soit. Quoi ? Il ne veut plus aller chez moi ? C’était incompréhensible ! Hier encore, il semblait si impatient de voir sa maison, d’essayer toutes ces inventions moldues dont son père lui parlait tant ! Alors pourquoi avait-il si subitement changé d’avis ? Et pourquoi maintenant, alors qu’ils n’étaient plus qu’à une heure et quelque de la gare ? La colère remplaçait maintenant l’étonnement. La jeune femme fronça les sourcils et croisa les bras :

« Tu ne veux pas venir, vraiment ? Et je peux savoir quand tu as décidé ça ? Parce que je te ferais remarquer que l’on arrive dans peu de temps à Londres ! »

Ron serra les mâchoires : « Je le sais merci ! Même si je ne suis pas un je-sais-tout comme toi, je ne suis pas complètement idiot ! »

« Ron ! » s’écria-t-elle, indignée.

Harry se racla bruyamment la gorge : « Heum, je vais… euh, je vais aller voir Ginny et Luna. Je vous revois tout à l’heure. » Il se précipita sur la porte, l’ouvrit puis murmura avec un sourire aux lèvres : « Tu avais raison Ron, elle est plutôt jolie comme ça, c’est vrai… ». Enfin, la porte se referma sur le survivant.

Hermione, intriguée par la dernière remarque du brun, se tourna vers Ron pour lui demander des explications : « Mais de quoi parle-t-il ? Qu’est-ce que vous me cachez tous les deux ? »

Le jeune homme déglutit difficilement, le visage pourpre : « Je… Rien ! Je… » Il soupira longuement et se passa une main dans les cheveux : « Je ne voulais pas m’énerver tout à l’heure, désolé. »

La colère de Hermione s’éteignit immédiatement et elle sentit ses yeux s’embuer. Elle s’en voulu de se sentir si touchée par son brusque changement d’avis, mais ne put masquer le tremblement de sa voix :

« Tu ne veux vraiment pas passer les vacances avec moi ? »

« Non, ce n’est pas ça ! » Il se leva, vint se mettre à genoux devant elle et lui prit tendrement les mains : « Hermione, ne pleure pas ! Evidement que je veux passer les vacances avec toi. C’est juste que… »

« Juste quoi ? » demanda-t-elle dans un murmure un peu étranglé.

Ron secoua la tête d’un air presque désespéré : « Tes parents ne vont jamais m’aimer ! »

Elle cligna des yeux, déconcertée : « Pardon ? Mais… mes parents te connaissent déjà, et ils t’apprécient beaucoup. »

Le jeune homme se releva brusquement et se mit à arpenter la petite cabine sous le regard ahuri de la jeune femme : « Merde, mais réfléchis un peu Hermione ! Ils apprécient ton ami, pas ton petit-ami ! Personnellement, je suis certain que je n’apprécierai jamais aucun des copains de Gin ! Et ce n’est que ma sœur ! Je ne peux même pas imaginer ce que ressentirait un père qui s’est fait voler sa fille unique par un garçon, mais une chose est sûre : je ne l’apprécierais pas ! »

Ron se laissa tomber sur sa banquette, à moitié essoufflé par sa tirade. Ce fut au tour de Hermione de se lever pour s’approcher de lui. Elle s’assit souplement sur ses genoux et lui prit le visage entre les mains en souriant à travers ses larmes.

« Alors c’est pour ça que tu es si nerveux, parce que tu as peur de ce que vont penser mes parents de toi ? »

Il eut un rire désabusé : « Ils vont sans doute penser que je ne suis pas assez bien pour toi. »

« Je crois que n’importe quels parents penseraient ça, non ? »

« Tu plaisantes ! » s’écria-t-il. « Ma mère t’adore ! Depuis qu’elle sait que l’on est ensemble, elle n’arrête pas de m’envoyer des hiboux pour me dire combien j’ai de la chance que quelqu’un comme toi s’intéresse à moi ! »

Hermione sentit la colère monter en elle. Elle détestait ça, quand les personnes que Ron aimait le dévalorisaient de cette manière, même si c’était de façon totalement inconsciente, comme le faisait Madame Weasley dans ses lettres. Elle s’exhorta au calme et lui donna un léger baiser :

« Si tu te souviens bien, ça n’a pas toujours été le cas. Tu te rappelles, en quatrième année, à Pâques… »

Un sourire amusé étira les lèvres pleines du jeune homme : « C’est vrai que ton œuf était un peu moins gros que les nôtres. »

Elle rit avec lui, puis redevint sérieuse : « Mes parents t’adoreront, tout simplement parce que moi je t’adore. »

Il lui sourit tendrement et lui caressa délicatement la joue de ses longs doigts calleux.

« Si tu le dis. » chuchota-t-il avant de l’embrasser.

Elle répondit immédiatement, laissant glisser ses mains dans ses cheveux pour rapprocher leurs visages. Le baiser était lent et langoureux. La langue de Ron caressait sensuellement la sienne, dans un mouvement qui mimait celui qu’avaient pris instinctivement leurs bassins. Elle gémit sourdement en sentant ses grandes mains chaudes s’insinuer sous son pull et effleurer sa peau nue. Il se détacha d’elle en grognant et enfouit sa tête dans son cou.

« Douce… » murmura-t-il en laissant courir ses mains sur son dos. « Incroyablement douce… »

Hermione poussa un petit cri de surprise quand Ron la renversa sur la banquette, au milieu des friandises. Il la contempla d’un air gourmand, les lèvres rouges et humides, les yeux assombris.

« Hermione et des bonbons… Je crois que j’ai déjà fait ce rêve... »

Elle haussa un sourcil moqueur : « Vraiment ? Et si tu me le racontais, ça m’a l’air intéressant… »

Il regarda la porte, indécis, puis gratifia Hermione de son sourire le plus irrésistible. Celui qu’elle adorait depuis ses onze ans et qui lui permettait d’obtenir ce qu’il voulait d’elle. Celui qui faisait battre son cœur plus vite et accélérer sa respiration en ce moment même. Il prit sa baguette et lança quelques sorts pour clore la porte et insonoriser la cabine.

« C’est vrai qu’une fois chez toi, ça deviendra difficile… » murmura-t-il en enlevant le pull de la jeune femme.

Hermione ne voulut pas gâcher ce moment en le contredisant et le regarda se mettre torse nu avant de se pencher sur elle pour capturer sa bouche dans un nouveau baiser beaucoup plus violent.

« Reparle-moi un peu de ce rêve… » chuchota-t-elle contre ses lèvres.

………………………………………………………

« Papa ! »

Hermione venait de repérer la silhouette massive de son père et se précipitait vers lui en se faufilant entre la multitude de touristes qui peuplaient la gare. Une fois arrivée, elle lui sauta au cou et embrassa sa joue barbue. Richard Granger souleva sa fille et la serra dans ses bras en lui ébouriffant affectueusement les cheveux. Une fois les pieds de nouveau sur terre, elle se tourna vers sa mère qui attendait près de son époux et se blottit dans ses bras.

« Oh Maman, vous m’avez tellement manqué ! »

Sylvia Granger rit tendrement et caressa la joue de sa fille : « Toi aussi ma chérie. »


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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:47

Hermione se dégagea légèrement de son étreinte pour voir Ron arriver d’un pas incertain, traînant derrière lui leurs malles. Avec un sourire rassurant, elle lui prit la main et fit face à ses parents avec lui. Si sa mère souriait gentiment au couple, son père en revanche regardait leurs mains liées d’un œil noir. Ron eut une petite toux embarrassée avant de lâcher la main de Hermione pour tendre la sienne vers le père de la jeune femme :

« Euh, bonsoir Monsieur Granger. »

Le barbu observa la main tendue quelques secondes avant de se décider à la serrer dans un bonsoir plutôt sec. Le roux se tourna ensuite vers sa femme, qui, au grand soulagement de Hermione, lui offrit un accueil bien plus chaleureux.

Monsieur Granger ne quittait pas des yeux Ron, qui devenait de plus en plus rouge sous ce regard inquisiteur. La jeune femme vit sa mère lever les yeux au ciel d’un air parfaitement amusé avant de rompre le silence pesant :

« Alors comme ça, Harry n’a pas voulu venir ? »

« Non. » répondit Hermione avec un sourire de gratitude. « Il a préféré passer noël avec le professeur Lupin. Nous leur avons dit au-revoir sur le quai 9 ¾. » Elle s’accrocha au bras de son père et l’embrassa une nouvelle fois : « On y va ? J’ai vraiment hâte d’arriver, je meurs de faim. »

Monsieur Granger plissa son nez : « Pourtant, tu as mangé des bonbons, n’est-ce pas ? »

Elle sentit ses joues s’embraser. Maudit soit son odorat de dentiste ! Son père avait toujours su repérer la plus petite odeur de friandise sur quelqu’un et ne manquait pas l’occasion de gronder gentiment les patients, dont sa fille faisait partie, qu’il prenait en flagrant délit de gourmandise. Hermione vit Ron, le visage en feu, se pencher vers leurs bagages pour cacher sa rougeur. Il devait sentir le bonbon au moins autant qu’elle, et cela n’avait rien d’étonnant vu l’usage qu’ils avaient fait de ceux que Harry avait laissés dans leur cabine. Jamais elle n’aurait imaginé utiliser un sort de changement d’état dans un jeu érotique. L’image du ventre de Ron recouvert d’une plume en sucre redevenue poudre lui vint à l’esprit. Elle revit les cristaux délicieux s’insinuer dans les creux dessinés par ses abdominaux, dans son nombril, et qu’elle avait léché avec une application quasi méthodique jusqu’à ce que sa peau en soit totalement débarrassée. Bien sûr, ils avaient utilisé un sortilège pour nettoyer leurs corps poisseux, mais une odeur sucrée semblait encore les envelopper, et Monsieur Granger n’avait pas manqué de la remarquer. La voix de sa mère la ramena sur Terre :

« Ce n’est rien Richard, laisse la un peu tranquille. Tu joueras ton rôle de dentiste demain. Ce soir, nous allons fêter votre arrivée à tous les deux. »

Hermione sourit et enlaça sa mère : « J’ai vraiment hâte d’arriver à la maison. »

Ils partirent tous les quatre, les hommes portant les malles. Durant le trajet en voiture, Ron se montra étrangement silencieux, ne répondant aux questions de Madame Granger que par des monosyllabes. Hermione, en revanche, racontait tout ce qu’elle pouvait révéler à ses parents sur cette moitié d’année scolaire. Son père se montra particulièrement fasciné par les animagi. Le temps passa rapidement aux yeux de Hermione et elle reconnut bien vite les rues de sa ville, puis son quartier, et enfin la maison dans laquelle elle avait passé toute sa petite enfance.

Elle poussa un long soupir heureux en pénétrant chez elle. Son père et Ron finirent de décharger la voiture et un long miaulement plaintif se fit soudain entendre du tas de bagages.

« Oh Pattenrond ! Je t’ai oublié ! » s’écria-t-elle en se précipitant sur la cage dans laquelle était enfermé son chat. Elle libéra l’animal et lui caressa le dos en guise d’excuse. Le félin leva sa queue dans une attitude comiquement hautaine et se dirigea vers leur salon.

« Ce chat va encore se faire les griffes sur mon fauteuil ! » grommela Monsieur Granger.

Hermione leva les yeux au ciel en souriant. Son père n’aimait pas vraiment Pattenrond. Il faut dire que le chat avait déclenché les hostilités en saccageant l’une des plus belles paires de chaussures du dentiste. Depuis, ce dernier ne cessait d’accuser Pattenrond de tous les maux qui arrivaient sous son toit. Le félin de son côté profitait honteusement de la protection de sa maîtresse et semblait s’amuser à abîmer les objets favoris de son père, un peu comme il le faisait avec Ron. Cette constatation amusa la jeune femme qui ne remarqua pas immédiatement la petite boule grise qui s’était mis à virevolter dans le hall d’entrée.

« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » glapit Monsieur Granger.

Ron leva le bras et attrapa en plein vol la boule de plumes : « Ça, c’est Coq, mon hibou. »

Comme s’il avait compris que son maître le présentait, le petit volatile se mit à hululer joyeusement, scrutant l’assemblée de ses grands yeux dorés.

« Oh, mais il est adorable ! » s’exclama Madame Granger en caressant la tête du rapace minuscule du bout des doigts. Coquecigrue hulula de contentement et mordilla doucement de son bec la main qui le cajolait.

« Je… Je suis désolé, je n’aurais pas du le faire sortir. » bafouilla Ron. « Il restera dans sa cage et ne vous dérangera plus, promis. »

« Dans sa cage ! Mais c’est hors de question ! Coq pourra aller où il veut dans cette maison, comme le fait Pattenrond. »

Hermione vit que Ron allait protester, mais sa mère ne lui en laissa pas le temps. Elle lui prit le hibou des mains et le lâcha dans la pièce, sous les regards ahuris de son époux et de son invité. Coq voleta un instant autour de la lampe suspendue dans le hall, puis, au grand étonnement de tous, vint se poser sagement sur l’épaule de Madame Granger. Celle-ci donna une dernière caresse à l’oiseau avant de s’avancer vers la cuisine.

« Laissez les affaires ici, vous les monterez après le dîner. Je n’ai pas eu le temps de cuisiner ce soir, j’ai commandais chez le traiteur avant de partir. J’espère que ça ne dérange personne de manger indien ? » leur cria-t-elle depuis la cuisine.

« Non Sylvia, c’est parfait. » lui répondit son mari en la rejoignant avec Ron et Hermione. Il se pencha vers sa fille en souriant et murmura : « En fait, c’est plutôt une bonne nouvelle. »

Hermione étouffa un rire sous ses mains. Sa mère avait toujours était une piètre cuisinière, mais cela ne l’empêchait pas de tenter toutes sortes de recettes. La famille avait souvent fini la soirée dans un restaurant ou devant une pizza à cause d’un plat raté, mais il semblerait que Ron allait échapper à cette petite tradition, du moins pour ce soir. Cela n’empêcha pas la soirée d’être pleine d’imprévus.

Bien plus tard, dans sa chambre, Hermione ne put s’empêcher de pouffer de rire en repensant au dîner. Elle s’était certes doutée que Ron n’était pas vraiment habitué à la cuisine exotique, mais jamais elle n’aurait imaginé sa réaction. Le goût hypersensible du jeune homme roux n’avait pas supporté les fortes épices de son poulet au curry. Son visage avait prit une brusque couleur brique et il s’était mis à tousser violemment. Ses parents, peu habitués aux spectaculaires rougeurs Weasleyennes, avaient commençaient à paniquer et Monsieur Granger s’était lever pour pratiquer sur Ron la méthode de Heimlich tandis que son épouse se jetait sur le téléphone pour appeler les urgences. Hermione avait finalement réussi à empêcher les pompiers de venir et à calmer la situation en prétextant une allergie au curry. Un nouveau rire silencieux secoua la jeune femme au souvenir de son père derrière Ron, lui donnant de vigoureux coups dans le ventre. Cependant, le roux n’avait pas du trouver cette situation aussi drôle. Après un ultime gloussement, elle s'enveloppa dans sa robe de chambre et sortit de sa chambre pour rejoindre celle où dormait son petit ami.

Le plus silencieusement possible, elle ouvrit la porte de la chambre d’ami et pénétra dans la pièce plongée dans les ténèbres.

« Hermione ? »

Elle suivit l’origine du chuchotement et réussit à discerner dans la pénombre Ron, assis devant une petite table, en train d’écrire une lettre dans une obscurité quasi totale. Elle lança distraitement un sort d’insonorisation et se dirigea vers le jeune homme.

« Qu’est-ce que tu fais là à cette heure ? » murmura-t-il. « Et depuis quand tu peux te servir de ta baguette en dehors de Poudlard ? »

« Je suis venue m’assurer que tu t’étais bien remis de ce repas indien. » dit-elle en souriant. « Et je te rappelle que j’ai maintenant 17 ans, je peux donc utiliser ma baguette comme bon me semble. »

« C’est vrai, j’oubliais que c’est toi la plus vieille de notre année. » dit-il avec un rire taquin.

Hermione s’appuya derrière lui et lui tira les cheveux en arrière pour se venger de sa remarque, juste avant de déposer un léger baiser sur cette bouche moqueuse.

« Et toi mon cœur, pourquoi tu écris cette lettre dans le noir ? » demanda-t-elle.

« Je n’ai pas trouvé le bouton pour allumer cette lumière. » dit-il en désignant du doigts la lampe suspendue au milieu du plafond.

Hermione rit doucement : « C’est parce qu’elle s’allume à l’entrée. »

« Aucune importance. » finit-il par marmonner en haussant les épaules. « Je vois suffisamment clair pour écrire. »

Elle entoura son torse de ses bras et se pencha par-dessus son épaule pour tenter de déchiffrer sa lettre, sans succès.

« A qui tu écris ? »

« A Ginny. Je lui dis de prévenir le ministère si elle n’a pas de mes nouvelles dans une semaine… »

« Ron ! »

« Après tout » continua-t-il d’un ton dramatique « ta mère a essayé de m’empoisonner ce soir, et ensuite ton père… Au fait, qu’est-ce qu’a voulu faire ton père au juste ? »

« Il a cru que tu t’étouffais. » expliqua-t-elle. « Il a voulu t’aider, je t’assure. »

« Mum, peut-être… » murmura Ron d’un air peu convaincu.

Tout en sachant que la pièce était insonorisée, leur conversation gardait un ton bas, intime. Les mains de Hermione caressaient inconsciemment le corps de Ron et elle ne le réalisa qu’au moment où son compagnon gémit sourdement. Avec un sourire, elle laissa glisser ses mains sur son ventre, le griffant à travers le t-shirt usé qu’il portait tout en lui mordillant tendrement l’oreille. Puis elle souleva l’élastique de son caleçon du bout des doigts et s’insinua sous le vêtement pour empoigner son membre dressé.

« Hermione, non arrête… » murmura-t-il tout en soulevant ses hanches pour chercher un contact plus intime avec ces mains qui le torturaient.

« Tu veux que j’arrête ? » souffla-t-elle dans son cou avant d’en mordre la chair tendre.

« Non… enfin oui… enfin je veux dire… on est chez tes parents et… Oh putain, oui Hermione, comme ça ! »

La jeune femme lui massait doucement les testicules tout en continuant de caresser lentement son érection. Elle se lécha les lèvres en voyant ses yeux turquoise se fermer sous le plaisir, en constatant que ses hanches remuaient imperceptiblement aux rythmes de ses caresses, en sentant sa grande main chaude se refermer sur la sienne pour accompagner ses mouvements. Elle eut le temps de penser que jamais des vacances ne s’étaient annoncées aussi parfaites avant de se pencher légèrement pour embrasser le magnifique jeune homme roux qui s’offrait à elle et de laisser sa raison se faire submerger par le plaisir.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:59

Chapitre 32 : Chez Lupin

Harry se réveilla en sursaut et cligna des yeux, ébloui par la lumière matinale qui filtrait à travers les volets. Il regarda autour de lui sans reconnaître la chambre dans laquelle il se trouvait, puis la mémoire lui revint. Il était chez Lupin, pour les vacances de noël qui avaient commencé hier soir. Avec un sourire, il se sortit des draps et mit ses lunettes, puis grimaça légèrement à la vue de la bosse qui déformait son pyjama au niveau de l’entrejambe. Cela n’avait rien d’étonnant après le rêve qu’il venait de faire. Au moins, il n’avait pas sali son lit. Il poussa un grognement quand il se leva, son érection douloureuse se frottant contre son vêtement rêche, et il maudit intérieurement Ron et Hermione. Sans eux, il n’aurait jamais fait ce rêve si… stimulant.

Le rouge lui monta aux joues au souvenir de ce qu’il avait vu la veille dans le Poudlard Express, ou pour être plus exact de ce qu’il avait entendu. Après s’être enfuit du compartiment pour ne pas avoir à affronter la colère de Hermione, il avait regretté son attitude lâche et était revenu avec la ferme intention d’aider Ron. Mais le survivant s’était retrouver face à une porte close et insonorisée. Curieux et un peu inquiet, il avait levé facilement le Silencio et s’était figé en reconnaissant les sons qui lui étaient alors parvenus. Au moins, ses amis ne se disputaient plus. Au contraire, ils semblaient parfaitement réconciliés. Le visage en feu, Harry avait levé sa baguette pour replacer le sort mais juste à ce moment là, Ron avait poussé un juron étouffé, suivi du rire rauque de Hermione. Le brun en fut stupéfait et, malgré tous ses efforts pour l’empêcher, incroyablement excité. Il demeura immobile un long moment, incapable de combattre le plaisir étrange qu’il prenait à écouter les gémissements sourds et les cris enthousiastes de ses amis. Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer la scène qui se déroulait juste derrière cette porte, sauf que les cheveux châtains clairs de Hermione devinrent rapidement sombres et lisses dans son esprit, que ses yeux passèrent en un battement de cils du brun au mauve, que son corps fin s’épanoui et que, bien sûr, les mains qui le caressaient n’étaient pas celle de Ron mais les siennes. Une plainte un peu plus forte et aiguë que les autres avait brutalement ramené Harry sur Terre et il s’était rendu compte qu’il était toujours devant la porte, baguette levée, le souffle court et le pantalon devenu trop étroit. Dans un murmure précipité, il avait ré-insonorisé le compartiment et s’était réfugié dans les toilettes pour se passer de l’eau froide sur le visage et calmer son excitation. Cela avait été efficace sur le moment, mais le souvenir encore vivace de ces soupirs de plaisir lui avait fait faire un rêve plus qu’érotique cette nuit.

Merlin ! Harry n’aurait jamais imaginé que Ron réussisse un jour à convaincre la si sérieuse Hermione de faire quoique ce soit dans un lieu aussi public qu’un wagon du Poudlard Express. C’était comme si une des grandes lois cosmiques de l’Univers venait de s’écrouler. Il se demanda avec une certaine appréhension quelles pièces de Poudlard avaient déjà abrité les ébats amoureux de ses amis. Au fond, peut-être valait-il mieux l’ignorer.

Le plus discrètement possible, il se dirigea vers la petite salle de bain, veillant à ne pas faire craquer les planches du sol. Le survivant ne tenait absolument pas à croiser Lupin alors que l’effet de son rêve ne s’était pas encore dissipé. Sans faire de bruit, il se glissa dans la pièce d’eau, referma doucement la porte, puis alluma la lumière en frissonnant. L’air était glacé, tout comme le carrelage sous ses pieds nus. Il faut dire que l’appartement moldu où vivait Remus Lupin était tout ce qu’il y a de plus modeste, et peut-être moins que ça même. Toutes les pièces étaient petites, mal isolées et, pour la salle de bain et la cuisine, très humides. Dans un effort louable pour garder un maximum de chaleur en cette période hivernale, Lupin avait fermé toutes les fenêtres, ce qui faisait qu’il régnait dans l’appartement une odeur de renfermé et de chien mouillé. Mais il y avait aussi des choses formidables, des livres de magie par dizaines, quelques créatures étranges que Lupin gardait dans sa cuisine, et surtout des tas de photos. Celles des parents de son ancien professeur, celles des maraudeurs, du mariage de Lily et James Potter, et même, à la grande surprise de Harry, une photo de lui bébé, sans sa cicatrice maintenant légendaire. Il décida que, malgré les fuites d’eau, malgré le vent glacial qui s’infiltrait dans les couloirs et malgré les craquements sinistres qui raisonnaient dans l’édifice à chaque pas, il y avait dans ce minable appartement bien plus de chaleur qu’il n’y en avait jamais eu à Privet Drive.

La douche un peu froide qu’il prit le réveilla et, Dieu merci, eut facilement raison de sa libido. Le sourire aux lèvres, il entra dans la cuisine pour y trouver Lupin lisant la Gazette tout en sirotant un café odorant.

« Bonjour Professeur ! » dit Harry en s’asseyant en face du loup-garou.

« Harry ! » gronda Lupin avec un sourire. « Je ne suis plus ton professeur depuis plus de deux ans maintenant. Appelle-moi Lupin, ou mieux, Remus. »

Le brun accepta volontiers et regarda Remus fermer son journal pour lui servir une tasse de thé.

« Alors Harry, j’ai cru comprendre que toi et tes amis essayaient de devenir animagus. » commença-il.

Harry acquiesça en rougissant : « Oui, c’est vrai. »

« C’est une bonne idée. Etre un animagus peut se révéler utile parfois, sans parler d’amusant. »

« C’est surtout très difficile. » grogna Harry. « Pour l’instant, c’est Ron qui y arrive le mieux avec la métamorphose humaine. A la dernière séance, il a réussit à transformer toute sa peau en pélage. » Il rit à ce souvenir : « Il a eu du mal à perdre tous ses poils, mais Hermione était plutôt jalouse je crois. »

« Si tu veux, nous travaillerons ça ensemble. Je ne suis pas animagus, mais je crois en savoir suffisamment pour t’aider. » Il s’arrêta quelques secondes pour rire doucement : « Un loup ! Je n’arrive pas à le croire ! Sirius serait terriblement fier, et aussi jaloux ! Il n’a jamais compris pourquoi sa forme était celle d’un animal domestique. »

Harry sourit tristement : « Moi, j’aimais bien Patmol. »

Remus hocha la tête : « Patmol était parfait pour Sirius, et je suis certain qu’il le savait. » Il jeta le reste de son café dans la gamelle d’une petite bête qui sautillait sans cesse et qui, selon Harry n’avait pas besoin de caféine, puis se redressa l’air peiné : « Il n’y a pas grand chose à faire ici, et tu n’as pas le droit de sortir dans le monde magique. Il va falloir te contenter des activités moldues. Tu voudrais faire quelque chose en particulier ? »

Harry se sentit sourire bêtement. Il se souvint de son enfance durant laquelle il n’avait fait que de se contenter des restes de Dudley. Il n’était jamais sorti pour s’amuser, sauf une fois, au zoo. Et encore, cette expérience s’était plutôt mal finie puisqu’elle s’était soldée par une punition sévère. Et aujourd’hui, alors qu’il avait plus de seize ans, que le monde était en pleine guerre, on lui donnait enfin la possibilité de faire toutes ses choses qui lui avaient tant manqué.

« J’aimerais beaucoup aller au cinéma ! » dit-il finalement.

………………………………………………………………………………

Le matin de noël, Harry fut réveillé par le soleil hivernal, à peine caché sous un léger voile nuageux. Malgré le froid, il ouvrit la fenêtre pour aérer la petite pièce et regarda avec un sourire la ruelle déserte totalement enneigée. Remus habitait un quartier polaire, très animé d’habitude, mais les fêtes de la veille et la température glaciale avaient découragé les plus téméraires. Le survivant resta quelques minutes à la fenêtre, savourant le calme de la rue, puis choisit rapidement ses vêtements et se dirigea vers la salle de bain.

Il prit son temps sous la douche, maintenant habitué à la température fraîche de l’eau. En fait, c’était plutôt agréable et très tonifiant. Il se sentait toujours revigoré et, étrangement, plus propre que si le jet d’eau était tiède. Tout en se lavant, il se demandait de quelle couleur serait le pull que Mrs Weasley ne manquerait pas de lui offrir et sourit en imaginant la tête que devait faire Ron en ce moment même en recevant le sien, traditionnellement violet.

Avec une impatience un peu enfantine, Harry rejoignit Remus qui l’attendait comme chaque matin dans sa cuisine. Mais contrairement aux jours précédents, le loup-garou n’était pas seul. Harry crut un instant que Ron était venu leur rendre visite, mais la tignasse rousse était bien trop longue pour appartenir à son ami.

« Bill ? »

L’interpellé leva la tête de la Gazette qu’il lisait et son visage soucieux se détendit.

« Harry ! Alors, comment se passent tes vacances ? Pas trop déçu d’être limité au monde moldu ? » demanda-il avec un entrain un peu forcé.

« Non, pas du tout. » dit le survivant en s’asseyant près des deux hommes.

Il raconta à Bill ses journées, décrivant les films qu’ils étaient aller voir, faisant quelques commentaires flatteurs sur la technique de Remus au bowling. Mais tout en discutant, Harry ne manqua pas de remarquer l’air faussement enjoué de Bill et le silence étrange de Remus. Il devait s’être passé quelque chose pour qu’ils soient si nerveux. Il jeta un coup d’œil discret sur la Gazette et s’arrêta en pleine phrase, les sourcils froncés.

« Il y a eu un autre attentat ! » s’exclama-t-il en s’emparant du journal.

Il parcourut rapidement l’article que Bill lisait avant son arrivée. D’après ce qu’il était écrit, le plus important musée de magie et de sorcellerie ancienne et moderne avait été totalement saccagé la veille au soir. De nombreux objets de grande valeur avaient été détruits ou pillés, et les corps des deux gardiens du site avaient été retrouvés atrocement mutilés, sous la marque des Ténèbres.

Harry releva la tête, incrédule : « Mais pourquoi les mangemorts ont-ils fait ça ? Qu’est-ce qu’il y avait dans ce musée pour que Voldemort le pille ? »

Bill frissonna en entendant le nom de Voldemort, mais ne fit aucune remarque. Il se passa juste une main lasse sur le visage en soupirant : « Si seulement on savait. »

« Bill ! » coupa sèchement Remus.

« Mais quelle importance de lui dire ce qu’on sait ! » rétorqua le roux soudain en colère. « Après tout, on ne sait rien, ou du moins presque rien ! »

« Et le peu de ce qu’on connaît, Voldemort l’ignore peut-être. » Le loup-garou se tourna vers Harry : « Je suis vraiment désolé Harry, mais tant que tu ne maîtrises pas l’Occlumancie, tu ne dois rien savoir. »

Le brun était en colère. Il savait que Remus avait raison, qu’il pouvait donner des informations utiles sans le vouloir à Voldemort, mais ça ne rendait pas la pilule moins amère pour autant. Il ravala sa fureur devant le regard doré sincèrement navré du lycan et lui offrit un semblant de sourire.

« C’est rien. Je comprends. » marmonna-t-il.

Un silence assez pesant s’installa quelques secondes, que Bill brisa d’un bruyant raclement de gorge.

« Heum, je suis venu pour amener vos cadeaux. »

Cette petite phrase allégea considérablement l’atmosphère. Harry regarda vers le petit sapin que lui et Remus avaient choisi deux jour avant et qui égayait la cuisine. Deux petits tas de cadeaux trônaient maintenant à son pied. Le survivant remarqua alors que Bill portait un épais pull de laine noir orné d’une petite pyramide jaune. Sûrement le cadeau de sa mère.

« J’ai également le courrier de la semaine. » ajouta le roux en tendant à Harry quelques enveloppes.

Le jeune homme sourit en reconnaissant les écritures de Ron et de Hermione. Ses deux amis n’étaient pas les seuls à lui avoir écrit. Il y avait aussi une lettre de Ginny, une de Hagrid et, à sa grande surprise, une de Luna, qui passait une fois de plus ses vacances en Norvège à la recherche de diverses créatures extraordinaires. Il se promit de lire toute cette correspondance plus tard et remercia Bill d’être passer leur apporter tout ça.

« C’est normal. » lui répondit ce dernier. « C’est plutôt toi qui me rends un service en me donnant l’occasion de venir ici. Maman est folle de rage contre Ron de ne pas être venu passer noël en famille. »

Harry éclata de rire : « Elle n’a qu’à se consoler en imaginant Ron chez les parents de Hermione. Ça doit être assez intéressant de le voir vivre comme un moldu ! »


Dernière édition par le Jeu 20 Juil - 7:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 6:59

Bill rit avec enthousiasme tandis que Remus levait les yeux au ciel d’un air amusé.

« Je ne suis pas sûre que ça amuse maman plus que ça. » dit finalement le roux en souriant finement. « Papa n’arrête pas de dire qu’il aimerait être à la place de Ron, que son fils a eu une excellente idée et qu’on devrait tous, pour les prochaines vacances, essayer de vivre comme des moldus. Je crois qu’elle veut tuer Ron pour avoir redonner cette idée à Papa, elle avait mis des années à la lui faire abandonner ! »

Ils rirent de bon cœur à cette remarque, puis Bill se leva avec un air faussement ennuyé :

« Je retourne au Terrier. Maman ne sera pas contente si un autre de ses fils manque aujourd’hui. Heureusement que Ginny est venue, elle sait plutôt bien s’y prendre avec elle, ça en est presque inquiétant. »

« Souhaite leur un joyeux noël de ma part. » dit Harry en lui serrant la main.

« Ce sera fait. Au revoir Harry. » Il se tourna vers Remus et lui donna une petite tape dans le dos : « On se revoit à la prochaine pleine lune, à Grimmaurd Square. »

Une fois Bill parti, Harry se tourna vers le Remus: « Pourquoi allez-vous passer la pleine lune là-bas ? »

L’homme replia tranquillement le journal et but une longue gorgée de café avant de répondre : « Tu n’as sans doute pas oublié que je suis un loup-garou, enfin seulement durant les nuits de pleine lune pour être exact. La potion tue-loup est efficace, mais tu comprendras que je ne souhaite pas prendre le risque de blesser qui que ce soit. A Grimmaurd Square, si pour une raison quelconque je devenais dangereux, il y aurait toujours quelqu’un pour me maîtriser. Bill est, et je l’en remercie, très souvent volontaire pour me surveiller les nuit de métamorphose. »

Harry hocha la tête en signe de compréhension et regarda autour de lui l’appartement qu’il avait rapidement appris à aimer. Il se demanda un instant comment Remus faisait avant de faire partie de l’Ordre. A ce qu’il savait de lui, il était seul, sans ami et sans famille. Il n’osa pas demander où il passait ses nuits de pleine lune avant de rentrer dans la résistance contre Voldemort.

Remus, sentant le malaise qui s’était installé, changea brutalement de sujet et se leva pour aller prendre un des petits paquets posés au pied du sapin. Il le tendit à Harry avec un sourire.

« Joyeux noël Harry. C’est mon cadeau, ouvre-le, je t’expliquerai après comment t’en servir. »

Le survivant déchira le papier qui entourait le présent et découvrit trois petits miroirs, dont l’un était identique à celui que Sirius lui avait offert l’an passé. Il lança un regard intrigué au loup-garou.

« C’est… des miroirs qui permettent de communiquer entre eux, c’est ça ? »

« C’est exact. Ton père et Sirius en avaient chacun un. Celui-ci » dit-il en montrant du doigt le plus ancien des miroirs « était celui ton parrain. Je crois savoir que tu as brisé celui de ton père, n’est-ce pas ? »

Harry rougit et acquiesça lamentablement : « Oui, euh… J’étais assez fâché quand je l’ai cassé. C’était juste après la mort de Sirius et… »

« Ce n’est rien Harry, je t’assure. Je voulais m’en assurer, c’est tout, mais je n’en étais pas sûr. Le miroir ne peut pas fonctionner avec moi, cela dit, je connais suffisamment ce sort pour savoir quand le lien entre les deux glaces est rompu. Mais ça n’a vraiment aucune importance en ce qui nous concerne Harry. »

« Je ne comprends pas, pourquoi ne pouvez-vous pas utiliser le miroir ? » demanda Harry.

« Le sort qui lie ainsi deux objets est basé sur le sang. C’est un peu compliqué à mettre en œuvre, mais une fois fait, tu peux être certain que personne d’autre que toi et celui ou ceux à qui tu as lié les miroirs ne pourront les utiliser. »

« Mais c’est faux ! Sirius n’a pas prit mon sang ni lancé de sortilège sur le miroir qu’il m’a donné ! » s’écria Harry.

« Ce n’était pas nécessaire vu que le miroir appartenait à ton père. Le lien entre vous deux est suffisamment étroit pour que le sortilège fonctionne sans avoir besoin d’utiliser ton sang, vue que celui de James y était déjà. »

Harry regarda le petit miroir de Sirius, la gorge étrangement serrée. Il s’en voulu de ne pas avoir pensé à utiliser le sien l’an dernier. Peut-être que ça aurait tout changé, peut-être que son parrain serait encore vivant. Il observa les deux autres miroirs, bien plus modernes et neufs que celui de Sirius.

« Et les deux autres, à quoi servent-il ? »

Remus lui sourit : « Ce sont mes cadeaux de noël pour Ron et Hermione. Comme ça, vous pourrez communiquer entre vous, comme le faisait ton père et Sirius. »

« Et vous, vous n’aviez pas de miroir ? » demanda Harry.

Le lycan éclata de rire : « Oh non, moi j’étais préfet ! Je n’ai jamais accepté d’en avoir un, et je le regrette aujourd’hui, mes deux amis ont eu d’intéressantes conversations via ses miroirs. Quant à Peter » ajouta-il, devançant la question de Harry « Il disait avoir peur qu’on lui prélève du sang. Un comble quand on sait qu’il s’est coupé lui-même un doigt pour éviter Azkaban. »

Harry ne put s’empêcher de sourire au trait de Remus. Pour la première fois, il ne ressentait pas la froide colère que provoqué habituellement l’évocation de Pettigrew. Il ne restait qu’un immense regret et beaucoup de pitié pour cet homme qui avait choisi de trahir ses amis par peur.

« Merci pour votre cadeau. » dit précipitamment Harry. « Ron et Hermione vont l’adorer, j’en suis sûr. » Enfin, surtout Ron.

« Oh, mais ils l’adorent déjà. Comment crois-tu que je me suis procuré de leur sang ? Ils sont plus qu’impatients d’utiliser ces miroirs. Enfin, surtout Ron. » ajouta Remus, faisant échos aux pensées de Harry.

« Alors, les miroirs fonctionnent ? »

« Non, il ne manque qu’un ingrédient, ton sang. Mais nous nous en occuperons tout à l’heure. Pour l’instant, nous allons finir d’ouvrir ces cadeaux et passer un noël sans sortilège compliqué à mettre en place. »

…………………………………………………………………………………………

Harry s’étira avec un soupir de bien être. C’était sa dernière soirée avant son retour à Poudlard et comme presque chaque soir, Remus et lui avaient regardé un vieux film sur la télévision minuscule du loup-garou. Harry adorait ses soirées. Les deux hommes sortaient au vidéo-club en bas de l’appartement, choisissaient un film, préparaient du pop-corn et s’installaient dans le canapé défoncé du petit salon, emmitouflés dans d’épaisses couvertures. C’était de véritables moments de détente, comme Harry en avait rarement connu. Remus avait craint que le brun ne s’ennuie chez lui, mais il avait eu tort. Pour la première fois, le survivant goûtait aux petits plaisirs simples que les Dursleys lui avaient toujours refusés et il avait essayé au maximum de rattraper son enfance volée. Et de toutes les activités qu’il avait partagées avec le lycan, leur quotidienne soirée-télé était de loin sa favorite. Il y avait quelque chose d’incroyablement normal, d’être là, assis aux côtés de son ancien professeur, à regarder puis commenter un vieux film. Et Harry savourait cette sensation de normalité.

Il était un peu déçu de devoir rentrer si vite à l’école, mais il avait également hâte de montrer au professeur Skouarn Dû les progrès qu’il avait fait en métamorphose humaine, d’utiliser les miroirs maintenant parfaitement fonctionnels avec ses deux meilleurs amis, de voir la tête de Rogue quand il lui rendrait son devoir de potions qu’il savait excellent. Il était impatient de rentrer chez lui, à Poudlard.

Remus tendit la télécommande pour couper le film et s’étira à son tour avant de sourire à son invité :

« Alors, ça t’a plu ? »

Ils venaient de voir Superman. Harry eut un petit rire avant de répondre : « Oui, c’était bien. Ça m’a rappelé Ron. »

« Ron ? » s’exclama Lupin, surpris. « Mais pourquoi ça ? »

Harry se sentit rougir. Il avait oublié que Dumbledore n’avait pas mis les autres membres de l’Ordre au courant du développement des sens de son ami. Il se recomposa rapidement un visage neutre et haussa négligemment les épaules :

« On en a parlé un jour, Hermione et moi. Ron nous a entendus et a cru que Superman existait vraiment. Il voulait que Hermione le lui présente. »

Remus rit à cette demi-vérité et Harry se sentit vaguement coupable de lui mentir si facilement.

« J’imagine parfaitement le visage que Ron devait avoir ! » finit par dire le loup-garou. Il dévisagea un instant Harry avant d’ajouter d’une voix posée : « Est-ce que tout va bien entre lui et Hermione depuis qu’ils se fréquentent ? »

Le brun hocha la tête : « Heu, oui, ça a l’air d’aller. » Il n’ajouta rien, ne sachant pas trop quoi dire à Remus. Après tout, il ne savait pas grand chose de ce que partageaient ses deux meilleurs amis, mis à part que Ron adorait embrasser Hermione et qu’il la trouvait belle en colère.

Le loup-garou prit un air étrangement sérieux : « Et entre toi et eux, tout va bien ? »

Harry rougit légèrement, puis eut un sourire un peu contrit : « Au début, quand ils m’ont dit qu’ils sortaient ensemble, j’ai été très… en colère je crois. Mais ça va mieux maintenant. Ils sont bien ensemble, et ils ont l’air plutôt heureux. Et ils n’ont pas changé avec moi, alors on peut dire que tout va bien. »

Remus sourit à cette réponse, mais eut ensuite l’air brusquement mal à l’aise, sans que Harry n’en comprenne la raison. L’homme se tortilla nerveusement sur le canapé, puis prit une profonde inspiration et regarda finalement le survivant droit dans les yeux :

« Et est-ce que tu as une… amie, comme Ron l’est avec Hermione ? »

Harry se sentit rougir si vite qu’il en eut mal au crâne. L’image de Néréa lui vient à l’esprit. Il serait faux de dire qu’ils étaient ensemble, mais le jeune homme savait qu’il s’était passé quelque chose le soir où son professeur avait vécu avec lui ce souvenir de rêve érotique. Elle avait paru désorientée et évitait maintenant tout contact avec lui, physique comme mental. La dernière séance avant les vacances avait été incroyablement tendue et Harry n’arrivait pas à deviner si la jeune femme était simplement gênée ou troublée. Cela dit, Remus ne devait certainement pas penser à son professeur d’Occlumancie quand il parlait d’une amie.

« Je… » Harry toussota légèrement : « Non, je n’ai pas d’amie. J’en ai eu une l’an dernier » ajouta-t-il rapidement « mais c’est terminé. »

« L’an dernier. » murmura Remus. Il se racla la gorge : « Et tu es allé jusqu’où avec elle, sur le plan physique ? »

Le brun commençait à transpirer. Merlin, comment avait-il lui-même osé poser cette question à Ron ! C’était tellement embarrassant ! Il faisait tout pour éviter le regard gêné mais pénétrant de Remus tout en essayant de se souvenir comment la conversation avait pu en arriver là.

« Alors ? » insista doucement le loup-garou.

« Je n’ai pas couché avec elle si c’est votre question. » marmonna Harry. Il n’ajouta rien, ne voulant certainement pas préciser que son expérience amoureuse se limitait à un petit baiser sous le gui et une sortie au Pré-au-Lard ratée.

Remus hocha la tête sans que Harry ne puisse dire s’il était soulagé ou non de sa réponse. Il fallait mettre un terme à cette conversation, et rapidement. Le brun allait annoncer qu’il allait se coucher quand Remus le prit de court :

« Je suis vraiment désolé Harry, tu vas trouver tout ça très embarrassant, mais comme James et Sirius ne sont plus là... » Il eut un bref soupir puis reprit : « Je vais te dire deux ou trois choses à propos des filles. »

La rougeur de Harry s’étendit sur tout son corps. Il n’arrivait plus à parler, il était persuadé que s’il ouvrait la bouche, ce ne serait que pour bafouiller des paroles incompréhensibles et il se rendit compte avec horreur qu’il ne pouvait plus échapper à cette discussion.

Remus sourit en voyant son visage cramoisi : « Ne t’inquiète pas Harry, je ne vais pas te donner de conseils sur comment s’y prendre avec elles pour les séduire. De toute façon, ça serait trop long et beaucoup trop compliqué. »

Le survivant déglutit péniblement : « C’est pas très encourageant. »

Le loup-garou éclata de rire, soudainement plus détendu : « C’est vrai, mais tu apprendras par l’expérience à les comprendre, ou du moins à en comprendre quelques-unes, ce qui n’est déjà pas si mal, crois-moi. »

« Alors de quoi vous voulez me parler à propos des filles ? » demanda Harry avec appréhension.

Il y eut un court silence pénible, que Remus brisa d’une voix un peu trop forte : « De sexe. »

Le brun retint un gémissement de désespoir. Il essaya d’imaginer son parrain à la place du loup-garou, mais la scène n’était pas mieux, au contraire. Le Sirius de son esprit n’arrêtait pas de rire et de le taquiner. Au moins, Remus faisait quelques efforts pour le mettre à l’aise.

« La première chose que tu dois savoir, c’est évidemment les sorts de contraception. » continuait le lycan. « Il en existe plusieurs. Est-ce que tu en connais un ? »

Harry secoua la tête en signe de négation et il passa les dix minutes suivantes à apprendre parfaitement deux sorts différents de contraception, l’un rapide mais efficace pour une « utilisation », l’autre plus difficile mais dont l’action durait douze heures entières. Harry se détendait progressivement. Cela ressemblait à un cours de magie classique jusque là, rien de bien gênant. Il maîtrisa rapidement les deux sortilèges et Remus reprit sa baguette avec un sourire satisfait.

« Excellent ! Il faut simplement que tu penses à les utiliser le moment venu. »

Harry sourit, attendant poliment le moment où le loup-garou lui demanderait d’aller enfin se coucher. Mais malheureusement, Remus n’en avait pas encore terminé avec ce sujet délicat.

« Maintenant, je voudrais te donner deux ou trois conseils pour que tout se passe bien, pour toi comme pour ta future amie, quand vous déciderez de coucher ensemble. » annonça-t-il calmement, comme s’il donnait un banal cours sur un créature quelconque.

Le survivant se résigna à subir cette discussion et écouta attentivement son professeur lui raconter ses propres expériences, se disant qu’au fond, un minimum d’informations ne serait pas inutile.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 7:14

Chapitre 33 : Vacances moldues

Comme chaque fois qu’il prenait sa douche depuis qu’il était chez les Grangers, Ron laissa échapper une flopée de jurons en se frottant les yeux. Ce simple petit acte quotidien, que le jeune homme considérait habituellement comme un moment de détente, devenait une véritable torture. L’eau n’avait jamais la bonne température, le savon moldu piquait affreusement et, il l’avait apprit à ses dépens, avait un goût épouvantable. Comment pouvait-on se laver la tête correctement quand il fallait sans cesse faire attention à ne pas se mettre de shampooing dans les yeux ou dans la bouche ? Ron sortait invariablement de la salle de bain les yeux rouges, gonflés et larmoyants, sous le regard clairement moqueur de Mr Granger. Il fallait dire que le père de Hermione ne l’aimait pas énormément.

Avec un soupir, Ron arrêta l’eau et sortit de la douche pour se sécher. Cela faisait maintenant cinq jours qu’ils étaient arrivés, et rien n’allait comme le jeune homme l’aurait souhaité. Il n’arrêtait pas de se rendre ridicule et se demandait comment Harry et Hermione, qui avaient tous deux été élevés dans des familles moldues, s’étaient si vite intégrés dans le monde sorcier. Tout était tellement différent de ce dont il avait l’habitude. Il n’était déjà pas d’une grande adresse naturelle, mais l’œil scrutateur de Richard Granger rendaient ses gestes encore plus incertains et maladroits. Comment Hermione avait-elle pu imaginer qu’il plairait à son père ? A sa connaissance, ils ne partageaient que trois centres d’intérêts communs : Hermione, une petite rancune pour Pattenrond et le sport. Mais comme Ron ne pouvait ni parler avec lui de sa fille en termes romantiques, ni critiquer trop ouvertement l’animal de Hermione, les seules conversations qu’ils entretenaient tournaient donc toutes autour du sport. Le sujet était certes limité mais Mr Granger semblait ravi d’avoir quelqu’un avec qui partager sa passion et ne se faisait pas prier pour expliquer en détails les subtilités du rugby et du football. Le soir dernier, il avait même écouté attentivement Ron parler des règles compliquées du quiditch. Le roux aimait voir ces discutions comme un signe encourageant, mais cela n’empêchait pas la barbe du dentiste de se hérisser chaque fois que sa fille prenait la main de son petit ami ou lui donnait un baiser sur la joue.

Le bruit sec d’une porte qui se ferme retentit soudain du rez-de-chaussé et le jeune homme se détendit légèrement. Hermione et son père étaient partis faire les derniers achats pour le repas du réveillon de noël. Il passerait donc la matinée avec Mrs Granger, qui lui témoignait bien moins d’animosité que son époux. Il finit de s’habiller avec beaucoup plus d’entrain et descendit rejoindre la femme dans la cuisine. Elle sourit à son arrivée et, une nouvelle fois, Ron fut frappé par l’étrange ressemblance qu’il existait entre Hermione et sa mère. Pourtant, Sylvia Granger était blonde et avait les yeux d’un vert délavé. Mais il reconnaissait certains traits de son amie brune dans cette femme, depuis son ossature fine jusqu’à son nez légèrement retroussé. Ron la trouvait belle, surtout pour une maman, et ne pouvait s’empêcher d’imaginer Hermione à ce même âge, aussi séduisante que l’était restée sa mère.

« Alors Ron. » dit Mrs Granger avec un sourire taquin. « Tu ne te montres qu’une fois l’ennemi hors de vue ? »

Les oreilles du roux rougirent, mais il ne put s’empêcher de sourire. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait allusion du comportement de son mari en termes militaires et Ron trouvait ça amusant. Sans répondre, il s’assit en face d’elle et la regarda mettre un bloc de viande gelée dans une boîte rectangulaire qui s’ouvrait sur le devant. Elle tourna plusieurs bouton et referma la porte vitrée de la boîte. A l’intérieur, la viande tournait lentement sur elle-même, faiblement éclairée par une petite lumière artificielle.

« C’est un four à micro-ondes. » expliqua Mrs Granger, répondant ainsi à sa question muette. « Ça sert à réchauffer rapidement les choses. »

Ron hocha la tête, admiratif. Son père avait raison, la façon dont les moldus résolvaient leurs problèmes quotidiens était fascinante. Les moyens de communication étaient sans aucun doute ce qui intéressait le plus le jeune homme. Le telliphone paraissait bien plus pratique et confortable à utiliser que la poudre de cheminette. Il en existait même des portatifs qui se glissaient dans une poche. Les moldus avaient inventé des centaines d’objets astucieux pour remplacer la magie et Ron avait été stupéfait d’apprendre que certaines choses qu’il utilisait presque tous les jours, comme la radio, était des artefacts moldus, plus ou moins transformés dans le monde sorcier. Cela dit, certaines de leurs façons de faire restaient très archaïques. Par exemple, Mrs Granger avait toujours besoin d’un couteau pour émincer les oignons. Ce qui, Ron le constata rapidement, était une chose très désagréable à faire. Ses yeux, encore rougis par le savon, se re-mirent à brûler et larmoyer. La blonde le remarqua et se mit à rire.

« Mon Dieu Ron ! Je n’ai jamais vu d’yeux aussi sensibles que les tiens. » dit-elle alors qu’elle même pleurait abondamment. « Tu devrais aller dans le salon regarder la télévision, je me débrouillerai toute seule. »

Ron grimaça légèrement : « Non-merci, je n’ai pas très envie de regarder la, euh… télévision. »

Le premier jour, Ron avait découvert cet objet moldu. Il avait d’abord pris ça pour un simple tableau mouvant, comme il en avait déjà vu des centaines. Mais Mr Granger, en appuyant sur un des boutons d’une petite boîte noire, avait réussi à modifier l’image, et le jeune homme avait réalisé que c’était quelque chose de différent d’un tableau. La voiture qui roulait dans la télévision avait soudain explosé avec un bruit retentissant et Ron s’était levé d’un bond en jurant, faisant sursauter ses trois hôtes. C’était une chance qu’il n’ait pas succombé à sa première impulsion et qu’il se soit abstenu de jeter sur l’écran qui paraissait en feu l’eau du vase à fleurs qui trônait juste à côté, sur une petite table basse. Car si l’épisode avait beaucoup amusé Hermione et sa mère, Mr Granger lui n’avait cessé de le dévisager d’un air étrange, comme s’il le prenait pour quelqu’un de particulièrement stupide. Le roux préférait depuis éviter cet objet étrange qui ne servait de toute façon pas à grand chose.

« Je crois bien n’avoir rien d’autre à te proposer. » dit Mrs Granger en essuyant ses larmes. « Tu aurais peut-être dû aller faire les courses avec Richard et Hermione, tu te serais moins ennuyé. »

Ron crut l’espace d’une seconde qu’elle était sérieuse. Sa seule et unique sortie dans les rues londoniennes moldues avait été une véritable catastrophe. Il avait même failli se casser le nez en fonçant tête baissée sur ce qu’il croyait être une de ces portes de magasin qui s’ouvraient automatiquement devant les clients, mais qui s’était révélée n’être qu’une simple baie vitrée. Il ne put s’empêcher de se frotter le nez à ce souvenir et croisa le regard rieur de la femme blonde.

« Je crois que je préfère être ridicule en petit comité. » marmonna-t-il.

Mrs Granger éclata de rire, rapidement imitée par Ron. Une sonnerie stridente raisonna soudain du four à micro-ondes, faisant sursauter Ron.

« La chair à saucisse doit être décongelée maintenant. » dit Mrs Granger en la sortant du four.

Le jeune homme, intrigué, regarda la femme mélanger la viande à ses oignons : « Qu’est-ce que vous faites ? »

« Une farce pour la dinde de ce soir. »

Ron acquiesça en cherchant sur la table la fiche de cuisine que Mrs Granger utilisait et la saisit. La mère de Hermione était la cuisinière la plus mauvaise que Ron n’ait jamais rencontré. Pourtant, elle suivait scrupuleusement les indications des recettes, mais malgré son application, le plat qu’elle préparait ratait quasi-systématiquement. Le roux lut rapidement la recette en fronçant les sourcils.

« La farce sera trop sèche. »

Mrs Granger arrêta de mélanger la viande : « Tu crois ça ? Mais je n’ai aucune autre recette de dinde farcie ! » s’écria-t-elle.

« Je euh… » Ron rougit, incertain. « Je pourrais vous aider un peu. Ce n’est pas une cuisine sorcière, mais je crois qu’avec votre aide… »

La mère de Hermione sourit gentiment : « Bien-sûr que tu peux m’aider. Et qui sait, peut-être que cette dinde sera délicieuse. Imagine un peu la tête de mon mari si on réussissait ce plat. »

Ron éclata de rire avant de se rendre compte que se moquer d’elle de cette façon n’était sans doute pas une excellente idée. Il rougit brusquement et marmonna une excuse, l’air penaud. Mrs Granger secoua la tête avec un petit rire attendri.

« Ne t’inquiète pas Ron. Tu es un jeune homme charmant. » Elle demeura silencieuse quelques instants avant d’ajouter en souriant : « Richard le remarquera vite, laisse-lui du temps. »

Le roux lui rendit son sourire avec gratitude. Au moins un des parents de Hermione l’appréciait, il avait fait la moitié du chemin, même s’il se rendait parfaitement compte que c’était la moitié la plus facile. Ils passèrent le reste de la matinée à préparer la dinde dans une ambiance détendue et venaient à peine d’enfourner le repas quand Hermione et son père rentrèrent. La jeune femme câlinait une sorte de serpillière orange toute mouillée qui miaulait plaintivement. Pattenrond.

« Mais qu’est-ce qui est arrivé à ton chat ? » s’étonna Mrs Granger.

Son mari ricana : « Il a marché sur une flaque gelée qui s’est brisée sous son poids. »

« Papa, ça n’a rien de drôle ! » s’indigna Hermione. « Le pauvre, il est glacé, je n’arrive pas à le réchauffer. » ajouta la brune en enveloppant le félin dans un torchon.

« Tu n’as qu’à le mettre dans le four à micro-ondes. » proposa Ron.

Un silence pesant suivi sa phrase et le roux se sentit rougir sous les regards stupéfaits des Grangers. Puis brusquement, le père de Hermione éclata d’un rire joyeux et donna une forte claque dans le dos de Ron.

« Ce petit a de l’idée, n’est-ce pas Sylvia ? »

Son épouse cacha un sourire derrière sa main tandis que Hermione regardait son père d’un air à la fois amusé et dégoutté.

« Papa, non mais vraiment ! » lâcha-t-elle en lui balançant à la figure le torchon mouillé.

…………………………………………………

Assis sur son lit, Ron regardait en souriant Hermione enfiler son premier pull façon Weasley. C’était le matin de noël et les deux amis venaient d’ouvrir leurs cadeaux. La jeune femme écarta les bras et tourna sur lentement sur elle-même.

« Alors ? Comment me va-t-il ? »

« Magnifique ! » déclara-t-il avec emphase. « Un grand cru dans l’histoire des pulls Weasley. »

La brune le rejoignit sur le lit et le pinça légèrement : « Ne te moque pas de ce pull ! Je l’adore. » Elle caressa doucement la laine écrue et suivit du doigt la petite piste d’empreintes de chat tricotées en brun chocolat. « C’est toi qui lui a parlé de ma forme animagus ? »

« Ouais. Regarde un peu le mien. » dit-il en dépliant un long col-roulé violet sombre au milieu duquel se dessinait une énorme patte d’ours blanche. « Au moins, Maman ne m’a pas oublié. Elle était tellement fâchée que je ne vienne pas. » Il regarda une nouvelle fois son pull et grimaça : « Harry doit en avoir un vert avec des empreintes de loup dorées. »

Hermione éclata de rire : « Oui, certainement. Aller, mets le, que l’on puisse descendre souhaiter un joyeux noël à mes parents. »

Ron s’exécuta en grommelant : « J’aurais aimé avoir le cadeau de Lupin tout de suite. »

« Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée ces miroirs. » murmura la jeune femme.

« Quoi ? Tu plaisantes ! C’est brillant au contraire ! Imagine un peu tout ce que l’on pourra se dire grâce à ces miroirs, la nuit, toi dans ton lit et moi dans le mien. On pourra même voir ce que fait l’autre. » chuchota-t-il en l’enlaçant.

« Mumm, oui. Et imagine Harry en train de surprendre dans son miroir une de ces très intéressantes conversations, ou même de voir ce que l’on fait. » susurra-t-elle dans son oreille.

Ron se figea, le teint écarlate : « Merlin ! Je n’avais pas pensé à ça ! »

Hermione éclata de rire et se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Ron écarquilla les yeux et glissa sa main derrière la nuque de la jeune femme pour approfondir le baiser. Elle avait un goût particulier, différent de ce dont il avait l’habitude mais qui se mariait parfaitement avec ses saveurs épicées. Curieux, il suça la lèvre inférieure de Hermione et s’en éloigna pour mieux en reconnaître le goût.

« C’est… c’est du miel. » murmura-t-il.

Les joues de la brune rosirent joliment et elle eut un petit sourire timide : « C’est le cadeau de Ginny, un baume parfumé. Elle dit dans sa carte que les ours adorent le miel. »

Ron se sentit rougir, étrangement gêné que ce cadeau vienne de sa petite sœur, mais décida qu’elle devait avoir probablement raison, car il trouvait le goût de ses lèvres absolument délicieux et irrésistible. Il se pencha sur cette bouche tentante et cueillit un autre baiser, prenant le temps d’en savourer son goût parfait.

« C’est le meilleur cadeau de noël que tu ais reçu cette année. » murmura-t-il contre ses lèvres.

« J’aime bien le tien aussi. » dit-elle en levant son bras.

A son poignet délicat se trouvait une fine chaîne en cuivre au bout de laquelle pendaient deux minces pièces trouées qui s’entrechoquaient et tintaient au moindre mouvement. C’était une vieille breloque, un petit bijou égyptien que son frère Bill avait acheté à sa demande lors de son dernier voyage. Ron avait été inquiet de la réaction de sa petite amie, mais elle avait eu l’air d’apprécier ce présent. Elle lui donna un dernier baiser et s’écarta de lui en soupirant.

« Il va vraiment falloir descendre. » dit-elle à contre-cœur. « Mais nous pourrons reprendre ce que nous faisions dès ce soir. » chuchota-t-elle avec un sourire sensuel.

Ron sentit son sang s’accélérer devant cette promesse et regretta que cette journée ne soit pas déjà terminée. La matinée passa relativement vite. Richard Granger semblait d’humeur étrangement conciliante avec le petit ami de sa fille, comme si la dinde de la veille (qui s’était révélée délicieuse) lui avait fait changer d’avis sur le roux. Et quand, après le déjeuner, il proposa à Hermione et à son ami de faire une bataille de boules de neige, Ron accepta de bon cœur.


Dernière édition par le Jeu 20 Juil - 7:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 7:14

Dehors, plusieurs enfants jouaient dans la neige. Les Grangers vivaient dans un quartier animé, très différent de la campagne isolée où Ron avait grandi, mais les dissemblances s’arrêtaient là. Le jeune homme reconnaissait parfaitement dans ce que faisaient ces petits moldus les jeux qu’il avait lui-même partagés avec ses frères et sa sœur. Bonhommes de neige, luge, batailles… Pour la première fois depuis son arrivée, il ne se sentit plus en territoire inconnu. Il reçut soudain une boule de neige sur la joue et entendit le rire de Hermione.

« Oh attends un peu ma mignonne. » murmura-t-il en formant une boule de neige sans la quitter des yeux, avant de se prendre un second projectile sur le crâne, envoyé par un Mr Granger hilare.

Une bataille commença, que Ron, bien qu’en infériorité numérique, dominait facilement grâce à des tirs précis et des esquives rapides. Hermione et son père finirent vite trempés, dégoulinants de neige fondue.

« Et bien ! Quels réflexes ! » dit Mr Granger, admiratif. « Tu dois être vraiment bon comme gardien. »

Les oreilles du roux chauffèrent sous son bonnet et il sourit au premier compliment que lui faisait le dentiste. Hermione pour sa part grelottait de froid, le bout de son nez légèrement rosit.

« Il faut que tu changes de manteau ma fille. » lui dit son père. « Tes vêtements sont détrempés, tu risques d’attraper froid comme ça. Et je crois que je vais faire la même chose. Ton ami est un tireur redoutable. Mais je veux ma revanche. »

Ron leva les mains en souriant : « A votre service ! Je ne bouge pas d’ici. »

Il regarda le père et la fille courir se mettre au chaud dans leur maison et alla s’appuyer contre un poteau lumineux en les attendant. Une odeur agressive lui chatouilla soudain les narines et il éternua violemment. Il vit alors arriver vers lui une fille de son âge, les cheveux blonds parsemés de flocons de neige, le sourire aux lèvres. Elle avançait d’une démarche légèrement chaloupée, très gracieuse, et Ron se demanda comment, avec toute cette neige et ce verglas, la jeune femme arrivait à tenir debout sur ses talons ridiculement hauts. Une fois qu’elle fut arrivée à sa hauteur, Ron fut à nouveau assaillit par son parfum fleuri et dut retenir une grimace tant il le trouva fort. Il réussit à sourire à la nouvelle venue.

« Salut. Tu es nouveau ici ? » demanda-t-elle d’une voix douce.

« Euh, non. Je passe juste mes vacances de noël chez Hermione Granger. » dit-il en montrant du pouce le pavillon.

La jeune fille poussa un petit cri ravi : « Tu connais Hermione ! Mais c’est formidable ! Nous étions amies quand nous étions à l’école ! Je suis Sarah Grant. Elle t’a peut-être parlé de moi ? »

« Je ne crois pas. »

Sarah fronça les sourcils : « Vraiment ? C’est étrange, nous étions pourtant très proches. »

Ron était persuadé du contraire. A sa connaissance, Harry et lui avaient été les premiers véritables amis de Hermione. Et le roux voyait très mal la jolie brunette fréquenter quelqu’un aussi superficiel que cette Sarah. Elle lui rappelait Lavande et Parvati, mais en pire.

« Et toi, comment tu t’appelles ? » demanda-t-elle en souriant à nouveau.

« Euh, Ron. Ron Weasley. »

« Et bien enchantée de te rencontrer Ron Weasley. » dit Sarah en lui tendant la main. Ron s’en saisit machinalement et la jeune femme la serra avant de caresser doucement de son pouce la paume du roux dans un mouvement circulaire, lent et sensuel. Le visage du jeune homme vira instantanément au cramoisi et la blonde émit un rire un peu strident. « Oh Mon Dieu ! C’est adorable ! Un garçon qui rougit ! » Elle posa sa main libre sur sa joue en feu.

Ron ne savait pas comment réagir. Il resta bêtement immobile, à la regarder bouche-bée tandis qu’elle souriait et papillonnait des cils, une main posée sur son visage, l’autre câlinant sa paume. Un raclement de gorge le sortit de sa torpeur et il s’éloigna d’un bond. Hermione se tenait près d’eux, les bras croisés, le visage impassible.

« Oh Hermione ! » s’exclama Sarah. « C’est bien toi ? C’est fou ce que tu as changé ! Tes dents surtout. » La blonde eut un petit rire, comme si elle venait de faire une plaisanterie particulièrement drôle. « Mais tes cheveux sont restés les mêmes à ce que je vois. » dit-elle en passant une main dans sa longue chevelure blonde.

La jeune brune serra les dents : « Toi en tout cas, tu n’as pas changé Sarah. »

La jeune femme eut un sourire moqueur et se tourna vers le jeune homme roux. « On se reverra peut-être avant la fin des vacances Ron. »

Et elle mit une nouvelle fois sa main sur son visage pour l’approcher d’elle et lui donner un baiser sur la joue, mais elle n’eut pas le temps de poser les lèvres sur sa peau. Hermione la repoussa durement et se mit entre eux-deux. Ron crut un instant qu’elle allait frapper la blonde, mais elle se contenta d’un au-revoir très sec. Sarah haussa les épaules et s’éloigna de son pas chaloupé. Dès qu’elle fut hors de vue, la brune se retourna vers lui, l’air furieux.

« Euh… Hermione ? Ça va ? » bafouilla-t-il.

La mâchoire de la jeune femme se contracta et elle siffla entre ses dents : « Oui. Parfaitement. » Puis elle retourna d’une démarche rapide dans sa maison., sous le regard ahuri de Ron.

« A ta place, j’irais immédiatement m’excuser. »

Le jeune homme sursauta légèrement au son de la voix de Mr Granger. L’homme se tenait un peu à l’écart, mais n’avait manifestement rien manqué de la scène.

« Mais m’excuser de quoi ? Je n’ai rien fait ! » se fâcha Ron.

Le barbu rit en secouant la tête, amusé : « En tout cas, tu devrais aller lui parler. Parce qu’elle semble rudement en colère contre toi. »

Le roux regarda la porte qui venait de se refermer sur Hermione et soupira : « Vous comprenez quelque chose à ce qui s’est passé ici vous ? »

Mr Granger eut un sourire complice : « Rien du tout ! Mais je sais une chose, c’est que les femmes ont toujours raison. Et que, par conséquent, tu as tors. »

« Et c’est pour ça que je dois aller m’excuser, même si je ne sais pas trop pourquoi ? »

« Et oui. Tu as presque tout compris aux femmes avec ça. » dit le dentiste avec un clin d’œil.

Mais malheureusement, s’excuser pour ce qu’il avait fait (quoi qu’il ait fait) ne fut pas une chose facile pour Ron. Hermione l’évitait et refusait de lui parler plus que ne l’exigeait la plus stricte des politesses. L’après-midi passa, puis le soir, et le jeune homme se retrouva au lit sans avoir eut l’occasion de se réconcilier avec Hermione. Le petit réveil indiquait maintenant 1h12, et Ron n’avait toujours pas trouvé le sommeil, et il savait pertinemment que Hermione ne dormait pas non plus. Il l’entendait se tourner et se retourner dans son lit. Avec un soupir résigné, il se leva et se dirigea le plus silencieusement possible vers la chambre de sa petite amie, l’ouvrit et se glissa à l’intérieur de la pièce.

« Ron ? Mais qu’est-ce que tu fais là ? » chuchota furieusement Hermione en se levant.

Sans tenir compte de sa question, il se dirigea vers son lit et chercha sous l’oreiller la baguette de son amie pour insonoriser la chambre. Il se tourna ensuite vers Hermione et, pour la première fois depuis qu’ils étaient ensemble, se servit de sa taille et de sa force pour la forcer à l’écouter. D’un mouvement rapide, il la saisit aux épaules et la plaqua contre le mur.

« Maintenant Hermione, ça suffit ! Tu vas m’expliquer ce que j’ai fait de mal, et ensuite, je pourrais peut-être m’excuser correctement. » murmura-t-il d’un ton dangereusement calme.

A son grand désarroi, il vit les grands yeux ambrés se remplir de larmes. Elle essaya de le repousser, mais il était trop lourd pour elle, et elle frappa son torse du poing dans un geste rageur.

« Ronald Weasley ! Lâche-moi tout de suite ! Tu n’as pas le droit de faire ça, ce n’est pas juste ! »

Elle pleurait tout en criant contre lui et Ron ne comprenait pas pourquoi. Tout ce qu’il voyait, c’était qu’elle avait mal, qu’il devait l’aider. Tout en la gardant prisonnière entre le mur et ses bras, il desserra son étreinte pour pouvoir lui caresser la joue.

« Hermione, mais qu’est-ce que tu as ? » chuchota-t-il, sincèrement inquiet.

La jeune femme avait cessé de crier, mais elle pleurait toujours. Ron la regarda se mordiller nerveusement la lèvre avant qu’elle ne dise dans un sanglot étranglé :

« Je… je suis jalouse de Sarah Grant. »

Ron haussa les sourcils et recula légèrement : « Ta voisine ? »

« Oui ma voisine ! » s’écria-t-elle en le repoussant avec succès. « Sarah Grant, si jolie, si parfaite, si… blonde ! »

« Si blonde. » répéta le jeune homme, hébété.

« Oh arrête de faire comme si tu ne l’avais pas remarqué ! » siffla-t-elle. « Je sais bien que tu as un faible pour les blondes. Regarde Fleur. »

Ron se garda bien de faire remarquer que tout le monde avait un faible pour Fleur. C’était une Vélane par Merlin ! Au lieu de ça, il écouta Hermione qui, après s’être tue toute une journée, semblait bien décidée à rattraper son retard.

« Sarah a toujours était tout ce que je ne suis pas. Elle est belle, et populaire. Elle sait se faire des amis, elle ne fait pas fuir les gens en parlant de livres ou de devoirs. Depuis que j’ai quatre ans, j’ai l’impression qu’elle a tout ce que je désire avoir moi, et quand je t’ai vu parler avec elle, j’ai eu peur… j’ai eu peur que tu la préfères à moi. » conclut-elle d’une petite voix.

« Tu n’as pas à être jalouse d’elle, je t’assure. » dit Ron.

Hermione ricana amèrement : « Oh vraiment ? »

« Ma mignonne, tu… »

« Est-ce que c’est vrai ? » le coupa-t-elle soudainement.

« Quoi ? » demanda-il en clignant des yeux.

« Est-ce que tu me trouves… mignonne ? »

Elle baissa les yeux, comme gênée de sa propre question et Ron vit qu’elle recommençait à pleurer. Avec un sourire tendre, il lui essuya gentiment les larmes qui roulaient sur ses joues. Puis il emprisonna son menton entre ses doigts pour qu’il puisse la voir pendant qu’ils parlaient.

« Tu te souviens de ce que tu m’as demandé en quatrième année, quand j’ai dit à Harry qu’on devait se dépêcher pour trouver une cavalière, que sinon, on finirait avec une paire de trolls ? »

Hermione lui offrit un sourit tremblotant : « J’ai voulu savoir si tu sortirais avec la plus belle fille que tu connaissais tout en sachant que c’était une chipie. »

Ron hocha la tête : « Exact. Et moi, je t’ai répondu oui. » La brunette leva des yeux encore brillant au ciel avec un petit sourire amusé. « Et je le pense encore Hermione. » murmura-t-il. « Tu es la plus belle fille que je connaisse. Il se trouve juste que tu n’es pas une chipie. Mais je t’aime quand même, ne t’inquiète pas. »

Hermione rit doucement et sécha ses dernières larmes : « Même si je ne suis pas blonde ? »

« Même si tu n’es pas blonde. » chuchota-t-il contre ses lèvres avant de l’embrasser tendrement.

Leur baiser passa de tendre à langoureux. Ron remonta doucement les pans de sa chemise de nuit pour pouvoir toucher sa peau, laisser courir ses mains sur son dos, ses reins, ses fesses. Sans cesser de l’embrasser, il la plaqua une nouvelle fois contre le mur, bien plus gentiment, et ne se détacha de ses lèvres que pour lui retirer le dernier vêtement qu’elle portait.

« Tu es belle Hermione. » souffla-t-il dans son cou. « Belle et à moi. »

Elle gémit sourdement et tira impatiemment sur son tee-shirt . « Trop de vêtement. Je veux te toucher. » chuchota-t-elle.

Le jeune homme ôta rapidement son haut et son caleçon et se pressa contre son corps. Il enfouit ses mains dans ses cheveux ébouriffés et l’embrassa à nouveau, lentement. Elle était douce et sucrée, et avait encore le goût de miel du cadeau de Ginny. Ses mains, qui jusque là caressaient les hanches rondes de Hermione, remontèrent doucement pour englober ses seins. Il rompit le baiser, provoquant un petit murmure déçu de la jeune femme.

« Regarde ma mignonne. » murmura-t-il en caressant sa poitrine. « Regarde comme tes seins sont parfaits. Ils sont faits pour mes mains. »

Hermione soupira son prénom en regardant ses grandes mains la toucher, puis gémit de plaisir quand il commença à titiller ses pointes déjà dressées. Ron sourit et se pencha pour embrasser son cou, sa gorge, puis sa merveilleuse poitrine. Il en suçota les tétons, les mordilla doucement jusqu’à lui arracher de petits cris de plaisir. En souriant contre sa gorge, il laissa courir ses doigts sur la peau douce de son ventre, puis sur celle de l’intérieur de ses cuisses. Il grogna en réalisant qu’il pouvait sentir son excitation d’ici.

« Hermione... Tu es si mouillée, si chaude. Si prête. » murmura-t-il en glissant un doigts en elle et en entamant un lent mouvement de va et vient.

Il sentit les mains fines de son amie se crisper sur ses cheveux et ses hanches venir à sa rencontre. Un son étrange raisonna soudain dans sa poitrine et Ron mit quelques secondes à l’identifier.

« Mais tu ronronnes ! »

Hermone eut un sourire lascif : « Ça doit être parce que je me sens d’humeur très féline en ce moment. »

Ron rit et l’embrassa. « Je me demande jusqu’où je dois aller pour te faire crier. » murmura-t-il en effleurant du pouce son clitoris. La jeune femme poussa un petit cri de plaisir et entoura la taille du roux d’une de ses jambes pour tenter d’approfondir la caresse. « Pas très loin à ce que je vois. » dit-il avec un sourire.

« Ron, tais toi et caresse-moi plus fort. » ordonna Hermione le souffle court.

« Tout ce que tu veux ma mignonne. » Il glissa un doigt de plus en elle et durcit légèrement ses mouvements, satisfait de la voir gémir son nom à chaque fois qu’il s’enfonçait en elle. « J’adore te voir jouir. Tu es encore plus belle que d’habitude. Et j’adore être le seul à le savoir. » murmura-t-il contre ses seins avant de saisir une pointe entre ses lèvres.

Une petite main se glissa entre leurs deux corps et il faillit se mordre la langue quand elle se referma sur son sexe dressé.

« Viens avec moi Ron. S’il te plait, j’en ai tellement envie. » haleta-elle, les yeux presque noirs de désir.

Presque instantanément, il sentit ses muscles intimes se contracter sur ses doigts et elle cria son nom, la tête rejetée en arrière. Elle était réellement la plus belle chose que Ron n’avait jamais vu. Cette vision et la main qui le caressait encore suffirent au jeune homme pour déclencher son propre orgasme. Une petite éternité plus tard, le souffle légèrement apaisé et malgré ses jambes tremblotantes, il réussit à ne pas s’écouler sur le sol et prit Hermione dans ses bras pour la déposer sur le lit et s’allonger près d’elle.

La jeune femme lui sourit et se blottit contre lui en ronronnant. Ron rit doucement en lui dégageant le visage de quelques mèches brunes.

« Ta forme animagus se révèle de plus en plus. C’est plutôt sexy. »

Elle s’étira sensuellement et lui sourit : « Toi aussi. Tu grognes très souvent je trouve. » Ron émit un grognement de protestation, ce qui fit rire la jeune femme. Elle passa ensuite sa main sur son torse, jouant distraitement avec la fine toison auburn qui la recouvrait : « Je me demande si Harry hurlerait à la lune s’il faisait ce que l’on vient de faire. »

Ron la regarda, horrifié : « Ça m’est complètement égal ! Et je t’interdis d’aller le vérifier ! »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 7:30

Chapitre 34 : Fin de l’interlude

Une sensation délicieuse tirait Hermione de son rêve. Un effleurement tiède, légèrement rugueux sur ses seins, son ventre, ses hanches. Les mains de Ron. Avec un soupir de plaisir, elle s’étendit sur le dos pour faciliter la caresse et sourit dans un demi-sommeil. Elle pourrait facilement s’habituer à ce genre de réveil. Elle gémit quand le jeune homme déposa un baiser léger sur son ventre tout en effleurant de ses longs doigts calleux la peau fine de l’intérieur de ses cuisses. Instinctivement, elle remonta les genoux pour mieux s’offrir à lui et poussa un soupir de satisfaction quand sa grande main vint caresser son sexe. Ses attouchements étaient doux, lents, presque paresseux, et Hermione avait encore l’impression de rêver. C’était si bon, si parfait. Elle eut un petit gémissement plaintif quand il cessa soudain de la caresser pour entourer sa tête rousse de ses cuisses fines et Hermione ouvrit sur lui un regard contrarié. Elle l’apercevait à peine dans la pénombre grise de l’aube, mais elle réussit néanmoins à distinguer son sourire.

« Bonjour ma mignonne. » murmura-t-il.

Son souffle chaud effleura son intimité mouillée et elle dut se mordre la lèvre pour ne pas gémir. Mais à quoi jouait-il ? Il voyait pourtant bien qu’il y avait des choses mille fois plus intéressantes à faire en ce moment que d’entamer une conversation ! En rougissant, elle suréleva légèrement ses hanches pour les amener au visage de Ron dans une demande muette. Avec un rire grave qu’il n’avait que pour elle, il se pencha et embrassa ses boucles brunes.

« Ron. » souffla-t-elle en enserrant ses épaules de ses jambes.

Il avait vraiment une bouche faite pour ça, si souple et si masculine et si douée. Sous l’effet du plaisir qu’il lui donnait, ses soupirs se transformaient en gémissements, en cris inarticulés. La jeune femme était au bord de la jouissance, mais Ron ne la laissait pas basculer. Il continuait à caresser des ses doigts son clitoris par de lents mouvements circulaires tandis que sa langue entrait en elle et sortait, et entrait et sortait… Et c’était tellement lent et frustrant. Hermione aurait aimé pouvoir lui dire de la caresser plus fort, de lui donner la libération qu’elle attendait tant, mais elle ne put émettre qu’une sorte de miaulement suppliant. Elle le sentit rire plus qu’elle ne l’entendit, et une de ses grandes mains calleuses glissa sur son corps pour venir recouvrir un de ses seins. Elle s’en saisit impatiemment et l’amena à sa bouche pour en embrasser la paume, en lécher les doigts, les sucer, se goûter sur sa peau. Ron cessa immédiatement ses caresses et elle le vit la dévisager avidement, le souffle aussi précipité que le sien. Elle sourit sensuellement en constatant qu’il était finalement au moins aussi excité qu’elle. Avec un grognement sourd, il se redressa pour fondre sur ses lèvres, et Hermione l’accueillit avec gratitude, entourant ses hanches de ses jambes, s’agrippant à ses cheveux pour approfondir leur baiser. Le jeune homme avait perdu sa douceur et sa patience, il l’embrassait maintenant presque frénétiquement, et Hermione trouvait cela aussi parfait que sa tendresse. Elle ondula légèrement des hanches et sentit son membre dur se frotter contre sa féminité. Il gémit dans sa bouche, s’accrocha à ses fesses pour la serrer contre lui, puis il donna un coup de rein, accentuant ainsi le frottement, et recommença. Hermione se détacha de ses lèvres pour crier son nom et fit venir ses hanches à la rencontre de celles de Ron, dans des mouvements de plus en plus rapides et exigeants. Elle était si près de l’orgasme, depuis si longtemps, qu’elle ne le sentit même pas monter. Le plaisir explosa en elle, violemment, tandis que le corps du jeune homme au-dessus d’elle se tendait et qu’il étouffait ses cris dans son cou, atteignant la délivrance en même temps qu’elle.

Ils reprirent lentement leur souffle, puis Ron roula sur le côté et la serra dans ses bras avec un sourire stupidement heureux.

« Ça va me manquer, de ne plus me réveiller avec toi. » murmura-t-il en caressant ses cheveux.

Hermione ferma les yeux et se blottit davantage contre lui. Elle n’avait pas envie de se rappeler que ce matin était le dernier qu’ils passaient chez elle. Dans quelques heures, ils repartiraient pour Poudlard, mettant fin à leurs vacances de noël. La jeune femme s’en voulait d’avoir si peu pensé à Harry ou à Ginny durant ces deux semaines, mais elle ne regrettait pas de les avoir passées loin d’eux. Elle avait vécu ces moments comme un merveilleux répit. Même les nouvelles alarmantes de la Gazette du Sorcier sur l’attaque du musée n’avaient pas réussi à lui faire perdre sa bonne humeur. Tout avait été réellement parfait, et Ron en particulier.

« Ça va me manquer aussi. » dit-elle en caressant sa joue râpeuse.

Il prit sa main, embrassa tendrement sa paume et plaça leurs mains enlacées sur son torse. Il restèrent ainsi de longs instants, dans un silence serein et complice. D’un oeil un peu absent, Hermione regarda le vieux réveil qui trônait sur la table de nuit de la chambre d’ami, et se redressa brusquement en réalisant l’heure qu’il était.

« Presque sept heures ! » s’exclama-t-elle.

Elle sortit du lit, attrapa sa baguette pour se lancer rapidement un sort de nettoyage, et chercha fébrilement sa chemise de nuit dans la faible lueur du matin. Seigneur, il était tard ! D’habitude elle partait de la chambre de Ron vers six heurs du matin, pour éviter d’avoir à croiser un de ses parents dans le couloir. Que se passerait-il si son père la voyait sortir ainsi de la chambre de son petit ami ? Elle regarda autour d’elle sans réussir à distinguer autre chose que des ombres sur le sol.

« Par Merlin ! Ron, est-ce que tu vois ma chemise de nuit ? » souffla-t-elle, légèrement paniquée.

Le jeune homme pour sa part ne semblait pas trop s‘inquiéter. Il s’étira longuement, puis croisa les bras derrière sa tête en souriant.

« Détends-toi Hermione. Le train est à onze heures, on a tout notre temps. »

La brunette le dévisagea, bouche-bée. Elle se souvenait des premières nuits qu’ils avaient passées ensemble dans cette chambre. Ron était alors incroyablement nerveux, même s’il se laissait plutôt facilement convaincre par un baiser et une caresse. Et voilà qu’aujourd’hui, les rôles s’inversaient. En deux semaines à peine, il avait réussi l’exploit de s’intégrer dans la famille Granger. Sa mère l’adorait et son père, à défaut de l’aimer, l’avait très rapidement accepté. Les deux hommes avaient même passé une soirée entière devant la télévision à regarder une compétition de ski, et le roux avait très vite révisé son opinion sur ce sport dont il s’était tant moqué l’an passé. Oui, maintenant, Ron faisait parti de sa famille, au même titre qu’elle faisait partie de la sienne. Mais ce n’était pas une raison suffisante pour croire que ses parents accepteraient qu’ils passent la nuit ensemble sous leur propre toit.

« Ron ! Mes parents sont plutôt matinaux ! Et tu risques de baisser fortement dans leur estime s’ils découvraient que nous avons dormi ensemble ! » dit-elle sans cesser de chercher son vêtement.

Le jeune homme se racla la gorge, l’air gêné, et s’assis au bord du lit : « En fait, ils le savent déjà. »

« Quoi ! » s’écria-t-elle en se figeant.

Sans répondre, il se pencha pour ramasser au pied du lit son caleçon et l’enfila.

« Ta chemise de nuit est derrière toi, près de la corbeille. » marmonna-t-il.

Elle se vêtit rapidement, puis se planta devant Ron, les mains sur les hanches.

« Explique-moi maintenant comment mes parents peuvent savoir que nous avons dormi ensemble, tu veux bien ? »

« Et bien… » Il se passa la main dans les cheveux, semblant chercher ses mots. « Je les ai entendus en parler. Je n’ai pas espionné, c’était juste que la maison était silencieuse, et ils parlaient, alors je les ai entendu, c’est tout. »

Hermione hocha la tête et déglutit péniblement : « Mais comment… »

« Je crois qu’ils ont facilement compris quand tu es montée fâchée contre moi le soir de noël, et que nous sommes redescendus réconcilié le lendemain. » expliqua-t-il.

« Et ils n’ont rien dit ? » souffla-t-elle, incrédule.

Ron haussa les épaules : « Ton père avait l’air euh, contrarié, mais pas fâché je crois. Et ta mère trouvait ça assez mature de notre part d’avoir réussit à nous réconcilier si vite. »

« Ma mère trouve ça mature… Et mon père n’a rien dit… » Hermione secoua la tête, comme pour nier ce que son ami venait de dire. Puis elle se cacha le visage derrière ses mains : « Oh Mon Dieu ! Mes parents savent ! »

Le jeune homme rit de son ton horrifié et la serra contre lui.

« Tu sais ma mignonne, ça aurait pu être pire. Imagine un peu que mes parents à moi soient au courant, tu visualises la réaction de ma mère ! » dit-il avec une grimace comique.

Hermione rit, la tête confortablement calée contre son torse nu. Elle inspira à fond, s’enivrant de son odeur musquée, et sentit le désir monter à nouveau en elle. Leurs étreintes devenaient chaque fois plus passionnées, mais aussi étrangement frustrantes. La jeune femme voulait plus, elle voulait lui appartenir. Et elle sentait que Ron était également prêt, que ses sens n’étaient plus un obstacle à leur relation physique. Depuis plusieurs jours, elle cherchait un moyen de le lui faire comprendre, mais n’en avait trouvé aucun. Peut-être que cet instant était le moment idéal. Elle se mordit les lèvres, hésitant sur la façon d’aborder ce sujet avec lui. La subtilité n’ayant jamais été un des point fort du roux, elle rassembla son courage et le regarda droit dans les yeux.

« Ron, on n’a jamais… Enfin tu crois… » Elle rosit sous son regard interrogateur. « J’ai pensé qu’on pourrait penser à… Tu comprends, maintenant que tu maîtrises bien tes sens, peut-être qu’on pourrait faire l’amour. » conclut-elle d’une voix incertaine.

Le jeune homme rougit brusquement et la regarda, les yeux ronds, la bouche entrouverte. Hermione se retint de rire devant son visage stupéfait et se contenta d’un petit sourire encourageant. Il sembla finalement sortir de son état de torpeur.

« Faire l’amour… ensemble ? » balbutia-t-il.

La brunette leva les yeux au ciel avec un claquement de langue amusé.

« Ensemble, oui. » dit-elle patiemment.

Il rougit encore plus, au point d’en devenir presque violet, et avala douloureusement se salive : « Tu veux dire… maintenant ? »

« Ron ! Bien-sûr que non ! » s’indigna Hermione. Non mais vraiment, quel idiot parfois ! « Je me disais juste qu’on pourrait commencer à y réfléchir sérieusement. »

Ron hocha la tête, puis se passa la main dans les cheveux : « Tu en es certaine ? Je veux dire, c’est important et… » Il soupira, incapable de terminer sa phrase.

La jeune femme était de plus en plus mal à l’aise. Il était un homme, il devrait être bien plus enthousiaste que ça à l’idée de faire l’amour à sa petite amie. Mais peut-être n’en avait-il pas vraiment envie, peut-être n’avait-il pas vraiment envie d’elle, malgré tout ce qu’il avait pu lui dire. Elle sentit des larmes lui venir bêtement aux yeux et battit des cils pour les refouler.

« Je sais que c’est important Ron. » chuchota-t-elle d’une voix légèrement étranglée. « C’est pour ça qu’il faut qu’on en parle. Mais si tu… »

Le roux posa son doigt sur ses lèvres, lui intimant le silence. Il avait l’air attentif et regardait fixement un point juste derrière elle.

« Tes parents se réveillent. » murmura-t-il au bout de quelques secondes.

Hermione soupira. « Je vais y aller, avant qu’ils ne se lèvent. On en reparlera plus tard je suppose. »

Elle allait ouvrir la porte quand Ron lui prit le poignet pour la retenir et se pencha pour l’embrasser tendrement. Quand le baiser prit fin, il arborait le sourire le plus radieux qu’elle n’avait jamais vu sur son visage.

« J’ai hâte d’arriver à Poudlard, pour qu’on reprenne cette conversation. » chuchota-t-il contre ses lèvres. « Même si elle est beaucoup plus embarrassante que ce à quoi je m’attendais. »

Hermione haussa les sourcils, surprise : « Tu veux dire que tu as déjà pensé à faire l’amour avec moi ? »

Le jeune homme éclata de rire : « Au moins une fois par jour depuis que j’ai quatorze ans. »

Elle répondit à son sourire heureux, se jeta à son cou en murmurant « pervers » dans le creux de son oreille, l’embrassa une dernière fois et sortit de la chambre d’ami pour rejoindre la sienne le plus discrètement possible, elle aussi impatiente de retourner à l’école de sorcellerie.

……………………………………………………………

Hermione ferma les yeux pour ne pas pleurer. Elle avait toujours détesté faire ses adieux à ses parents. Elle se serra un peu plus fort contre sa mère en lui murmurant un au revoir tremblotant et la femme rit doucement en caressant la chevelure désordonnée de sa fille. Près d’elles, Ron et Mr Granger se serraient la main d’une façon sans doute un peu solennelle, mais qui avait perdu la froideur du premier jour des vacances.

« Il est temps d’y aller ma chérie. » dit tendrement Sylvia. « Sinon, vous raterez votre train. »

Hermione se détacha de sa mère et hocha la tête, regrettant que ses parents, étant moldus, ne puissent pas l’accompagner sur la voie 9 ¾. Elle leur sourit une dernière fois et, après un ultime au revoir, traversa avec Ron le mur qui cachait le quai sorcier au reste du monde, puis ils s’installèrent dans une des nombreuses cabines vides du train, un peu isolés des autres. Immédiatement, le roux s’assit en soupirant, sans chercher à cacher son soulagement. Hermione lui jeta un regard agacé encore brillant des larmes qu’elle contenait.

« Tu peux m’expliquer pourquoi tu as l’air si content de quitter mes parents ? »

Ron leva les mains en signe d’apaisement. « Je ne suis pas heureux de partir, je t’assure. Au contraire, ces vacances étaient vraiment… » Un sourire stupide étira ses lèvres pleines. « C’était les meilleures que j’ai jamais passé. Mais ça devenait un peu stressant de toujours faire attention à ce que je disais, ce que je faisais, ou comment je le faisais. »


Dernière édition par le Jeu 20 Juil - 7:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité - Page 2 EmptyJeu 20 Juil - 7:30

Hermione s’installa près de lui et prit sa main en souriant : « Mais tout c’est bien passé. Je t’avais dit que tu t’inquiétais pour rien, ils t’ont vraiment adoré, tu as été parfait. »

« Ah oui, parfait ? » demanda-t-il, l’air un peu trop content de lui-même.

« Oui, enfin presque parfait. » rectifia-t-elle en maugréant.

Le jeune homme haussa les sourcils, étonné, avant de comprendre ce à quoi elle faisait allusion : « Tu parles de ta voisine Sarah ! Mais je t’assure que c’est elle qui est venue vers moi, et pas le contraire. Et puis » murmura-t-il en l’enlaçant « je crois que je me suis bien fait pardonner, le soir même, dans ta chambre. »

« Ron ! » s’écria-t-elle en rougissant. « Ne parle pas de ça en public ! »

Il rit doucement et enfouit son visage dans ses boucles brunes : « Il n’y a personne ici, je ne vois pas pourquoi je n’en parlerais pas. »

« Parler de quoi ? »

Les deux jeunes gens s’éloignèrent l’un de l’autre dans un sursaut et aperçurent à la porte de la cabine Luna qui les dévisageait de ses yeux constamment écarquillés. Hermione sentit ses joues s’embraser et baissa les yeux, embarrassée par le regard fixe de la blonde.

« Euh, salut Luna. » dit Ron avec un sourire un peu forcé. « Alors, tu as passé de bonnes vacances ? »

La blonde cligna des yeux, comme surprise qu’on ne donne pas d’explication à sa question, mais répondit à celle du jeune homme par un hochement de tête.

« Oui, ça a été. Ginny m’a invité chez vous pour une journée. Ta mère était vraiment furieuse que tu ne sois pas venu la voir Ronald. »

Ron eut un petit gémissement désespéré, tandis que Hermione cachait un sourire derrière ses mains. Le roux se tourna soudain vers la porte pour la voir s’ouvrir quelques secondes après sur sa sœur.

« Je vois que tu as finalement survécu à la cuisine de la mère de Hermione. Je suis impressionnée. » dit la petite rousse avec un sourire railleur.

Ron rougit mais ne répondit à la remarque de Ginny et regarda par la fenêtre du wagon : « Papa et Maman ne sont pas là ? »

« Non, ils sont déjà partis. Ils avaient à faire ailleurs. » répondit la jeune fille d’un ton évasif en s’asseyant en face d’eux.

Hermione et Ron échangèrent un rapide regard, comprenant que Mr et Mrs Weasley devaient sûrement être pris par une mission de l’Ordre. Heureusement, Luna ne paraissait pas vraiment les écouter et jouait avec Coquecigrue à travers les barreaux de sa cage.

Le train se mit brusquement en branle, avant même que onze heures ne sonnent, puis s’immobilisa presque instantanément dans un crissement strident.

« Par Merlin ! Mais qu’est-ce qui se passe ! » s’exclama Ginny.

Hermione et Luna regardèrent par la fenêtre, mais ne virent rien d’autre qu’un quai vide. Le bal des vacances de noël organisé à Poudlard avait donné aux élèves l’occasion de passer les fêtes au château et le train ne devait contenir pas plus d’une dizaine d’élèves. La brune n’avait jamais vu la voie 9 ¾ aussi déserte, ni aussi calme.

« Il n’y a rien dehors. » dit sereinement Luna.

« Je vais aller voir le conducteur, peut-être qu’il pourra expliquer ce qui ne va pas. » dit Ginny en se levant.

Elle ouvrait la porte quand Ron se jeta soudain sur elle.

« NON ! » cria-t-il en la tirant vers lui.

Derrière la porte entrouverte, Hermione vit un rayon vert traverser le couloir. Le temps sembla se figer l’espace d’une seconde, puis Ron, qui tenait toujours sa sœur dans ses bras, leur chuchota : « Mangemorts. »

Ce murmure réveilla le groupe. Tous sortirent leur baguette et Luna, nullement étonnée de l’attitude du roux, regarda une nouvelle fois par la fenêtre.

« On ne peut pas sortir par-là. » dit-elle doucement. « Il y en a trois qui viennent d’arriver sur le quai. »

Ron émit un juron étouffé et regarda autour de lui comme un animal traqué. « Ils approchent, ils approchent vite. Et ils savent où l’on est maintenant. »

Ginny sembla catastrophée en entendant ça, puis son visage se durcit et elle tendit sa baguette en murmurant un sort qui transforma le sol en trappe. Sans perdre de temps, ils s’y précipitèrent et se dissimulèrent sous le train. Ils commençaient à longer la voix ferrée, accroupis et le plus rapidement possible, quand Hermione se souvint d’un détail et rebroussa chemin.

« Hermione ! » murmura furieusement Ron.

La jeune femme arriva à la trappe et eut à peine le temps de la faire disparaître avant que la porte de leur cabine n’explose dans un bruit retentissant. Ron arriva près d’elle et lui prit la main. Au-dessus d’eux, des bruits de pas et des éclats de voix se faisaient entendre.

« Ils ne sont pas là ! » criait une voix féminine. « Tu m’avais dit qu’ils se cachaient dans cette cabine ! »

« Et c’était le cas Bella, tu l’as vu comme moi. » répondit la voix traînante de Lucius Malfoy. « Ils ont juste décidé de courir se cacher ailleurs quand tu as essayé d’en tuer un. »

« N’essaye pas de me mettre notre échec sur le dos Lucius. » siffla Bellatrix Lestrange.

« Loin de moi cette idée, ma chère belle-sœur. Mais je te rappelle quand même que le Seigneur des Ténèbres ne nous pardonnera sans doute pas une nouvelle erreur, même sur une mission aussi stupide et inutile que celle-ci. Perdre la prophétie au ministère ne lui a pas énormément plu. » dit froidement Malfoy.

Un long soupir se fit entendre, suivi d’un ricanement suraigu : « En tout cas, même si on ne les trouve pas, nous n’aurons pas perdu notre temps. Des enfants qui pleurent et supplient, comme ça m’avait manqué. »

Hermione étouffa un hoquet derrière sa main en comprenant que les autres occupants du train n’avaient pas échappé aux Mangemorts. Ron lui serra la main, le corps tendu à l’extrême. Dans la cabine raisonna le rire élégant de Lucius Malfoy.

« Certes, mais je préférerais quand même ne pas avoir à dire à notre Maître que nous avons de nouveau échoué. Cherchons encore, et n’ais pas la baguette trop leste Bella. N’oublie pas qu’Il veut certains d’entre eux vivants. »

Un pas lourd fit soudain vibrer le wagon au-dessus d’eux.

« On a fouillé partout, ils ne sont pas dans le train. » dit la voix rude du nouvel arrivant.

Lestrange poussa un cri de fureur et un grand vacarme retendit, comme une lourde masse qui tombait à terre.

« Par Salazar ! Mais où se cachent-ils, ces sales petits morveux ! » hurla-t-elle.

« Ressaisis-toi Bella, s’en prendre à leurs bagages n’aidera pas il me semble. » fit placidement remarquer Malfoy.

En guise de réponse, une forte explosion retentit, éventrant une bonne partie du wagon. Comme au ralentit, Hermione vit le sol du train qui les cachait s’étirer, se déchirer, puis finalement s’envoler. Ils étaient à découverts, face à trois mangemorts masqués d’une ridicule cagoule.

Ron et elle attaquèrent instantanément le plus proche mangemort, qui ne put éviter les deux sorts. Il tomba sur les rails, stupéfié. Des liens encerclèrent soudain les mains et les pieds de la jeune femme, et elle se sentit tirée vers le haut. Elle atterrit durement sur le sol du wagon détruit, presque immédiatement suivi de Ron, qui se débattait dans une sorte d’eau visqueuse qui l’enveloppait entièrement, à l’exception de la tête.

« Regarde ce que ta petite colère et ta tendance à tout détruire nous ont permis de trouver. » dit Malfoy. « Ce n’est pas Potter, mais ça reste une belle prise. »

Bellatrix éclata de rire en se démasquant, puis se pencha sur eux. Ron essaya de protéger Hermione en faisant rempart de son corps, mais la glu qui l’entourait l’en empêchait.

« Ne la touchez pas, vieille folle ! » siffla-t-il.

La sorcière le regarda avec un sourire horriblement enjoué et caressa presque sensuellement sa baguette. La main décharnée de Lucius Malfoy s’abattit sur son poignet.

« Pas lui Bella. »

Hermione écarquilla les yeux quand l’homme retira sa cagoule. Les traits fins et aristocratiques de Malfoy n’était plus qu’un souvenir. Azkaban l’avait, en à peine quatre mois, amaigri, vieilli prématurément. Sa peau jaunie s’était creusée de rides de fatigue, et ses longs cheveux avaient perdu leur éclat argenté. Même ses yeux paraissaient plus flous, mais aussi plus durs. Quand ils se posèrent sur elle, Hermione ne put retenir un frisson de peur.

« Mais tu peux t’amuser avec la sang de bourbe si tu en as envie. » murmura-t-il en souriant.

La jeune femme grimaça quand elle sentit la main de Lestrange tirer ses cheveux. « Tu sais bien que j’en ai toujours envie Lucius. » susurra Bellatrix dans le cou de Hermione, avant de la faire se lever brusquement et de la projeter contre un reste de banquette. Hermione essaya de résister, mais la femme était trop forte, et les liens qui l’entravaient limitaient ses mouvements.

Toujours à terre dans son carcan d’eau visqueuse, Ron se démenait inutilement pour tenter de se libérer, sous le regard moqueur de Lucius Malfoy.

« Laissez la tranquille ! » hurla-t-il, rouge de colère.

Le blond éclata de rire. « Mais c’est vrai, quel insensible je fais ! J’oubliais que c’est maintenant ta petite amie. C’est vraiment touchant de te voir aussi… concerné par son sort. »

Lestrange grimaça, l’air dégoûté : « Il est amoureux de cette sang de bourbe ? » Elle se pencha ensuite sur la jeune femme en souriant. « Il ne faut pas le décevoir alors, je vais devoir bien m’appliquer. Je me demande encore de quelle façon je vais te tuer. » dit-elle en caressant une mèche de cheveux châtains.

Hermione réussit à tendre le cou et à lui mordre la joue. La femme hurla en rejetant sa tête en arrière et la brune sourit, satisfaite de voir qu’elle l’avait blessée jusqu’au sang. Le visage de Lestrange se déforma de haine et elle gifla la jeune femme.

« Je viens de décider que ça sera lent et douloureux. » siffla la mangemort entre ses dents serrées.

Elle projeta à terre sa prisonnière et tendit sa baguette.

« Doloris ! »

Le corps de Hermione se tendit soudain d’une douleur insupportable. Elle hurla, les yeux exorbités, les larmes roulants sur ses joues. Puis la souffrance cessa brusquement et Hermione se replia sur elle-même en sanglotant. Elle entendait vaguement le rire hystérique de sa tortionnaire, le ricanement amusé de Malfoy et les hurlements furieux de Ron.

Ron.

Elle leva légèrement la tête pour tenter d’apercevoir le jeune homme. Il était toujours immobilisé aux pieds de Lucius Malfoy, et la regardait d’un air terrifié. Elle voulut lui sourire, le rassurer, mais elle tremblait trop fort, elle avait trop mal. Elle ferma les yeux, attendant le prochain sort qu’allait lui donner Lestrange, priant stupidement pour qu’il soit moins douloureux que le précédent.

« Mais qu’est-ce… » glapit Malfoy.

Hermione rouvrit les yeux en entendant cette exclamation de surprise et vit le corps de Ron enfler, grandir, jusqu’à en déchirer le cocon de glu qui le retenait. En moins d’une seconde, son corps se couvrit d’une fourrure brune, ses ongles devinrent griffes, ses dents crocs, et son corps immense. Il était réellement un ours gigantesque. Bellatrix Lestrange baissa lentement sa baguette, bouche bée, tandis que Malfoy s’éloignait de l’animal à reculons. L’ours se leva sur ses pattes arrières et rugit en donnant un puissant coup de patte au mangemort blond, qui s’écroula, le visage en sang. Hermione se mis à genoux et réussit à se traîner vers Ron malgré les liens et la douleur qu’elle ressentait.

Lestrange sembla reprendre ses esprits et s’avança vers eux, menaçante. « Je vais vous tuer. Tous les deux sales morveux. Et tant pis pour les ordres du Maître. »

L’ours grogna et se mit devant Hermione. La jeune femme remarqua alors que des striures rousses zébraient le pelage brun de l’animal, au niveau des avants-bras, là où Ron avaient ses cicatrices. Lestrange sourit d’un air dément en les regardant et leva sa baguette, mais un éclair jaune passa soudain près d’elle, l’empêchant de lancer son sort. Hermione regarda qui en était à l’origine et sentit des larmes de soulagement lui venir aux yeux en voyant courir vers eux le professeur Lupin. Derrière lui, plusieurs membres de l’Ordre du Phœnix combattaient les Mangemorts qui se trouvaient sur le quai de la gare. La rage parut submerger Bellatrix Lestrange. Elle se tourna vers les deux adolescents, les yeux plissés par la colère.

« Nous reprendrons cette conversation plus tard, je vous le promets. » siffla-t-elle. Puis elle prit Lucius Malfoy par le col et transplana.

Lupin arriva à ce moment là, essoufflé, et libéra Hermione de ses cordes. Quelques secondes après, Bill apparut, la joue blessée d’un fine coupure, et escalada les décombres du wagon pour venir les rejoindre. Il s’arrêta en route, stupéfait.

« Ron ? » souffla-t-il en dévisageant l’ours.

Hermione ne put s’empêcher de pouffer de rire devant l’air stupidement ahuri de l’aîné des Weasley, ce qui la fit tousser de douleur. Dans un petit pop, Ron redevint humain et se précipita vers elle pour la prendre dans ses bras.

« Ça va aller ? » lui demanda-t-il, légèrement paniqué.

La jeune femme ravala ses larmes et réussit à faire une petite moue boudeuse : « Oui. Sauf que je suis horriblement jalouse. Quand je pense que tu t’es transformé en animagus avant moi ! »

Bill éclata de rire et ébouriffa affectueusement les cheveux de son petit frère. Celui-ci échappa à sa main en rougissant, puis ses yeux turquoise s’assombrirent soudain.

« Ginny et Luna ! Elles sont parties devant nous et… Et on ne sait pas… »

« Elles se sont cachées dans la soute à charbon. » expliqua Lupin. « C’est elles qui nous ont dit où vous étiez. »

Ron soupira, soulagé, puis fronça les sourcils : « Mais… Comment vous avez su pour l’attaque ? »

Le visage de Lupin s’assombrit et Hermione comprit ce qui était arrivé : « Harry a eu une vision, n’est-ce pas ? »

Le lycan acquiesça d’un air las : « Oui. J’ai essayait de prévenir la gare avant l’attaque, pour que le train parte plus tôt avec les élèves, mais c’était déjà trop tard. »

Bill posa une main amicale sur l’épaule de Lupin : « Tu as fait tout ce que tu pouvais faire Remus. »

Le loup-garou hocha mollement la tête, comme s’il ne croyait pas vraiment ce que disait le rouquin.

« Et où est Harry alors ? » demanda Ron.

Lupin sourit au jeune homme : « Il est déjà de retour à Poudlard. Il vous y attend impatiemment. »
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