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 Culpabilité

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Ephyse
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Ephyse


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MessageSujet: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 5 Juil - 10:19

Chapitre 1 : Orage et désespoir

Il était plus de trois heures du matin. Mais le jeune homme dans sa chambre d’enfant ne dormait pas. L’atmosphère était étouffante, rien à voir avec la sécheresse de l’an passé : c’était un temps orageux, l’air était lourd et humide et l’empêchait de respirer et de trouver le sommeil. Pour être totalement honnête, le temps n’était pas la principale raison de son insomnie. Il avait mal. Ses blessures aux bras tour à tour le brûlaient, le démangeaient, le piquaient selon l’intensité de la douleur. Et puis il avait la certitude que s’il s’endormait, ce ne serait que pour replonger dans un de ces cauchemars qu’il faisait quotidiennement depuis leur escapade au ministère. Escapade tragique, puisqu’elle s’était soldée par la mort d’un membre de l’ordre. Et pas n’importe qui : Sirius Black, le parrain et seule VRAIE famille de Harry Potter, son meilleur ami.

« Merde ! »

Ron se leva et se dirigea vers la fenêtre en quête d’un peu de fraîcheur. ‘Pense à autre chose, quelque chose, n’importe quoi !’ Mais ce conseil était inutile : comment ne pas penser à ce qui c’était passé ce jour là. Il se souvenait de l’année dernière, après la mort de Cédric, au malaise et à la colère qu’il avait ressenti. Cela lui semblait bien ridicule à côté de ce qu’il éprouvait maintenant. Il n’osait même pas songer à ce que Harry pouvait bien ressentir…

Injuste. C’était le mot qui lui revenait le plus souvent quand il pensait à tout ça. Et puis mourir de cette façon lui paraissait tellement… bête, encore qu’il n’ait pas très bien compris ce qui était arrivé à Sirius (ses parents n’avaient pas voulu le lui expliquer). Et il avait peut-être passé la fin de sa cinquième année à l’infirmerie, mais il avait bien senti que Harry ne voulait pas en parler et qu’il fuyait leur compagnie… encore une fois. Ron voyait qu’il s’en voulait. Il ne comprenait pas pourquoi. Le survivant s’était peut-être trompé (disons plutôt qu’il avait été trompé), mais il n’avait fait qu’agir comme un vrai griffondor et comme d’habitude, avait fait preuve d’un courage et d’une force remarquable. On ne pouvait pas en dire autant de lui.

Ron gémit et donna un coup de poing à l’un des montants de sa petite fenêtre… ce qui lui arracha un cri de douleur étouffé. Il jeta un regard de dégoût aux bandages qui entouraient ses bras. Ils lui rappelaient sa lamentable performance au département des mystères. D’abord perdre de vue Harry, puis ce sort étrange qu’il a reçu et qui l’a mis complètement hors service. Ensuite, il avait prononcé la phrase la plus stupide qu’il n’ait jamais dit : Accio cerveaux. Ce n’est qu’à son réveil qu’il avait appris pour Sirius, et pour Hermione.

« Hermione… »

Merlin, y penser lui faisait encore mal. Comme le matin où il l’avait vu étendue dans un des lits de l’infirmerie, encore inconsciente, pâle comme la mort, Mme Pomfresh s’affairant autour d’elle. Il lui avait demandé, la voix tremblante et légèrement rauque, ce qu’elle avait. Il n’avait eu droit en réponse qu’à un très sec « Elle survivra ». Cela avait suffit à le soulager (Mme Pomfresh était vraiment excellente dans son domaine) et il s’était alors rendu compte, une fois qu’elle s’était écartée, que l’idée même de la savoir morte lui était physiquement intolérable. Qu’une simple pensée puisse faire souffrir le corps, Ron n’aurait jamais pu le concevoir avant les deux mots de l’infirmière, avant qu’il ne sente son cœur se dilater d’avoir trop attendu de battre, avant que sa respiration ne reprenne, avant que la douloureuse tension qui lui enserrait la poitrine, lui nouait le ventre, raidissait ses membres et sa nuque ne se dissolve dans son corps… puis se concentre dans ses bras.

Il avait veillé sur elle toute la journée et la nuit qui avait suivi. Les quatre autres n’avaient rien de bien grave et étaient partis dans la soirée. Hermione n’avait toujours pas repris conscience. En la regardant étendue et blessée, il s’était rendu compte à quel point elle était fragile. Il ne l’avait jamais réalisé jusque là : elle était si forte. Du trio, c’était, et de loin, la plus solide, celle vers qui ils se tournaient quand ils avaient des difficultés, que ce soit pour des choses aussi dérisoires que leurs devoirs de métamorphose, ou des questions essentielles. Et elle était dans ce lit d’hôpital, si petite, devant lui qui guettait avec une angoisse croissante le moindre signe d’amélioration. Même complètement droguée par un nombre impressionnant de potions, son sommeil avait été agité : elle avait mal et faisait manifestement un cauchemar. Et il était complètement impuissant face à sa souffrance. Il ne pouvait pas l’aider, tout comme il n’avait pas pu l’aider au ministère. Ron avait alors senti une immense douleur lui comprimer les poumons et l’étouffer : un mélange de honte, de regret et de culpabilité tellement fort que les larmes lui en étaient venues aux yeux. C’est à ce moment précis que Hermione avait choisi de se réveiller en gémissant.

« Harry… »

Tout ce que ressentait Ron fut en une fraction de seconde balayé par une vague de colère immense. ‘Evidemment, elle voulait voir Harry. Pourquoi se soucierait elle d’un pauvre grand benêt roux et inutile comme moi’. Presque immédiatement, sa culpabilité refit surface. Bien sûr, elle voulait savoir ce qu’était devenu Harry. C’était la dernière personne qu’elle avait vue, et puis il était bien plus important que lui. Il s’était penché sur le lit et avait murmurait :

« Il va bien Hermione, ne t’inquiète pas. »

« Ron ? Mais, Que… ? Où… ? » avait elle dit en tentant de redresser pour finalement retomber essoufflée avec une grimace .

Il avait doucement mis une main sur son épaule et lui avait chuchoté de ne pas bouger, qu’elle était blessée à la poitrine. Pendant un moment, elle n’avait pas semblé tout comprendre, puis les souvenirs lui revenant…

« Mon Dieu, Ron ! Harry, et Ginny… »

« Calme-toi, ils vont tous bien. C’est toi qui as été la plus gravement blessée. Tu es restée presque 24 heures inconsciente. »

« J’ai perdue une journée… » Elle paraissait stupéfaite « Et j’ai été la seule blessée ! » Là elle semblait vexée, ce qui avait faut sourire Ron et l’avait rassuré quant à son état de santé. Mais il avait une très mauvaise nouvelle à lui annoncer…
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 5 Juil - 10:24

« Je n’ai pas dit ça. Quelques jambes et dents cassées, rien de bien méchant pour les autres. Moi, j’ai… disons que j’ai fait quelque chose de très très bête et que ça a eu des conséquences assez douloureuses. Mais rien d’important » avait-il ajouté en voyant sa mine soucieuse. Puis, après une hésitation « Il s’est passé quelque chose… de grave pendant que tu étais évanouie. Tu vois, des membres de l’ordre sont arrivés pour nous aider. C’est Rogue qui les a prévenus, tu sais, juste après que Harry lui ait dit de façon codée qu’il y avait un problème devant Ombrage. Il paraît qu’il y a eu une bataille impressionnante entre l’Ordre et les Mangemorts. Je n’ai rien vu, j’étais occupé ailleurs, mais Neville m’a dit que… »

« Ron, qu’est ce qui est arrivé de grave ? »

Il avait eu alors un mal fou à la regarder dans les yeux, mais elle méritait mieux qu’un regard fuyant. Il était son meilleur ami après tout, il devait être là pour elle, au moins cette fois là.

« Sirius est mort. »

Merlin, il savait que ça serait dur et qu’il aurait dû être sans doute un peu plus délicat en lui annonçant la nouvelle. Elle s’était décomposée devant ses yeux et s’était mise à sangloter, le visage caché par ses mains tremblantes. Ron avait senti la panique l’envahir et le paralyser. Il avait toujours vécu avec des grands frères qui le rabrouaient à chacun de ces petits chagrins d’enfant. Ne sachant pas trop comment réagir, il s’était assis près d’elle et lui avait tapoté maladroitement l’épaule. Hermione s’était alors relevée malgré sa douleur, s’était blottie dans ses bras et avait continué à pleurer. Il l’avait serrée tendrement, comme un trésor fragile, et lui avait chuchoté des mots de réconfort, totalement inutiles, mais qui avaient semblé la calmer. Au bout d’un moment, elle s’était endormie contre lui. Ron l’avait rallongée doucement. Cela n’avait pas empêché la jeune fille de se réveiller et de lui chuchoté, les yeux rouges et gonflés : « Reste », avant de se pousser un peu pour faire une place dans le lit.

Une place pour LUI.

Il n’avait pas hésité très longtemps avant de s’étendre près d’elle. Il avait besoin de la sentir vivante pour se rassurer. Elle s’était blottie à nouveau au creux de son épaule et s’était immédiatement endormie. Lui était resté éveillé toute la nuit à écouter sa respiration paisible, signe que les cauchemars qu'elle faisait étaient passés. Ce n’est qu’à l’aube, un peu avant que Mme Pomfresh ne vienne voir leur état, qu’il avait rejoint son propre lit. Ils n’avaient jamais reparlé de cette nuit.

Il frémissait de désir rien qu’en y repensant. Il suffisait qu’il ferme les yeux pour la sentir, tiède et ronde et douce, contre son propre corps, long et dur (surtout une partie très précise pensa Ron en rougissant). Il avait eu du mal à la regarder en face. Non seulement il l’avait abandonnée quand elle avait eu besoin d’aide, mais en plus il ne pouvait empêcher son esprit tordu et pervers d’imaginer toutes sortes de scénarios allant de l’érotisme romantique à l’obscène pornographique dont Hermione et lui étaient les vedettes, alors qu’il devrait agir en ami pour l’aider au mieux. Quelle personne méprisable il était ! Et dire qu’elle arrivait demain. Ses nuits allaient rester difficiles, mais certainement pas à cause du même type de rêve.

Un éclair zébra le ciel, suivi quelques secondes plus tard d’un coup de tonnerre. L’orage approchait, quelques grosses gouttes de pluies s’écrasèrent sur le sol. Ron regarda pensivement l’étang au fond de leur terrain. Il aimait y nager depuis toujours, et l’eau fraîche soulageait ses bras, la concentration dont nécessité l’effort lui permettait d’oublier bien plus efficacement que les tisanes de sa mère. Mais il y avait autre chose, quelque chose de nouveau, dont il n’avait encore parlait à personne, ni à sa famille, ni à ses amis, ni aux médicomages.

Ces derniers, comme l’infirmière de l’école avant eux, lui avaient expliqué que le cerveau qui l’avait attaqué avait pu lui laisser de profondes cicatrices, et pas seulement sur la peau, mais aussi dans son système nerveux. Ron avait été effrayé en apprenant ça : les pathologies nerveuses sont une des rares choses que la médecine moldue soigne aussi bien que celle sorcière, fait qu’il trouvait très inquiétant. Mais après une série de tests, les guérisseurs n’avaient rien trouvé d’anormal, exceptée une sensibilité accrue au niveau des mains, phénomène normal d’après eux, sa peau étant quasiment à vif à ces endroits. Il n’avait donc officiellement aucune séquelle interne. Ce diagnostic devait être contredit quelques jours après.

Cela commença par la peau. Elle devint plus sensible aux vêtements, aux draps, à l’air même. Il n’existait plus d’intermédiaire. Tout était plus chaud, plus froid, plus râpeux, plus soyeux. Cette intensité devenait insupportable. Pendant presque deux jours entiers, il resta enfermé, nu, dans sa chambre, porte et volet fermés. Car en même temps que son toucher, ses autres sens devenaient plus accrus. La lumière, même faible, lui brûlait les yeux et l’aveuglait. Le bruit l’assourdissait et lui donnait d’atroces migraines. Les odeurs l’entêtaient, le rendaient malade, et la nourriture lui donnait des nausées. Et tout comme il développait une conscience plus aiguë du monde extérieur, il se mit à ressentir des choses à l’intérieur de son corps. Son cœur qui battait, son sang qui circulait, l’air qu’il inspirait, celui qu’il rejetait, les muscles qui travaillaient…

C’était trop de sensations intenses d’un coup et il avait préférait se séquestrer dans sa chambre. Sa mère avait était très inquiète, mais il lui avait assuré qu’il n’avait rien, juste un petit contre coup de toute la tension de la fin de l’année scolaire. Elle avait accepté l’explication, l’esprit sans doute plus préoccupé par Charlie, qui était en mission pour l’ordre (c’était une des choses que Ron avait réussi a entendre avant d’être submergé d’informations venant de tous ses sens). Puis il avait découvert que la nage lui permettait de rendre la situation supportable.

Sous l’eau, il n’y avait ni son, ni odeur, ni saveur. Il était comme dans un cocon doux et protecteur, et la lumière était en grande partie filtrée par le liquide. Cela l’aidait beaucoup à mieux contrôler ses sens et à « écouter » les différentes informations qu’ils lui donnaient. Heureusement, cela c’était calmé au bout de quelques jours. Les sensations n’étaient pas moins fortes, mais son corps semblait s’être accoutumé à leur intensité.

Et aujourd’hui, il voyait mieux les objets petits comme ceux éloignés, il entendait les sons lointains très clairement, sentait le moindre déplacement grâce aux mouvements de l’air, distinguait chacun des membres de sa famille par son odeur, et ne supportait pas la nouvelle sorte de thé que sa mère avait acheté (bien trop amer). Il n’en demeurait pas moins qu’être dans l’eau restait un vrai soulagement pour Ron.

La pluie tombait maintenant très fort et l’écart entre éclair et tonnerre diminuait de plus en plus. Le jeune homme prit sa décision, enfila un jean et sortit le plus silencieusement possible. Quand il arriva au niveau de l’étang, l’orage battait son plein. Ron pris le temps d’observer les éléments qui se déchaînaient devant lui. Ils reflétaient ses propres sentiments : tourmentés et violents. Puis il se déshabilla et plongea dans l’oubli.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 5 Juil - 10:31

Chapitre 2 : Première tentative d'approche

Pas un nuage. Le ciel était d’un bleu limpide. Parfaitement ennuyeux. Tout comme les six jours qu’elle avait déjà passé au Terrier.

Ginny était partie dès le deuxième pour rejoindre Dean. L’accord de ses parents avait été dur à avoir, mais la petite rousse obtenait souvent ce qu’elle souhaitait. Hermione avait attendu avec impatience de se retrouver seule avec le plus jeune des mâles Weasley.

Il lui avait manqué pendant les deux semaines où ils avaient été séparés. Leur séjour à l’infirmerie les avait rapprochés. Tous les deux avaient énormément parlé, beaucoup de Harry, mais aussi d’eux. Enfin d’elle surtout quand elle y repensait. Ron avait écouté avec une attention qui l’avait étonné ses angoisses sur sa famille, si vulnérable aux attaques des mangemorts. Quand elle avait mal à cause de sa blessure, il l’aidait à écrire à ses parents, à saisir certains objets, à se nourrir. Et les fois où elle faisait un cauchemar, il s’asseyait sur une chaise près de son lit et parlait avec elle jusqu’à ce qu’elle se rendorme. Le première nuit, il avait même dormi avec elle.

Hermione sentit une bouffée de chaleur se répandre dans son corps à ce souvenir. Il était tellement plus grand et fort qu’elle, tellement rassurant. Elle n’avait eu aucun cauchemar malgré la terrible nouvelle qu’il lui avait apprise. Elle était serrée tout contre son torse si chaud et, à sa grande surprise, plutôt musclé. Elle avait toujours cru Ron maigre et s’attendait à un corps anguleux et osseux. Son odeur était comme tout chez lui : chaude, douce et forte à la fois. Un mélange de miel et de musc dont elle était devenue complètement folle. Il avait été là pour la consoler dans un moment difficile. Et même s’ils n’en avaient pas reparlé, elle avait pensé que cela avait fait avancer un peu les choses entre eux. Car Hermione aimait Ron, et elle espérait que cette nuit là avait été le début d’autre chose que l’amitié. Ou du moins que cela rendrait leur relation plus profonde. Mais c’était le contraire qui se passait. Ron semblait l’éviter. Il passait son temps entre sa chambre et l’étang, avec quelques apparitions pendant les repas. Ce jeu durait depuis maintenant quatre jours et Hermione en était exaspérée.

Avec un soupir, elle se redressa et regarda l’objet de ses pensées. Cette sorte d’obsession pour la nage avait néanmoins quelques avantages. La jeune fille avait maintes fois observé ce corps contre lequel elle s’était blottie. Seigneur, il était encore plus beau que ce qu’elle avait imaginé. Grand et fin, musclé. Très musclé. Ginny lui avait dit avant qu’elle ne s’en aille que son frère faisait plusieurs longueurs de l’étang par jour. En plus de trois semaines, cela avait eu des conséquences sur son corps, pour le plus grand plaisir d’Hermione. Ron n’était plus un enfant, ni même un adolescent. C’était un homme. Et les changements qu’elle observait l’intriguaient et l’excitaient. Comme ses mains, qui longtemps lui avaient paru disproportionnées et qu’elle rêvait maintenant de voir toucher son corps. Ou encore la fine toison auburn qui recouvrait ce torse tant admiré, qui s’amincissait sur son ventre bien dessiné et se perdait dans le caleçon de bain noir et orange qu’il portait. Elle aurait pu citer de cette façon quelques dizaines de petits détails insignifiants qui la mettaient dans un état de désir avancé.

Elle était étonnée qu’il ne joue pas au Quiditch. Quand elle le lui avait fait remarquer, il avait rétorqué que sans autre joueur, il avait du mal à s’entraîner pour son poste de gardien. Puis il lui avait demandé avec un de ses fabuleux sourires, tout en sachant qu’elle détestait voler, si elle souhaitait jouer avec lui. Elle avait bien sûr dit non, à cause de sa récente blessure. Quand il avait réalisé la raison de son refus, Ron avait blêmi et s’était excusé en détournant les yeux. Il avait ensuite voulu savoir si elle pouvait nager. Elle avait répondu qu’elle préférait éviter. Mais sa blessure n’était pas en cause cette fois.

Hermione ne voulait pas que le jeune homme ne la voit en maillot de bain. Elle connaissait son goût pour les belles filles. Et elle se trouvait tout sauf belle. Elle était trop petite, avec une poitrine trop menue, des cheveux trop touffus et simplement châtains, des yeux bêtement marron, un nez un petit peu retroussé (presque rien mais cela lui donnait l’impression d’être un cochon mal fini).

Quand elle repensait à Fleur Delacour, grande et sculpturale, si blonde, si pâle, avec des yeux aussi sombres et transparents que des saphirs, elle n’avait même pas l’impression d’être une femme de la même espèce que la française (ce qui était en partie le cas). Hermione n’aimait pas son aspect physique, même si elle s’en souciait généralement peu. Mais devant Ron, c’était différent. Elle prenait d’avantage conscience de son corps, de ses imperfections, et ne souhaitait pas le lui montrer. Devant son refus, le roux n’avait pas demandé plus d’explication. Depuis, ils ne se parlaient quasiment plus.

Sur une impulsion, la brunette se leva et se dirigea vers l’étang. Elle le regarda évoluer dans l’eau. Il était incroyablement gracieux. Son corps, grand et maladroit sur terre, semblait dans le liquide léger, souple, parfaitement à sa place. Bien sûr, il se débrouillait bien sur un balais (tous les Weasley savaient voler), mais si Harry était de l’air, l’élément de Ron semblait davantage être l’eau. Hermione se demanda vaguement s’il existait un sport sorcier qui se pratiquait dans un milieu liquide quand le jeune homme remarqua son arrivée.

C’était une chose étrange, cette manie qu’il avait de l’entendre arriver si facilement. Et pas seulement elle en réalité. Ron semblait savoir précisément quand une personne s’approchait. Il se tendait légèrement, dirigeait son regard vers une direction, puis reprenait son activité. Quelques instants plus tard, invariablement, quelqu’un apparaissait à l’endroit qu’il avait fixé.

Il devait être beaucoup plus tendu qu’elle ne l’était elle-même s’il était attentif au moindre son. Cela l’inquiétait énormément. Non seulement il semblait constamment sur ses gardes, mais il donnait en plus des signes de dépression. Il dormait beaucoup moins, parlait très peu et (le plus grave selon elle) ne mangeait plus que quelques aliments, trouvant beaucoup de friandises par exemple écœurantes.

Il n’y avait pas que physiquement qu’il avait changé, mais contrairement à son aspect, elle aurait donné n’importe quoi pour que son humeur redevienne comme avant, pour qu’il lui parle à nouveau ouvertement, quitte à ce que ce soit pour se disputer comme ils l’avaient fait si souvent pendant leur cinquième année. C’était Harry le secret et le rancunier, celui qui gardait tout pour lui, puis qui laissait exploser son trop plein d’émotions dans une formidable colère. Ron était plus passionné. Il se fâchait immédiatement, mais pardonnait et oubliait vite, sauf quand il jugeait l’offense grave, que se soit justifié ou non. Dans ses crises, il criait et tempêtait, mais ça ne lui faisait pas peur. Au contraire, leurs joutes verbales l’excitaient et l’amusaient plus qu’autre chose, même s’ils pouvaient parfois devenir blessants. Ron lui manquait. Il fallait que cela cesse, qu’elle l’aide à surmonter les peurs qui semblaient le hanter. Maintenant.

Le jeune roux sortait de l’eau et enfilait un jean quand elle arriva à sa hauteur. Hermione plaqua sur ses lèvres son sourire le plus avenant :

« Tu as trouvé ce que tu cherches au fond de cet étang ? »

Il lui sourit à son tour. Un sourire comme elle n’en n’avait jamais vu sur son visage d’habitude si joyeux. C’était si plein de tristesse, de résignation, et à sa grande stupeur de honte. Elle en eut le souffle coupé. Merlin, mais qu’arrivait-il à son ami, et pourquoi n’en parlait-il pas avec elle ?

« Oui, comme chaque fois que j’y vais. » Il n’ajouta rien de plus avant qu’elle ne hausse les sourcils avec interrogation. « L’eau soulage mes bras. »

« Oh Ron ! Je ne savais pas que ça te faisait encore mal ! »

« Plus vraiment en fait, mais nager me fait du bien. » Il paraissait gêné d’avoir avoué sa douleur. Gentiment, Hermione posa une main sur un de ses avant bras. Il tressaillit violemment et s’écarta d’elle. Des larmes troublèrent les grands yeux marron.

« Je suis désolée, c’était stupide, je… »

« Tu ne m’as pas fait mal, ne t’inquiète pas. J’ai juste été surpris. »

Il prit une de ses mains dans la sienne et la posa délicatement sur l’endroit qu’elle venait d’effleurer. Il ne portait plus de bandages depuis quelques jours déjà. Hermione sentait donc la peau de Ron sous ses doigts. Elle était chaude, brûlante même sur les cicatrices, et très douce, comme une peau de nouveau-né. Elle suivit de l’index le tracé sinueux de la marque laissée par une des tentacules du cerveau. Sans être ordonnées, les cicatrices semblaient suivre un dessin particulier, laissant sur la peau du jeune homme des courbes et des arabesques élégantes. A la sortie du département des mystères, elles étaient pourpres et suintantes, mais rapidement, elles avaient repris une couleur chair. Cela ne les empêchait pas d’être bien visibles, pâles et légèrement bleutées sur la peau de roux de Ron. Hermione trouvait cela quasiment hypnotique.

Elle retira sa main, puis croisa le regard turquoise de son ami.

« Pourquoi ne m’as tu rien dit ? »

« Ce n’est pas grand chose, je te l’ai déjà dit. » Il commençait à se fâcher, Hermione reconnaissait l’intonation particulière que prenait sa voix sous l’effet de la colère. Enfin ! Mais tout de suite après, le ton perdit de son intensité : « Ce n’est même pas une vraie blessure puisque j’en suis responsable. Juste un accident. »

« Ron ! Bien sûr que c’est une blessure, tu ne te la serais jamais faite sans ce sort que tu as reçu. Et elle t’a fait garder le lit pendant près de deux semaines ! » La blessure du jeune homme, mis à part les cicatrices sur les bras, était susceptible de lui laisser de graves séquelles nerveuses. Hermione avait été à l’affût du moindres troubles, qu’il soit psychologique ou physique. C’est avec un grand soulagement qu’elle avait appris les conclusion rassurantes des guérisseurs. « Tu es celui qui a reçut l’un des coups les plus graves ! »

« Un des coups les plus graves ? Non mais tu te moques de moi ! Harry a vu mourir Sirius, et tu sais qu’il croit que c’est sa faute ! Et aujourd’hui il est seul, chez cette horrible famille de Moldus qui le méprise ! Un des coup les plus graves, à moi ? On croirait rêver ! Alors que mon meilleur ami vient de perdre tout ce qui était sa famille ! »

Il hurlait, la dominant de toute sa taille. Hermione ne s’attendait pas à un tel accès de fureur. Son visage était rougit par la colère, ses mâchoires crispées, ses yeux plus clairs et brillants que jamais. Il était impressionnant… et magnifique, incroyablement excitant. ‘Concentre toi Hermione, il te crie dessus, arrête de l’admirer de cette façon’. Elle allait répliquer quand il leva sa main lentement et la posa contre sa poitrine.

« Et puis il y a toi » lui dit-il doucement.

Elle en resta pétrifiée. Cette grande main, qu’elle avait rêvée quelques instants auparavant en train de caresser son corps, reposait maintenant tout contre son sein gauche, juste sur sa blessure. Cela lui fit l’effet d’une brûlure, sauf qu’elle ne lui faisait aucun mal, au contraire. De ce contact léger se propageait une onde de plaisir qui, à chaque battement de cœur, gagnait en intensité. C’était un geste doux, intime. Ses yeux bleus fixaient sa propre main d’une façon étrange, à la fois intense et absente. Elle comprit plus qu’elle n’entendit réellement son chuchotement :

« Je suis tellement désolé… »

Hermione retint son souffle. Mais de quoi parlait-il donc ? Son regard restait immobile et vide, comme si elle n’était pas vraiment là et qu’il s’était davantage adressé à lui même qu’à elle. Cela n’était pas impossible au fond. Elle même le faisait souvent, ce qui avait le don d’énerver son ami. Elle comprenait mieux pourquoi maintenant. Elle n’avait pas la moindre idée de la raison de ses excuses, ni même si elles lui étaient bien destinées. Et Hermione n’aimait pas ne pas savoir.

« Désolé ? »

Elle avait parlé comme lui, dans un murmure. L’esprit toujours ailleurs, il leva les yeux vers elle. L’instant plus tard, elle aperçut une étincelle dans son regard. Il retira précipitamment sa main de sa poitrine en la repoussant. Cela n’était pas assez fort pour faire mal à la jeune fille, mais la soudaineté du geste la surprit.

« Ron ! »

Mais il ne la regardait plus. Il scrutait sa maison, au loin. Elle aperçu alors une silouhette minuscule et entendit la voix affaiblie par la distance de Madame Weasley :

« Les enfants, le dîner est prêt ! Dépêchez vous ! »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 5 Juil - 10:38

Chapitre 3 : L’anniversaire de Harry

Les rues étaient étrangement calmes ce mercredi d’été. D’habitude, à cette saison, le Chemin de Traverse était noir de monde, plein de cris et de rires d’enfants. Mais les temps avaient beaucoup changé. Depuis le début de l’été, plusieurs attaques revendiquées par les mangemorts avaient eu lieu. Chaque attentat s’était déroulé dans un lieu public. La Grande Bibliothèque des Sciences Occultes avait été par exemple totalement pillée et dévastée au début du mois. Le Seigneur des Ténèbres ne se cachait désormais plus, et ses partisans, même s’ils n’agissaient pas à visage découvert, faisaient des apparitions de plus en plus fréquentes et violentes. La dernière avait fait sept victimes. Les gens parlaient d’une nouvelle guerre. Pour Ron, les événements d’aujourd’hui étaient plus la suite d’une bataille commencée il y a presque 30 ans et qui avait connu un répit ces 15 dernières années. Mais pour ce que ça changeait à la situation. Les gens étaient effrayés et ne sortaient que si cela était vraiment indispensable. La peur s’installait lentement mais sûrement dans le monde sorcier. Une victoire de plus pour qui on sait.

Le jeune homme suivait Hermione qui depuis quelques temps déjà (des heures selon lui) les menait de boutique en boutique à la recherche du cadeau idéal. C’était le 31 juillet, jour de l’anniversaire de Harry, qui arrivait ce soir au terrier. Sa mère, toujours heureuse d’accueillir celui qu’elle considérait comme son 8ème enfant, avait préparé pour lui une petite fête. Hermione et Ron se demandaient si être le centre de l’attention de tout le monde était vraiment ce que désirait leur ami en ce moment. Mais connaissant le caractère de Mme Weasley, ils avaient préféré ne pas faire de commentaire.

Aucun des deux n’avait d’idée sur le présent qu’ils pourraient faire à Harry. Chacun espérait qu’il se sente mieux, qu’il fasse son deuil, et qu’il comprenne qu’il n’était pas seul. Mais trouver un cadeau qui fasse passer un tel message était incroyablement difficile. Même la brillante et prévoyante Hermione se retrouvait à faire du shopping de dernière minute en sa compagnie.

Ils poussèrent une énième porte et entrèrent dans le magasin :

« Tu sais Hermione, je ne crois pas que Harry aimerait recevoir un bijou » Il cherchait ses mots pour ne pas la vexer. « C’est un peu trop…féminin pour lui, non ? »

Ils venaient en effet de pénétrer dans une très ancienne bijouterie. Tout y était d’une propreté absolue et d’un goût raffiné, des fauteuils en cuir crème jusqu’aux miroirs aux montures dorées et étincelantes. ‘Un peu trop clinquant pour moi… et sûrement trop cher’.

« Ron, nous avons visité trois librairies différentes (il grogna à se souvenir), plusieurs boutiques de vêtements (gémissement d’agonie du jeune homme), la boutique Zonko, celle de tes frères (dont il était sorti les cheveux bleu électrique après avoir stupidement accepté un verre de jus de citrouille), la boutique de Quidditch (mais Harry possédait déjà le meilleur balai du monde). Si tu as une autre idée, dis le moi. En attendant, on peut toujours regarder ce qu’il y a ici. »

Ron soupira et hocha la tête en signe de capitulation. Il était trop épuisé pour entamer une dispute inutile. Et puis il savait qu’elle-même était fatiguée. Elle s’était bien remise de sa blessure, mais la cicatrisation n’était pas encore totale. Parfois, quand elle faisait un geste un peu trop brutal, il la voyait se tendre, il sentait le gémissement de douleur qu’elle étouffait dans sa gorge. Cela lui brisait le cœur, à chaque fois. Et comme son amie était la personne la plus têtue qu’il connaissait et qu’elle avait décrété que les potions anti-douleur l’abrutissaient, en plus d’être inutiles selon elle, elle ne les prenait tout simplement plus. Chaque nuit, Ron écoutait attentivement celle qui occupait la chambre de sa sœur. Elle dormait mal, mettait un temps fou à trouver le sommeil. Et quand elle le trouvait enfin, celui ci était agité. Il devait prendre sur lui pour ne pas courir la rejoindre, la prendre dans ses bras et la réconforter. Mais c’était une mauvaise, très mauvaise idée.

Déjà il n’était pas sûr qu’elle accepte ce genre de soutient. Hermione montrait rarement ce qu’elle ressentait. Son visage restait impassible, sauf quand ils se disputaient ou qu’elle venait de saisir quelque chose de particulièrement difficile à comprendre, et il avait du mal à savoir s’il l’avait aidée la nuit où ils avaient dormi ensemble. Même si c’était elle qui le lui avait demandé, elle était à ce moment plus ou moins droguée et venait d’apprendre une nouvelle particulièrement éprouvante. Et comme ils n’avaient jamais fait allusion à cet événement…

Ensuite, il savait que s’il l’approchait, s’il commençait à la toucher, il perdrait le contrôle de ses sens. C’était déjà arrivé, quand il avait posé la main sur sa blessure. Il avait perçu sa chaleur, la rondeur de son sein. Pendant un moment, il ne saurait pas dire combien de temps, il n’y avait eu rien d’autre que le contact entre sa peau hypersensible et celle de la jeune fille discernée à travers son fin tee-shirt. Il devait avoir dit quelque chose puisqu’elle lui avait posé une question. Le son de sa voix, basse, presque tentatrice, avait attiré son attention et il avait levé son regard vers elle. Godric, c’est un miracle qu’il ait entendu le sifflement aigu de la cocotte, indiquant que le repas allait être servi dans peu de temps. Il n’avait jamais été aussi près de l’embrasser. La couleur des yeux de Hermione avait été à ce moment là si belle, si rare et particulière. Comme une pierre précieuse dont il ignorait auparavant l’existence.

‘En fait comme CETTE pierre précieuse’. Ron s’était avancé sans vraiment faire attention dans le coin le plus reculé de la boutique. Il regardait maintenant un talisman en or. Il était très ouvragé, plein de symboles inconnus et de combinaison de chiffres bizarres. On distinguait néanmoins un triangle avec à chaque sommet une pierre différente. Celle qui retenait l’attention de Ron était d’un beau brun doré, chaud et chatoyant. C’était l’exacte nuance des yeux de Hermione. Les autres pierres étaient dans des tons plus froids, l’une d’un vert-bleu éclatant, l’autre d’un bleu-gris profond. Mais les deux gardaient les mêmes reflets changeants que la première. C’était vraiment une œuvre superbe, discrète. Sa petite taille et la richesse de ses détails en faisait un objet incontestablement magique. Elle était à peine plus grande qu’un médaillon.

Une odeur épicée et sucrée lui chatouilla les narines. ‘Hermione’. La fragrance qu’il avait appris à associer à elle était l’alliage entre le parfum aux notes particulières d’agrumes et d’épices qu’il lui avait offert au Noël dernier, et son propre parfum de femme. Il adorait ce mélange. Il était gourmand et exotique, et lui donnait envie d’embrasser, de lécher, de sucer sa peau pour savoir si son goût était aussi délicieux que son odeur. ‘Une raison de plus pour ne pas chercher à l’approcher mon vieux, je ne sais pas si elle aimerait que tu lui sautes dessus et que tu lui lèches le cou’.

« Tu as trouvé quelque chose ? Moi non, tu as raison, les bijoux sont peut être un peu trop féminin pour Harry. Je ne le vois pas du tout porter une de ces chevalières énormes que la bijoutière m’a montrées. »

« Qu’est ce que tu penses de celui là ? » demanda-t-il en lui montrant le talisman.

Elle se pencha sur la vitrine, ses cheveux ébouriffés effleurant doucement ses bras.‘ Et une obsession de plus’ songea Ron en réprimant un frisson de plaisir. ‘Encore que sa chevelure étalée sur ton oreiller soit un fantasme depuis longtemps déjà’.

« Pourquoi celui là ? » Sa question le tira de sa rêverie.

« S’il ne te plais pas ce n’est pas grave, c’était juste une suggestion. » Il rougissait, il le sentait. C’était ridicule, mais il se voyait mal lui expliquer qu’une des pierres lui rappelait ses yeux.

« Je n’ai pas dit ça. » Elle observa plus attentivement le talisman, puis sourit : « En fait, il est parfait. Tu vois les trois pierres ? Ce sont des quartz chatoyants. La brune est un œil de tigre, elle représente la protection. La bleu est un œil de faucon, qui symbolise le soutient et l’amitié. Quant à la verte, c’est ce qu’on appelle un œil de chat. On l’associe à la chance. Le triangle qui les lie permet à ces trois forces d’être en équilibre parfait. Et puis tu as remarqué ? » Elle avait levé les yeux vers lui et lui souriait malicieusement.

« Remarqué quoi ? » Il n’avait même pas le temps de s’extasier devant l’étendue de ses connaissances qu’elle changeait déjà de sujet. Leurs cerveaux ne fonctionnaient décidément pas à la même vitesse.

« Leurs couleurs … »

Ron rougit violemment. Elle ne pensait quand même pas à la même chose que lui !

« Ce sont celle de nos yeux à tous les trois. »

Le jeune homme se demanda un instant si elle n’avait pas le pouvoir de lire ses pensées. Enfin seulement en partie, car si les yeux de félin de Hermione ressemblaient énormément à l’œil de tigre, celui de chat n’était pas suffisamment transparent pour les yeux d’émeraude de Harry. Quant à son propre regard, il était beaucoup plus clair que la pierre du talisman, mais la couleur, entre turquoise et gris, se rapprochait bien de celle de ces yeux. En fait, à bien y réfléchir…

« Tu as raison. »

« J’ai toujours raison voyons. » Elle avait dit cela sur le ton de la plaisanterie, un sourire réprimé aux lèvres.

Il lui sourit, son premier vrai sourire depuis des semaines.

« C’est rassurant de savoir qu’il y a des choses qui ne changent pas. »

Elle lui rendit son sourire.

**********

La fête s’était plutôt bien déroulée. Il y avait peu de monde, même si tous les Weasley (Percy excepté) étaient là, ainsi que Lupin, Tonks et quelques autres membres de l’Ordre. Harry avait été très gêné au début, mais s’il existait une chose que les jumeaux savaient faire, c’était monopoliser l’attention et égailler l’atmosphère. L’ambiance s’était vite détendue.

Le jeune brun avait été ému de recevoir tant de cadeaux. Il y avait eu, dans le désordre, un pull en laine légère rouge (on ne demande même pas de qui il vient), un assortiment d’articles de la boutique des jumeaux (juste au cas où Ombrage reviendrait faire un tour à Poudlard), des chaussettes (Dobby sans doute), un livre sur les différentes tactiques au Quidditch (Harry avait été nommé capitaine de l’équipe de Griffondor), un énorme pot de gel (« Tu sais, il suffirait d’un rien pour que ta coiffure soit super » avait dit Tonks), et d’autres choses que Ron avait oubliées.

Il avait paru très surpris en ouvrant le présent de ces deux meilleurs amis. Il avait lu silencieusement la carte qui accompagnait le cadeau et qui expliquait sa signification, puis avait sourit et mit son talisman autour du cou. Il avait ensuite serré Hermione dans ses bras en lui chuchotant quelques mots à l’oreille. Ces mots n’étaient rien de plus qu’amicaux, Ron le savait puisqu’il les avait entendus. Cela ne l’empêcha pas de ressentir une jalousie féroce à l’égard de son meilleur ami. Il avait serré les poings et attendu la fin de l’étreinte. Harry s’était tourné ensuite vers lui et lui avait donné une accolade en murmurant « Merci vieux. »

Honteux de sa réaction, le roux avait émis un vague grognement qui pouvait ressembler à un « c’est rien tu sais… »

Maintenant, tout le monde ou presque était parti. Ne restaient plus que les parents de Ron, sa sœur (qui repartirait demain rejoindre une nouvelle fois Dean), Harry, Hermione et lui. Le reste de la maison était endormi. Le jeune homme était seul sur le perron et regardait les étoiles. Il le faisait souvent cet été depuis sa chambre, mais avec Harry qui y séjournait maintenant, certaines choses allaient devoir changer, à commencer par l’habitude qu’il avait prise de dormir nu.

Il entendit alors un grincement léger, accompagné d’un parfum inimitable…

« Hermione ? Mais qu’est ce que tu fais debout à cette heure là, il est plus de 3h du matin ! » Tout avait été chuchoté, mais on devinait l’inquiétude dans sa question.

« Je pourrais te retourner la question. » Devant son silence elle continua : « J’ai du mal à m’endormir. Ne le répète pas à ta sœur, mais elle ronfle plutôt fort quand elle s’y met. »

Ron rit doucement et l’invita à s’asseoir sur le perron : « Et oui, c’est la marque de fabrique Weasley, avec les cheveux roux et les taches de rousseurs. »

« Oh vraiment ? »

« Qu’est ce que tu veux, avoir une grande cavité nasale n’a pas que des avantages. »

« Et quels en sont les avantages s’il te plaît ? »

« Tu sais bien qu’on dit que les hommes au long nez ont une grande…enfin un… » Ron sentit tout son corps rougir en réalisant avec qui il parlait et surtout de quoi il parlait. Non mais à quoi pouvait-il bien penser ?

Hermione pouffa derrière ses mains : « Tu sais, je ne crois pas que cet avantage concerne vraiment Ginny. »

Ils furent pris d’un fou rire qu’ils espérèrent silencieux pendant plusieurs minutes. Hermione, en étouffant ses rires, poussaient de petits gémissements et meurtrissait sa jolie bouche en cœur. Le sourire mourut sur les lèvres de Ron. Son amie le remarqua tout de suite et posa sur lui un magnifique regard ambré plein de questions :

« Ron ? »

Il ne lui répondit pas. Au lieu de cela, il fit la chose qu’il mourait d’envie de faire depuis deux ans. Il encadra ce visage adoré dans ces larges mains et l’embrassa.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 8 Juil - 8:29

Chapitre 4 : Le secret de Ron

Hermione croyait rêver. Ron l’embrassait ! Elle avait remarqué que quelque chose avait changé. Il avait soudain cessé de rire et l’avait fixée avec attention. Malgré la pénombre, elle avait pu voir à la lumière de la lune l’éclat de ses yeux azur assombri par une émotion qu’elle n’arrivait pas à reconnaître. Mais jamais elle n’aurait pensé qu’il prendrait son visage dans ses grandes mains chaudes et capturerait ses lèvres de cette façon.

Elle avait souvent rêvé à leur premier baiser. Dans ses fantasmes, il était doux, timide, un peu maladroit. Godric, elle n’aurait jamais imaginé autant de violence. Ron lui dévorait les lèvres, les mordillait, les revendiquait siennes. Le baiser était exigeant, mais aussi généreux. Il était parfait. Comment avait elle pu l’imaginer autrement ? Quand leurs langues se rencontrèrent pour la première fois, ce fut un véritable choc pour eux deux. Ron poussa un grognement et ses mains se posèrent sur les fesses de Hermione, tandis que cette dernière enroulait ses bras autour de son cou et s’accrochait aux cheveux roux fins et doux, si différents des siens. Il avait un goût fantastique, un peu poivré, très fort et masculin, mais aussi légèrement sucré. Totalement enivrant. Elle savait déjà qu’elle ne pourrait plus jamais s’en passer. Son corps mince se plaquait contre le sien, courbes douces épousant creux durs. Elle était stupéfaite qu’ils se complètent aussi parfaitement, vu leur différence de taille. Dans ses bras puissants, elle se sentait à sa place, exactement là où elle devait et désirait être. Elle avait l’impression de goûter au paradis.

La jeune femme ne comprit pas immédiatement que Ron mettait fin à leur étreinte. Il se détacha doucement de ses lèvres, le souffle court, et se leva en marmonnant. Le « désolé » qu’elle réussit à percevoir la fit immédiatement redescendre sur Terre. Elle blêmit. Il regrettait ce baiser, son PREMIER baiser. Hermione sentit la chaleur du désir faire place à un froid terrible. Elle tenta de contrôler le tremblement de ses mains. Puis peu à peu, la colère l’envahit. ‘Comment ose-t-il avoir des remords ?’ Elle se leva à son tour et réussit à le toiser malgré le mètre 90 de son ami :

« Ce n’est rien, tu sais. Juste mon premier baiser. Il était très réussi d’ailleurs félicitations. » Le ton était glacial, jamais on n’aurait pensé qu’elle s’adressait à un ami proche. Ron l’observait, bouche bée, les yeux écarquillés. « Cela dit, je ne crois pas que j’avais imaginé que l’homme qui me le donnerait en éprouverait autant de regrets. »

« Non Hermione ce n’est pas ça du tout, tu vois je… je suis désolé… »

« Ça tu l’as déjà dit. En fait tu ne sais dire que ça ces temps ci » dit elle amèrement.

Il semblait totalement perdu et désespéré. Malgré elle, Hermione sentit sa fureur s’envoler. Il lui cachait quelque chose. Et elle ne savait pas quoi. Ron, d’habitude si transparent, n’avait laissé filtrer aucun indice. Elle était soudain terriblement lasse d’essayer de deviner ce secret qui paraissait le ronger. Avec un soupir de découragement, elle regarda son meilleur ami dans les yeux :

« Ron, je t’en pris, parle moi. »

Il la contempla un instant. Puis il y eu un sifflement de frustration et il se détourna d’elle, s’appuyant sur un des murs de la maison. Hermione en eu le souffle coupé. C’était encore pire que le rejet qu’elle venait de subir à propos du baiser. Il ne voulait plus de ses conseils, de son amitié. Elle lui offrait son aide, une oreille attentive. Et lui lui faisait clairement comprendre qu’il n’en n’avait pas besoin. Qu’il n’avait pas besoin d’elle. Les larmes lui venaient aux yeux. Mais elle ne pleurerait certainement pas devant lui.

« Très bien Ron, fais comme tu veux. » Sa voix avait perdu sa morgue. Elle paraissait éteinte et sans vie.

Hermione commençait à monter les escaliers quand elle entendit un murmure précipité :

« Ils se sont trompés. »

Elle se retourna rapidement, peu soucieuse de cacher les larmes qui avaient débordé de ses yeux. De toute façon c’était sans importance. Il regardait toujours au loin, le dos contre le mur. Elle retourna sur le perron et s’adossa au mur, tout près de lui.

« Qui s’est trompé Ron ? Et à propos de quoi ? » demanda-t-elle doucement.

Il tourna son regard tourmenté vers elle : « Les médicomages. Sur le cerveau. Ils ont eu tort. »

« C-Comment ça ? » Hermione ne pouvait pas empêcher sa voix de trembler. Elle commençait à comprendre de quoi il parlait. Et si elle avait raison, alors il y avait de sérieuses raisons d’être inquiet.

« Ça a eu des conséquences, des conséquences importantes. » lui dit il dans un souffle.

Cette nouvelle paralysa un moment Hermione. Pendant quelques secondes, les paroles de Ron se répétèrent inlassablement dans sa tête, comme un échos. Puis d’un coup, toutes les hypothèses qu’elle avait imaginées en attendant le diagnostique des guérisseurs, tout ce qu’elle avait lu dans les livres sur les maladies nerveuses, magiques ou non, lui revinrent en mémoire. Dans une succession rapide, elle vit Ron tour à tour amorphe et tremblant dans un fauteuil roulant, amnésique avec des troubles de la mémoire, ou encore aliéné à cause de différentes folies toutes plus graves les unes que les autres. Elle en eut le vertige. Ses genoux se dérobèrent sous elle et elle se retrouva une nouvelle fois assise sur le perron. Elle plaça sa tête entre les jambes pour réprimer la nausée qu’elle sentait monter en elle. Son ami fut immédiatement près d’elle :

« Hermione ! Tu vas bien ? »

Elle hocha la tête tout en cherchant à reprendre son souffle pour pouvoir le rassurer. Il devait être inquiet de la voir comme ça mais elle n’avait pas réussi à contrôler son angoisse. Il fallait qu’elle se reprenne, et vite. Soudain, elle quitta le sol. Ron l’avais prise dans ses bras et la portait en direction de la cuisine. Il la fit s’asseoir sur une chaise et prépara à l’évidence un thé. Elle réussit à sourire. Elle se souvenait bien l’avoir entendu dire que Mme Weasley proposait toujours un thé pour remonter le moral des gens. Il cherchait à la consoler. Alors que c’était lui qui avait besoin de soutient. C’était le monde à l’envers. Et en même temps, cela ressemblait tellement à Ron de faire passer les autres avant lui. Le regarder s’affairer, les gestes lents et sûrs, la calma considérablement. Elle attendit patiemment qu’il finisse et lui donne une tasse pleine d’un thé fort et odorant.

« Tu n’en prends pas ? » Elle avait dit la première chose qui lui venait à l’esprit, juste pour entamer la conversation.

« Je n’aime pas ce thé, il est trop amer. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 8 Juil - 8:33

Elle porta la tasse à ses lèvres et but prudemment une gorgée du breuvage. Elle le trouvait bon, pas vraiment différents des autres thés qu’elle avait vu boire Ron. Elle décida néanmoins de ne pas en faire la remarque. Il y avait plus important. Il fallait qu’il lui dise quelles étaient les séquelles de son accident au département des mystères.

« En réalité, c’est un peu ça le problème » dit il avec hésitation.

‘Quoi ? Le cerveau l’a empêché de boire du thé ? Mais c’est ridicule ! A moins qu’il n’ait rendu toute nourriture trop amère pour Ron. Cela expliquerait sa soudaine aversion pour la plupart des friandises. Mais ce serait très étrange comme conséquence. Et pas si important que ça. Encore que manger occupe une grande place dans la vie de Ron…’

Ce dernier devait avoir vu son air perplexe. Il sourit et lui dit : « Ce n’était peut être pas une bonne façon de commencer vu la tête que tu fais. »

« Alors explique moi. »

Il redevint sérieux et chercha ses mots pendant une longue minute. Puis il se leva, s’approcha de la fenêtre et l’ouvrit. Il lui fit signe de venir le rejoindre. Une fois qu’elle fut près de lui, il montra du doigt l’horizon :

« Tu vois le bosquet là bas, sur la petite colline ? » Elle acquiesça de la tête. Ron regarda fixement un point, puis se tourna vers elle : « Il y a là bas un jeune renard qui s’est pris la patte dans un piège. »

Hermione fut prise au dépourvue. Comment pouvait il savoir cela ? Et quel était le rapport avec l’attaque du cerveau ?

« Et… je peux savoir d’où tu tiens ça ? » demanda-t-elle timidement.

« Parce que je vois ce renard. »

Ses yeux s’agrandir sous l’effet de la surprise : « Tu le vois… d’ici ? »

Il hocha gravement la tête : « Oui, et ça ne concerne pas que la vue. Les autres sens sont aussi devenus plus… sensibles. » Il ne donna pas plus d’explications. Son expression était angoissée, ses yeux presque suppliants. Il attendait sa réponse.

Hermione de son côté réfléchissait à toute vitesse. Cela expliquait beaucoup de chose en fait. Comme la faculté qu’il avait depuis quelques semaines de les sentir tous arriver, ou encore le fait qu’il ait plus de mal à dormir (la goule, déjà bruyante, devait lui paraître insupportable), et, effectivement, le dégoût qu’il avait pour certains aliments… comme ce thé par exemple. Tout ce mettait en place dans l’esprit brillant de la jeune fille. Elle savait pour avoir lu quelques livres de médecine de ses parents ce qu’était le système nerveux sensoriel, du moins dans les grandes lignes. Il semblerait que l’encéphale gardé au ministère de la Magie est amélioré celui de Ron. Ce qui était un bien moindre mal en comparaison à tout ce qu’elle avait pu imaginer. Elle ressentit une vague de soulagement la submerger, aussi puissante que la peur qui l’avait terrassée quelques instants auparavant. Des larmes roulant sur ses joues, elle offrit son sourire le plus éclatant au joli roux qui guettait avec inquiétude sa réaction et se jeta à son cou.

« Hermione ! » Ron n’avait jamais été très à l’aise avec les filles, et encore moins quand celles-ci sanglotaient. Mais Hermione s’en moquait. Les bras atour de la taille du jeune homme, elle pleurait sur son tee-shirt noir tout en riant. Il ne devait pas comprendre ce qu’elle avait. Après une hésitation, il resserra ses bras musclés autour d’elle et l’enveloppa de son grand corps protecteur.

« Hermione, est ce que ça va ? » Ron paraissait complètement dépassé par les événements.

« Oui. » Hermione pleurait toujours autant. « C’est juste que j’ai eu si peur quand tu m’as dit qu’il y avait des séquelles. Alors j’ai commencé à les imaginer… et tu connais mon imagination. » finit-elle avec un rire étranglé.

Ron hocha la tête avec un sourire tendre et plaça une de ses mains dans ses cheveux ébouriffés pour pouvoir mieux la blottir contre lui. Ils restèrent ainsi un moment, lui caressant doucement sa chevelure décoiffée, elle serrée pour la seconde fois de la nuit tout contre l’homme qu’elle aimait. L’euphorie que ressentait Hermione passa, laissant la place à un sentiment de plénitude. Sans rompre l’étreinte, elle lui demanda :

« Pourquoi les guérisseurs n’ont rien vu ? »

« Je ressentais normalement les choses quand j’ai passé les tests. » Son souffle tiède lui chatouillait agréablement l’oreille. « Je ne crois pas qu’il y avait quelque chose à trouver à ce moment là. Tout allait vraiment bien. Ce n’est que quelques jours plus tard que… ça a commencé. »

« Et tu peux me dire pourquoi tu n’en as parlé à personne ? C’est important, sans oublier que ça aurait pu être grave ! » Elle regretta presque immédiatement ses paroles. Il avait besoin de soutient, pas qu’on lui fasse la morale. Comme elle l’avait prévu, il se sépara d’elle. Mais elle ne trouva pas la colère qu’elle cherchait sur le visage de son ami. Il avait l’air gêné et un peu honteux, comme un enfant pris en train de faire une bêtise.

« Il y a plus urgent et important que moi. J’ai pensé que l’ordre avait d’autres priorités. Et puis j’en aurais parlé si ça avait continué à être douloureux… »

« DOULOUREUX ! Tu veux dire que tu souffrais et que tu n’as rien dit à personne ? » Ron semblait catastrophé de l’aveu qu’il venait de lui faire. ‘Il n’avait donc pas prévu de m’en parler, il me faisait encore des petites cachotteries.’ Cette pensée décupla la fureur de la jeune femme : « Mais comment peut on être aussi stupide ! Et que serait il arrivé si ton état avait empiré, si tu avais été incapable d’expliquer ce que tu ressentais sous l’effet de la douleur, ou si… »

Ron interrompit sa tirade en plaquant sa main sur sa bouche.

« Chut ! Moins fort ! Tu veux réveiller tout le Terrier ? » Elle le foudroya du regard. De quel droit utilisait-il sa supériorité physique pour la forcer au silence ? « Je ne voulais pas que Harry soit au courant. Je ne le veux toujours pas d’ailleurs. Comment crois tu qu’il réagirait s’il apprenait qu’une blessure dont il se sent responsable et qu’on lui avait dit sans gravité se révélait importante ? »

Les yeux de Hermione s’adoucirent instantanément. Elle comprenait parfaitement sa décision. Elle avait pris sensiblement la même en minimisant la douleur qu’elle ressentait à la poitrine à ses proches. Ron nota le changement d’humeur de son amie et retira sa main.

« Tu devrais tout de même en parler à quelqu’un. Dumbledore peut être ? »

Il lui sourit : « J’y penserai. » Hermione lui rendit son sourire. Elle savait que demain, Coq partirait en direction de Poudlard, une lettre à la patte. « Toi, tu devrais aller te coucher, tu tombes de sommeil. »

Il avait raison. Cette nuit avait était riche en événements et elle était passée par plusieurs états émotionnels intenses qui la laissaient à présent épuisée.

« C’est vrai. Je vais d’abord t’aider à ranger. »

Après avoir remis la cuisine en ordre, Hermione se dirigea vers la chambre de Ginny. Elle avait déjà grimpé quelques marches quand elle remarqua que Ron ne la suivait pas. Il fouillait dans un placard près de l’entrée, en sortit son balais, puis ouvrit la porte.

« Où est ce que tu vas ? »

Ron la regarda avec un sourire éblouissant :

« Aider le renard bien sûr ! »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 8 Juil - 8:44

Chapitre 5 : Entre deux

L’ambiance au Terrier ce matin était chaotique. On aurait pu penser qu’avec les deux tornades qu’étaient Fred et Georges en moins, le départ du 1er septembre pour Poudlard serait plus calme, mais il n’en était rien. Ginny n’avait toujours pas bouclé sa valise. Mr Weasley tentait désespérément de caser dans le coffre de la minuscule voiture qu’il avait loué les 3 sacs pleins des livres d’Hermione ( ‘non Arthur, pas de sortilège Reducto, on pourrait te voir à la gare quand tu leur rendras leur taille !’). Ron venait à peine de sortir de son lit, Harry monopolisait la salle de bain depuis un quart d’heure et les animaux volaient ou bondissaient dans tous les sens. Le départ était prévu pour dans 20 minutes.

Mais comme chaque fois, à l’heure prévue, ils étaient tous prêts. Ils arrivèrent même avec un peu d’avance à la gare, ce qui leur permit de trouver un compartiment libre et de s’y installer. Ils revinrent ensuite faire leurs adieux aux parents de Ginny et de Ron.

« Prenez soin de vous. » leur conseilla Mme Weasley. « Et ne cherchez pas les ennuis, vous les attirez déjà si facilement. » Elle serra dans ces bras Hermione, Harry, puis sa fille : « Et toi, révise bien pour tes BUSES, n’hésite pas à demander de l’aide à ton frère. »

Ron rougit aux paroles de sa mère. Ils avaient en effet reçu leurs résultats au mois d’août. Hermione avait eu toutes ses BUSES (12 en tout) avec Optimal. Harry, tout comme lui, en avait eu 8. A la grande surprise du roux, ses notes n’étaient pas mauvaises du tout. Il avait même réussi à obtenir un O en potions, ce qui le permettait de poursuivre ses études dans la voie qu’il avait choisie et de devenir peut être à leur fin un auror.

Mme Weasley enlaça son plus jeune fils : « Je suis très fière de toi. Peut être que l’an prochain, si tu continues comme ça, tu seras nommé préfet en chef. » Ses yeux brillaient de joie et d’espoir. Ron lui sourit. Ce n’était pas souvent que sa mère le citait en exemple. Il devait admettre que c’était plutôt agréable.

« Je ferais de mon mieux maman. »

Le Poudlard express allait bientôt quitter la gare. Après un ultime au revoir, ils montèrent dans le train qui commençait à démarrer. Ginny et Harry s’installèrent dans leur compartiment tandis que Hermione et Ron allaient rejoindre le wagon réservé aux préfets.

C’était la première fois qu’ils se retrouvaient seuls depuis la nuit de l’anniversaire de Harry. Elle n’avait mentionné qu’une fois leur conversation pour lui demander discrètement si Dumbledore avait répondu à sa lettre. Ce qui était le cas. Trois jours seulement après avoir envoyé Coq à l’école de magie, le petit volatile revenait, un mot du directeur à la patte. En deux phrases, Ron avait compris qu’il était convoqué le jour de la rentrée dans le bureau de Dumbledore et que dorénavant, s’il voulait faire passer un message important, il devrait utiliser un moyen plus sûr que le hibou postal.

Ron se sentait à la fois déçu et soulagé qu’ils n’en n’aient jamais reparlé. Il ne savait pas trop quoi penser de ce qui s’était passé.

Il s’étaient embrassés… non, il l’avait embrassée. Mais elle avait répondu. Elle lui avait même laissé entendre qu’elle avait trouvé leur baiser réussi. Plus d’un mois après, il souriait encore de contentement en songeant à ce commentaire, malgré le fait qu’il ait été manifestement dicté par la colère. Pour sa part, le baiser avait été plus que réussi. Epoustouflant, à couper le souffle, fabuleux… Les mots qui lui venaient à l’esprit lui paraissaient ternes en comparaison de ce qu’il avait ressenti. Le corps de la jeune femme était doux, souple, chaud et semblait fait pour le sien. Ses sens s’étaient trouvés assaillis de toutes parts : les gémissements qu’elle poussait, les fesses qu’il serrait dans ses mains, le goût de sa salive intimement mêlée à la sienne… toutes ces sensations merveilleuses étaient passées dans son sang. Pendant un bref instant, il l’avait littéralement eu dans la peau. Puis ce sang chargé de l’odeur d’Hermione, de son goût, de sa douceur, du son rauque de sa voix , était arrivait à son membre déjà dur. La décharge de plaisir pur qui l’avait alors traversé l’avait amené au bord de la jouissance. C’était trop soudain, trop rapide et intense. Il avait mis fin à ce merveilleux baiser et s’était levé pour cacher son érection. Comment elle s’y était prise ensuite pour lui faire avouer un secret qu’il ne voulait révéler pour rien au monde, il l’ignorait encore. Il lui avait suffit de percevoir la douleur dans sa voix quand elle avait voulu partir pour qu’il lui dise tout.

Après cette nuit, Ron avait fait en sorte de ne plus se trouver seul avec la jolie brune. Heureusement pour lui, Harry était à présent là et offrait une distraction à la tentation que représentaient les lèvres qu’il savait maintenant sucrées de son amie. L’été s’était terminé sereinement en dépit des attaques de plus en plus nombreuses des mangemorts relatées dans la Gazette du Sorcier. Parties de Quidditch, baignades, échecs sorciers, cartes explosives et devoirs de vacances avaient été au programme du mois d’août. Le jeune homme avait reçu également l’aide inattendue de Ginny. Cette dernière avait en effet décidé de rester au Terrier la fin des vacances pour s’occuper de Misery, la petite renarde que Ron avait vu prise au piège. C’était une bête adorable, avec un excellent caractère (il fallait au moins ça pour supporter les piaillements incessants de Coq). Elle vouait une véritable vénération pour Ron, qui l’avait sauvée, et pour Ginny, qui l’avait soignée avec l’aide et les conseils d’Hermione. Sa petite sœur avait reçu la permission d’amener à Poudlard son nouvel animal et Misery faisait donc parti du voyage.

Après tout ce temps, il se trouvait stupide et lâche de ne toujours pas oser aborder le sujet du baiser avec Hermione. Mais elle aurait pu le faire elle aussi. Et Ron pensait que puisqu’elle ne l’avait pas fait après 4 semaines, cela voulait sans doute signifier qu’il ne l’intéressait pas. Le jeune roux aurait pourtant aimé en avoir la certitude et cela faisait plusieurs jours qu’il essayait de trouver un moyen de lui en parler sans risquer leur amitié. Il n’en avait trouvé aucun. ‘Mais peut-être que ça en vaut la peine. Peut être qu’elle accepterait de sortir avec toi. Après tout, elle t’a rendu ton baiser…’

Ron avait enfin trouvé le courage d’entamer la conversation quand une voix aux intonations traînantes retentit derrière eux :

« Tiens tiens, qu’avons nous là ? Mais c’est la belette et sa copine sang de bourbe. »

Draco Malfoy avait beaucoup grandi en quelques mois, mais il restait bien plus petit et frêle que Ron. Ce dernier en entendant ces mots se prépara à sauter à la gorge de l’insupportable blond quand il sentit la main d’Hermione dans son dos. D’un mouvement de la tête, elle lui montra 3 premières années qui les regardaient avec de grands yeux ronds. Il tenta tant bien que mal de dominer sa colère.

Malfoy ricana méchamment : « C’est ça. Ecoute la tant que tu peux, Weasley. Elle ne sera pas toujours là pour te donner de bons conseils. »

Dans le dos de Ron, la main se referma sur le tee-shirt qu’il portait : « C’est une menace, sale fouine ? »

Le blond prit un air ennuyé : « Juste un fait Weasley, un fait. La roue tournera. En fait… »ajouta-t-il avec un sourire « … ça a déjà commencé. Les temps changent belette, et ta petite copine sera l’une des premières à mourir. »

Ron regardait Malfoy dans les yeux. Il était sûr de lui, transpirait la confiance. Il ne leur mentait pas. ‘Ce rat sait quelque chose sur les plan de Tu Sais Qui, quelque chose qui concerne Hermione.’ Il fit un pas vers lui avec la ferme intention de faire parler cet idiot. Juste à ce moment là, la porte du wagon des préfets s’ouvrit sur la nouvelle préfète en chef :

« Ah vous voilà vous trois. Dépêchez vous, vous êtes les derniers. On vous attend pour donner les instructions. »

***********

Une bonne heure plus tard, Ron et Hermione regagnaient leurs places. Ils avaient décidé de parler de l’altercation qu’ils avaient eue avec Malfoy à Harry et Ginny. Mais entre temps, plusieurs personnes étaient arrivées dans le compartiment : Luna, Neville, Dean et Seamus occupaient à présent une partie des sièges. ‘La fouine attendra.’

En s’asseyant, Ron remarqua que la main de Dean était négligemment posée sur la cuisse de sa sœur. Il jeta un regard qu’il espérait menaçant à son camarade de chambre. Il dut être suffisamment convainquant puisque le jeune métis retira précipitamment sa main en déglutissant péniblement. ‘Bien !’ Ron aimait beaucoup Dean, mais ce n’était pas une raison suffisante pour qu’il le laisse toucher sa petite sœur. En tout cas pas devant lui.

Ginny discutait avec Luna tout en caressant distraitement Misery installée sur les genoux de la blonde. Mais elle se rendit vite compte de la tentative d’intimidation de son frère sur son petit ami. Elle eu un sourire railleur. ‘Oh oh ! Représailles d’une femelle Weasley !’ Le jeune homme gémit intérieurement.

« Alors Ron, cette réunion ? Intéressante ? » Hermione jeta un regard un peu irrité à la petite rousse, mais ne fit aucun commentaire. Elle avait sûrement vu la scène du grand frère protecteur et devait attendre de voir comment se défendrait Ginny. Car si la mignonne brunette adorait ce genre de rassemblements de préfets, Ron les avait en horreur. Et ça, sa petite sœur le savait parfaitement.

Mais le roux n’était pas d’humeur à se laisser faire. Le désir lattent qu’il ressentait pour Hermione et la confrontation avortée qu’il avait eu avec ce fils de mangemort de Malfoy l’avaient frustré. Et si sa sœur semblait tant vouloir servir d’exutoire, alors il n’allait pas la décevoir :

« Oui Gin, ça a été. » Il sourit à Luna : « Salut Luna. Alors, est ce que tu as trouvé en Suède des Ronfleurs Pointus ? »

« Des Ronflak cornus. » corrigea la serdaigle de sa voix absente. « Et non, papa et moi n’en n’avons pas vu, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en avait pas. Ils peuvent être invisibles tu sais. »

Le silence s’était installé tandis qu’elle parlait. Ron vit du coin de l’œil Harry cacher un sourire et Seamus se taper la tempe de l’index, indiquant clairement qu’il pensait que la jeune fille n’avait plus toute sa tête.

Ron continua de sourire : « Oui, évidemment. » Il enchaîna : « Misery semble t’adorer. » En fin stratège, le jeune homme dirigeait doucement la conversation là où il voulait la mener.

Sa sœur fronça les sourcils, soupçonneuse : « Misery aime tout le monde, tu le sais bien, c’est toi qui l’a trouvé. »

Neville intervint : « Ginny et Harry nous ont racontés. C’est une chance pour elle que tu ais vu cette lumière. »

Ron rougit. L’explication qu’il avait donnée était qu’il avait vu au loin une lumière et qu’inquiet, il s’était dirigé vers elle. C’est à ce moment qu’il avait soit disant trouvé la renarde. Bien sûr, tout le monde avait été très dubitatifs vis à vis de cette version des faits. Mais Hermione avait corroboré son histoire et personne n’avait plus posé de question. Tous semblaient penser que la sérieuse Hermione était incapable de mentir. Pourtant elle l’avait déjà fait. Et avec brio puisque cela avait failli coûter la vie de leur ancien professeur de défense contre les forces du mal. Ils devraient sans doute se montrer plus méfiants.

‘Concentre toi vieux, tu t’éloignes du sujet ’: « La pauvre bête a eu moins de chance avec son nom. »

Ginny rougit : « Qu’est ce que tu reproches à son nom ? »

« Je ne sais pas, il est un peu déprimant non ? » Il ne lui laissa pas l’occasion de répondre : « En fait, j’ai compris que tu avais un don pour choisir les pires noms qui soient quand tu as appelé mon hibou Coq. »

« C’est parce que ce n’est pas son nom, idiot. C’est un stupide diminutif. Si seulement tu appelais les choses telles qu’elles se nomment au lieu de toujours chercher à les simplifier. »

‘Oui ! Et maintenant le coup de grâce !’ Le jeune homme eut un sourire diabolique « Si tu y tiens… Ginerva. »

Il y eut plusieurs hoquets de surprise, puis Harry fut pris d’un fou rire qui se révéla contagieux.

« Oh, non ! Ron ! »

‘Echec à la reine !’
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 8 Juil - 8:56

Chapitre 6 : De nouveaux venus

La nuit était étonnamment claire lorsque le Poudlard Express arriva à destination. Le nombre d’étoiles dans le ciel semblait avoir doublé. Confortablement installé dans un des carrosses, Harry soupira de bien-être en apercevant le château scintillant qui se reflétait dans le lac. Même les sinistres Sombrals lui avaient paru accueillants. Il était chez lui. Enfin.

La fin de l’an dernier avait été difficile pour le survivant. La mort de Sirius l’avait anéanti. Tout ce qui touchait de près ou de loin à la magie lui était devenu insupportable. Pendant un moment, il avait voulu quitter à jamais le monde sorcier. Car s’il n’en avait jamais fait parti, son parrain serait vivant. Il n’aurait jamais risqué sa vie pour le sauver de Voldemort puisque Voldemort ne s’en serait pas pris personnellement à Harry. Si Harry avait été une personne normale comme il avait crû l’être jusqu’à ses 11 ans, alors il n’y aurait pas cette stupide prophétie qui pesait tant sur sa vie. Et les personnes qu’il aimait ne mourraient pas pour lui, à cause de lui.

Il avait fallu un mois à Harry pour admettre que malgré le sacrifice de ses parents, malgré la mort de Sirius qui avait fait de lui un orphelin pour la seconde fois, le jeune homme n’abandonnerait pour rien au monde la sorcellerie. Ces meilleurs souvenirs étaient étroitement liés au monde de la magie, et plus particulièrement à Poudlard. Car c’était ici que Harry s’était fait les meilleurs amis qu’on puisse rêver avoir.

Le brun détourna son regard du ciel pour le poser sur le frère et la sœur qui se disputaient toujours depuis que Ron avait eu le malheur de révéler le prénom complet de Ginny. Harry se garda bien de sourire, même si cela était difficile. La petite rousse n’avait pas apprécié qu’il soit à l’origine du fou rire qui avait secoué les occupants du compartiment pendant plusieurs minutes. Hermione, quant à elle, lisait tranquillement son “Livre des Sorts et Enchantements, niveau 6” en levant parfois les yeux au ciel à quelques unes des remarques les plus puériles de la fratrie qui se querellait devant eux.

Comme il le faisait souvent quand il observait ses meilleurs amis, le survivant serra dans sa main le talisman qu’ils lui avaient offert. Sur la carte qui l’accompagnait était expliqué le symbolisme des 3 pierres qui ornaient le bijou. Il n’avait pas retenu leurs noms, juste leurs significations. S’il comprenait parfaitement pourquoi Hermione s’était reconnue dans le rôle de protectrice et Ron dans celui de l’ami, il ne voyait pas pourquoi ils lui avaient attribué la pierre de la chance. Jusque là, il avait plutôt tendance à attirer les ennuis sur ses amis que la bonne fortune. Il n’empêche que ce présent était l’un des plus beau qu’il ait jamais reçu. Il était très personnel, n’avait pas d’autre utilité que de lui faire sentir qu’il était aimé, qu’on pensait à lui. Harry leur serait longtemps reconnaissant de lui avoir donné un tel cadeau.

Ils passèrent l’immense portail du parc protégé par les sangliers en pierre et arrivèrent enfin au château. En descendant du carrosse, Harry regarda pour la première fois les autres élèves de l’école. Les visages étaient sombres, parfois tristes. Il se demanda si certains d’entre eux avaient perdu des proches dans les attentats de cet été. Jamais l’ambiance de la rentrée n’avait été aussi lugubre. Mais le jeune homme était content de voir que tant d’élèves étaient présents. Dumbledore était l’un des plus farouches opposants de Voldemort, et donc très certainement une de ses cibles prioritaires. Harry avait craint que, sachant cela, les parents choisissent de ne pas confier leurs enfants à l’école. Heureusement, cela ne semblait pas être le cas.

Une fois dans la grande salle, les élèves se repartirent selon leur maison et attendirent la cérémonie de répartition. Ron tourna sa tête vers la table des professeurs.

« Ça alors ! Il y a deux nouveaux. Ou plutôt un nouveau et une nouvelle. Wouah ! »

Hermione eut un claquement de langue agacé, mais tourna néanmoins son regard en direction des professeurs. Harry en fit de même. Le jeune brun comprit tout de suite le commentaire flatteur de son ami. Près d’un Rogue bien moins renfrogné que d’habitude ce tenait la femme la plus belle qu’il n’est jamais vu. Elle était assise bien sûr, mais il avait la certitude qu’elle était grande, élancée et magnifiquement bien faite. Son visage était parfait, jeune et régulier. Elle devait avoir des origines méditerranéennes à en juger par sa peau sombre et mate. Ses longs cheveux étaient parfaitement lisses, d’un brun dense et profond. Et même à cette distance, Harry pouvait distinguer la couleur du regard de la jeune femme…

« Est ce que ses yeux sont violets ? » C’était Hermione qui avait posait la question. Même elle paraissait subjuguée par la féminité et la sensualité qui se dégageaient d’elle.

Ron jeta à Harry un regard perplexe : « Tu crois que c’est notre nouveau professeur de Défense contre les forces du mal ? »

« Je n’en sais rien. J’ai beaucoup de mal à l’imaginer en train de se battre, même dans un duel magique. »

« Peut être que c’est l’autre nouveau professeur qui nous fera ces cours. » Hermione chercha le deuxième enseignant dont avait parlé Ron.

« Là bas, près de Dumbledore. » Le roux leur montra du doigts la directeur.

Harry ne le vit pas tout de suite. Il était minuscule, de la taille du professeur Flitwick. Mais si ce dernier avait l’allure d’un homme miniature, cet être là était tout sauf humain. Il se tenait debout, sur sa chaise, et entretenait une conversation animée avec Dumbledore. La créature était maigre, tellement que sa tête en était étrangement grande. Tous ses membres étaient longs et fins, et donnaient une certaine élégance à ses mouvements. Ses yeux étaient petits, et très sombres, certainement noirs. Ils brillaient étrangement dans ce visage bistre fendu par une très large bouche. Quand il souriait, on pouvait voir apparaître une série de dents blanches et pointues. Ses cheveux avaient de quoi décomplexer Harry. Jamais il n’avait vu autant d’épis sur une seule tête. Leur implantation particulière et la gamme de différents roux qu’ils offraient donnaient l’impression que son crâne était en feu. Et de ces flammes sortaient deux longues oreilles fines et pointues, d’un noir satiné.

« Qu’est ce que c’est à votre avis ? » demanda Ron . « Un elfe de maison ? »

Hermione secoua la tête : « Non, ça n’y ressemble pas. En plus, regarde ses vêtements. Ce n’est pas du tout leur style. »

Elle avait raison. Les elfes de maison, dans leur grande majorité, ne portaient pas de vêtement, ou alors seulement s’ils étaient libres. Mais même dans ce cas, ce qu’ils mettaient ne ressemblait pas du tout au costume ouvragé en cuir beige et brun de la créature.

Ils n’eurent pas le temps de se poser d’autres questions. Hagrid venait de s’installer à sa place habituelle tandis que le professeur McGonagall faisait son entrée dans la grande salle, suivit des premières années. Les autres élèves avaient peut être une mine sinistre par rapport aux années précédentes, mais Harry constatait avec un certain plaisir que certaines choses ne changeraient jamais : les petits nouveaux avaient l’air terrifiés.

La chanson traditionnelle du choixpeau magique lançait le même message que l’année passée, avec un air plus solennel sans doute. Elle conseillait l’union des maisons de Poudlard face aux épreuves. Alors que le choixpeau entamait ses dernières notes, Harry lança un coup d’œil à la table des serpentards. Malfoy lui sourit d’un air narquois et lui fit ironiquement un signe amical de la main.

Harry fronça les sourcils. Malfoy aimait faire le malin, ce n’était pas nouveau. En revanche, qu’il le fasse de manière aussi ostentatoire, alors que son père était à Azkaban, était étrange. Et inquiétant.

Une fois la chanson terminée, il y eut une salve d’applaudissements, puis la répartition commença. Après quelques minutes, le dernier première année s’assit à la table de sa nouvelle maison. McGonagall rangea le choixpeau puis prit place auprès du professeur Dumbledore.

Ce dernier se leva pour faire son discourt de rentrée :

« Chers élèves, bienvenue pour cette nouvelle année à Poudlard. D’abord, pour ceux d’entre vous qui étaient déjà ici l’an passé, sachez que toutes les mesures ayant étaient prises par celle dont la direction aura été, et on ne peut que s’en féliciter, la plus courte de l’histoire de cette école sont officiellement annulées. » Il y eut un tonnerre d'ovations et de hourras. « Les différents clubs, équipes et autres associations sont libres de se reformer. »

Le directeur attendit en souriant que les exclamations de joie se tarissent avant de continuer : « Notre établissement accueille cette année trois nouveaux professeurs. D’abord mademoiselle Néréa Ostrica, votre nouveau professeur de défense contre les forces du mal. » La jeune femme brune se leva et inclina la tête gracieusement. Elle reçut des acclamations enthousiastes, masculines pour la plupart.

« Ensuite, et c’est une nouveauté, certains d’entre vous pourront suivre des cours de sorcellerie générale avancée. Cette matière ne s’enseigne qu’à partir de la sixième année et ne concerne que les quelques uns d’entre vous qui se destinent à des études supérieures longues. Vous y ferez une étude plus approfondie et pratique dans les domaines principaux que vous suivez déjà. Maître Skouarn Dû sera votre professeur. » dit-il en montrant de la main la petite créature toujours non identifiée. Celle-ci, debout sur la table cette fois-ci, s’inclina dans une révérence. Comme le professeur Ostrica, le petit être fût accueilli avec beaucoup de bruit.

« Quant au professeur Wotan, il ne peut malheureusement pas partager cette soirée avec nous. Mais ne vous inquiétez pas, il sera parfaitement capable d’assurer les cours d’histoire de la magie en remplacement de Monsieur Binns, qui a décidé de prendre une année sabbatique. »

La salle entière, toutes maisons confondues, explosa de joie. Jamais un professeur, absent qui plus est, ne fut autant acclamé dans les murs de Poudlard. Dumbledore regarda ses élèves avec affection, puis leva la main, demandant le silence :

« Ce n’est malheureusement pas la seule mauvaise nouvelle que j’ai à vous annoncer, je le crains. » Son visage était empreint d’une inhabituelle gravité. « Vous savez maintenant tous que Lord Voldemort est de retour. L’an passé, il ne semblait pas être dans ses plans de se manifester. Les choses ont changé, comme vous avez pu le lire dans les journaux. A mon grand regret, je dois prendre quelques mesures afin d’assurer au mieux votre protection. La plus importante étant l’annulation des sorties à Pré au Lard. »

Quelques protestations s’élevèrent, mais la plupart restaient silencieux. Ils comprenaient la décision de leur directeur. Même si pour Harry, elle sonnait un peu comme une victoire de Voldemort.

Dumbledore finit de donner ses habituelles recommandations, avec toutefois beaucoup plus de fermeté que d’habitude. Quand le repas commença, l’ambiance était incroyablement tendue. Jamais la salle n’avait été aussi silencieuse. La fin du dîner fut un soulagement et les trois amis sortirent de la Grande Salle. Ron prit alors Hermione par le bras :

« Je dois y aller. Parle lui de Malfoy. »

La jeune femme hocha la tête et regarda la haute silhouette du roux s’éloigner. Ce n’était pas la première fois qu’elle observait ainsi leur ami. Harry l’avait surprise à plusieurs reprises en train de contempler Ron rêveusement durant l’été. Ce dernier de son côté paraissait selon les moments fuir la compagnie de la jeune femme ou au contraire chercher son contact. Ce petit jeu avait beaucoup intrigué Harry et il se demandait ce qui avait bien pu se passer au Terrier pendant les deux semaines qui avaient précédé son arrivée.

Le visage sérieux de Hermione le ramena au présent :

« Malfoy ? »

« Pas ici Harry. »

Elle les conduisit dans une salle de classe déserte. Un peu surpris, il s’assit sur une table :

« Tu sais où est allé Ron ? »

« Il doit avoir un entretient avec Dumbledore à l’heure qu’il est. » Il allait lui en demander la raison quand elle ajouta rapidement : « Ron et moi avons rencontré Malfoy dans le train, en allant au wagon des préfets. »

« Il est encore préfet ? Après ce qui s’est passé l’année dernière ? »

« A l’évidence oui. Mais ce n’est pas ça l’important. Nous pensons qu’il sait sans doute quelque chose sur Voldemort. Peut être même sur ses plans. »

« Malfoy n’est pas si stupide au point de nous les dire si c’était le cas. Peut être qu’il a juste voulu vous effrayer. » Mais Harry repensa au signe ironique que le blond avait eu tout à l’heure. Lui aussi avait alors pensé que la fouine cachait quelque chose. « Qu’est ce qu’il vous a dit exactement ? »

« Rien de vraiment inhabituel, tu sais. Sang de bourbe et autres amabilités. »

Mais Hermione avait l’air un peu gênée, comme si elle voulait lui cacher quelque chose tout en évitant de mentir. Son inquiétude augmenta :

« Qu’est ce que Malfoy a dit exactement Hermione ? »

Elle eut un soupir irrité : « Il a dit que la chance ne serait pas toujours de ton côté, que les choses allaient changer et que j’allais mourir. »

Il resta un instant sans voix : « Il t’a menacée ? Et vous ne m’avez rien dit ? »

« Il y avait trop de monde dans le train. Et puis ce n’était pas vraiment une menace, juste un fait selon lui. » ajouta-t-elle placidement.

« Et il ne s’est rien passé d’autre, il ne t’a pas touchée au moins ? »

Elle eut un sourire moqueur : « Malfoy était seul, sans ses deux stupides gardes du corps. Et il arrive à peine à l’épaule de Ron. Je ne crois pas qu’il aurait tenté quoi que se soit avec lui près de moi. Il est beaucoup trop lâche pour ça. »

Harry acquiesça, mais ces paroles n’apaisèrent pas totalement son appréhension. Malfoy était peut être lâche, mais il était également malin et opportuniste. Et ce n’était pas la première fois qu’il mentionnait la mort de Hermione.

Cette nuit là, juste avant de trouver le sommeil, le survivant se promit de surveiller de plus près le serpentard.

Car il ne laisserait personne mourir par sa faute. Pas cette fois-ci.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 12:43

Chapitre 7 : Entretien nocturne

Les couloirs étaient silencieux et le bruit de ses pas résonnait sinistrement contre les murs de pierre. Ron frissonna. Le château lui semblait bien plus froid que dans ses souvenirs. Il se demanda s’il y avait toujours eu autant de courants d’air glacés. Bientôt, il pourrait se blottir dans de chaudes couvertures. Mais avant cela, il devait parler à Dumbledore.

La perspective de cet entretient inquiétait énormément le jeune homme. Dumbledore n’était pas n’importe qui. Il était à la fois l’un des sorciers les plus puissants du moment, le chef de l’Ordre du Phœnix et le directeur de son école. Et lui, et bien il n’était que Ron. Il avait l’impression d’apporter à cet homme déjà plein de responsabilités une complication supplémentaire.

Il arriva devant la gargouille qui marquait l’entrée du bureau où il était attendu. Comme si sa présence avait était perçue, la statue bascula pour laisser apparaître un escalier en colimaçon. Le roux en grimpa les marches, puis, après une profonde inspiration, frappa à la porte qui les terminait :

« Entre Ronald. »

Il n’était allé qu’une seule fois dans cette pièce. Et dans des circonstances assez tragiques, puisqu’il venait d’apprendre l’agression de son père par le serpent du Seigneur des Ténèbres. Il n’avait alors pas vraiment pris le temps de remarquer l’immense bibliothèque qui recouvrait presque tout un mur, ni le télescope géant tourné vers le ciel, ou encore les innombrables objets étranges qui s’étalaient sur différentes tables. Dans leurs tableaux, les anciens directeurs de Poudlard dormaient paisiblement. Ron se demanda un instant si le portrait d’Ombrage finirait un jour ici, puis il se concentra sur Dumbledore. Celui-ci se leva en souriant :

« Bonsoir Ronald. Assieds toi. »

Nerveusement, le jeune homme s’exécuta et attendit que son directeur commence.

« Alors dis moi. Que penses tu de vos nouveaux professeurs ? »

Ron cligna des yeux, incrédule. Il ne s’attendait pas à cette question. « Eh bien, madame Ostrica à l’air… très bien. » Elle lui paraissait en réalité un peu trop précieuse et fragile pour la défense contre les forces du mal. Mais il n’allait certainement pas le dire à Dumbledore. Si ce dernier l’avait engagée, c’est qu’il l’estimait suffisamment qualifiée pour leur enseigner une telle matière.

Comme s’il avait lu dans ses pensée (et il devait certainement l’avoir fait), le vieil homme eut un air amusé : « C’est une personne tout à fait compétente. Elle peut être redoutable, il ne faut pas se fier à son apparence délicate et féminine, crois moi. »

Le jeune roux rougit à cette remarque. Cette femme était en effet magnifique, d’une beauté sans équivalence. Même Fleur Delacours, qui pourtant avait du sang de Vélane, ne possédait pas cette grâce et cette sensualité. Mais malgré tout, Ron trouvait que cette perfection avait quelque chose de glacé. Pas une fois ce beau visage aux traits si purs n’avait souri. Il ne pouvait s’empêcher de le comparer à celui d’Hermione, à son charme piquant et insolent, à son nez mutin et aux sourires qui illuminaient ses yeux de lionne. La beauté sauvage et discrète de son amie lui plaisait beaucoup plus que celle à la fois froide et éclatante du nouveau professeur.

« Et maître Skouarn Dû ? Quelles impressions t’a t’il laissé ? »

Cette fois-ci, Ron sourit franchement. Il avait perçut, parmi le brouhaha de la Grande Salle, quelques bribes de la conversation que la petite créature et son directeur avaient eu juste avant le repas : les deux adultes s’échangeaient des plaisanteries. Le jeune homme avait immédiatement apprécié cet être bizarre.

« Je crois qu’il plaira aux élèves. » Après une hésitation : « Qu’est ce qu’il est exactement ? » Dumbledore sourit malicieusement et Ron réalisa alors la maladresse de sa question : « Enfin je veux dire… »

« Skouarn est un korrigan. » Devant l’air toujours interrogatif de son élève, il ajouta : « C’est une race du peuple de Faerie. Je crois moi aussi qu’il va plaire aux élèves. Quand au professeur Wotan, tu ne l’as pas encore rencontré, mais je puis t’assurer que ses cours d’histoire de la magie seront bien plus vivants que ceux que tu as pu suivre jusque là. »

La tension qui habitait Ron s’envolait peu à peu. Il était reconnaissant à Dumbledore de ne pas l’assaillir de questions sur les conséquences de sa blessure et de l’aider à se détendre. Finalement, ce fut lui qui aborda le sujet :

« Vous vouliez me parlez des cicatrices laissées par le cerveau ? »

« J’aimerais d’avantage que tu m’en parles toi. Ta lettre disait peu de choses, seulement que tes sens semblaient s’être affinés et que tu supposais que la cause en était l’attaque que tu as subie au département des mystères. Tu pourrais peut être m’en expliquer davantage. »

« Qu’est ce que vous voulez savoir exactement ? » Ron se sentait à nouveau mal à l’aise.

Le vieil homme lui sourit : « Commence donc par le début. Comment t’en es tu rendu compte ? »

Et Ron lui raconta tout : le développement de son toucher, suivit rapidement de celui de ses autres sens, la souffrance ressentit face à l’intensité des perceptions, l’isolement qu’il s’était imposé, l’eau qui calmait ses douleurs, puis l’accoutumance de son corps. Il lui expliqua (sans rentrer dans les détails embarrassants) sa conversation avec Hermione et son refus d’en parler à son entourage, notamment à Harry.

Au bout de quelques minutes, le jeune homme termina son récit. Il se sentait étrangement soulagé, plus encore qu’après avoir confié ce secret à Hermione. Maintenant, un adulte était au courant. Il allait pouvoir l’aider, peut être même le guérir.

Durant tout ce temps, Dumbledore ne dit rien, ne l’interrompant qu’une ou deux fois pour demander quelques précisions. Il resta silencieux quelques instants, puis hocha la tête en souriant :

« Il me semble que tu as vu juste Ronald. Cette hypersensibilité est sans doute une des traces laissées par le cerveau. Mais tu as été chanceux. Très chanceux en fait. Les conséquences auraient pu être bien pires. La plupart des personnes ayant subi une modification de leur système nerveux n’y ont pas survécu. Et les autres sont en grande majorité devenus fous. »

Ron palissait un peu plus à chaque parole prononcée. Jamais il n’aurait imaginé que cela puisse être aussi grave. Il se rendait compte trois mois après que cette escapade au ministère de la magie aurait pu lui coûter sa santé mentale, voir sa vie.

Son directeur continuait, ne semblant pas remarquer son malaise : « Il y a eu quelques cas de transfert de souvenirs ou d’amélioration des capacités intellectuelles et de mémorisation. Mais si ma mémoire est bonne, tu es le premier dont les troubles se manifestent physiquement. Cela va malheureusement compliquer un peu les choses. »

« Vous voulez dire que les médicomages vont avoir plus de mal à me soigner ? »

Dumbledore eut un regard grave et triste : « J’ai bien peur Ronald, qu’il n’y ait pas de guérison possible. Il faut que tu comprennes que ton corps a été profondément modifié. La seule façon de te soigner serait de restructurer une nouvelle fois l’organisation de ton système nerveux. Et il n’est pas certain que cela améliore ton état. En réalité, cela ne ferait sûrement qu’empirer les choses. Le cerveau est un organe très complexe. Il est le siège de nos émotions, de nos souvenirs, de nos pensées, de nos sensations. Ce n’est pas sans raison qu’il est étudié avec tant d’attention au département des mystères. Je suis vraiment désolé si tu espérais trouver ici un remède Ronald, mais il n’y en a pas. »

Cette nouvelle dévasta le jeune homme. Jusque-là, il avait toujours crû en une guérison. Après tout, le cerveau ne l’avait touché que quelques minutes. Cela ne pouvait pas être important, ou à la limite temporairement. Il réalisait maintenant que ses blessures allaient le changer de façon profonde et définitive, pour le reste de ses jours. Il en était malade. Et le pire, c’était que ce qui lui arrivait était entièrement de sa faute. C’était lui qui avait lancé ce sort stupide sur le cerveau. Et maintenant il allait devoir vivre avec cette… anormalité toute sa vie.

C’était trop. Il étouffait. Sans se soucier de ce que son directeur pourrait penser de lui, Ron se leva et ouvrit la fenêtre la plus proche. Il prit plusieurs longues inspirations pour chasser la nausée qui l’envahissait. Il sentit le vieil homme se lever et se diriger vers lui. Une main amicale se posa sur son épaule.

« Je suis vraiment navré Ronald. »

Le roux hocha la tête. Quand il eut retrouvé suffisamment de sang froid, il se tourna vers lui :

« Alors, si ce n’est pas pour me soigner, en quoi le fait d’être un cas unique rend-t-il les choses plus difficiles ? »

« Cela va compliquer ton entraînement évidemment. »

« Mon entraînement ? »

« Bien sûr. Il faut que tu contrôles tes sensations. Tu m’as dit toi même qu’elles étaient parfois si fortes qu’elles en devenaient douloureuses. Et même si ton corps semble s’y être remarquablement vite acclimaté, tu dois encore avoir du mal à contrôler le flux d’informations qui te parviennent, je me trompe ? »

Ron rougit en se rappelant le baiser qu’il avait échangé avec Hermione. Ses sens s’étaient retrouvés saturés de plaisir et il avait eu un mal fou à se contrôler. ‘Oui, finalement, un entraînement pourrait être utile…’

« En plus de cela, une bonne maîtrise de ce don serait peut-être un atout dans une carrière d’Auror. » ajouta Dumbledore en souriant.

« Je ne vois pas comment, à part en espionnant les gens … » Ron détestait cette idée. Il était fait pour l’action, par pour les filatures. Depuis qu’il était né, il vivait dans l’ombre de ses frères et de ses amis, il n’allait sûrement passer sa vie professionnelle à se cacher.

« Je crois que l’entraînement t’ouvrira de nouvelles perspectives quant à l’utilisation de tes sens » lui dit son professeur avec un rire amusé. Puis plus sérieusement : « Quand décideras tu de le dire à Harry ? Car tu te rends compte que tu ne pourras pas le lui cacher éternellement. »

Il y eut un soupir : « C’est vrai. J’espérais être guéri et ne jamais avoir à lui avouer ça. Mais maintenant… Il va s’en vouloir, je le sais. Alors que ce n’est absolument pas de sa faute. »

« Ce n’est pas de la tienne non plus Ronald. »

Il rougit violemment et baissa honteusement les yeux. ‘Il sait.’

C’était l’un des moments les plus humiliants de sa vie. Plus encore que la beuglante qu’il avait reçue en seconde année, ou que ses tristes performances lors de ses deux premiers matchs de Quidditch en tant que gardien de Griffondor. Il était là, seul avec ses erreurs, debout devant une des personnes qu’il admirait le plus au monde. Il savait que Dumbledore ne le jugeait pas, mais à ce moment précis, il se sentait pire qu’inutile. Il était une charge, un souci supplémentaire pour un homme déjà incroyablement occupé. Et bientôt, il serait une source de tristesse pour son meilleur ami.

« Ronald ? »

« Je le dirai à Harry » coupa précipitamment le jeune homme. « Je ne sais pas encore comment ni quand, mais je lui dirai. »

Le professeur sourit doucement : « Bien, très bien. Et, en parlant de Harry, comment va-t-il ? Est ce qu’il vous parle de ce qui s’est passé cette nuit là, au ministère ? »

Ron secoua la tête : « Non, pas vraiment. Harry a toujours été très... renfermé, très secret. Mais je crois qu’il va mieux. Il commence à faire son deuil. »

Etrangement, Dumbledore eut l’air déçu de sa réponse, comme s’il s’attendait à autre chose. Mais il finit par lui sourire : « Cet entretien est terminé Ronald. J’aimerais te revoir samedi prochain, vers onze heure, pour te donner plus de détails sur l’entraînement que tu subiras. Je souhaiterais également parler à Miss Granger et Mr Potter. Pourrais tu leur faire part de ce rendez-vous ? »

« Bien sûr. Et bien, bonne nuit Professeur. »

« Bonne nuit Ronald. »

A nouveau seul dans les couloirs froids et humides de l’école, Ron repensa à la conversation qu’il venait d’avoir. Il n’y aurait donc pas de guérison. Tout resterait plus fort et intense. Et il devrait sans doute continuer à se priver de certaines choses comme il avait déjà commencé à le faire. Plus de sucreries trop écœurantes, d’après midi d’été en plein soleil, de douches brûlantes. Et plus de baisers d’Hermione.

‘Non, c'est hors de question’. Il aimait Hermione. Il n’allait certainement pas renoncer à elle aussi facilement. Dans peu de temps, son entraînement commencerait. Il apprendrait à contrôler ce qu’il ressentait. Et alors, il pourrait enfin la serrer dans ses bras et reprendre là où ils s’étaient arrêtés la nuit de leur premier baiser.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 12:51

Chapitre 8 : Première semaine de cours.

Le premier cours des Griffondors de sixième année était celui d’histoire de la magie. Hermione était plus qu’impatiente de rencontrer enfin le professeur Wotan. Elle avait toujours adoré cette matière. Elle lui permettait de mieux connaître et comprendre le monde de la sorcellerie.

En tant qu’enfant de Moldus, elle ne possédait pas la culture du passé que détenaient les sang- purs. Elle enviait beaucoup Ron pour ce savoir quasiment inné. La jeune femme s’était jurée qu’un jour, elle en saurait tant sur le monde de la magie que personne, pas même cette fouine de Drago Malfoy, n’oserait plus la traiter de Sang de Bourbe. C’était une des raisons pour lesquelles elle ne s’endormait pas pendant les cours soporifiques de Binns. Et aujourd’hui, ils avaient un nouveau professeur, et une chose était certaine, il ne pouvait pas être moins intéressant que leur ancien enseignant fantôme. ‘Qui sait, peut être même que Ron et Harry prendront leurs propres notes.’

Les élèves attendaient l’arrivée de leur professeur en bavardant assez bruyamment. Soudain, la porte de la classe claqua violemment. Tous sursautèrent et se tournèrent précipitamment vers la source du bruit.

Un vieil homme s’avançait vers le bureau en s’appuyant sur une canne à l’allure tordue. Tout chez le nouvel arrivant paraissait ancien et délabré, depuis ses cheveux blancs et crépus jusqu’à sa silhouette voûtée. Son visage était grêlé et ridé par les années. Ou du moins ce que l’on distinguait de son visage, car une grande partie en était cachée par un large bandeau gris qui recouvrait ses yeux aveugles. Sa peau parcheminée avait une teinte jaunâtre, comme si elle n’avait pas été exposée à la lumière du soleil depuis longtemps. Pourtant, elle possédait un éclat particulier, une sorte de lumière interne qui donnait au vieil homme une aura étrange. Jamais Hermione n’avait vu quelqu’un d’aussi âgé.

Les Griffondors regardèrent leur nouveau professeur prendre place devant son pupitre. Le silence fut brusquement brisé par un croassement strident. Sur l’épaule droite de Wotan se tenait un énorme corbeau, au moins aussi vieux que son maître.

« Je suis, comme vous devez-vous en douter, le professeur Wotan. Je vous enseignerai l’histoire de la magie cette année. » Sa voix était énergique, un peu bourrue. Elle ne correspondait absolument pas à l’aspect de son propriétaire.

« Pour ceux d’entre vous qui penserez que de ne pas voir m’empêcherait de savoir ce que vous faites, je préfère prévenir tout de suite. Chacun de vos gestes, je le vois grâce à Munnin. » Il caressa le corbeau gris sur son épaule. « Il est mes yeux, ne l’oubliez jamais. En plus de cela, je suis peut être aveugle, mais certainement pas sourd. Je ne tolérerai aucun bavardage inutile. J’attends de vous une totale attention. Compris ? »

Il parlait sans élever la voix, mais le ton était violent et autoritaire. Les élèves acquiescèrent, tout en sachant que le vieil homme ne verrait pas leur geste. Munnin poussa alors un cri rauque et Wotan eut l’air satisfait. Un sourire étira son visage, dévoilant des dents jaunes de taille inégale.

« Bien. Commençons dans ce cas. J’ose espérer que vous êtes au courant du récent retour de Voldemort ? »

Hermione sentit Ron frissonner à côté d’elle, et il y eut beaucoup de cris étouffés dans la classe. Mais le professeur Wotan n’en tint pas compte :

« Quelqu’un pourrait-il m’expliquer la justification qu’il donne à la guerre qu’il fait ? »

Après de longues secondes, Hermione leva une main un peu tremblante : « Professeur ? »

« Oui Miss… ? »

« Granger Monsieur. Voldemort estime que seuls méritent d’exercer la magie ceux dont les origines sont purement sorcières. D’après lui, les enfants de Moldus, en se mêlant aux sang-purs, saliraient et amoindriraient la magie du monde sorcier. »

« Tout à fait juste miss Granger, 5 points pour Griffondor. Cette guerre est en grande partie une bataille d’idéologie sur la pureté du sang sorcier, en effet. Et ce n’est pas la première de l’histoire. Dès le XIII ème siècle, des conflits ont opposé, avec plus ou moins de violence, les tolérants et les puristes. »

Le vieil oiseau battit des ailes et croassa. Immédiatement, la canne sinueuse s’abattit avec fracas sur le bureau du professeur :

« Réveillez vous un peu, bande d’endormis ! Prenez donc des notes ! »

Dans un synchronisme parfait, les élèves se saisirent de leurs plumes et notèrent ce que Wotan venait de dire.

A la sortie de ce premier cours d’histoire de la magie, les impressions de Hermione sur le nouveau professeur étaient partagées. Elle le trouvait trop agressif. Mais en même temps, elle devait reconnaître qu’il savait capter l’attention de la classe. Tous avaient écouté, fascinés, le récit des précédentes guerres sur l’extermination des nés moldus. La jeune femme en avait été bouleversée. Merlin, cela faisait presque 800 ans que ce genre de conflits se succédaient. Les sorciers n’avaient donc rien appris pendant tout ce temps. Elle se demandait combien de morts il faudrait encore avant de retenir une fois pour toute la leçon.

« Et bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est… différent des cours de Binns. » Harry ne paraissait pas savoir si c’était une bonne ou une mauvaise chose.

« Oui, il me fait penser à un mélange entre Rogue et Maugrey. Ce qui est assez effrayant. Et puis cet oiseau… »

Ron fit une grimace : « Je déteste son cri, il me perce les tympans. » La brunette regarda avec inquiétude son ami, mais celui-ci enchaîna vite, le sourire aux lèvres : « Ce qui est sûr, c’est qu’à partir de maintenant, on aura du mal à s’endormir en classe. En fait, je crois bien que Binns va me manquer. »

« Et j’ai l’impression qu’il va falloir prendre ses notes soi-même cette fois. » ajouta Harry en soupirant.

Hermione leva les yeux au ciel. ‘Ah, les hommes !’

……………………………………

Hermione craignait un peu de rencontrer leurs deux autres nouveaux maîtres. Après tout, même si Harry avait été excellent pendant les séances de l’AD, cela faisait un an qu’ils n’avaient pas eu de vrai professeur de défense contre les forces du mal, peut être que leur niveau n’était pas suffisant. Et elle ignorait totalement ce que serait la sorcellerie avancée.

Il se trouva que l’emplois du temps des Griffondors plaçait ces deux cours le mercredi, l’un à la suite de l’autre.

Le professeur Ostrica était non seulement superbe mais aussi incroyablement douée, ce qui agaçait prodigieusement Hermione. D’une voix lente et profonde, elle leur expliqua le programme de l’année. L’ensemble était axé sur la défense, mais nécessitait une connaissance parfaite des sorts à contrer. Ils avaient donc passé la première séance à lister un certain nombre de sortilèges d’attaque et devaient trouver pour le prochain cours le moyen de s’en protéger, démonstration à l’appui.

Quant au Maître Skouarn Dû, c’était sans aucun doute possible le personnage le plus étrange qu’elle n’avait jamais rencontré. D’un naturel joyeux et extravagant, il lui rappelait un peu les jumeaux Weasley. Elle n’avait pas réellement pu se faire une idée de ses qualités d’enseignant, puisque la première séance avait consisté en l’élaboration de groupes de travail répartis selon quatre matières.

L’ensemble des sixièmes années suivant les cours de sorcellerie avancée ne rassemblait qu’un petit groupe de seize dont, à leur grand désarroi, Malfoy et Pansy faisaient partis. Cinq des élèves avaient choisi l’option charme, quatre autres (dont les deux serpentards) avaient préféré les potions. Hermione, Harry et Ron avaient opté pour la métamorphose (même si elle suspectait ses deux amis d’avoir choisi cette matière difficile pour qu’elle ne se retrouve pas toute seule). Le dernier groupe, auquel Neville appartenait, ferait de la botanique. D’après ce qu’elle avait compris, chaque groupe devrait mettre au point un projet et le réaliser avant la fin de l’année. Le cerveau de Hermione fourmillait déjà d’un millier d’idées.

La semaine se termina par un cours de soins aux créatures magiques. En se dirigeant vers la cabane de Hagrid, les élèves se demandaient nerveusement ce que le garde chasse avait bien pu amener comme animal dangereux cette fois-ci.

Le demi-géant les attendait à l’ombre des arbres, un large sourire éclairant son visage amical. Devant lui était posée une grande cage dans laquelle semblait dormir un gros animal noir et velu. En regardant plus attentivement, Hermione réalisa que la bête en question était en réalité constituée de plusieurs petites créatures rassemblées dans une sorte de nid. Le bruit provoqué par l’arrivée des élèves les réveilla et ils déployèrent leurs ailes minces et translucides. Silencieusement, ils se posèrent sur les quelques perchoirs installés dans la cage et fixèrent les élèves de leurs grands yeux rouges.

Ces animaux ressemblaient à des chauves souris par bien des aspects, mais ce n’en étaient manifestement pas. Ils n’avaient pas de mâchoires, juste un trou béant constamment ouvert sur des rangées de crocs fins et pointus. Leur regard intelligent restait immobile, comme celui d’un prédateur sur une proie. Hermione eut un long frisson. Elle n’aimait pas du tout ces créatures, quoique cela puisse être.

La classe, griffondors comme serpentards, restait à une certaine distance de la cage. Hagrid, à leur grand soulagement, ne leur demanda pas de s’approcher.

« Bonjour à tous ! Les cours de cette année seront consacrés en grande partie aux animaux nocturnes. Est-ce que l’un d’entre vous saurait me dire ce que nous avons là ? »

Tout le monde paraissait s’attendre à ce que Hermione donna la réponse. Mais ce fut Malfoy qui leva nonchalamment sa main et répondit d’une voix traînante :

« Ce sont des Vamproies. »

Hagrid fut pris un instant au dépourvu, puis hocha la tête : « C’est ça, tout à fait. 5 points pour Serpentard. »

« Ça ne m’étonne pas qu’il connaisse ces horreurs » grogna Ron à côté d’elle. « Il faut vraiment être fou pour s’intéresser à des choses comme celles là ! »

« Ron, je te rappelle que Hagrid adore ce genre de choses, et il est ton ami. »

« Hagrid cache des dragons dans sa maison et des géants dans la forêt. Hermione, il faut que tu te rendes à l’évidence. Même si c’est notre ami, Hagrid est complètement fou. »

Hermione fronça les sourcils, mais ne pu s’empêcher de sourire. Au moins, le jeune homme lui avait parlé directement, sans l’intermédiaire de Harry. Et c’était bien la première fois de la semaine.

Ron était devenu plus distant depuis son entrevue avec Dumbledore. Davantage encore qu’après leur baiser et sa confession. Le lendemain de son entretien avec le directeur, il leur avait seulement dit que ce dernier souhaitait les voir tous les trois samedi prochain. Il n’avait absolument pas mentionné sa blessure, pas même à elle. Cela l’ennuyait énormément, mais elle connaissait suffisamment Ron pour savoir qu’il parlerait quand il se sentirait prêt.

Elle était néanmoins inquiète. L’humeur du jeune roux avait été étrange cette semaine, avec une alternance de phases où il semblait plein d’une détermination farouche et d’autres durant lesquelles il était envahi d’une sorte de mélancolie. La jeune femme se demandait ce qu’avait pu lui dire Dumbledore pour le mettre dans un état pareil.

« Les Vamproies sont de redoutables prédateurs » continuait Hagrid. « Ils chassent en bandes gigantesques, que l’on appelle nuées. Individuellement, ils seraient à peine capables de vous mordre, mais une nuée peut dévorer un dragon adulte en quelques secondes à peine. »

Les élèves regardèrent ébahis ces minuscules bêtes, pas plus grosses que le poing. Hermione pour sa part ne voyait pas du tout l’intérêt d’apprendre à soigner ces animaux.

« Si un jour, vous vous retrouvez face à ses bestioles, le moyen le plus rapide de les distraire est de les éblouir. Ils sont nocturnes, vous comprenez, et ils n’aiment pas trop les lumières vives. »

Harry haussa les sourcils et échangea un regard surpris avec son amie. A l’évidence, leur professeur ne cherchait pas à leur montrer comment soigner ces créatures, mais plutôt comment s’en protéger.

« Mais l’aveuglement ne les arrêtera pas longtemps. Ils peuvent se diriger, s’ils n’ont pas d’autre choix, grâce à leurs cris, un peu comme des chauves souris. Il faut alors amplifier l’écho, pour les déstabiliser et disperser la nuée. En général, c’est suffisant pour les faire fuir. Est-ce que c’est clair ? »

Les élèves acquiescèrent, se demandant anxieusement si Hagrid allait ou non ouvrir la cage pour leur faire une démonstration. Ce ne fut heureusement pas le cas :

« Nous allons commencer par le sort d’aveuglement. Est-ce que quelqu’un veut essayer ? Lavande peut être ? »

La jeune fille hocha timidement la tête, s’avança légèrement vers les Vamproies, et murmura l’incantation. Aussitôt, une vive lumière sortit de sa baguette et frappa les créatures. Ces dernières, affolées, se mirent à voler frénétiquement, en tentant de sortir de la cage.

« Excellent, bravo ! 10 à points pour Griffon… »

« Ron ! »

Le jeune roux était à genoux, les mains crispées sur ses oreilles. Il souffrait, c’était évident, et des larmes de douleur roulaient sur ses joues. Hermione entendit Malfoy ricaner. Elle s’agenouilla près de son ami, suivit immédiatement de Harry. Elle constata horrifiée que du sang commençait à couler de son nez.

« Ron, mais qu’est ce que tu as ? » demanda le jeune brun.

Mais Ron ne regardait que Hermione. Ses magnifiques yeux bleus la suppliaient : « J... je t’en pr... prie, fais les t... taire ! »

Puis il s’écroula dans ses bras, inconscient.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:02

Chapitre 9 : Mise au point

Le ciel s’était considérablement assombri depuis le moment où Ron s’était évanoui. Un voile gris obscurcissait le soleil et refroidissait l’atmosphère. Debout près d’une des fenêtres de l’infirmerie, Harry regardait le paysage sans vraiment le voir. Cela faisait maintenant plus de deux heures que son ami avait perdu connaissance sans raison apparente, et il n’était toujours pas revenu à lui.

Le jeune brun se tourna vers le lit où était étendu Ron. Il avait l’air paisible et détendu, comme s’il dormait. Il n’y avait aucune trace sur son visage de la douleur qui l’avait littéralement assommé quelques heures auparavant. Il restait malgré tout inconscient.

Harry eut un long soupir de frustration. Il se sentait totalement impuissant. Il détestait ne pas savoir ce que son ami avait. La seule chose qu’ils avaient réussi à obtenir de Mme Pomfresh était la permission de rester dans l’infirmerie jusqu’au dîner. Personne n’avait daigné leur donner ne serait ce que l’ombre d’une explication, pas même McGonagall qui était passée quelques instants prendre des nouvelles de son élève.

Et Ron n’était pas le seul à inquiéter le jeune homme. Hermione se tenait debout, droite et immobile à côté de leur ami. Harry ne se souvenait pas l’avoir vu un jour aussi pâle et tremblante. Si l’état de Ron inquiétait le survivant, il rendait la jeune femme complètement malade. D’habitude, elle parvenait toujours à maîtriser et cacher ses peurs malgré sa nature angoissée. Mais à cet instant, l’assurance et le sang froid dont elle était si fière se brisaient. Harry aurait aimé pouvoir l’aider, la réconforter. Il ignorait absolument comment calmer sa terreur, il n‘avait pas la moindre idée de la façon dont il aurait pu s’y prendre. ‘Ron saurait lui…’

Le jeune roux gémit soudain en battant des paupières :

« Hermione… »

Ce n’était qu’un murmure, mais il résonna dans le silence tendu de la pièce. La jeune femme sursauta en entendant son prénom. Harry se précipita sur celui qui venait de le dire.

« Eh, Ron ! Comment tu te sens ? Qu’est ce qui s’est passé ? » Son ami grimaça en se redressant : « Attends, je vais chercher Mme Pomfresh. »

« Non ! » cria Ron. « Non, pas tout de suite, s’il te plaît. » Il paraissait épuisé, mais lucide. Harry hocha la tête.

« Comme tu veux. »

Le jeune homme lui sourit puis regarda Hermione. Elle était toujours aussi effrayée, peut être même davantage qu’avant. Ron fronça les sourcils et lui tendit la main, l’invitant à s’approcher. La jeune femme regardait la main offerte du roux les yeux pleins de larmes :

« Non, je vais te faire mal » réussit-elle à dire d’une voix tremblante.

Ron lui sourit : « Tu ne me feras jamais de mal Hermione, ne t’en fais pas. »

Elle éclata alors en sanglots, mais au lieu de se jeter dans ses bras comme Harry l’aurait pensé, elle s’assit simplement sur son lit et posa délicatement sa petite main sur celle de Ron. Le brun ne comprenait absolument pas se qui se passait. De quoi parlaient-ils donc ?

Il réalisa alors que ses deux meilleurs amis lui cachaient sûrement quelque chose. Un secret suffisamment grave pour mettre Ron à terre pour une raison qu’il ignorait. Mais à l’évidence, Hermione était au courant. Et elle ne lui avait rien dit pendant ces deux éprouvantes heures d’attente. Une sourde colère commençait à gronder dans sa poitrine, mais il essaya de la faire taire et demanda de sa voix la plus neutre :

« Je peux savoir pourquoi elle pourrait te faire mal simplement en te touchant s’il te plaît ? »

Ron détourna son regard, l’air honteux. ‘Merlin, il me cache vraiment quelque chose.’ Il vit Hermione serrer la main de leur ami et lui offrir un sourire rassurant. Cela révolta Harry. ‘Mais pourquoi est-elle de son côté ? Il m’a menti ! Merde, c’est moi qu’elle devrait soutenir.’

Ron hocha la tête et osa enfin regardait le survivant dans les yeux :

« J’aurais dû te le dire avant » Il ne tint pas compte de son reniflement de dégoût : « Je comptais de toute façon te le dire ce soir, pour que Dumbledore t’explique cela demain. »

« Alors Dumbledore sait que… enfin il sait. Et combien d’autres personnes savent, dis moi ? » Sa voix était froide et ironique. Il se détestait pour lui avoir parler de cette façon mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il se sentait trahi.

« Juste lui et Hermione à ma connaissance. » Harry lança un regard rancunier à Hermone, mais elle le soutint sans difficulté. A l’évidence, elle était d’accord avec la décision de Ron. ‘Merde !’

« Je croyait que ça serait finit depuis longtemps le jour où je t’en parlerais. En fait, j’espérais ne jamais avoir à le faire. Mais d’après Dumbledore, ça restera permanent. »

Hermione poussa un petit cri : « Mon Dieu, Ron ! Pourquoi tu ne m’as rien dit ? » Harry éprouva une joie mauvaise à ces mots. « Merlin, ça veux dire qu’il y aura d’autres accidents comme tout à l’heure ? » Elle semblait au bord de la crise de nerf. Harry ne l’avait vu qu’une seule fois aussi stressée, en troisième année, quand elle utilisait le retourneur de temps. La colère céda un peu de terrain à l’inquiétude, aussi bien en ce qui concernait Hermione que Ron. Car les paroles de son amie à son propos n’avaient absolument rien de rassurant.

Le roux serra la main d’Hermione : « Non, Dumbledore a dit que j’apprendrai à vivre avec ça. En fait, il va… »

« MERDE, MAIS DE QUOI EST CE QUE VOUS PARLEZ TOUS LES DEUX ! »

Ses deux amis ne semblaient pas surpris de son éclat, plus résignés qu’autre chose. Cela l’énerva encore d’avantage. L’an dernier, on lui avait caché la prophétie qui le liait à Voldemort. Pour le protéger selon Dumbledore. Et a quoi cela avait-il mené ? A la mort de Sirius. Et maintenant, ses amis lui faisaient des petits secrets ! Harry ne voyait qu’une seule raison pour que Ron, et surtout Hermione lui mentent. Pour le protéger. Ce qui signifiait que cela le concernait, de près ou de loin. Et qu’il avait le droit de savoir ce que Ron pouvait bien avoir.

Le jeune roux soupira longuement : « C’est à propos de la nuit au département des mystères. Tu te souviens que j’ai reçu ce sort qui m’a rendu… bizarre. Et qu’ensuite, j’ai amené un cerveau vers moi, et qu’il m’a blessé. » Il remonta les manches de sa chemise pour lui montrer les cicatrices légèrement bleutées et brillantes laissées par le cerveau. Harry n’y avait jamais vraiment prêté attention jusque là. On lui avait vite dit qu’elles n’étaient pas vraiment graves et que Ron n’aurait aucune séquelle. Mais les paroles de Mme Pomfresh sur les conséquences nerveuses lui revinrent en mémoire. Il acquiesça lentement. « Les médicomages n’avaient pas trouvé de séquelles, mais il y en a eu un peu plus tard, au début des vacances. »

Toute la fureur de Harry s’évanouit et fut remplacer par une vague de terreur. Ron était malade, il avait mal, il était à l’hôpital. Et tout ça à cause de lui. Une personne qu’il aimait souffrait par sa faute, encore. ‘Merlin, non pas ça !’ Hermione dût lire sur son visage car elle se leva et posa une main amicale sur son épaule :

« Ce n’est pas ta faute Harry. »

Ces paroles ne l’aidèrent pas. Au contraire. Il comprenait maintenant pourquoi ses amis avaient choisi de se taire. Après cinq années d’amitié, ils le connaissaient bien. Ils savaient qu’il s’en voudrait, que la culpabilité l’étoufferait, comme c’était le cas à ce moment précis. Il se remémora la façon dont il leur avait parlé, et sa honte augmenta encore, manquant de le submerger.

« Elle a raison. Tu sais, tu ne nous as pas forcé à te suivre. On était là où on devait être, c’est tout. »

Harry déglutit avec difficulté. Il se sentait au bord des larmes, ce qui était stupide et égoïste. Dans l’immédiat, c’était Ron qui avait un problème, pas lui. Il réussit à retrouver sa voix, même s’il elle lui paru rauque et brisée quand il lui demanda :

« Et alors, qu’est ce qui t’arrive exactement ? »

Ron mis un certain temps à lui répondre, comme s’il cherchait ses mots : « Mes…s ens sont plus… enfin je… tu vois… »

« Ses sens se sont développés, ils sont plus performants. »

Ron paraissait à la fois soulagé et froissé que Hermione ait parlé à sa place : « Eh, c’était à moi de lui dire ! »

Hermione prit son plus bel air de Miss-je-sais-tout : « Tu semblais avoir du mal à faire une phrase cohérente. J’ai pensais qu’en le lui disant moi même, il le saurait peut être avant de voir Dumbledore demain matin. »

Petit à petit, alors que ses deux amis commençaient à se chamailler, les paroles de la jeune femme pénétrèrent l’esprit de Harry. ‘Des sens développés ? Mais qu’est ce qu’elle veux bien dire par là ?’

« Euh, ça veux dire que tu es plus fort ? Un peu comme Superman ? » demanda-t-il après une hésitation.

Ron eut l’air abasourdi : « Super qui ? »

Hermione laissa échapper un gémissement : elle avait beaucoup de mal a cacher son fou rire. Harry se sentait stupide d’avoir posé une question pareille, mais il avait du mal à imaginer ce que Ron avait.

Hermione parut enfin se calmer, et dit à Harry, les larmes aux yeux : « Non, je ne crois pas. Il sent mieux les choses qu’avant, mais il n’est pas plus fort. »

« Mais de qui vous parlez vous deux ! Hermione, il existe quelqu’un comme moi chez les moldus et tu ne m’as rien dit ! »

Le fou rire de Hermione reprit : « J’aurais eu beaucoup de mal à te présenter Superman, crois moi. »

Malgré lui, Harry sourit devant l’air perplexe de Ron et celui amusé de Hermione. Il réalisa en regardant ses deux amis que la jeune femme était sans doute au courant de l’état du roux depuis un moment déjà. Il fut soulagé de voir que cela n’avait rien changé entre eux. Au contraire, ils semblaient s’être rapprochés.

« Alors, tu ressens quoi exactement ? »

Encore une fois, Ron prit son temps avant de répondre : « Je ne sens rien de différent. C’est juste plus intense, plus fort, plus précis. Tu vois, par exemple, je n’aime plus trop les chocogrenouilles. C’est parfaitement écœurant ! Tu as remarqué à quel point elles sont sucrées ! »

Harry se rappela alors d’une multitude de détails qui lui avaient paru insignifiants sur le moment mais qui prenaient maintenant tout leur sens. Il se demanda comment il avait pu être aveugle au point de ne rien voir. C’était beaucoup moins grave qu’il ne l'avait craint. En fait, c’était plutôt cool comme séquelles. Mais il se souvint du lieu où ils étaient. L’infirmerie…

« Mais, et cet après midi, au cours de soins aux créatures magiques, qu’est ce que tu as eu ? »

Ron grimaça et se massa les tempes de ses grandes mains : « Merlin, quelles bêtes horribles ses Vamproies ! Elles ont vraiment le cri le plus épouvantable que j’ai jamais entendu. C’est encore pire que l’orchestre de fantômes à l’anniversaire de mort de Nick-quasi-sans-tête. »

Harry en resta bouche bée. Le cri des Vamproies ? Il n’avait rien entendu du tout, pas même un murmure. Peut être que Ron s’était trompé sur les conséquences de l’attaque du cerveau. Peut être qu’il entendait des voix. Peut être qu’il devenait fou.

Mais Hermione hocha la tête d’un air grave : « Oui, j’ai demandé à Hagrid. Elles communiquent par ultra-sons. Ce sont des bruits si aigus que l’homme ne les entend pas. Ça devait vraiment être assourdissant. »

Ron avait l’air au moins aussi surprit que Harry.

« Vous… vous n’avez vraiment rien entendu ? »

Les deux têtes brunes secouèrent la tête. Ron se recoucha lentement dans son lit : « Et bien, ouah ! »

Ses amis sourirent : « Oui vieux, comme tu dis. »

Soudain, Ron se tendit légèrement et regarda fixement la porte. Quelques instants plus tard, Mme Pomfresh faisait son entrée dans l’infirmerie :

« Ah, tu es réveillé ! C’est une bonne nouvelle. Je vais vérifier si tout va bien dans quelques minutes. S’il n’y a pas de problème, tu pourras sortir demain matin. » Elle se tourna vers Hermione et Harry : « Et vous deux, dehors ! Il est plus que l’heure du repas. Votre ami a besoin de repos. »

Ils avaient séjourné suffisamment de fois à l’infirmerie pour en connaître le caractère inflexible de la femme qui la dirigeait. Ils firent leurs adieux à Ron, puis se dirigèrent lentement vers la Grande Salle.

Hermione fut la première à prendre la parole : « Tu nous en veux de ne t’avoir rien dit, n’est ce pas ? »

Il réfléchit un long moment avant de répondre : « Au début oui. Mais je sais pourquoi vous l’avez fait. »

Et puis au fond, il n’avait pas vraiment le droit d’être en colère contre eux parce qu’ils lui avaient caché quelque chose. Après tout, lui aussi avait un secret. Et s’il ne le partageait pas, ce n’était sans doute pas pour des raisons aussi nobles que l’amitié…
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:13

Chapitre 10 : Dans un jardin sous la pluie

La pluie tombait fine et froide sur le château de Poudlard. L’automne s’installait et la nuit était plus que fraîche. Hermione regarda résignée le chemin découvert qu’il lui fallait parcourir pour atteindre les serres de l’école. Ce n’était certainement pas la mince cape d’invisibilité qui allait la protéger.

‘Maudit Ronald Weasley ! Quelle journée tu m’as fait passer !’

Jamais elle n’avait eu aussi peur, pas même l’an dernier, au ministère. Elle avait réellement cru un moment qu’il mourait dans ses bras. Mais heureusement, il s’était réveillé et il n’avait rien selon Mme Pomfresh. Cela ne l’avait évidemment pas empêchée de s’inquiéter toute la soirée. Harry avait été là bien sûr, mais il était plongé dans ses propres pensées. Après tout, même s’il avait l’air de prendre ça plutôt bien, il avait une nouvelle plutôt importante à assimiler. Elle avait donc gardé ses angoisses pour elle, comme elle le faisait souvent en présence du survivant, et avait décidé d’aller voir Ron en début de nuit.

Cette visite avait plusieurs buts. D’abord, elle voulait simplement le voir, se rassurer, vérifier de par ses propres yeux qu’il allait bien. Mais elle voulait également parler avec lui de l’entretien qu’il avait eu avec le directeur, il y a une semaine. D’après ce qu’elle avait compris, il vivrait toute sa vie avec des sens plus aigus. Comment avait-il pu passer autant de temps à garder ça pour lui. Les hommes et leur stupide manie de croire qu’ils pourront tout régler tout seul ! Pourtant Hermione connaissait suffisamment son ami pour savoir que cela le soulagerait d’en parler.

Mais arrivée à l’infirmerie, bien dissimulée sous la cape de Harry, elle avait eu la surprise de trouver son lit vide. Elle avait couru le plus vite possible vers la salle des Griffondors et s’était précipitée dans le dortoir de ses deux amis. Sans même une explication, sous les regards hébétés des garçons de sixième année, elle s’était jetée sur la malle de Harry pour en ressortir la carte du Maraudeur, puis était ressortie aussi vite qu’elle était entrée.

Pour une raison inconnue, il s’était réfugié dans la serre tropicale de Poudlard. L’inquiétude de la jeune femme avait lentement fait place à de la colère, qui se transformait maintenant en véritable fureur devant le chemin boueux et trempé à parcourir.

‘Oh oui, maudit Ronald Weasley !’

Hermione prit une longue inspiration et essaya de courir le plus rapidement possible sans se couvrir de boue. Non seulement cela ce révéla totalement inutile, mais elle avait l’air en plus parfaitement ridicule. Ron avait intérêt à avoir une excellente raison pour venir se cacher ici.

Elle accueillit avec un soupir de gratitude l’air chaud qui régnait dans la serre tropicale. Les élèves y pénétraient rarement. Les plantes qui s’y développaient n’étaient en grande majorité qu’étudiées en sorcellerie de guérison. Et c’était bien dommage. Jamais la jeune femme n’avait vu d’aussi belles fleurs, de couleurs plus éclatantes qu’à cet endroit. L’atmosphère y était lourde et langoureuse, légèrement parfumée. Et les reflets bleus changeants et miroitants de la pluie qui tombait sur le toit en verre de la serre donnait à la pièce un aspect irréel. Elle avait l’impression d’être entrée dans un autre univers, plus beau et plus vivant. Le jeune homme roux, assis au milieu de ce monde luxuriant semblait parfaitement à sa place. Il était coloré, chaud et absolument magnifique.

« Hermione ? »

La voix était basse et rauque. Une vague de désir traversa douloureusement ses reins. Depuis quand avait-il une voix capable à elle seule de l’amener si près du plaisir ?

« Hermione, mais qu’est ce que tu fais ici ? »

Elle se força à se concentrer sur sa question. Ce désir était plutôt mal venu. Elle était trempée et maculée de boue à cause de lui. Elle détestait son corps de réagir aussi intensément alors qu’elle devrait être en colère contre lui. Elle refoula son désir et parla de son habituelle voix posée :

« Je t’ai juste suivi, la vraie question est de savoir ce que TOI tu fais ici ? »

Ron haussa les épaules et se leva pour aller à sa rencontre : « Je ne sais pas vraiment. J’en avais assez de l’infirmerie. Et puis il y faisait plutôt froid, alors j’ai cherché un endroit chaud à Poudlard et je me suis souvenu de la serre tropicale. » Il fronça les sourcils : « Et toi, pourquoi es-tu venue ? Il y a un problème avec Harry ? »

Hermione pesta intérieurement. Pourquoi fallait il que leur discussions sérieuses tournent toutes plus ou moins autour de Harry ? C’était comme s’ils ne réussissaient à être amis que grâce à sa présence.

« Non, Harry va bien. La dernière fois que je l’ai vu, il était dans votre dortoir. » Ron haussa les sourcils, se demandant sûrement ce qu’elle pouvait bien faire dans la chambre de Harry. Elle lui montra la carte du Maraudeur et il se détendit. « En fait, je venais juste prendre de tes nouvelles. »

Elle rougissait, elle le sentait bien. Elle bénit un moment la pénombre qui la cachait, avant de se souvenir que Ron devait sans doute la voir parfaitement. Elle fut néanmoins rassurée en distinguant une rougeur intense partir des oreilles de Ron et se répandre sur tout son visage.

« Euh, je vais bien. Mme Pomfresh m’a donné une potion et ma migraine est immédiatement partie. Ce n’était vraiment pas grave. »

Hermione secoua la tête : « Tu ne t’es pas vu Ron. Tu soufrais et tu saignais, et je ne savais absolument pas quoi faire pour t’aider. Je ne savais même pas ce que tu avais. » Sa voix devenait de plus en plus tremblante : « J’ai pensé que tu allais mourir, et que ce serait de ma faute, puisque je ne pouvais pas t’aider. »

Elle pleurait maintenant. Elle avait eu envie de le faire dès le moment où il s’était écroulé. Quand il s’était réveillé, elle avait laissé échapper un peu de la tension qui lui nouait la gorge. Mais Harry était là, et il avait besoin qu’on lui explique ce que Ron avait, qu’on le rassure. A présent, elle pouvait évacuer toute la terreur qu’elle avait accumulée pendant deux interminables heures.

Ron ne parut pas aussi désemparé qu’elle ne l’aurait cru. Il glissa doucement sa main dans ses cheveux mouillés et serra sa tête contre son torse puissant. De son autre main, il lui caressait lentement le dos, dans un mouvement apaisant. ‘Il apprend vite’. Elle se laissa envelopper de sa chaleur, bercée par les mots de réconfort qu’il lui chuchotait.

« Ne t’en veux pas pour ça Hermione, c’est tout sauf ta faute. Et puis je vais bien, il ne s’est rien passé de grave. »

Hermione renifla, toujours serrée dans les bras de son ami : « Oui, mais ça aurait pu l’être. Ça pourrait l’être la prochaine fois… »

« Non, ça n’arrivera pas. Je… Ecoute, Dumbledore m’a dit que je suivrai une sorte… d’entraînement, ou je ne sais pas comment il appelle ça. Il dit que ça m’aidera à contrôler mes sens et peut être même à les utiliser. »

« Mais, il est sûr que tu ne pourras pas… guérir ? »

Ron soupira. Elle le sentit secouer la tête : « Non, il a dit que le soin ferait plus de mal qu’autre chose. D’après lui, j’ai déjà eu de la chance, ça aurait pu être bien pire. »

Hermione frissonna à ces paroles et se serra d’avantage contre le roux.

« Et, en quoi consiste cet entraînement ? »

« Je n’en sais absolument rien. Il m’a dit qu’il n’y avait pas d’autre cas comme le mien. Je me demande qui va bien pouvoir m’aider. »

« J’espère en tout cas que ça empêchera les incidents comme celui de tout à l’heure. » Hermione hésita un instant avant de continuer : « Promets moi que ça n’arrivera plus jamais. »

Ron fut pris au dépourvu par sa requête : « Hermione, je ne peux pas ! Je ne savais même pas ce qui m’avait assommé avant que tu me le dises ! »

La jeune femme releva la tête pour regarder ses yeux turquoise : « Ron, s’il te plaît, promets-moi. Je t’en pris, essaye au moins ! »

Sa demande était égoïste et inutile. Elle savait bien que son ami n’avait pas cherché à souffrir comme ça. Mais cela n’avait aucune importance. Elle avait besoin de l’entendre dire qu’il ferait attention. Son regard azur s’adoucit devant le sien suppliant.

« Très bien, je promets que je ferais plus attention à partir de maintenant. Alors, satisfaite ? »

Elle acquiesça en souriant. Pendant un moment, ils restèrent ainsi, debout, enlacés, les yeux dans les yeux. Puis l’atmosphère dans la serre changea. Hermione reconnaissait maintenant le sentiment qui emplissait petit à petit la salle. Le désir. Nerveusement, elle s’humecta les lèvres. Ron se tendit puis se détacha d’elle et se dirigea vers la couverture sur laquelle elle l’avait trouvé assis.

Hermione resta quelques secondes paralysée. A moins qu’elle ne se trompe, il venait à nouveau de la rejeter. Elle était donc si repoussante ?

Ron se tourna vers elle : « Euh, est ce que tu veux rester un petit peu ? »

La brunette le regarda, songeuse. Il y avait beaucoup de non dits entre eux deux. Cela avait commencé avec ce bal, en quatrième année, dont ils n’avaient jamais vraiment reparlé. Et puis cette nuit à l’infirmerie. Et enfin leur baiser. Ces événements avaient créé une sorte de tension entre eux. Tension qui était en train d’atteindre son paroxysme en ce moment même, dans cette serre. Il fallait qu’ils en parlent, cette situation devenait insupportable pour la jeune femme. Elle se demanda un moment si cela en valait vraiment la peine, si au bout du compte elle ne ferrait pas que risquer une amitié longue de cinq ans. Mais elle était persuadée d’une chose : la situation ne pouvait pas rester telle qu’elle était maintenant.

Sa décision prise, Hermione s’avança vers son ami et s’assit près de lui. Pendant un moment, ils restèrent silencieux, observant les rigoles que laissait la pluie sur la toiture transparente de la serre. La jeune fille cherchait un moyen de lancer la conversation, un peu distraite par l’odeur musquée de son ami.

« Ron ? »

Le jeune homme se tourna vers elle : « Oui ? »

« Tu serrais honnête si je te demandais quelque chose de… personnel ? »

Le jeune homme s’agita, mal à l’aise : « Je ne sais pas, ça dépend de ta question sans doute. »

« Et si cette question me concernait moi, tu me mentirais ? »

« Non, je crois que non. » Il était nerveux, c’était évident. Hermione éprouva sans la comprendre une certaine satisfaction à cette constatation.

Elle inspira profondément et rassembla tout son courage pour le regarder : « Est ce que tu penses que je suis laide ? »

Peut être que ce n’était pas la question la plus pertinente à poser à ce moment précis. Elle était encore mouillée et de la boue commençait à sécher un peu partout sur son corps. Mais elle voulait savoir pourquoi il l’avait repoussée en paraissant si désolé de l’avoir embrassé, gâchant ainsi ce qui avait été le moment le plus beau et parfait de sa vie. Et elle voyait peu de raisons pour qu’un jeune homme de seize ans ne rejette une jeune femme comme il l’avait fait…

Ron sursauta violemment et la contempla les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte.

« Non ! » Il avait crié. Quand il s’en rendit compte, il rougit comme elle ne l’avait jamais encore vu faire et se leva d’un bond. Il se mit à faire des aller-retours rapides en se passant la main dans ses cheveux flamboyants.

« Ron ? »

Il s’arrêta et déglutit péniblement. Puis il eut un rire nerveux : « Non, crois moi, je ne te trouve pas laide. Pas laide du tout, au contraire. » Il gémit, comme honteux de cet aveu, et se cacha le visage derrière ses grandes mains.

Hermione se leva, confuse : « Mais, alors pourquoi tu m’as repoussée quand on s’est… » Elle eut du mal à finir sa phrase et la termina en rougissant « … quand on s’est embrassé ? »

Ron poussa un grognement à travers ses mains : « En tout cas, ce n’était certainement pas parce que tu n’étais pas désirable, je peux te l’assurer ! »

Hermione tressaillit à ces mots. ‘ Désirable ? Ron me trouve désirable ? ’ Une joie immense se diffusa dans tout son corps, tellement puissante qu’elle en eut les larmes aux yeux. Jamais elle n’aurait imaginé qu’un jour, un homme associerait ce mot avec son nom. Et c’était Ron qui le faisait, celui dont elle était amoureuse depuis presque toujours. Elle sentit un sourire stupide et totalement incontrôlable se dessiner sur ses lèvres.

Ron se tenait toujours debout, le visage dissimulé. Hermione s’approcha lentement de lui et prit ses grandes mains dans les siennes :

« Alors si tu en avais envie, pourquoi tu t’es arrêté ? »

Ron regardait leurs mains liées quand il parla : « Eh bien, je n’étais pas très sûr que tu sois d’accord, je t’ai presque sauté dessus. »

Hermione eut un petit rire : « Je suis une grande fille Ron, je crois que j’aurais su te le faire comprendre si ça ne me plaisait pas. »

« Oui, mais je ne suis pas sûr que moi j’aurais pu m’arrêter. Tu es tellement… » Il grogna une nouvelle fois et libéra ses mains : « Merlin, c’était déjà dur avant, mais maintenant, avec cette histoire de sens... Il suffit que je sente ton parfum pour que… » Il ne termina pas sa phrase et rougit de honte.

La jeune fille mit quelques secondes avant de réaliser de quoi il parlait : « Oh ! »

Son regard glissa instinctivement vers son entrejambe, où elle pu voir la preuve manifeste de son désir. De son désir pour elle.

« Hermione ! » Ron avait vu où était fixée son attention et cacha son érection de ses mains.

La jeune femme retint un rire, puis lui demanda sérieusement : « Alors si tu as arrêté, ce n’est pas parce que tu me trouvais repoussante ? »

Ron eut l’air ébahi : « Non, qu’elle idée stupide ! Mais j’étais sur le point de… enfin ça allait beaucoup trop vite, pour toi comme pour moi je crois. »

A ce moment précis, Hermione retomba amoureuse. Qu’un jeune homme de seize ans trouve la force d’arrêter un baiser qui aurait pu mener à d’autres choses beaucoup plus sérieuses était déjà un grande marque de respect, mais quand en plus, ce jeune homme en question était en proie à des sensations plus intenses…

Elle prit sa décision immédiatement, sans même réfléchir. Elle s’avança timidement vers Ron, qui la regardait avec une certaine appréhension :

« Et bien, il faudra que l’on y aille doucement alors. Peut être que l’on devrait commencer maintenant, pour être sûr de ne pas perdre de temps… »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:22

Chapitre 11 : Proposition indécente

« Et bien, il faudra que l’on y aille doucement alors. Peut être que l’on devrait commencer maintenant, pour être sûr de ne pas perdre de temps… »

Ron resta paralysé par ces mots. Il n’était pas sûr d’avoir bien compris ce qu’elle lui suggérait. Elle était si près de lui, beaucoup trop pour que son cerveau ne fonctionne normalement. Il devait s’être trompé. Jamais Hermione ne lui aurait fait une telle proposition.

Pourtant, elle se tenait là, toute cramoisie devant lui, attendant manifestement une réponse. Il l’avait rarement vue aussi incertaine et vulnérable, mais elle le regardait malgré tout dans les yeux. Le jeune homme sentit la tendresse et la fierté se mêler au désir. Le choixpeau ne l’avait pas envoyé à Griffondor sans raison. Mais il hésitait encore à répondre. Ce qu’elle lui avait dit était tellement…

« Aller… doucement ? » Merlin, sa voix était trop rauque. Et pourquoi parler devenait il si difficile ? L’air était étouffant, humide et moite, il semblait anesthésier les facultés intellectuelles du roux. Elle allait le prendre pour un véritable idiot. Encore d’avantage que d’habitude.

Hermione hocha doucement la tête en se mordillant les lèvres. Il adorait quand elle faisait ça. Depuis leur troisième année, il l’observait faire machinalement ce petit geste en rêvant de meurtrir lui même de ses dents cette jolie bouche en cœur. Mais en ce moment, cette distraction était malvenue. Il devait réfléchir, pas fantasmer inutilement sur ses lèvres.

« Euh, tu veux dire pour… s’embrasser ? » ‘Oh non ! Maudits Weasley et leur putain de rougeur !’

Elle acquiesça : « Oui, pour ça et… d’autre choses. »

Godric ! Alors il avait bien compris. Ce n’était pas un tour malsain de sa libido plus que réveillée par la présence de son amie.

« Mais… Enfin je veux dire oui, mais, comment ? » ‘Bien, très romantique ! Elle va adorer !’

La jeune femme réussit l’exploit de rougir plus que lui : « Et bien, peut être qu’on pourrait commencer par s’embrasser. Comme la dernière fois tu vois, mais plus lentement. »

Le corps de Ron réagit immédiatement à cette idée. Il se souvenait de leur précédent baiser. Ça avait était le moment le plus excitant de sa vie, et en même temps le plus confus. Trop d’informations lui étaient parvenues d’un coup, de ses mains, de ses lèvres, de ses cheveux où elle avait pressé ses doigts fins. Il n’avait pas réussit à contrôler tout ça. Il ne voulait pas que ça recommence.

Il prit une respiration un peu tremblante : « Hermione, je… j’en ai vraiment très envie, mais je ne crois pas être prêt. » Il vit la jolie brune se décomposer devant lui. ‘Imbécile ! La femme que tu aimes s’offre à toi et toi tu la rejettes ! Et en plus tu ne vois pas que tu la blesses !’ Il ajouta précipitamment, pour se justifier : « Tu comprends, la dernière fois, ce n’était qu’un baiser, mais c’était si… fort que j’ai failli … » ‘Putain de rougeurs !’ « … enfin… »

Elle le fixa quelques secondes sans saisir, puis une étincelle de compréhension éclaira ses yeux ambrés. Sa bouche s’arrondit de surprise : « Oh ! ». Elle baissa les yeux une nouvelle fois sur son membre tendu et s’humecta les lèvres. Ron retint le geste instinctif de cacher son sexe dur de désir de ses mains et serra ses poings jusqu’à s’en faire mal. « Alors c’est pour ça que tu as arrêté ? Parce que tu étais sur le point de jouir ? »

Ce petit mot dans la bouche de Hermione avait quelque chose d’incroyablement excitant. Il se demanda un moment si l’on pouvait atteindre le plaisir rien qu’en écoutant quelqu’un prononcer des paroles un peu crues. ‘Concentre toi Weasley, c’est important !’

Il hocha la tête : « C’était trop… trop tout. Je te touchais, tu me touchais, et on s’embrassait. Et au même moment, tu gémissais (il l’a vit rougir à ce commentaire), et puis il y avait ton parfum… Tout ça en même temps, c’était comme trop de plaisir d’un coup, je n’ai pas réussi à le contrôler. »

Hermione le regarda longtemps, les yeux légèrement flous. A l’évidence, elle réfléchissait à ce qu’il venait de lui avouer. Puis son regard s’illumina lentement à mesure qu’une de ses idées brillantes lui venait à l’esprit.

« On pourrait essayer de faire chaque… chose séparément. Simplement nous embrasser, ou nous toucher. Une seule chose à la fois. Tu crois que tu le supporterais ? »

Sincèrement, il n’en avait pas la moindre petite idée. Mais son corps avait prit sa décision depuis longtemps déjà. Il se sentit hocher la tête et fut récompensé par un sourire éblouissant :

« Tu en es sûr ? Dans ce cas on devrait commencer par le baiser, tu ne crois pas ? »

‘Quoi ?’ « Maintenant ? » Non, c’était impossible, il était déjà beaucoup trop excité pour cela.

Mais la jeune femme ne semblait pas être du même avis. Elle prit son petit air supérieur qui le mettait à chaque fois dans tous ses états (les bons comme les mauvais) et lui dit : « Bien sûr maintenant. Nous n’aurons pas toujours le temps, entre les devoirs, tes entraînements de Quidditch et nos patrouilles de préfets. Autant en profiter tout de suite. »

Il ne put retenir son hilarité. Même dans un moment comme celui là, elle arrivait à parler de ses devoirs de préfète et des cours. Mais son rire s’éteignit bien vite quand il remarqua qu’elle fixait sa bouche en se mordillant les lèvres. Ses yeux de félin étaient assombris par le désir et sa respiration légèrement altérée.

« Il va falloir que tu te baisses Ron, je suis trop petite ».

Le roux repensa à leur premier baiser et décida d’aller s’asseoir en tailleur sur la couverture qu’il avait apportée avec lui. Elle le rejoignit et se mit à genoux en face de lui. Après quelques secondes tendues d’embarras et d’anticipation, Hermione lui chuchota : « Prêt ? »

Il émit une sorte de grognement qui pouvait passer pour un oui. Elle se pencha vers lui, les bras le long de son corps, son joli visage concentré. Il ferma les yeux pour ne plus la voir, pour ne plus ressentir une des nombreuses choses qui faisaient qu’il la voulait autant et pour se concentrer sur le baiser qui allait suivre. Enfin, au bout d’une petite éternité, leurs lèvres se rencontrèrent pour la seconde fois.

Ce baiser ne ressemblait en rien au premier qu’il lui avait donné. Il n’était pas moins passionné, juste plus tendre, moins violent et plein de promesses. Et savoir que Hermione désirait ce qui ce passait autant que lui donnait au baiser une dimension supplémentaire.

Il se concentrait sur le goût fruité et épicé de ses lèvres. Il était réellement parfait, ni trop sucré, ni trop fade. Un mélange subtil de saveurs qui n’appartenaient qu’à elle. Pour mieux s’en imprégner, il retraça le pourtour des lèvres de la jeune femme de sa langue. Elle gémit sourdement et il en profita pour s’insinuer dans sa bouche. Sa langue trouva vite la sienne pour tour à tour la caresser ou lutter avec elle. Petit à petit, ils perdaient de leur timidité, avides de se découvrir. Ils s’embrassèrent longtemps ainsi jusqu’à ce que Ron, sous une impulsion, ne capture la langue de Hermione entre ses lèvres et ne se mette à la sucer. La jeune femme gémit dans sa bouche. Ce son rauque résonna dans son corps et fit vibrer douloureusement son sexe emprisonné dans son pantalon devenu trop étroit.

Il se détacha d’elle, le souffle court. Hermione elle aussi était essoufflée. Elle paraissait surprise et inquiète de cette interruption soudaine :

« Ron, ça va ? »

Il reprit un semblant de souffle avant de lui répondre : « Oui, tout va bien. C’était… Ouah ! » Il devait sans doute avoir l’air du plus parfait crétin de l’Univers avec ce sourire béat, mais il s’en moquait totalement.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:23

La brunette sourit timidement et baissa les yeux en rougissant : « Cela devrait suffire pour ce soir. »

Dire que Ron fut désappointé par ces mots est un euphémisme. Tout son être voulait continuer et passer la nuit à l’embrasser encore et encore. Mais en y réfléchissant, il avait déjà beaucoup de chance que la femme qu’il aime partage son désir. Et s’il devait patienter un peu avant de pouvoir l’embrasser de nouveau, et bien il le ferait…

« Maintenant, tu préférerais que ce soit toi ou moi ? » demanda t-elle sans oser le regarder.

Ron était perdu. ‘Mais de quoi est ce qu’elle parle ?’ : « Euh, je préférerais quoi exactement ? »

Hermione leva les yeux au ciel : « Tu voudrais quoi, que je te caresse ou que tu me caresses ? »

Il en eut le vertige, là, bien assis sur le sol : « Que je te… que je te caresse… ? »

La jeune femme ne devait sans doute pas s’être rendu compte que sa phrase était davantage une question qu’une réponse, puisqu’elle hocha la tête, les joues plus rouges que jamais. Elle croisa ensuite le bras derrière son dos, ferma ses yeux et attendit.

Elle était à genoux, devant lui, encore mouillée et tachée de boue à plusieurs endroits, le souffle court, les lèvres rouges et gonflées de leur baiser. Jamais elle ne lui avait paru aussi belle et désirable… et parfaitement terrifiée. Cela lui brisa le cœur de le constater. Il s’approcha d’elle, tendit la main et lui caressa doucement la joue. Ce simple geste la fit sursauter :

« Hermione ? » Elle serra d’avantage ses paupières, refusant de le voir. « Hermione, regarde moi, s’il te plaît. »

Elle ouvrit enfin les yeux, laissant apparaître son magnifique regard brillant de larmes contenues. ‘Merde !’ Mais pourquoi lui proposait elle de faire des choses quand elle ne se sentait pas encore prête à les faire ! Il continua à lui caresser la joue dans un geste qu’il espérait rassurant :

« Hermione, tu n’es absolument pas obligée de faire une chose pareille, surtout si tu n’en as pas envie. »

La jeune femme lui offrit un sourire fabuleux, plein de confiance et de tendresse. Elle recouvrit la main qui caressait sa joue de la sienne, tremblante : « J’en ai envie Ron, tellement envie que c’est douloureux. Mais jamais un garçon ne m’a touchée, je suis un peu nerveuse. » Ron eut un petit rire étranglé : « Bon, d’accord, très nerveuse. Je n’ai pas peur Ron, pas de toi. » Elle embrassa doucement la paume de sa main : « Je sais que jamais tu ne me feras de mal. »

Puis elle guida sa grande main jusqu’à sa poitrine. Il eut un hoquet de surprise quand il sentit pour la première fois l’un des petits seins ronds de Hermione épouser sa main. Malgré l’épaisseur de vêtements, il percevait la pointe dressée qu’il caressait maintenant de la paume. Sa deuxième main rejoignit vite la première. Hermione le regardait faire, fascinée, le souffle précipité. Quand le jeune homme taquina l’un de ses tétons avec son pouce puis le pinça légèrement entre ses doigts, elle gémit, la tête rejetée en arrière. Puis d’un mouvement brusque, elle repoussa ses mains.

Ron crut un moment qu’il l’avait blessée et ne réalisa pas immédiatement qu’elle retirait ses vêtements. Bientôt, elle ne fut plus habillée que de sa jupe et ses sous vêtements. Ron était pétrifié, incapable de faire ou de dire quoi que ce soit. Après une longue inspiration, elle cella son regard au sien et dégrafa son soutient-gorge.

Il en eut le souffle coupé. Elle était magnifique, encore plus que ça même, et cela malgré la fine cicatrice qui barrait tout son buste. Il se rendait compte qu’il devait la mettre mal à l’aise, à fixer sa poitrine comme ça, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Jamais il n’avait vu quelque chose d’aussi adorable. Peut être que ce mot ne convenait pas vraiment à une poitrine, mais ce fut le premier qui lui vint à l’esprit. Ses seins étaient petits, hauts et leurs pointes fièrement dressées. A la lueur irréelle de la nuit pluvieuse, ils prenaient des reflets argentés, et leur forme parfaitement ronde était soulignée par un subtil jeu d’ombres et de lumières légèrement bleutées. On aurait dit une fée.

« Tu es… » Il du racler un peu sa gorge tellement sa voix était enrouée : « Tu es superbe. »

Il regretta à ce moment de ne pas maîtriser suffisamment les mots pour lui dire précisément ce qu’il ressentait, au lieu de lui asséner cette platitude. Mais elle sembla apprécier son compliment et lui sourit gentiment. Il avança une main tremblante et effleura légèrement la peau nue, juste entre les deux seins. Elle murmura quelque chose d’incompréhensible, même pour ses sens surdéveloppés, et bascula se tête en arrière, les yeux fermés. Il ne fallut pas plus d’encouragement à Ron. Il reprit exactement là où elle l’avait interrompu, titillant doucement les tétons durs avec ses pouces légèrement rugueux. Merlin, il devrait revoir sa définition de la douceur. Ou trouver un autre mot pour la peau de Hermione. Rien ne lui avait paru un jour plus lisse et sans défaut que ce qu’il touchait maintenant. C’était plus doux que du velours, aussi lisse que de la soie, mais si chaud et si vivant...

Hermione gémissait de plus en plus fort à mesure que les caresses de Ron devenaient plus insistantes. Sans même le remarquer, ils s’étaient rapprochés l’un de l’autres. La jeune femme serrait la couverture pour s’empêcher de le toucher.

A un moment, la caresser ne fut plus suffisant. Il lui encercla la taille de ses larges mains, baissa la tête vers sa poitrine, et embrassa l’un de ses seins.

« Ron ! » cria Hermione en se cambrant vers sa bouche.

Le jeune homme sourit contre sa poitrine. Il avait réussit à lui faire crier son nom de plaisir. Ce n’était peut être pas encore « le septième ciel », mais c’était un bon début. Il dessina de baisers de papillon le contour de ses seins. Hermione poussait maintenant de longs soupirs, entrecoupés de gémissement de plaisir. Petit à petit, ils se couchaient sur la couverture. Elle finit étendue sur le dos, Ron penché sur sa poitrine.

Le jeune homme taquina les pointes dures de sa langue, encouragé par les cris d’Hermione. Longtemps, il les lécha, les mordilla, les suçota. Il ne sentit même pas de petites mains s’agripper désespérément à ses cheveux et le presser contre sa poitrine. Le goût épicé et un peu sucré de la peau qu’il dévorait l’enivrait totalement. Il l’entendait maintenant gémir son nom à chacune de ses caresses. Il aspira l’un de ses tétons, le suça fort et le roula délicatement entre ses dents. Hermione poussa un cri rauque et plaqua tout son corps contre le sien. Ron sentit alors le désir qu’il avait jusque là contenu exploser. L’orgasme qui le traversa fut plus puisant que tout ce qu’il avait jamais ressenti jusque là. Il cria le nom d’Hermione avant de s’écrouler contre sa poitrine, complètement essoufflé.

« Ron ? »

Il se redressa précipitamment, le souffle encore court : « Je dois t’écraser, pardon. »

Il prit le temps de la contempler, allongée, la poitrine nue et offerte, ses cheveux indomptables encore humides. Et contre toute attente, il se sentit redevenir dur. Hermione se redressa, cachant ses seins avec sa chemise.

« Ron, est ce que tu as… »

Rouge d’embarras, il ne la laissa pas finir : « Oui. Je n’ai pas pu m’en empêcher. Je… » Il s’arrêta quand il vit son sourire heureux. Elle semblait plutôt fière du pouvoir qu’elle avait sur ses sens. En tout cas, elle n’avait pas l’air dégoûtée de ce qui était arrivé.

Son visage redevint sérieux : « Tu penses que l’entraînement te feras…tenir plus longtemps. »

« Je l’espère. Enfin je ne fais pas ça que pour… ça, bien sûr, mais… »

« Oui, je comprends. Disons que l’entraînement pourrait beaucoup t’aider, y compris avec… ça. » dit-elle en souriant.

Il acquiesça, répondant à son sourire. Elle devint brusquement timide, pour une raison qu’il n’arrivait pas à comprendre :

« Euh, Ron ? Est-ce que tu pourrais te tourner pendant que je me rhabille ? »

Ce fut à son tour de rougir : « Oui ! Oui, évidemment. »

Elle fut convenablement vêtue en quelques minutes, et se lança un sortilège de nettoyage, enchantement que s’empressa d’imiter Ron à une partie précise de son anatomie.

La pluie avait maintenant cessé, même si le temps restait froid. Ils s’apprêtaient à retourner au château quand Ron retint la jeune femme par la main :

« Hermione, j’ai quelque chose à te dire. J’aurais dû le faire avant, je suis désolé. »

Ces paroles la bouleversèrent. Elle pâlit et le regarda avec une angoisse évidente. Il ne s’était pas attendu à ce genre de réaction. Godric, il trouvait ça déjà assez dur comme ça :

« Euh, je voulais juste te dire que je t’aime. »

C’était sans doute la déclaration la plus pathétique et maladroite de l’histoire de déclarations d’amour. Il attendait avec angoisse la réaction d’Hermione. Celle-ci resta impassible quelques secondes, puis lui sourit malicieusement et se jeta dans ses bras dans un éclat de rire.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:32

Chapitre 12 : Des cours particuliers… particuliers

C’était impossible, totalement inconcevable. Hermione Granger ne pouvait tout simplement pas arriver en retard ! Et pourtant, c’était bel et bien ce qui allait arriver si elle ne se dépêchait pas plus que ça. Jamais elle n’avait un jour passé autant de temps à se préparer. Elle hésitait entre tout : les vêtements, leurs couleurs, si elle devait laisser ses cheveux lâchés ou les attacher. Elle avait toujours détesté que ses camarades de chambre monopolisent la salle de bain commune de cette façon, et voilà qu’aujourd’hui, elle allait bientôt battre le record détenu depuis deux ans par Parvati de deux heures quarante sept d’occupation totale et sans partage de la salle d’eau. Et tout ça à cause de Ronald Weasley.

Ron. Le seul fait de penser au jeune homme lui amena le sourire au lèvres. Au fond, peut être qu’elle n’avait pas besoin de rester si longtemps dans cette salle de bain. Après tout, il la désirait, et même plus que ça, il l’aimait. Elle n’avait qu’une hâte, c’était de le retrouver, de se prouver que ce qui s’était passé cette nuit n’était pas un des rêves merveilleux qu’elle avait souvent fait sur son ami si sexy. Alors pourquoi perdait elle encore son temps devant ce miroir ? Sans compter le fait qu’elle allait réellement finir par arriver en retard…

La première chose qu’elle vit dans la salle commune fut Ron, toujours aussi insolemment beau… en train d’offrir un de ces superbes sourires à une Lavande qui en avait les larmes aux yeux. Une vague de jalousie submergea la jeune femme, un sentiment de possessivité et de rage qu’elle ne se croyait pas capable de ressentir. Et dire qu’elle avait toujours trouvé les crises de jalousie de son tout récent petit ami à propos de Victor complètement disproportionnées ! Elle n’avait qu’une seule envie, prendre cette petite bécasse blonde par les cheveux pour l’éloigner du roux et la gifler de toute ses forces. Il faudrait qu’elle se montre plus indulgente avec Ron…

Ce dernier la remarqua presque immédiatement, et son sourire se fit éblouissant. Hermione sentit sa colère s’envoler instantanément et lui sourit en retour.

« Ah, Hermione ! J’ai crû que je devrais aller te chercher moi même. Ou plutôt envoyer Lavande ou Parvati. »

Harry, qui lisait un livre sur le Quiditch dans un des fauteuils près de la cheminée, se leva, les sourcils froncés :

« Tu vas bien ? Tu es partie si vite hier soir, je n’ai même pas eu le temps de te demander ce qui n’allait pas. Qu’est ce qui s’est passé ? »

Hermione se sentit rougir, et vit que Ron en faisait de même. Bien sûr, ils avaient décidé de dire au survivant qu’ils étaient ensemble. Mais il existait certainement de meilleurs moments pour une telle confession, un moment où ils seraient seuls et sans spectateur curieux et bavard comme l’était Lavande par exemple.

Pour détourner l'attention, la brunette regarda nerveusement sa montre et dit d’un ton agacé : « Si nous ne nous dépêchons pas, nous allons être en retard vous savez. »

Ron prit un air offensé : « Eh ! Ça fait plus d’une heure que je suis arrivé moi. Si on est en retard, c’est uniquement de votre faute mademoiselle ! »

L’intéressée leva les yeux au ciel en réprimant un sourire. Certaines choses ne changeraient jamais.

Harry souriait en les regardant. Lui aussi semblait satisfait de voir que les choses demeuraient telles qu’elles étaient avant la blessure de Ron. Hermione se demanda comment il réagirait quand il apprendrait que ses deux meilleurs amis sortaient maintenant ensemble. Elle espérait de tout cœur qu’il prenne bien la nouvelle.

« Nous allons vraiment être en retard Ron, elle n’a pas tort. »

Le roux soupira d’un air dramatique : « Je crois bien que l’on va devoir s’y faire Harry. En cinq ans, je ne l’ai jamais vu faire la moindre erreur, même quand c’était de sa faute. Cette fille là a toujours raison. »

« Ron… » Elle avait fait de son mieux pour prendre un air menaçant. Harry et Lavande étaient visiblement amusés par la petite scène qui se déroulait devant leur yeux.

Le roux continuait : « Une véritable tragédie pour l’ego masculin, tu sera d’accord avec moi vieux frère. »

« Ron ! » Elle lui donna un petit coup à l’épaule, se rappelant trop tard de sa sensibilité accrue. Mais le jeune homme fit juste une grimace comique en se massant l’épaule :

« Mais je ne m’en plein absolument pas, ça a même un certain charme. »

Hermione fronça les sourcils, le sourire aux lèvres, sous les éclats de rires des deux spectateurs.

« Vous trouvez peut être ça amusant, mais pendant que Ron fait l’idiot, nous perdons encore plus de temps. »

Les garçons acquiescèrent et le trio s’apprêtait à sortir quand Ron se tourna vers la blonde :

« Et ce n’était vraiment pas ta faute Lavande, je t’assure. » Hermione réalisa enfin pourquoi le jeune homme parlait à sa camarade de chambre quand elle était descendue : il cherchait uniquement à rassurer la jeune fille qui se sentait responsable de son état d’hier. Elle eut honte de sa réaction un peu excessive. « C’est sûrement juste quelque chose qui est mal passé à midi. Un sortilège d’aveuglement ne pourrait certainement pas faire autant de mal. Et si tu en doutes, tu n’as qu’à demander à Hermione, elle a toujours raison tu sais » termina t-il d’un air exagérément sérieux.

Lavande rit doucement et hocha la tête en rougissant. Godric, mais elle en pince pour Ron ma parole ! Et pourquoi est ce que cet idiot lui sourit ? Il ne voit pas qu’il l’encourage ?

Le trio sortit enfin de la salle commune des Griffondors.

Hermione regarda à nouveau sa montre : « Onze heure moins trois. »

« Il va falloir courir » dit Harry.

« Non, certainement pas ! C’est interdit, et Ron et moi sommes préfets et nous ne pouvons… »

Elle s’arrêta quand deux grands bras la soulevèrent et la jetèrent en travers d’une épaule musclée.

« Ron ! »

Les deux jeunes hommes riaient à gorge déployée. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu Harry, et même Ron, aussi heureux et insouciants. Elle se détendit malgré sa position plus qu’embarrassante. Les garçons se mirent à courir aussi vite qu’ils le pouvaient, Harry en tête, et Hermione se retrouva bien vite en train de ballotter de gauche à droite sur l’épaule du roux :

« Ron, arrête toi tout de suite ! Tu le regretteras, ça je te le promets ! »

Cette remarque fit rire le survivant : « Elle est sérieuse tu sais. Elle pourrait te faire passer un sale quart d’heure. C’est une chance qu’elle soit une faible femme. »

Hermione allait répondre vertement à la remarque plus que sexiste de son ami quand elle sentit la grande main de Ron caresser discrètement ses fesses :

« Oui, c’est une chance… »

………………………………………………………………………

Le bureau de Dumbledore était tout simplement fascinant. Hermione mourait d’envie de tester chacun des petits objets métalliques si mystérieux. Et puis cette bibliothèque… Elle contenait moins de livres que celle de l’école, mais les ouvrages de cette collection privée recelée à l’évidence d’ouvrages rares et inestimables. La jeune femme aurait donné beaucoup pour avoir la chance d’en lire quelques uns.

Le directeur la tira de sa rêverie : « Vous êtes ponctuels jeunes gens. »

Ses deux amis sourirent à leur professeur tandis que Hermione secouait la tête avec indulgence. Mon Dieu, les hommes !

« Asseyez vous s’il vous plaît. »

Le trio s’installa face à Dumbledore, Ron et elle encadrant Harry.

« Nous allons essayer d’aller au plus vite, afin de ne pas trop empiéter sur vos moments de loisirs. Commençons par toi Ronald. »

Elle vit Ron se tendre sur sa chaise, à la fois inquiet et impatient. Elle savait qu’il avait hâte de commencer son entraînement, mais il n’avait toujours pas la moindre petite idée de ce en quoi il consistait.

« Je crois savoir que tu a parlé de ta situation avec Harry. »

Le roux et le brun acquiescèrent en même temps : « Oui, et je lui ai aussi dit pour cet entraînement dont vous m’avez parlé. »

« Est ce que ça empêchera que d’autres… accidents comme celui d’hier arrivent ? » demanda Harry.

C’était une excellente question et Hermione en attendit la réponse avec autant d’angoisse que celui qui l’avait posée. Dumbledore eut un sourire rassurant :

« Je l’espère bien, mais je ne vois pas de raison d’en douter. Je suis persuadé que Ronald arrivera dans peut de temps à supporter son nouvel état. »

« Et comment vous pouvez en être si sûr ? » Le ton de Harry était presque agressif, à la limite même de la politesse. La jeune fille en fut autant surprise que scandalisée. Jamais elle n’avait entendu Harry parler aussi mal à un de ses professeur, exception faite de Rogue bien entendu (et quelques fois Ombrage). Que le survivant s’adresse à son directeur de cette façon était plus qu’étonnant. Ron semblait aussi abasourdi qu’elle et fixait son ami d’un regard interrogateur. Mais le vieil homme ne prit pas offense du ton violent du jeune brun et continua de sourire :

« Oh, bien entendu, il ne faut jurer de rien. Mais le jeune Mr Weasley me paraît être un jeune homme tout à fait capable de faire face à cette épreuve difficile. De plus, je compte bien lui proposer les services d’une des personnes les plus aptes à lui venir en aide efficacement. En fait, cette personne devrait déjà être là, mais je crois qu’elle est malheureusement en retard… »

Ron se tourna soudain vers la porte et la fixa moins d’une seconde : « Ils arrivent. »

Harry parut totalement pris de court par la phrase de Ron, et le sourire de Dumbledore s’élargit : « Ils tu dis… Ta sensibilité est vraiment prodigieuse. »

Quelques instants plus tard, des coups énergiques étaient donnés à la porte. Sur l’invitation de Dumbledore, trois personnes firent leur entrée dans le fantastique bureau. Le professeur Wotan, son sinistre corbeau sur le dos, avançait d’un pas lent et pesant (ce qui expliquait sans doute le retard). Néréa Ostrica suivait, gracieuse comme à son habitude. Venait pour finir le korrigan qui chantonnait une petite mélodie dans une langue un peu gluturale.

Le directeur se leva pour les accueillir : « Bonjour à vous trois. Vous arrivez à point nommé, j’allais justement annoncer au jeune Ronald qui l’aiderait à contrôler davantage son don. »

Maitre Skouarn Dû s’avança d’un bond : « Voilà donc le jeune élève qui aura la chance de bénéficier de mes sages et précieux conseils. Tu dois être impatient, n’est ce pas ? Qui ne le serait pas avec un professeur tel que moi ! » La jeune femme sourit devant l’air perplexe de Ron. La dernière fois qu’elle avait entendu quelqu’un parler de cette façon, c’était en seconde année, quand Lockart était leur professeur. Mais les paroles de la petite créature étaient dépourvues de l’onctuosité et de l’hypocrisie qui caractérisaient celles de leur ancien enseignant. Il y avait plus de dérision et d’humour dans ce que Skouarn Dû disait qu’un pur manque de modestie.

« Nous commencerons tôt, mon jeune élève. Est-ce que les jeudis soirs, après 20 heures, te conviendraient ? »

Le roux, les yeux toujours écarquillés, hocha la tête. Skouarn Dû poussa un cri étrange, sûrement de contentement : « Bien, voilà une affaire rapidement menée. J’ai vraiment hâte de voir l’étendue de tes capacités, jeune ami. »

Dumbledore posa une main amicale sur les épaule gracile du korrigan : « Je suis certain que vous en serrez impressionné (elle vit Ron rougir aux commentaire du directeur). Maintenant passons à toi Harry. Tu sais évidemment à quel point la maîtrise de l’Occlumentie est importante pour toi. »

Le survivant émit une sorte de grognement incroyablement grossier. Hermione n’arrivait pas à comprendre pourquoi son ami agissait de cette façon, et encore moins pourquoi Dumbledore ne reprenait pas son élève.

« Les séances avec le professeur Rogue n’ont à l’évidence pas donné les résultats escomptés. J’ai proposé à Néréa de te donner des leçons. » La jeune femme posa ses yeux d’une couleur si étonnante sur Harry. Celui-ci soutint son regard un moment avant de baisser la tête, les joues embrasées.

« Est ce que… est ce que c’est si important que ça que j’apprenne l’Occlumentie ? »

Ostrica lui répondit, de sa voix grave à l’accent chantant : « Je te propose que nous en discutions ensemble, Harry. Ensuite, tu prendras ta décision. »

Harry eut un sourire de gratitude. Un rendez vous fut pris pour lundi soir.

Dumbledore sourit, manifestement ravi : « Je ne vous retiendrai plus très longtemps, rassurez vous. J’ai juste un service à demander à Miss Granger. » Il se tourna vers elle, le visage soudainement plus sérieux : « Hermione, pourrais tu assister le professeur Wotan dans certaines recherches que je lui ai confiées ? »

La jeune femme rougit légèrement : « Si je peux aider, bien sûr, mais en quoi consiste ces recherche exactement ? »

« Ça ne vous concerne absolument pas jeune fille ! » rugit le vieux professeur.

« Ragnar ! Peut être serait il judicieux de lui expliquer ce sur quoi elle va travailler » dit Dumbledore d’une voix apaisante.

Wotan grommela des paroles dans une langue rude, ce qui fit rire l’être de Faerie : « Ah, les Hyperboréens ont un langage plus imagé que je ne le croyais ! ».

Dumbledore cacha son rire derrière un petite toux, puis reprit d’un ton redevenu grave : « Ce sont des recherches à propos d’un objet extrêmement puissant, si ancien qu’il semble avoir disparu. Tout ce que nous savons de lui, nous le devons grâce à quelques traces laissées dans certains ouvrages de magie noire. Nous ignorons à quoi sert cet objet, ou même à quoi il peut bien ressembler. La seule certitude que nous avons, c’est que Voldemort le veut. Nous estimons que c’est une raison suffisante pour s’intéresser de près à cet objet. »

Le trio en resta sans voix. Hermione réussit finalement à articuler d’une voix légèrement tremblante : « Alors, vous voulez que je vous aide à travailler pour l’Ordre en tant que membre ? »

« Oui et non. Tu comprends, officiellement, seuls les adultes sont autorisés à faire partie de l’Ordre. Mais comme l’Ordre est une institution plus ou moins officieuse, ton adhésion ne devrait pas trop poser de problèmes… Alors, acceptes tu ? »

« Bien sûr ! » dit la brunette avec enthousiasme. Elle se tourna ensuite vers le professeur Wotan : « Quand est-ce qu’on commence ? Cet après midi si vous voulez, j’ai déjà pris un peu d’avance sur mes… »

« Doucement jeune fille ! » grogna le professeur. « Avant que tu ne viennes mettre la pagaille dans mon bureau, j’aimerais te donner un résumé de ce que j’ai déjà trouvé. Vient le chercher ce soir, ensuite on en reparlera jeudi soir. »

Hermione acquiesça. Le directeur hocha la tête en souriant : « Merci Hermione. Et à vous aussi jeunes hommes d’avoir patienté si longtemps. Passez un bon samedi. »

Le retour à la salle des Griffondors fut beaucoup plus calme que l’aller vers le bureau. Chacun était perdu dans ces pensées. Hermione pour sa part était à la fois heureuse de la confiance qu’on lui accordait et inquiète à l’idée de travailler avec le professeur Wotan. Et puis elle se demandait où elle avait bien pu entendre un jour le terme Hyperboréen quand elle sentit une main chaude lui enserrer délicatement le poignet :

« Hermione… » Ron paraissait très hésitant et chuchotait : « Euh, tu ne crois pas qu’on pourrait, maintenant… » Il ne finit pas sa phrase, mais montra Harry de la tête.

La jeune fille comprit. Elle sourit au roux, prit une inspiration : « Harry. Ron et moi devons te parler de quelque chose… »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:45

Chapitre 13 : Prise de conscience

Il était presque 8 heure du soir. Harry attendait devant la lourde porte en chêne du bureau de son professeur de défense contre les forces du mal. S’il était arrivé avec un peu d’avance au rendez vous fixé, ce n’était pas par soucis de ponctualité. Le survivant avait honte à se l’avouer, mais il avait fui ses deux meilleurs amis.

Merlin, Ron et Hermione ? Ensemble ? C’était impossible ! Ils avaient déjà tellement de mal à se supporter en tant qu’amis. Comment pouvaient ils ne serait-ce qu’un instant envisager quelque chose de plus sérieux, de plus profond. C’était parfaitement inconcevable !

Mais au fond, Harry savait qu’il était de mauvaise foi. Quand ses deux amis, aussi rouges l’un que l’autre, lui avaient annoncé le début de leur relation, il n’avait pas vraiment été surpris. La première chose qu’il avait ressenti, c’était une sorte de déception. Pourquoi fallait il que les choses changent ? Ils étaient tellement bien tous les trois, parfaitement complémentaires et solidaires. Harry regarda pensivement le triangle gravé sur son talisman. Tout semblait si différent maintenant, comme si l’équilibre sur laquelle reposait leur amitié se rompait.

Tout le week end, il avait observé le jeune couple. Rien ne paraissait vraiment avoir changé. Hermione passait autant de temps à la bibliothèque, Ron jouait toujours aux échecs, et à la grande surprise de Harry, ils ne se disputaient pas moins qu’avant, même si leurs batailles verbales avaient perdu beaucoup de leur morgue.

Mais quelques détails trahissaient un certain rapprochement. Des sourires, des murmures, des rires et des rougissements dont il était totalement exclu. Pour la première fois, en plus de cinq ans d’amitié, il était mis à l’écart d’une aventure que partageait ses deux meilleurs amis. Il détestait ça. Cela l’effrayait, et chez Harry, la colère suivait très souvent la peur. Or il ne voulait pas être fâché contre eux, pas pour quelque chose qui les rendait si manifestement heureux. Mais cet après midi, pour la première fois, il les avait vu s’embrasser. Entre deux cours, Harry les avait perdu de vue. Il était revenu sur ses pas et c’est dans un couloir sombre et désert qu’il les avait surpris, le roux penché sur la petite brunette. Ce n’était vraiment rien, juste un baiser. Ils ne se touchaient même pas. Mais cela avait suffi pour rendre le survivant à la fois honteux et fou de rage. Il avait réussit à les éviter toute la journée, et avait décidé de partir plus tôt à son rendez vous avec le professeur Ostrica. Il espérait rentrer suffisamment tard pour que ces amis aient décidé d’aller se coucher sans attendre son retour.

Huit heures sonnèrent. Harry soupira, essayant de chasser Hermione et Ron de son esprit. Et dire qu’il avait été si heureux lors de son arrivée à Poudlard, il y a quelques jours seulement. En à peine plus d’une semaine, il avait appris que Ron souffrait de séquelles irréversibles dues à leur escapade au ministère, que ses deux meilleurs amis sortaient maintenant ensembles, et qu’il devait continuer l’Occlumantie. Au moins, ce n’est plus Rogue, ça ne peut donc pas être pire.

Il frappa trois coups timides sur la porte. Quelques secondes plus tard, Néréa Ostrica lui ouvrait. Harry ne pouvait s’empêcher de rougir devant le regard lavande de son professeur. Elle était incroyablement belle et désirable, et il était gêné et confus d’éprouver ce genre de sentiments pour un de ses enseignants. Mais à bien y réfléchir, il ne devait certainement pas être le seul mâle de l’école troublé par la sensualité de l’italienne.

« Bonsoir Harry. Entre, et assieds toi où bon te semblera. »

Le brun pénétra dans le bureau de son professeur. Il ne ressemblait absolument plus à ce qu’en avait fait Ombrage. En fait, Harry n’avait en aucun cas l’impression d’être entrer dans un bureau. Pour commencer, il n’y avait presque aucun meuble, mis à part quelques étagères remplies de rouleaux de parchemins anciens. Les murs étaient recouvert de tentures légères et colorées. Dans un coin sombre de la pièces reposaient sur une table basse en marbre des objets étranges, qui ressemblaient vaguement à ceux de Dumbledore. Et là où trônait habituellement le bureau se trouvaient une multitude de coussins soyeux, dans les mêmes tons pastels que les draperies qui voilaient les murs. L’air était parfumé d’encens et d’huile aux fragrances lourdes et fleuries. Le tout donnait une étrange impression de luxe et d’érotisme qui mis Harry mal à l’aise. Il regarda un instant la rangée de coussins, puis après une hésitation, s’assis à l’une de ses extrémités.

Le professeur Ostrica resta debout devant lui. Pour la première fois, le jeune homme remarqua sa tenu. Il se sentit rougir à nouveau. La jeune femme ne s’habillait pas du tout de la même façon quand elle faisait cours, il se serait certainement souvenu d’un vêtement aussi léger et quasiment translucide. Ce qu’elle portait ressemblait à une toge romaine, faite en voiles légers et de plusieurs nuances de mauves pâles qui contrastaient avec sa peau sombre et faisaient ressortir son magnifique regard. Le jeune homme s’agita nerveusement et prit un coussin qu’il posa sur ses cuisses, masquant ainsi une érection plus qu’inopportune.

« Je te remercie d’être venu, Harry. Tu dois te demander pourquoi il est si important pour toi de maîtriser l’Occlumantie ? »

L’excitation dans laquelle se trouvait le jeune brun, Merlin en soit bénit, diminua considérablement. Il osa à nouveau la regarder dans les yeux :

« Oui, je ne vois pas vraiment l’intérêt de l’apprendre. Ce que je veux dire c’est que l’an dernier, personne ne m’avait vraiment expliqué en quoi consistait ce… lien avec Voldemort. » Il avait prononcé ce mot avec tout le dégoût qu’il en ressentait. « Maintenant que je sais, je serais plus prudent. Croyez moi quand je vous dis que j’ai bien appris la leçon » ajouta-t-il amèrement.

« Tu te mens à toi même Harry » dit doucement Ostrica.

Le jeune homme en resta quelques instants interdit : « Je quoi ? Mais… »

Elle leva la main, impérieuse : « Calme toi Harry. Je ne veux pas t’insulter, et encore moins te traiter de menteur. Mais il serait temps que tu accepte la vérité. Dés la quatrième année, tu soupçonnais qu’un tel… lien vous unissait, Voldemort et toi. Il fut même un moment où tu t’en est servis à l’avantage de l’Ordre, en sauvant la vie du père du jeune Ronald. » Harry écoutait, les mâchoires serrées. « Dès ce moment, tu ne pouvais plus ignorer cette attache qui t’unit avec le Seigneur de ténèbres. Albus a tout fait pour que tu n’en souffre pas, pour que Voldemort ne se serve pas de toi. Mais je crois qu’il vous a sous estimé tous les deux. »

« Sous estimé qui au juste ? Voldemort et moi ? » demanda-t-il d’un ton acide.

Le professeur restait impassible, le regard toujours aussi fixe : « Non Harry. Severus et toi. Je ne parle évidemment pas de vos capacités d’occlumens. Severus y est excellent et il m’a confié que tu avais un grand potentiel (cette remarque étonna fortement le survivant). Je faisais allusion à la haine mutuelle que vous éprouvez l’un envers l’autre. Le lien emotionnel entre vous est trop fort. Une personne plus neutre, comme moi, aura davantage de chance de t’apprendre quelques notions d’Occlumentie. »

« Et vous ne m’avez toujours pas dit pourquoi je devrais l’apprendre ! »

Reste aimable Harry, reste aimable !

L’italienne se rapprocha de lui et s’agenouilla jusqu’à arriver à se hauteur : « Tu le savais, Harry. Tu savais que Voldemort pouvait lui aussi avoir accès à ton esprit, comme tu as pu à plusieurs reprises lire le sien. Et pourtant, tu ne t’es douté de rien, malgré les conseils de ta jeune et clairvoyante amie Hermione. »

Harry se leva vivement, la fureur déformant se traits : « Vous voulez dire que c’est de ma faute si Sirius est mort ? C’est ça hein ! Et évidemment, ni Rogue ni Dumbledore n’y sont pour quelque chose ! » Jamais depuis la nuit où son parrain avait traversé le voile, le survivant n’avait énoncé à haute voix cette dure réalité. Les larmes lui venaient aux yeux. Merde ! Non pas devant elle !

Ostrica se leva lentement, se yeux lilas toujours rivés au siens : « Non, Harry. La disparition de Sirius n’est pas arrivée à cause de toi. Mais si une autre personne meurt parce que Voldemort s’est joué une nouvelle fois de ton esprit, alors cette fois si tu seras fautif. Car tu sais maintenant que Le Seigneur des ténèbres peut t’abuser, mais tu n’aura rien fait pour l’empêcher. »

Le survivant pleurait silencieusement maintenant, à sa plus grande honte. Le regard clair de son professeur continuait de le scruter, comme s’il suivait par la fenêtre de ses yeux émeraude le tourment intérieur qui faisait rage dans son esprit. Il réussit finalement à arrêter ses larmes, et après une inspiration un peu tremblante :

« Et, si j’accepte de suivre vos… euh, cours particuliers, qu’est ce que vous m’apprendrez au juste ? A protéger mon esprit ? »

Les épaule d’Ostrica se détendirent visiblement. Puis elle secoua la tête : « Non Harry. Le lien psychique qui t’unit à Voldemort est très particulier. Tu ne peux malheureusement pas bloquer ton esprit au Lord noir. » Elle s’arrêta et lui désigna les coussins : « Assieds toi, s’il te plaît. »

Le brun s’exécuta et son professeur reprit : « La Legilimancie est une discipline très délicate et obscure. Très peu de sorciers sont capables de la pratiquer. Il s’agit d’interpréter des souvenirs, des émotions ou des pensées. Elle n’offre donc pas la vérité totale, mais est le résultat de deux visions différentes sur un même fait. D’abord celle de celui dont on visite l’âme, et ensuite celle… du lecteur. C’est la raison pour laquelle il est assez facile pour celui qui maîtrise bien l’Occlumantie de mentir. Ils existe peu de moyens de différencier une pensée sincère d’une inventée. Quand l’esprit est assez fort pour concevoir un mensonge suffisamment cohérent et convainquant pour remplacer la réalité, alors on peut cacher des chose ou altérer la vérité. Est ce que tu comprends Harry ? »

Le survivant hocha la tête. Tout n’était pas vraiment très clair, mais il avait saisi que pour pouvoir mentir correctement, le mensonge devait paraître réel à son propre esprit pour pouvoir tromper celui du Legilimens.

« Le contact visuel est souvent nécessaire au Legilimens, mais il reste tout de même possible pour l’Occlumens de se protéger l’esprit, voir de tromper le lecteur s’il est assez puissant. Mais ton cas, Harry, est unique, et un peu différent. Ton esprit est directement connecté avec Voldemort. Je ne crois pas que tu es la possibilité d’empêcher son âme de violer la tienne. »

« Mais… mais alors, je ne peux rien faire ! »

La jeune femme s’assit près de lui : « Si tu le veux bien, je vais t’apprendre plusieurs choses. Déjà à reconnaître une présence dans ton esprit. Ensuite, nous verrons comment différencier les mensonges des vérités. Quand tu sauras cela, Voldemort aura déjà beaucoup plus de mal à te piéger, croie moi. »

Harry réfléchissait. Ostrica avait l’air de savoir de quoi elle parlait. Et si il pouvait éviter d’autres morts aussi inutiles que celle de Sirius…

« Très bien, j’accepte »

Son professeur acquiesça et se releva gracieusement : « Bien, je te verrais les lundis et les jeudis soirs, qu’en dis tu ? »

« Oui, bien sûr. Euh, est ce qu’on commence ce soir ? »

« Non, tu est trop épuisé émotionnellement. Tâche de te reposer jusqu’à jeudi. »

Harry hocha la tête puis se mit à rougir : « Euh, Madame… A propos de tout à l’heure, vous savez quand j’ai crié et…. »

« C’est oublié » le coupa-t-elle. « Tu peut retourner dans ta salle commune, merci de m’avoir accordé autant de temps »

Le brun allait sortir quand elle l’appela : « Harry ! Ne m’appelle pas Madame ici. Sur mon île, les gens ont pour habitude de se tutoyer et de s’appeler par leur prénom. Fais moi cette faveur s’il te plaît, utilise le mien. »

Une nouvelle fois, il rougit, mais cette fois ci un sourire éclaira son visage : « Euh, si c’est ce que vous voulez. Au revoir alors… Néréa »

Elle le remercia d’un mouvement gracieux de la tête.

Son humeur était étrangement beaucoup plus légère quand il retourna dans la salle commune des Griffondors. Pour la première fois depuis longtemps, on lui permettait de faire quelque chose de concret pour lutter contre Voldemort. Il se demanda si Hermione avait senti un tel sentiment de contentement quand Dumbledore lui avait demandée d’aider l’inquiétant professeur Wotan.

Il entra sans bruit dans la salle commune déserte. Enfin presque déserte réalisa Harry en entendant des chuchotements :

« Non Ron, c’est impossible. Nous ne pouvons tout simplement pas, nous sommes beaucoup trop jeunes ! »

« Oh, aller Hermione, tu es bien placé pour savoir que c’est faisable ! Tu connais au moins Trois personnes qui l’on déjà fait ! »

« Et dis moi où est ce qu’on fera ça ? Ici ? Ou dans ton dortoir peut être ? Non, mais vraiment ! Ce genre de chose demande de la place et un minimum de calme, il y a beaucoup trop de monde ici. »

Harry commençait à paniquer. Mais de quoi est ce qu’ils parlent ? Trop jeunes pour quoi ? Et qu’est ce qu’ils veulent faire dans une chambre déserte ?

« Hermione, il y a toujours la salle sur demandes. »

Le brun entendit la jeune fille soupirer : « De toute façon, Harry ne sera jamais d’accord. »

Hein ?

« On n’a qu’à lui demander » Ron se tourna vers lui. Il l’avait à l’évidence entendu arriver : « Eh vieux, on a trouvé notre projet en sorcellerie avancée ! »

Hermione émit un claquement de langue agacé : « Non, tu as pensé à un projet impossible à réaliser »

Le sourire du roux s’élargit : « Tu as raison, le mérite de cette brillante idée me revient entièrement. »

Hermione allait protester quand Harry se racla la gorge : « Alors, tu as pensé à quoi Ron ? »

Son meilleur ami le regarda avec des yeux brillant de contentement : « Ça te dirais de devenir un Animagus ? »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 13:59

Chapitre 14 : Le corps et l'esprit

La douche des vestiaires des Griffondors était saturée de vapeur. Le premier entraînement de l’équipe s’était terminé il y avait un moment déjà, mais Ron prenait son temps sous la douche agréablement tiède. Il réfléchissait à la façon dont s’était déroulée la séance de Quiditch de cet après midi.

Harry était un excellent capitaine, charismatique et autoritaire. Et il avait réussit à constituer une très bonne équipe. Evidemment, les nouveaux poursuiveurs (dont sa sœur faisait maintenant partie) n’avaient pas la complicité des anciens membres, mais le jeune homme était persuadé qu’ils apprendraient vite à se connaître. Même les batteurs, Sloper et Kirke, avaient réussi à conserver leurs postes au prix d’un entraînement régulier pendant tout l’été. Harry, comme à son habitude, avait été formidable. Quant à lui…

Ron eut un sourire heureux. Jamais il n’avait était aussi brillant. Aucun ballon n’avait réussi à traverser les trois anneaux qu’il défendait. Il avait arrêté chaque tir avec une facilité déconcertante. Pour la première fois depuis qu’elle s’était développée, son hypersensibilité lui avait été utile. Il pouvait voir chacun des changements de direction du poursuiveur, percevoir ses hésitations dans ses yeux, deviner le cerceau finalement choisit grâce à l’inclinaison de son poignet. Tous ces infimes détails rendaient incroyablement prévisible la trajectoire du ballon. L’équipe entière en était restée bouche bée, lui compris.

Skouarn Dû avait eut raison. Se concentrer sur un seul objectif aidait énormément à intégrer les différentes sensations. Toutes les informations qui n’aidaient pas à aller vers le but qu’il s’était fixé, c’est à dire stopper le Souaffle, s’étaient effacées lentement. Il faudrait qu’il le lui dise lors de leur leçon de ce soir.

Après avoir pris une longue inspiration, Ron tourna lentement le robinet, augmentant ainsi la température de l’eau. Il ferma les yeux, cherchant à atteindre le moment précis où la douleur deviendrait insupportable. C’était encore un conseil du maître korrigan : tester ses limites. Quand tu les connaîtras, mon jeune ami, tu pourras alors les repousser. Ron imaginait mal comment il pourrait bien s’y prendre, mais il faisait confiance à son professeur.

Maître Skouarn Dû était sans aucun doute le professeur le plus étrange qu’il n’ait jamais eut. Encore plus que Firenze. Il était toujours d’une humeur joyeuse et aimable, et avait un tempérament excessivement nerveux.

Mais c’était aussi un être d’une patience incroyable. Il n’hésitait pas à encourager ses élèves, leur affirmant que c’étaient encore les erreurs que l’on commettait qui nous donnait les meilleures leçons. Ron estimait avoir de la chance d’avoir un tel professeur particulier pour enseigner à contrôler ce que Skouarn Dû appelait son don.

Le jeune homme serra ses paupières pour empêcher les larmes de couler, puis s’éloigna d’un bond du jet d’eau en jurant. Il avait l’impression qu’on lui avait versé des litres d’eau bouillante sur le crâne. Pourtant, sa peau sensible de roux était à peine rosée. Il ne supportait même plus un eau légèrement chaude. Un don, tu parles ! Il mis une serviette autour de ses hanches et rejoignit le vestiaire des hommes. Harry était seul. Il finissait de s’habiller et enfilait un pull en laine jaune.

Le survivant avait beaucoup changé en un an. Il avait énormément grandit, même si Ron le dépassait toujours d’une bonne tête. Et son corps n’avait plus rien de maigre maintenant. L’ossature du survivant était plus fine et ses muscles plus discrets que les siens, mais Ron n’avait pas manqué de remarquer les regard que beaucoup de filles lançaient à son ami.

Ce dernier l’observait maintenant avec une insistance qui fit rougir Ron.

« Tu as moins de tâches de rousseur qu’avant, non »

« Eh oui ! Ces satanés cerveaux m’auront au moins permis de m’en débarrasser » dit Ron en s’habillant. « L’exposition directe au soleil me faisait mal, alors je l’ai évité. Et sans soleil, pas de tâches de rousseur… »

Le brun lui sourit « Ce n’est pas le seul avantage qu’ils t’ont laissé. Tu as été incroyable tout à l’heure. Mais je crois que tu as vexé Ginny en bloquant tous se tirs »

Ron était un peu froissé que son ami attribue directement sa bonne performance à ses sens surdéveloppés. Mais après tout, comme c’était bien le cas…

« Si ce n’est que ça, ce n’est pas un problème, au contraire. Le niveau de l’équipe va encore monter. Tu vas voir, elle va tout faire pour être la meilleure et me battre. Elle n’a jamais aimé rester sur une défaite »

Harry hocha la tête en esclaffant. Soudain, son rire s’éteignit. Il fronça les sourcils et sortit un petit carnet noir où Ron le vit noter l’heure.

« Euh, Harry ? Je peux savoir ce que tu fais »

Son ami sembla hésiter quelques secondes, puis lui demanda de s’approcher. Ils s’assirent sur un des bancs du vestiaire.

« C’est pour mes leçons d’Occlumancie. Je dois apprendre à savoir quand une deuxième personne est dans ma tête. Néréa m’a donné une sorte d’exercice. Elle m’a prévenu qu’elle pratiquerait la Legilimancie sur moi. Elle est douée tu sais, suffisamment pour ne pas avoir besoin de contact visuel avec ceux qui ne maîtrise pas l’Occlumancie. Bref, je dois noter l’heure à laquelle je pense que Néréa envahit mon esprit. Cela fait plusieurs jours que dure cet exercice. Je crois que je fais des progrès » termina-il avec une pointe de fierté.

Ron regarda son ami ébahi « Depuis quand appelles-tu notre professeur par son prénom »

Harry rougit « Euh, c’est elle qui me l’a demandé, le soir de notre première leçon. Ça fait donc un peu plus de deux semaines… »

Ron sourit avec malice et allait faire un petit commentaire quand le brun ajouta précipitamment « Et toi alors, avec Skouarn Dû ? Comment ça se passe »

Le roux n’était pas dupe, il voyait bien que Harry cherchait à changer de sujet. Il se promis de lui en reparler plus tard.

« Tout va bien je crois. C’est un bon professeur »

« Tu dis ça parce qu’il a aimé ton idée de projet sur les animagi » dit le brun en souriant.

« Eh, à toi aussi elle plaît, mon idée ! Et même Hermione commence à s’y faire » Il devint pensif « Je me demande bien en quoi je vais me transformer ? J’espère que ce ne sera rien de ridicule, comme une crevette où quelque chose du même genre… »

Harry rit à cette idée, puis redevint plus sérieux « Est ce que tu commences à... maîtriser tes sens »

Ron fit la grimace « Pas vraiment. En fait, la semaine dernière, Skouarn Dû ne m’a fait qu’une série de tests pour évaluer ma sensibilité. J’ai eut le droit à quelques conseils intéressants, mais rien de vraiment concret. J’ai hâte que ça commence réellement »

Le jeune brun acquiesça. Ils quittèrent le vestiaire et retournèrent lentement au château. Ron regarda sa montre :

« Il est tard, plus de sept heure. Hermione ne doit pas être de très bonne humeur »

Harry sourit d’un air gêné. Il était assez mal à l’aise avec le fait que ses deux meilleurs amis sortent ensemble, même s’il ne s’en était jamais plaint ouvertement.

« On devrait vraiment se dépêcher si on ne veut pas manquer le dîner, vieux. On a tous les deux rendez vous à huit heure. Personnellement ça ne me dérange pas trop de faire attendre Skouarn Dû, mais j’imagine que tu aurais des scrupules à faire patienter la belle Néréa. »

Harry, le visage écarlate, donna un vigoureux coup de poing à l’épaule du roux pour faire taire son fou rire.

………………………………………………………………

Ron se retrouvait pour la deuxième fois dans le bureau du korrigan. Il aimait beaucoup cette pièce lumineuse et spacieuse où le désordre le plus total régnait sans partage. Une quantité incroyable d’objets étranges et hétéroclites jonchait le sol. Des grimoires, des armes en cuivre, des bijoux de perles colorées, diverses récipients en terre cuite, et même des plantes sinueuses jaunâtres se côtoyaient un peu partout. Dans un coin se tenait une petite table en bois brut qui croulait sous les parchemins. En à peine plus de deux semaines, le professeur avais réussi a créer un désordre monstrueux.

« Bonsoir jeune Ron ! Ne serais tu pas en retard »

Le jeune homme rougit « Euh, oui, excusez moi, je terminais mon repas et… »

« Ah, je comprends ! Les tartes aux mirabelles étaient une pure merveille, n’est ce pas »

Ron sourit avec reconnaissance. Le petit être portait comme à son habitude, un costume en cuir compliqué, plein de lacets et de gravures de motifs végétal. Ses cheveux à la lumière cuivrée et mouvante des bougies, semblaient animés d’une vie propre, et ses petits yeux noirs luisaient de malice.

« Alors mon jeune élève, comment s’est déroulée ta semaine »

« Euh, bien merci. J’ai eut ma première séance d’entraînement de Quiditch tout à l’heure, et… »

Skouarn Dû sembla intéressé « Et… Cela s’est il mal passé »

« Non ! Non, au contraire ! Je me suis souvenu de ce que vous m’aviez dit, la semaine dernière. Vous savez à propos de se concentrer sur un seul objectif à la fois. Et je crois que ça m’a aidé. »

L’être de Faerie sourit triomphalement « Formidable ! Tu apprendras vite mon jeune ami, j’en suis persuadé. Ton don est exceptionnel. Rares sont les korrigans à avoir des sens aussi aiguisés. Et pourtant, nous sommes un grand peuple de chasseurs et de guerriers »

Ron acquiesça poliment. Il ignorait tout de la race de son professeur. Et même s’il mourait d’envie d’en savoir d’avantage, il n’osait pas le demander directement.

« Qu’allons nous faire aujourd’hui Maître ? D’autres tests »

Il y eut un rire glutural « Oh non ! Je suppose que tu es impatient de commencer réellement ton initiation, je me trompe »

Le jeune homme secoua la tête. Enfin ! Il attendait ce moment depuis le soir où Dumbledore lui en avait parlé.

Son professeur sautilla quelques secondes sur place, passant une langue râpeuse sur ses dents pointues, cherchant visiblement ses mots. Il commença enfin :

« Que sais tu de la douleur, jeune Ron »

La question prit le roux de court. Elle était tellement inattendue ! Que pouvait il bien lui répondre ?

« Euh, c’est une sensation, non »

Skouarn Dû hocha la tête « Oui, c’est vrai. Mais crois tu que la douleur et la vue par exemple peuvent être liée d’une quelconque manière »

« Je dirais que non… »

« Et pourtant, tu m’a confié il y a une semaine ne plus supporter la lumière d’un soleil d’été. Comment expliques tu ceci »

Ron cligna des yeux. Il ne voyait pas du tout où son Maître voulait en venir « Je… je ne sais pas… »

Skouarn Dû hocha la tête, puis claqua dans ses mains. Deux énormes poufs en cuir apparurent devant eux. Le korrigan invita Ron à s’asseoir dans l’un et imita son élève.

« Ecoute moi bien mon jeune ami. Chaque sensation perçue peut provoquer une douleur si elle est trop intense. Tu en a fait l’expérience avec le cri abominable des Vamproies. Dans ton cas si particulier, ta sensibilité est telle que le seuil de douleur est rapidement atteint. Il est possible, et même souhaitable, d’augmenter le niveau de ce seuil et de te rendre plus résistant à la souffrance. Mais cela ne suffira pas, je le crains »

Ron sentit la peur l’envahir. Merlin, non ! Il n’allait quand même pas rester comme ça toute sa vie, obliger de ne prendre que des douches tièdes, incapable de sortir les après midi d’été, ou encore de toucher Hermione aussi… longtemps qu’il le voudrait.

« Alors, il n’y a rien à faire pour contrôler ça » demanda-t-il avec angoisse.

Skouarn Dû lui offrit un sourire rassurant « Soit patient mon jeune élève ! Je n’ai jamais dit une chose pareille ! Les miens naissent comme tu es aujourd’hui. Puissant, avec un potentiel fabuleux. Mais totalement incapable de l’utiliser. Ils l’apprennent tout le long de leur longue vie, comme tu le feras toi. »

Ron soupira « Il n’existe pas une potion ou un sort qui supprimerait la douleur ? Ce serait plus simple, non »

Le professeur secoua la tête, ses fines oreilles noires frissonnant doucement « Non, jeune Ron. La douleur est indispensable à la vie. Elle nous indique nos limites, c’est une sorte de signal d’alarme. La supprimer te serait sans aucun doute fatal. Mais la douleur ne doit pas devenir une fatalité pour autant »

« Mais si je ne peut pas l’éviter, comment je vais pouvoir la supporter »

« Tu vas apprendre à la contrôler. L’esprit, mon jeune élève, est puissant. Il nous permet d’aller au delà de nos limite, de dépasser la douleur. Les hommes sont démesurément axés sur ce qu’ils perçoivent. Ils ont l’un des esprits les plus fort de la création, et pourtant, ils n’exploitent la plupart du temps qu’une infime partie de leurs capacités mentales. Je vais t’enseigner la façon dont l’âme peut dominer le corps »

Ron regardait son professeur bouche bée « Mais… mais c’est impossible »

Le sourire carnassier du korrigan s’élargit « Tu es septique jeune ami ? Tu as raison, mais je te demande de me faire confiance. Tu pourras me redonner ton opinion au terme de ton apprentissage. Première leçon : La concentration. Le corps a une volonté qui lui est propre, et l’esprit doit canaliser toute sa force pour le faire plier à sa volonté »

Il tapa dans ses mains et un échiquier apparut entre eux, sur une petite table basse « On m’a dit que tu étais un joueur redoutable, mon jeune élève. J’ai moi même un certain talent dans ce jeu. Que dirais tu d’une partie contre moi... »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptySam 15 Juil - 14:08

Chapitre 15 : Jeux de mains…

La bibliothèque de Poudlard était agréablement silencieuse. Le soleil maintenant couchant qui filtrait à travers les étroites fenêtres et le bruit feutré des chuchotements des élèves conféraient à cette pièce une ambiance chaleureuse et propice au travail. Pourtant, Hermione n’arrivait pas à se concentrer sur son devoir de runes antiques. Son regard se portait sans cesse sur le jeune homme roux assis près d’elle. Ron avait en effet décidé d’effectuer quelques recherches sur les animagi et était plongé dans de vieux grimoires depuis plus d’une heure. Il ne faisait absolument pas attention à elle. La jeune femme trouvait cela particulièrement agaçant. Après tout, c’était ses sens à lui qui étaient hypersensibles. Alors pourquoi ne semblait il pas plus affecté que ça par sa présence alors que le seul fait de le savoir si près d’elle la rendait incapable de réfléchir correctement.

Hermione soupira discrètement et tenta de relire pour ce qui était au moins la dixième fois la même phrase. Mais son regard dériva une nouvelle fois vers son petit ami. Elle le trouvait superbe. Ses mains surtout exerçaient une véritable fascination sur elle. Elle étaient grandes et nerveuses, légèrement calleuses. Jamais elle n’avait vu de mains aussi sexy et masculines. Elles semblaient renfermer une puissance incroyable, mais la jeune femme savait qu’elles pouvaient faire preuve d’une douceur surréaliste. Hermione adorait quand ces merveilleuses mains la caressaient. Phénomène qui ne s’était pas produit depuis trois jours. Autant dire une éternité…

Ron referma brusquement l’ouvrage qu’il lisait, tirant ainsi la jeune femme de sa rêverie. Ses yeux bleu turquoise rencontrèrent les siens et il lui sourit :

« Je crois que j’ai atteint mes limites aujourd’hui. Je ne pourrais pas lire une ligne de plus sur les métamorphoses humaines et leurs conséquences. Et ta traduction, elle avance bien »

« Très bien » mentit elle. « Je l’ai quasiment terminée. »

Le sourire de son ami s’élargit « Parfait ! Nous allons pouvoir sortir d’ici alors. Tu finiras ce devoir plus tard. »

La brunette paniqua légèrement. Elle avait espéré que Ron partirait seul, ce qui lui permettrait de se mettre réellement au travail « Rentre donc sans moi. J’aimerais finir ça au plus vite, pour en être débarrassé. »

Ron rangea ses affaires et se leva, le regard presque suppliant « Hermione, on est mardi et ce devoir est pour lundi prochain, tu auras du temps pour le terminer. » Il se pencha lentement vers elle et chuchota « En plus, j’espérais passer un peu de temps avec toi avant le dîner. Après tu dois voir Wotan, ce sera donc difficile… »

Hermione baissa les yeux en rougissant, un sourire aux lèvres. Il faudrait sans doute qu’elle travaille cette nuit pour finir cette satanée traduction, mais ce petit retard était un bien mince sacrifice si elle pouvait passer du temps avec Ron. Elle hocha timidement la tête. Le jeune roux eut un sourire heureux et satisfait. Il l’aida à ranger ses livres et parchemins, et ils sortirent ensemble de la bibliothèque.

Ils marchèrent quelques instants en silence. Hermione n’avait pas la moindre idée du lieu vers lequel il les menait :

« Alors, tu nous emmènes où » voulut elle savoir.

Il l’a regarda d’un air surpris « Moi ? Nulle part en particulier. Je voulais juste être avec toi. »

Quoi ! Il se moque de moi ? Mais le jeune homme semblait on ne peut plus sérieux.

« Ça signifie donc que j’ai abandonné une traduction de runes antiques pour… traîner dans les couloirs »

Il eut un sourire un peu gêné « En gros oui, mais dans le détail c'est un peu différent… »

« Oh vraiment ? Et raconte moi ça dans le détail s’il te plaît. »

« Et bien je t’ai délivrée d’un devoir de runes parfaitement ennuyeux pour traîner dans les couloirs avec MOI »

Merlin ! Et le pire dans tout ça, c’est qu’il paraissait parfaitement content de lui.

« Ron » Elle s’était arrêtait et lui avait pris la main pour qu’il en fasse de même. Il poussa un grognement sourd et sentit sa grande main frissonner dans la sienne. Elle le lâcha presque immédiatement.

« Je suis navrée, je ne voulais pas te faire mal »

Il lui prit la mains et lui caressa la paume de son pouce « Tu ne m’as pas fait mal. » Il eut un petit rire « Crois moi, quand tu me touches, ce n’est pas vraiment la douleur qui est un problème. »

Les lèvres de la jeune fille s’arrondir de surprise. Elle était à chaque fois étonnée de l’intensité avec laquelle il la désirait. Et comme chaque fois qu’il lui avouait à demi mots qu’il avait envie d’elle, son regard en chercha la preuve au niveau de son entre jambe.

Le roux déglutit péniblement « Hermione… » Sa voix était incroyablement basse, et elle sonnait comme un avertissement. Il ne voulait manifestement pas commençait quoique ce soit ici, même s’il en mourait visiblement d’envie. Après tout, ils étaient dans un couloir, et n’importe qui pouvait les surprendre. La jeune femme regarda autours d’elle et remarqua une porte. Elle ignorait sur quelle salle elle s’ouvrait, et à vrai dire, elle s’en moquait. Tout ce qui importait, c’était que cette pièce soit déserte.

Elle guida Ron vers la porte et l’ouvrit. Non ! Merlin, pourquoi fallait ils qu’ils tombent sur un placard ! Elle allait s’excusait auprès de Ron et ressortir quand elle entendit la porte se fermer et Ron murmurait quelques mots pour l’insonoriser.

« Excellente initiative » Et il l’embrassa.

Leur baisers avaient sensiblement changé depuis que Ron s’entraînait avec Skouarn Dû. Ils étaient plus longs, plus profonds. Et plus intimes aussi. Au début, ils n’utilisaient pas leurs mains, mais bien vite, le jeune homme avait acquis suffisamment de contrôle sur lui même pour supporter les caresses de sa compagne. Et Hermione ne se privait pas d’en profiter.

Elle adorait son corps. Sous ses caresses timides, il devenait une incroyable contradiction à lui seul. Doux et dur, chaud et frissonnant, exigeant et généreux. Elle rêvait de le découvrir avec ses yeux, avec sa langue. Mais elle devait se contenter de le toucher. Toutefois caresser sa peau était déjà plus qu’exitant. Elle attendrait pour le reste…

Le baiser s’approfondit. Ron la plaquait maintenant contre un des rares murs nus du placard. Le froid de la pierre contrastait violemment avec la chaleur du corps du roux, intensifiant étrangement le plaisir qu’elle ressentait. Ses petites mains s’aventurèrent sous la chemise de Ron et errèrent sur son large dos. Il gémit dans sa bouche et enroula une des jambe de la jeune femme autour de sa taille, les rapprochant encore davantage. Elle sentait sa main légèrement calleuse remonter le long de sa cuisse et son sexe dur vibrer contre son ventre. Doucement, une des ses mains quitta le dos musclé du jeune homme pour se perdre sur son ventre tendu, puis descendre lentement vers son pantalon.

Ron s’écarta soudain d’elle et la reposa au sol, le souffle court.

« Trop… trop vite… désolé » réussit il à dire entre quelques inspirations.

Hermione détestait quand il s’excusait. Elle avait beau lui dire qu’il n’était pas responsable, il se sentait toujours coupable de devoir arrêter si brusquement leurs étreintes. Elle préféra cette fois ci se taire et lui offrit à la place un sourire rassurant.

« Ne t’inquiète pas » Elle remarqua qu’elle aussi avait la respiration rapide. Elle prit quelques secondes avant d’ajouter avec un sourire « En réalité c’est plutôt flatteur de savoir que je te fais autant d’effet. »

Ron eut un rire un peu rauque « Tu me fais bien plus que de l’effet. Rien que de t’imaginer en train de me toucher » Il prit une de ses mains et compara sa taille avec les siennes « Tes mains sont si petites, si douces. Et si douées. Je ne parle pas que de… enfin ça » ajouta-t-il précipitent quand elle haussa un de ses sourcils d’un air railleur. « Tout ce qu’elles font devient élégant et paraît facile et naturel. A côté d’elle, j’ai l’impression d’être anormalement grand et maladroit. Je me demande parfois pourquoi tu me laisse te toucher. »

Hermione resta un moment sans voix. Elle chercha sur son visage un indice quelconque qui indiquerait qu’il plaisantait. Mais elle ne trouva rien, juste une sorte de résignation. Elle le contempla avec effarement. Il était devant elle, appuyé sur le mur contre lequel il l’avait plaquait il y avait quelques instants à peine, la chemise ouverte sur un buste très musclé, surtout pour un adolescent de seize ans. Ses yeux même assombris par le désir restaient d’un bleu azur limpide, et sa bouche, un peu plus épaisse que celle de la plupart des hommes était rouge des baisers qu’ils venaient d’échanger. La lumière écarlate du soleil couchant qui passait entre les planches grossièrement jointes de la porte donnait à ses cheveux roux et à sa peau laiteuse des reflets cuivrés. Il était magnifique. Comment ne pouvait il pas s’en rendre compte !

Elle allait lui montrer qu’il avait tort. Elle captura une des ses grandes mains et traça distraitement des cercles dans sa paume :

« Tu veux savoir pourquoi je te laisse me toucher Ron ? » demanda-t-elle doucement, observant son visage à travers le rideau de ses longs cils. Elle le vit se tendre et préféra ne pas lui laisser le temps de refuser « La première fois que j’ai eut envie que tu me caresses, j’avais treize ans. Tu travaillais sur un devoir de potion, et tu passait sans cesse ta main dans tes cheveux. Je me souviens avoir pensé que j’adorerais que tu fasse la même chose avec les miens. »

Ron la regardait le souffle un peu irrégulier. Elle jouait toujours avec sa main, effleurant doucement les longs doigts de son ami « J’adore tes mains. Elles sont grandes et très viriles. Quand elles me touchent, je ne suis plus Hermione, le rat de bibliothèque. Je devient plus féminine et désirable. Et elle n’ont rien de maladroit, au contraire. Elle savent donner du plaisir. »

« Hermione… » Elle avait placé sa grande main sur son torse.

« Tu sens comme elles sont légèrement rugueuse. A chaque mouvement qu’elles font, cela me donne des frissons. » Elle déplaça doucement sa grande main sur sa poitrine musclée couverte d’une fine toison auburn, jusqu'à un petit téton durci de désir. Ron grogna de plaisir sous sa propre caresse et renversa la tête en arrière. Le souffle de Hermione s’accéléra. Il lui avait rarement paru aussi sexy qu’à ce moment. Elle s’écarta sensiblement de lui pour ne pas succomber à la tentation qu’il était. Ce moment était le sien.

« Tes mains sont si chaudes, presque brûlantes » continua-t-elle dans un murmure. « J’ai toujours l’impression qu’elles laissent derrière elles une trace profonde, comme si elles marquaient ma chair rien quand effleurant ma peau .»

Ron gémit et voulut retirer sa main « Hermione, je veux te toucher. »

Cela lui demanda toute sa volonté pour refuser « Non. Je veux que tu saches pourquoi j’aime quand tu me touches, l’effet que tes mains ont sur moi. » Elle retira sa main qui guidait celle de Ron « Ais Confiance en moi. Ais confiance en toi. » Elle se mit sur la pointes des pieds, et chuchota dans son cou « Caresse toi, comme si c’était moi que tu touchais. »

Elle crut pendant quelques secondes qu’il allait refuser. Puis sa main commença a bouger lentement sur sa poitrine. Il ferma les yeux, pour lui cacher son embarras. Mais bien vite, la gêne disparut. Sa deuxième main rejoignit la première et elles se mirent à masser consciencieusement le magnifique thorax du roux. Il y avait quelque de pervers à observer Ron se donner ainsi du plaisir dans sa tenue d’écolier. Quand il suça sensuellement un de ses longs doigts pour ensuite taquiner et pincer ses tétons rêches, Hermione laissa échapper un petit gémissement. Il ouvrit les yeux à ce son et croisa son regard presque noir de désir. Il eut un sourire empli de luxure et d’une certaine fierté. Lentement, sans la quitter des yeux, il fit descendre l’une de ces mains sur son ventre dur, qu’il griffa délicatement. Puis sa main glissa le long de son flanc, pour aller caresser d’un geste délibérément lent l’intérieur de sa cuisse de haut en bas.

Hermione le regardait faire fascinée. Quand sa main remonta vers son ventre pour suivre le mince filet de poils auburn qui se perdait dans son pantalon, elle dut s’appuyer contre un mur pour ne pas tomber. Jamais encore elle n’avait vu Ron nu. Il défit le bouton de son pantalon, glissa la fermeture éclair et sortit doucement son membre de son caleçon.

Godric, il était superbe. Jamais elle n’aurait pensé que de voir son sexe tendu et gonflé de désir serait aussi excitant. Inconsciemment, elle se passa la langue sur ses lèvres devenues sèches. Ron grogna une nouvelle fois et commença à se caresser. Sa grande main allait et venait lentement le long de sa verge, et ses doigts effleuraient de temps à autres son gland rosé. La respiration de la jeune femme était aussi irrégulière que celle du roux. Au bout d’un moment, il ferma les yeux sous l'effet du plaisir et ses soupirs devinrent des grognements. Il accéléra son mouvement pendant que son autre main pinçait presque durement un de ses téton. Hermione ne savait plus où regarder, tout en lui était incroyablement érotique. Soudain, ses hanches se cambrèrent, tous ses muscles se tendirent et il se libéra dans un cri rauque.

La jeune lui laissa à peine le temps de reprendre son souffle. Elle se jeta dans ses bras en souriant :

« A moi aussi ça me fait cet effet là, à chaque fois. »

Il lui sourit tendrement et l’embrassa avec toute la douceur dont elle le savait capable. Puis petit à petit, le baiser changea de qualité. Ron poussa Hermione contre la porte et elle encercla sa taille de ses deux jambes. Il se détacha de ses lèvres et suçota la peau fragile de son cou. Elle ne réalisa pas tout de suite qu’il passait les mains sous sa jupe. Quand il effleura du bout des doigts sa culotte, elle sursauta de plaisir.

« Tu veux que j’arrête » demanda-t-il dans son cou.

Elle secoua frénétiquement la tête. Elle était si près de la jouissance, bien trop près pour pouvoir refuser, même si c'était la première fois qu'ils allaient aussi loin.

Ron glissa un doigt sous sa culotte et elle sentit contre sa peau son souffle chaud s’accélérer « Merde ! Hermione, tu es tellement chaude, tellement mouillée »

Ses paroles crûes attisèrent son désir et elle commença à onduler du bassin « Ron, je t’en pris, plus… »

Un doigt curieux frôla doucement les lèvres sensibles de son sexe. Hermione poussa une longue plainte et se cambra pour se rapprocher de la main du jeune homme. Encouragé, celui ci se mis à la caresser avec plus d’insistance. Bien vite, il effleura son clitoris. Hermione renversa la tête et cria « Encore » Il s’empressa d’obéir et joua quelques secondes avec, avant de le rouler délicatement entre deux doigts. Il n’en suffit pas davantage à la brunette pour basculer dans le plaisir. Elle s’accrocha désespérément aux épaule de Ron, criant son nom.

Hermione redescendit lentement sur Terre. Ron la portait toujours et écartait gentiment ses cheveux trempé de sueur de son visage. Il lui embrassa le bout du nez en souriant :

« Eh bien. Ça a été rapide, encore plus que pour moi. Et dire que c’est moi qui suis sensé être le plus sensible »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 11:23

Chapitre 16 : Coup du sort ?

Le plafond magique de la grande salle laissait apparaître un ciel de plomb. Les nuages d’un gris triste et monotone défilaient rapidement au dessus des élèves en train de terminer leur dîner. Cela n’avait rien d’exceptionnel pour la mi-octobre, mais la vision de ce temps maussade suffit à faire soupirer Ron. La séance de Quiditch allait être fraîche et venteuse ce soir.

Il reporta son attention sur son capitaine. Harry étudiait avec attention le livre sur les animagi que le roux avait trouvé. A la lecture d’un passage, il haussa les sourcils et leva les yeux vers son ami :

« L’animal vous sera révélé ? Qu’est ce qu’ils veulent dire par là ? »

Ron haussa les épaules : « Aucune idée. Peut être qu’on aura une vision, ou un rêve… »

Harry sourit : « Une fois, j’ai rêvé que j’étais sur le dos d’un hibou. Bien sûr, après ça ressemblait plus à un cauchemar puisqu’il y avait Voldemort » (Ron dissimula tant bien que mal le frisson que provoquait immanquablement le nom du seigneur des ténèbres) « Mais c’était plutôt agréable de voler comme ça. »

Ron eut un sourire sarcastique devant l’air rêveur du survivant : « Je crois me souvenir qu’une nuit, tu as rêvé que tu étais un serpent. »

Le brun eut l’air un instant paniqué : « Merlin ! Tu crois que je vais me transformer en serpent ? Mais… ce n’était pas moi, c’était Voldemort (nouveau frisson) ! Je ne peux pas me transformer en serpent ! » Le dernier mot avait été dit d’une voix étranglée, comme si le simple fait de le prononcer était douloureux.

Un bruit sec fit sursauter les deux jeunes hommes. Hermione venait de fermer l’énorme livre d’Arithmancie qu’elle lisait.

« Bien sûr que non, tu ne te transformeras pas en serpent. Ce n’est pas parce que tu rêves d’un animal que tu seras cet animal. Sinon, Ron se transformerait certainement en araignée géante. »

Le roux foudroya le survivant du regard. Il était la seule personne a avoir pu confier ses cauchemars sur les acromantulas et les mygales en claquettes à Hermione. Le brun sourit d’un air un peu coupable, puis demanda à Hermione :

« Alors, comment on connaîtra notre forme animagus ? »

« Je l’ignore. D’après ce que j’ai compris, l’animal dépend beaucoup de la personnalité du sorcier, il révèle aux autres une partie importante de soi. »

Ron regarda sa petite amie, incrédule, puis se tourna vers Harry : « Et les Maraudeurs ne se sont pas posés de questions quand Pettigrew s’est changé en un rat ? »

Les yeux émeraude s’assombrirent : « J’aurais aimé qu’il comprennent quel rat il était réellement, ça aurait changé pas mal de choses… »

Un silence pesant s’installa. Le jeune roux s’en voulait d’avoir amené la conversation sur un tel sujet. Et, vu le regard courroucé de Hermione, elle aussi le tenait pour responsable de l’ambiance lourde qui régnait à présent. Ron plaqua sur son visage un sourire un peu forcé et donna un léger coup de coude à Harry :

« En tout cas, on peut toujours imaginer nos propres formes. A ton avis, en quoi on sera ? »

Harry perdit lentement son air morose au fur et à mesure qu’il réfléchissait : « Je ne sais pas trop. Est ce qu’il y a un animal plus intelligent que tous les autres pour Hermione ? »

« Peut être. On dit souvent que les éléphants ont une très bonne mémoire par exemple. »

Hermione, qui souriait de plaisir au commentaire de Harry, se figea. Elle dévisagea Ron, les yeux écarquillés :

« Alors selon toi, je me transformerais en éléphant ? »

Ron, surprit par sa réaction, ne trouva rien à répondre. En tout cas rien de vraiment pertinent : « Euh, c’est-à-dire… »

Elle avait l’air à la fois blessée et en colère. Il sentait monter lentement en elle la fureur. Ses muscles se raidissaient, son corps se redressait, son sang s’accélérait. Elle préparait l’attaque.

Depuis qu’ils étaient ensembles, ils ne s’étaient jamais vraiment disputés. Ron avait presque oublié à quel point Hermione était belle et excitante quand elle se mettait en colère. Il guettait avec une certaine impatience le haussement de sourcils légèrement hautain qui marquerait le début de l’offensive quand un croassement strident lui vrilla les oreilles.

Un énorme corbeau gris sale atterrit au milieu des restes du dessert du trio, renversant le jus de potiron de Ron.

« Munnin ? » Hermione caressa l’oiseau délicatement, puis chercha son propriétaire du regard.

Le roux entendit le claquement régulier de la canne du professeur Wotan avant même de le voir. Ron s’était souvent demandé comment Hermione pouvait passer autant de temps avec quelqu’un d’aussi désagréable. Mais son amie lui avait garanti que le très vieux professeur cachait un esprit brillant derrière des manières qu’elle avait qualifiée de légèrement brusques.

Wotan s’arrêta devant le trio, son visage aveugle tourné droit sur eux :

« Hermione, j’aurais besoin de toi ce soir pour une traduction. Tu as fini ton repas ? » demanda-t-il d’une voix bourrue.

Hermione acquiesça avec enthousiasme. La brunette passait presque un soir sur deux avec leur professeur d’histoire de la magie. Et pas une fois elle n’avait dit à ses amis ce sur quoi ils travaillé avec tant d’acharnement. Le roux trouvait cette situation frustrante et injuste. Pourquoi Hermione aurait elle le droit d’être au courant de certaines choses et pas Harry et lui ?

Ron se resservit du jus de potiron en demandant d’un ton faussement désintéressé : « Alors, vos recherches avancent bien ? »

Wotan émit une sorte de ricanement grinçant : « Par les Dieux, quelle subtilité ! Tu sais tout ce que tu dois savoir, petit impertinent. Et que je ne te reprenne pas à essayer de nous soutirer des informations ! »

Le ton était très sec et légèrement supérieur, comme un adulte qui s’adresse à un enfant particulièrement stupide. Ron allait rétorquer qu’il n’avait plus cinq ans et qu’on pouvait s’adresser à lui comme à un adulte, mais le vieil oiseau l’en empêcha en tentant de tirer son assiette à l’aide de son bec, emportant avec la délicieuse tarte aux poires qui constituée le dessert.

« Eh ! » cria Ron en tirant son assiette vers lui. Sale bête ! Le corbeau battit furieusement des ailes, lança un croassement outré et s’envola. Le trio suivit du regard le vol gracieux de l’animal caractériel, puis Hermione reporta son attention sur Wotan, dont la main frappait impatiemment la table des Griffondors :

« Alors Hermione, qu’est ce que tu attends ? »

La jeune femme rougit légèrement, se leva précipitamment et suivit le vieux professeur au pas pesant.

Ron et Harry regardèrent partir leur amie. Harry soupira :

« Et bien, le moins qu’on puissent dire, c’est qu’il sait s’y prendre pour mettre les gens mal à l’aise. »

Ron hocha la tête : « Oui, je ne crois pas que j’aimerais l’avoir dans le camps adverse, ça doit être un ennemi plutôt coriace. Mais Hermione adore travailler avec lui, c’est évident. Je me demande ce qu’ils font… »

Harry parut soudain embarrassé : « Euh, Hermione ne t’en parle pas quand vous êtes… euh, seuls tous les deux ? »

« Non, elle ne m’a rien dit. Et ce n’est pas faute d’avoir demander tu peux me croire. Mais tu connais Hermione, si on lui a demandé de ne rien nous révéler, elle ne nous révèlera rien. »

Le survivant acquiesça et se racla la gorge. Puis il demanda avec hésitation : « Et vous arrivez à trouver du temps pour… Enfin entre les cours, le Quiditch, Wotan et Skouarn Dû, ça doit pas être facile pour vous de se voir. »

Ron sentit ses oreilles chauffer en songeant à la dernière fois que Hermione et lui s’étaient « vus », il y avait deux jours, dans ce placard sombre. Godric, et dire que ça avait commencé par un baiser comme ils en avaient déjà échangé tant. Mais après… La rougeur s’étendit sur tout son visage tandis qu’il se remémorait les caresses qu’il s’était lui même prodiguées. Ce n’était pas la première fois, bien sûr, mais savoir que Hermione le regardait, et sentir, voir, entendre le plaisir qu’elle y prenait avait intensifié le sien. Et en plus, ce là soir, dans ce placard poussiéreux, pour la première fois, Hermione avait laissé Ron lui rendre le plaisir qu’elle lui donnait à chaque fois : il avait réussit à la faire jouir.

Le jeune roux eut un sourire heureux et stupidement fier : « Ne t’en fait pas, on se débrouille. »

Harry détourna le regard, un peu gêné. Ron n’insista pas. Parfois, il aurait préféré que Hermione ne soit pas si proche de Harry. Il aurait aimé pouvoir parler de ses premières expériences à quelqu’un, à son meilleur ami. Mais ce dernier était toujours mal à l’aise vis à vis de la nouvelle intimité que partageaient ses deux amis. Et même s’il essayait, comme maintenant, de faire comme si ça ne le dérangeait pas, le roux sentait bien qu’il avait du mal à accepter leur relation.

Ron connaissait suffisamment Harry pour le comprendre. Le brun n’avait jamais eut de véritable famille et les liens de l’amitié remplaçaient ceux du sang pour lui. Hermione et Ron étaient ses amis les plus anciens, les plus proches. Pendant presque cinq ans (et quelques disputes mises à part), il n’y avait eu qu’eux trois contre le reste du monde. Mais aujourd’hui, le roux et la jeune femme formaient un couple dont était exclu Harry. Ron espérait qu’avec un peu de temps, le survivant cesserait de voir ça comme une menace à leur amitié.

En attendant ce moment, il préféra changer de sujet : « En tout cas, je n’aurais pas aimé avoir quelqu’un comme Wotan pour m’aider avec mes sens. Heureusement que je suis tombé sur Skouarn Dû.»

Harry hocha la tête, sautant sur l’occasion pour parler d’autre chose, puis sourit malicieusement : « Alors, est-ce que tu as gagné la partie d’échec cette fois ? »

Ron soupira : « Non, j’ai encore perdu. C’est incroyable, on dirait qu’il a toujours trois coups d’avance sur moi ! Mais je m’améliore d’après lui. Je me demande bien comment il peut savoir ça vu que je perds à chaque fois. »

« Mais vous ne faites pas que jouer aux échecs, peut être qu’il voit tes progrès ailleurs ? »

Ron réfléchit un instant puis haussa les épaules : « Je ne sais pas. Ses exercices sont étranges. Les deux dernières fois, on est allé dans la salle de bain des préfets et j’ai passé toute les séances à faire de l’apnée. »

Le brun éclata de rire : « Mais pourquoi ? »

« Je lui avait expliqué que l’eau m’avait beaucoup aidé au début, que je percevais moins de choses dans un liquide. Alors il m’a demandé de me plonger dans l’eau et de contrôler certaine choses simples dans mon corps, comme la respiration ou les battements de mon cœur. »

Harry cligna des yeux : « Et ça marche ? »

« Oui, plutôt bien. Tu sais, quand on ne ressent pas l’extérieur, on fait plus attention à ce qui se passe à l’intérieur. »

Le survivant hocha la tête, mi-impressionné, mi-incrédule, puis il regarda la grande horloge de la salle :

« On devrait se dépêcher de finir ce repas, sinon on arrivera en retard au Quititch. Et comme le prochain match contre les Serpentards est pour bientôt… »

Ils finirent donc leur dessert en quelques minutes, Ron s’étouffant presque en essayant d’avaler sa part de tarte en une bouchée, ne réussissant à faire passer la toux que grâce au jus de potiron. Il reprit sa respiration sous l’œil amusé de Harry :

« Tu es notre gardien Ron. Tu te rendras malade à coup de tarte après le match contre les Serpentards, ordre du capitaine. »

Ron fit une grimace : « Si je veux me rendre malade, je n’aurais qu’a mélanger le potiron et la poire. Ça a vraiment un goût bizarre. Yeurk ! »

Harry sourit finement : « Il faudra chercher un animal au palais délicat pour toi. Un chien de salon peur être ? »

Ron grogna en finissant son dessert sans faire d’autres commentaires.

……………………………………………………

Le temps n’avait malheureusement pas changé. Il faisait toujours aussi gris et le vent soufflait avec force. Harry mit au point différentes tactiques avec les poursuiveurs. Il donna les noms des joueurs les plus dangereux aux batteurs pour qu’ils lancent les cognards vers eux en priorité. Il leur expliqua à tous la technique de jeu des Serpentards, leurs points faibles et leurs avantages. Enfin, après une bonne demi heure, l’équipe pu commencé à s’entraîner.

En arrivant sur le terrain, ils constatèrent qu’ils avaient malheureusement des spectateurs. Malfoy et quelques autres serpentards les attendaient sur les gradins.

« Eh, Weasley ! On est venu t’encourager ! Après tout, tu es le joueur qui nous a permis de marquer le plus de buts l’an passé ! » cria le blond avec une sourire sarcastique sous les rires des verts et argents.

Ron vit Ginny serrer les poings, rouge de fureur.

« Sale fouine ! S’il ose dire encore quelque chose sur toi… »

Harry plaça une main apaisante sur son épaule : « Ne t’en fais pas, ton frère a fait beaucoup de progrès. Malfoy va être surpris à la fin de cet entraînement, crois moi. »

La rousse prit une profonde inspiration et se contenta de lancer au blond un regard assassin.

Avant de quitter le sol, Ron regarda Malfoy. La fouine lui fit un signe de la main faussement encourageant. Le roux calma sa respiration précipitée, ferma un instant les yeux et alla prendre sa place devant les trois anneaux.

Comme lors des précédents entraînements, Ron se montra excellent. Il arrêta pratiquement chaque balle. Les poursuiveurs agissaient maintenant avec beaucoup plus de fluidité, arrivant parfois à tromper le gardien. Le joueur vit au loin son capitaine, qui s’occupait des deux batteurs, lever un pouce en signe de victoire.

Ron sourit, plutôt fier de lui. Il sentit soudain une vague odeur, suave et légèrement fleurie. Elle venait du banc des Serpentards, d’où Malfoy et ses ami assistaient à l’entraînement. Le parfum n’était pas désagréable, juste entêtant. Au bout de quelques minutes, il sentit sa tête tourner. Sa vue se troublait de plus en plus, et il avait du mal à garder l’équilibre. Il se sentait épuisé et avait l’envie irrépressible de dormir.

Ron entendit son nom crié par sa sœur, mais il ne vit pas le cognard arriver sur lui et lui percuter avec une violence incroyable sa poitrine. Il sentit ses côtes se briser sous le choc et s’enfoncer dans ses poumons. A l’extérieur, le monde s’effaçait. Il ne restait plus que son corps et la douleur qui l’habitait. Il essaya de respirer pour calmer la souffrance, mais ça ne fit que l’intensifier. Avec une précision incroyable, il sentait le sang s’échapper de ses organes blessés et se répandre dans son corps, l’air qui commencer à manquer...

Puis le monde extérieur s’imposa de nouveau à Ron avec une brutalité inouïe et il réalisa, alors qu’il percutait le sol après une chute de plusieurs mètres, qu’il était tombait de son balai.

Enfin, pour la plus grande satisfaction du jeune homme, son esprit bascula dans le noir détaché de la réalité du néant.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 11:55

Chapitre 17 : Réconfort amical

La ciel était sombre, même pour un soir d’automne. Les étoiles restaient invisibles, cachées par l’épais manteau de nuages gris qui obscurcissait le ciel depuis maintenant trois jours. Depuis le soir où Ron avait reçu un cognard en pleine poitrine et où il avait perdu connaissance.

Assise sur le rebord de la fenêtre de son dortoir, Hermione regardait fixement, sans vraiment le voir, le paysage à travers la vitre. Elle détestait cette situation, ne pas savoir pourquoi Ron restait inconscient, ignorer quand il se réveillerait. Elle se sentait inutile et impuissante. Mais encore plus que toutes ces incertitudes, elle détestait la peur qu’elle ressentait. Elle lui semblait ridicule et disproportionnée. La jeune femme ne comprenait pas pourquoi elle se sentait si désemparée et effrayée. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’un de ses amis se retrouvait à l’infirmerie. Et après cinq années d’amitié avec le survivant, la peur était devenue un sentiment familier, presque omniprésent. Pourtant, quand Harry et Ginny étaient venus lui annoncer l’accident de Ron, un effroi puissant et glacé l’avait saisi. Elle avait immédiatement demandé à voir son ami, mais ils lui avaient expliqué que Madame Pomfresh le soignait, et qu’ils ne pourraient le voir que le lendemain. La brunette n’avait pas insisté. Harry était pâle, le regard vide, et Ginny proche de la crise de larme.

Hermione avait réussi à faire bonne figure quelques heures, le temps que l’équipe raconte aux autres griffondors l’accident, puis elle s’était réfugiée dans sa chambre en prétendant vouloir dormir. Une fois seule, elle s’était précipitée dans la salle de bain et s’était laissée aller à la nausée qu’elle retenait depuis de longues minutes. La peur qui lui nouait le ventre ne s’était pas atténuée pour autant. Ron était toujours dans une sorte de coma, et Hermione en était malade d’inquiétude.

Ses yeux ambrés, rougis et gonflés par les pleurs, se remplir une nouvelles fois de larmes. Elle enfouit son visage dans le pelage luxuriant de Pattenrond et y étouffa un sanglot. Elle essaya de chasser le souvenir de Ron tel qu’ils l’avaient vu au lendemain de son accident, quand les visites avaient enfin été autorisées. Jamais elle ne l’avait vu aussi pâle. Sa peau, d’habitude d’un blanc crémeux, avait pris une teinte légèrement verdâtre. Pour soigner ses poumons blessés, Madame Pomfresh avait dû faire disparaître l’ensemble des os de sa cage thoracique, et le torse du roux s’en était retrouvée aplati, rendant sa respiration rapide et sifflante. Elle avait espéré qu’une fois ses os repoussés, Ron se réveillerait, mais il n’en était rien. Il demeurait maladivement livide et le souffle court.

Hermione sortit soudain de ses souvenirs en entendant la porte s’ouvrir. Elle s’essuya les yeux, pensant que c’était l’une de ses camarades de chambre. Mais elle eut la surprise de voir s’avancer vers elle un Harry peu sûr de lui. Le brun avait été lui aussi très touché par ce qui était arrivé à Ron. La jeune femme le soupçonnait de se sentir responsable de l’accident qui s’était déroulé pendant une de ses séances d’entraînement. Il s’était replié encore d’avantage sur lui même, et n’avait presque pas parlé pendant trois jours entiers, malgré toutes les tentatives de son amie pour engager la conversation. Pourtant il se trouvait là, dansant maladroitement d’un pied sur l’autre. Il lui tendit une sorte d’objet enroulé dans une serviette :

« C’est des biscuits. Tu n’es pas descendue ce soir, alors je me suis dit que peut être, tu aurais faim… »

Hermione réussit à sourire et accepta la nourriture en le remerciant. Soudain, un détail la frappa :

« Mais, comment es tu monté ? Tu as trouvé un moyen de bloquer le sort sur les escaliers du dortoir des filles ? »

Le survivant secoua la tête en souriant et montra du doigt l’éclair de feu qu’il avait posé à l’entrée de la chambre : « Non, comme tu vois, j’ai eu l’idée d’utiliser mon balai. Enfin, disons plutôt que Ginny a eu pitié de moi quand elle m’a vu glisser sur mes fesses pour la quatrième fois de suite et qu’elle m’a fait la suggestion d’utiliser la voie des airs » ajouta-t-il avec un petit rire.

Hermione rit un instant avec lui, puis demanda, d’une voix un peu inquiète : « Et est-ce que Ginny va mieux ? »

Harry soupira, puis hocha la tête : « Je crois que oui. Dean est avec elle, il l’aide beaucoup. » Il resta silencieux un moment, comme s’il hésitait, puis : « En fait, c’est pour toi que je m’inquiète. »

Elle resta quelques secondes interdite : « Pour moi ? Mais… »

« Je te connais Hermione » coupa-t-il avec un sourire triste, « Et je sais que tu angoisses facilement quand l’un de tes amis à un problème. Mais d’habitude… » Il rougit, puis détourna son regard : « Ce que je veux dire, c’est si tu veux parler, je suis là. »

La jeune femme observa un instant son ami, qui refusait toujours obstinément de la regarder dans les yeux, puis sourit : « Merci, je m’en souviendrai en cas de besoin. »

Harry leva brusquement ses yeux émeraude sur elle et la contempla longuement. Puis il passa une main tremblante dans ses cheveux décoiffés et eut un rire désabusé : « Je dois être le pire des meilleur ami du monde sorcier. Et sûrement du monde moldu aussi . »

Hermione le regarda s’asseoir par terre, le dos appuyé contre un mur, sans comprendre :

« Harry ? »

Il cacha son visage derrière ses mains : « Je suis vraiment désolé. »

Quoi ? Elle sentait l’inquiétude faire place à un certain agacement. Comme elle détestait cette phrase ridicule. Elle avait fait promettre à Ron de ne plus jamais l’utiliser, et voilà que Harry s’y mettait lui aussi. Elle prit une longue inspiration pour maîtriser son irritation et s’assit près de son ami, Pattenrond toujours blotti dans ses bras :

« Et on peut savoir pourquoi tu es désolé ? »

Il laissa retomber ses mains et posa sur elle son regard transparent, brillant de fatigue et de chagrin : « Tu as besoin de parler Hermione. Cela ce voit. Même quelqu’un qui ne te connaîtrait le saurait. Mais tu ne veux pas. Pas avec moi. » Il eut un rire amer : « On peut difficilement t’en vouloir au fond. »

« Harry, mais de quoi tu parles ? »

Il prit une inspiration tremblante et se passa nerveusement la main dans les cheveux : « Je… Tu as toujours été là pour moi. Mais je ne me souviens pas d’une fois où j’ai eu à t’aider toi. Pas même l’an dernier, quand tu étais blessée. En fait, c’est toujours Ron qui était avec toi quand tu avais besoin d’un ami. Et moi, je laisse faire, parce qu’au fond, c’est tellement plus simple comme ça. »

Il enleva ses lunettes et se frotta ses yeux en riant tristement : « Et après je me mets en colère parce que vous vous rapprochés, parce qu’il se confie plus facilement à toi qu’à moi et parce que… Oh oui, je dois vraiment mériter le prix du plus mauvais meilleur ami de l’Univers. »

Il avait raison d’une certaine façon. D’habitude, c’était Ron qui la consolait quand elle se sentait mal, c’était lui qui lui parlait, qui l’écoutait, qui la prenait dans ses bras. Ce n’était pas que Harry n’était pas un bon ami, ni même qu’il était moins proche d’elle. Mais le brun avait ses propres soucis, bien plus importants que ceux de ces deux meilleurs amis. Il méritait d’oublier de temps en temps qu’il était le survivant, d’oublier qu’un mage noir s’acharnait à détruire sa vie depuis le jour de sa naissance. Ron et Hermione l’avaient compris depuis bien longtemps, et par un accord tacite, ils avaient pris la décision de ne pas parler de leurs ennuis à Harry.

La jeune femme sourit doucement et prit la main de son ami : « Tu sais, quand je suis entrée à Poudlard, j’étais terrifiée. Je crois bien ne jamais avoir eu de véritable ami avant d’arriver ici, je ne doit pas être très douée pour les relations humaines. »

Harry sourit et remettant ces lunettes : « Ron va être ravi de savoir que tu n’es pas douée pour quelque chose. »

Elle fronça les sourcils en prenant un air faussement menaçant : « Je te défends d’en parler à Ron. Ceci est une conversation privée, et je tiens à ce que tout ce qui se dira ici ne sorte pas de cette pièce ! »

Le brun rit et fit un petit salut militaire de la main : « A vos ordres Madame. »

Elle hocha la tête, heureuse d’avoir ramené le sourire au visage du survivant et continua : « Je suis assez… maladroite avec les gens. Je sais que je suis intelligente, mais on me l’a tellement répété pendant mon enfance que j’ai longtemps eu l’impression de n’être que ça, que si j’arrêtais de bien travailler, je ferais plus que décevoir mes parents. Ce serait comme ne plus exister, tu comprends. »

Harry acquiesça, attentif à chacune de ses paroles.

« C’est pour ça que j’ai toujours travaillé autant. Mais j’ai vite réalisé quelque chose : en général, les autres n’aiment pas du tout les gens qui en savent plus qu’eux. » Hermione sentit des larmes amères roulées sur ses joues. Elle les essuya furieusement et poursuivit d’une voix égale: « Je n’ai pas eu d’amis, pas même de camarades quand j’étais dans les écoles moldues. Alors imagine un peu ma surprise quand, à Poudlard, je réussis à me faire non pas un, mais deux meilleurs amis. Oh, bien sûr, ce sont des garçons, et je sais bien qu’ils me traitent souvent de miss-je-sais-tout derrière mon dos, mais je sais aussi qu’ils m’aiment, et que, quoi qu’il arrive, ils seront toujours là pour moi, aussi bien Ron que toi Harry. »

Le brun sourit à la jeune femme, ses yeux émeraudes pleins de reconnaissance, et serra la main de son amie. Ils restèrent ainsi un long moment, se réconfortant mutuellement par leur simple présence. Hermione caressait distraitement Pattenrond, qui ronronnait doucement sur ses genoux :

« Tu crois qu’il se réveillera bientôt ? »

Harry haussa les épaules, puis sourit : « Je pense que oui. Ron doit encaisser les coups plutôt bien, il n’est plus si maigre que ça maintenant. »

Hermione sourit rêveusement : « Oui, c’est vrai. »

Elle sentit son ami se redresser et la regarder avec surprise, se demandant visiblement jusqu’où avait évoluée la relation entre ses deux amis pour que la jeune femme ait une idée de la musculature du roux. Elle décida de changer de conversation :

« Comment veux tu que je reste fâchée avec lui maintenant ? J’avais l’intention de lui dire tout le bien que je pense de sa petite remarque mesquine sur moi en éléphant, mais après son accident… »

Harry la dévisagea, les yeux écarquillées : « Tu veux dire que tu prévois à l’avance vos disputes ? »

Ils se regardèrent quelques secondes avant d’éclater de rire. La porte s’ouvrit soudain violemment et Parvati entra dans la chambre :

« Hermione, Harry ! Mac Gonagall est venue vous prévenir ! Ron s’est réveillé ! »

La jeune femme bondit, faisant tomber le chat roux de ses genoux, et sortit précipitamment de sa chambre en écoutant distraitement les paroles de l’indienne : « Ginny est partie prendre l’air avec Dean on ne sais pas trop où. Neville et Seamus les cherchent pour l'informer du réveil de son frère. »

Hermione s’apprêtait à sortir de la salle commune quand elle entendit un bruit de chute suivi d’éclats de rires. Elle se retourna pour voir Harry se relever péniblement en se massant les fesses et en marmonant :

« Merlin, c’est la cinquième fois ! Escaliers de merde ! »

………………………………………………………………………

Ils coururent dans les couloirs, Harry tenant Hermione par la main pour lui faire accélérer l’allure. Ils arrivèrent essoufflés à l’infirmerie. Hermione sentit son cœur battre encore plus vite et plus fort : Ron était réveillé. Il était toujours très pâle, mais il avait retrouvé suffisamment de forces pour se plaindre du goût amer de la potion cicatrisante que lui donnait Madame Pomfresh.

Le roux les aperçut. Il eut un sourire éblouissant qui se transforma en grimace de douleur quand il tenta de se redresser.

« Certainement pas jeune homme ! » ordonna l’infirmière en bordant son patient. « Tu resteras dans ce lit sans bouger jusqu’à ce que je décide que tu ailles mieux ! »

« Mais je peux leur parler ! Juste quelques minutes, s’il vous plaît » implora Ron avec son regard le plus irrésistible.

Les lèvres de Madame Pomfresh frémirent, réprimants un sourire, et elle leur laissa une demi-heure.

Hermione s’approcha de son petit ami, les yeux troublés par des larmes :

« Te revoilà dans un lit d’hôpital. Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude. »

Ron eut un sourire contrit, puis prit brusquement un air soucieux. Il posa sur Harry ses yeux turquoise assombris par l’inquiétude :

« Tu crois que je pourrai jouer au quiditch contre Serpentard, ou il faudra reporter le match ? »

Le brun haussa les épaules en signe d’ignorance. Hermione pour sa part était révoltée. Elle avait été malade de terreur et d’inquiétude pendant trois jours entiers parce que Ron s’était pris un cognard en pleine poitrine et avait fait une chute d’une douzaine de mètres. Et quelle était la première préoccupation de cet imbécile une fois réveillé : le match contre les serpentards ! Elle ne réussit pas à contenir sa colère :

« Merlin, je dois rêver ! Mais quel idiot ! »

Les deux jeunes hommes avaient perçu son changement d’humeur, sans paraître le comprendre. Ron la dévisagea de son magnifique regard et demanda en bafouillant un peu :

« Mais qu’est ce qui t’arrive Hermione ? »

« Ce qui m’arrive à MOI ? Mais absolument rien. En revanche, c’est sur la tête que tu as dû tomber pour penser à remonter si vite sur un balai alors que tes poumons n’ont pas encore cicatrisés ! »

Les oreilles de Ron devenaient lentement rouges, signe qu’il commençait à s’énerver. Il essaya de se redresser, mais renonça rapidement au grand soulagement de la jeune femme. Il grimaça, les larmes aux yeux. Hermione allait se précipité pour le réconforter quand le roux lui lança un regard courroucé :

« Mes poumons guériront vite, Pomfresh me l’a dit. Je ne voit pas pourquoi j’attendrais plus longtemps que nécessaire pour rejouer dans l’équipe ! »

« Par Godric, Ron ! C’est à cause du Quiditch que tu es dans ce lit ! »

Elle avait presque crié. Harry posa une main amicale sur l’épaule de la jeune femme, tandis que Ron les regardait, bouche bée. Le survivant essaya d’intervenir pour apaiser l’atmosphère :

« Tu sais Ron, le match sera sûrement reporté. Tu devrais attendre d’être complètement remis pour… »

« Mais non ! » coupa soudain le roux.

Les deux bruns sursautèrent. Hermione croisa les bras, ses yeux lançant des éclairs :

« Parce que tu penses vraiment être en état de tenir sur un balai et de… »

« Ce n’est pas ça ! Je parle de l’accident ! Ce n’est pas à cause du quiditch ! Je n’étais pas dans mon état normal, sinon j’aurais senti le cognard arriver, croyez moi ! »

Il y eut un silence, que Harry brisa d’une voix un peu incertaine : « Mais alors, qu’est ce qui t’est arrivé ? »

Ron soupira, les yeux fermés et dit d’un ton étrange, comme s’il ne croyait pas lui même a ce qu’il disait : « Je crois que j’ai été drogué par une odeur. Une odeur de fleur. »
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 12:06

Chapitre 18 : Suppositions et révélations

« Je crois que j’ai été drogué par une odeur. Une odeur de fleur. »

Harry s’attendait à beaucoup de chose, mais certainement pas à ça. Il eut envie de rire en entendant les paroles de Ron. Il regarda Hermione du coin de l’œil et constata que celle ci se mordait furieusement la lèvre inférieure pour ne pas sourire. Le roux le remarqua et se redressa, indigné :

« Eh, je ne plaisante pas ! » Il s’arrêta, la main crispée sur sa poitrine, le visage grimaçant et couvert de sueur. L’amusement disparut aussitôt du regard de Hermione et elle se précipita pour le forcer à se recoucher, mi inquiète, mi fâchée.

« Ron ! Madame Pomfresh t’a dit de ne pas bouger ! »

« Mais vous ne me croyez pas ! »

Harry s’approcha : « Si, bien sûr. C’est juste que.. Enfin quand tu parles de fleurs, tu veux dire quoi exactement ? Comme un bouquet, ou plutôt un parfum ? »

Ron soupira et secoua la tête : « Je n’en sais rien. C’était très vague comme odeur. Tout ce dont je suis sûr, c’est que quelques minutes après l’avoir respirée, je me suis senti… épuisé, comme si je n’avais pas dormi depuis des jours. »

Hermione haussa les sourcils, incrédule : « A ma connaissance, aucune fleur n’a d’effet narcotique de ce type, en tout cas pas aussi puissant. »

« Et bien il doit y en avoir une, puisque c’est ce que j’ai senti. » dit Ron d’un ton légèrement agressif. Harry vit les mâchoires de la brune se serrer de colère.

« Et, euh, tu as reconnu de quelle fleur il s’agissait ? » demanda précipitamment le survivant pour éviter toute dispute inutile.

Le jeune roux fixa quelques instants un point imaginaire sur le plafond de l’infirmerie, rassemblant ces souvenirs : « Je ne sais pas trop. C’était une odeur bizarre, pas du tout comme une rose… c’était beaucoup plus doux, mais ça m’a donné mal à la tête immédiatement et… »

« Tu disais tout à l’heure qu’il avait fallu quelques minutes avant que tu ne te sentes fatigué. » coupa Hermione.

Ron prit un air pensif et murmura : « Oui, tu as raison, il y a eu un décalage entre le moment où j’ai perçu l’odeur et celui où l’étourdissement a commencé. »

Hermione hocha la tête gravement : « Ça ressemble vraiment aux effets d’une drogue. »

Harry crut que Ron allait protester devant la conclusion de leur amie, qui ne faisait que répéter ce qu’il avait déjà affirmé, mais à sa grande surprise, le roux se contenta d’un sourire taquin : « Oh, vraiment ? Et tu as trouvé ça toute seule dis moi ? »

Hermione leva les yeux au ciel en souriant. Harry en fut mal à l’aise. Cette façon qu’ils avaient de passer de la colère à la complicité aussi rapidement était nouvelle et déroutante. Le brun se rendit compte une fois de plus que les choses avaient beaucoup changé entre ses deux amis. Il s’était pourtant juré de faire des efforts pour accepter leur relation, mais elle continuait de le gêner, pour une raison qu’il avait de plus en plus de mal à définir.

Il relança la conversation sur l’accident de Ron : « Je sais que je n’ai pas tes… capacités, mais moi, personnellement, je n’ai rien senti. Mais c’est vrai que j’étais plutôt loin de toi à ce moment là. »

Le roux fronça les sourcils et secoua la tête : « Non, ça n’a rien avoir avec la distance. En fait, tu étais plus près de la source de l’odeur que moi. »

« Comment ça ? » voulu savoir Hermione.

« Je suis presque sûr que ça venait du banc où étaient assis les serpentards. » Harry avait rarement vu son ami aussi sérieux : « Il va falloir me croire sur parole, je n’ai aucune preuve, juste…un peu comme une certitude, vous voyez. »

Harry haussa les sourcils, stupéfait : « Et pourquoi on ne te croirait pas ? »

Ron haussa les épaules en souriant, embarrassé : « Je ne sais pas. C’est tellement bizarre de dire d’où vient un parfum que tu n’as même pas senti. Même à moi, ça me semble surréaliste. Et pourtant, je suis parfaitement certain de ce que je dis. »

Hermione sourit et lui serra la main : « Ça prouve seulement que tes séances avec Skouarn Dû sont efficaces et que tu commence à mieux contrôler les sensations que tu perçois. »

Ron posa sur elle un regard très tendre, plein d’adoration et de reconnaissance. Ce simple lien qui unissait leurs yeux, cet échange muet, laissait une impression de rejet à Harry, comme s’il était de trop. Il avait le sentiment de les perdre à chaque petit signe d’intimité que ses deux meilleurs amis partageaient. C’était une sensation douloureuse contre laquelle il tentait vainement de lutter.

Il sortit de ses sombres pensées en entendant Ron lui parler :

« Ce qui est inquiétant, c’est qu’il n’y avait pas n’importes quels serpentards dans ces gradins. C’était Malfoy et sa bande. »

Hermione sursauta et regarda Harry avec accusation : « Quoi ! Malfoy était là et tu ne m’as rien dit ! »

Le brun leva les mains en signe d’apaisement : « Je ne pensais pas que c’était important. Je croyais que c’était juste un accident. On le croyait tous. »

« Pour une fois que ce n’est pas moi qui subit les foudres de Hermione ! » dit Ron dans un rire joyeux qui se termina en toux. « Merlin, ça fait mal ! »

La jeune femme l’observa, visiblement soucieuse. Elle s’était tellement inquiétée ces trois derniers jours, bien plus que Harry ne l’aurait jamais imaginé.

« Peut être que Malfoy est la cause de tout ça, mais on ne sait toujours pas ce qu’était exactement cette odeur. » dit il, plus pour distraire Hermione qu’autre chose.

Ron soupira : « Ce parfum était étrange, mais assez familier. C’était très entêtant, à la limite du mal de crâne. »

Une idée traversa l’esprit de Harry : « Un peu comme l’encens de Trelawney ? »

Le visage du roux s’éclaira : « Oui, c’est exactement ça ! Enfin pas tout à fait, mais il y avait cette vague odeur de fumée mélangée à celle de fleur, comme tous ces machins que la vieille chouette brûle sans arrêt. »

Le brun regarda son ami, perplexe : « Mais pourquoi la fouine brûlerait de l’encens dans les gradins ? »

« Ce n’était pas de l’encens. » dit sombrement Hermione.

Les deux jeunes hommes se tournèrent vers elle. « Alors qu’est ce que ça peut bien être ? » demanda Ron.

« Je n’en suis pas certaine, mais selon moi, c’était de la margeote »

Le regard du roux s’illumina de compréhension et il sourit : « Malfoy ! De la margeote ! Va savoir pourquoi, je ne suis qu’à moitié surpris. »

Hermione ne partageait pas sa bonne humeur : « Ron, c’est parfaitement interdit ! »

« Euh, quelqu’un pourrait m’expliquer ce que c’est, la margeote ? » osa enfin demander Harry.

La brune croisa les bras, tandis que Ron éclatait de rire et répondait : « C’est une drogue que fument certains sorciers. D’après ce que Bill nous a dit, sa fumée procure une sensation de bien être et d’excitation. »

Hermione sembla scandalisée : « Parce que ton frère en a pris ? »

« Une seule fois, mais il a été tellement malade que depuis, il se fait un devoir de nous mettre en garde contre ça. » Il s’agita dans son lit : « Bill ne s’en cache pas vraiment, mais si vous pouviez éviter de répéter ça à ma mère, ça lui éviterait un sermon inutile. »

Hermione secoua la tête, l’air ouvertement désapprobateur. Harry sourit malgré lui, puis repensa à un détail :

« Mais, tu n’avais pas dit que tu t’étais senti fatigué ? Alors ça ne peut pas être ça, puisque les effets de cette drogue sont excitants. »

La brune se mordit la lèvre pensivement : « Je suis quasiment persuadée que c’était de la margeote. Cette odeur de fleur, c’est très caractéristique. Et le début de migraine aussi. Mais c’est vrai que les conséquences sur toi, Ron, sont inhabituelles. Cela dit, on ne sait pas trop à quel point tes sens surdéveloppés affectent ton métabolisme. Après tout, Harry devait recevoir bien plus de fumée que toi, et pourtant ça n’a eut aucun effet sur lui. Mais j’aimerais en être vraiment sûre. On pourrait aller voir sur les gradins, s’il ne reste pas quelques mégots. »

Harry et Ron échangèrent un sourire complice. Le faux Maugrey Fol’œil avait eu raison en disant que leur amie ferait un excellent Auror. Elle avait sans aucun doute l’esprit le plus logique et méticuleux du trio.

Le roux s’enfonça doucement dans son lit en soupirant : « J’espère que c’est ça. »

Le survivant regarda son ami sans comprendre : « Tu espères vraiment que Malfoy soit un junkie ? Mais pourquoi ? »

Ron rit : « Parce que ça voudrait dire que la fouine n’a pas cherché à me blesser volontairement, et donc qu’elle ne sait pas pour mon… disons don. »

Cette remarque lui fit l’effet d’un coup de poing. Jusqu’à présent, il n’avait jamais réalisé que les sens plus aigus de son ami pouvaient vraiment être dangereux pour lui. Bien sûr, il y avait eu l’épisode des Vamproies, mais Harry pensait que l’entraînement que subissait le roux depuis plus d’un mois déjà lui permettrait de vivre comme tout le monde. En aucun cas il n’aurait imaginé que quelqu’un se servirait un jour de son hypersensibilité comme d’un arme contre lui. Il eut soudain la vision horrible de Ron torturé, d’abord par d’effroyables techniques moldues, puis par le terrible sort Doloris.

Une sueur froide lui couvrit le corps et les cheveux sur sa nuque se hérissèrent dans un frisson glacé. Il sentit une main, étrangement tiède dans la sienne.

« Harry ? » Les yeux de Hermione reflétaient toute l’inquiétude qu’elle éprouvait pour lui. Derrière elle, Ron essayait de s’asseoir, le visage grimaçant de douleur. Douleur qu’il ressentait à cause d’une blessure. D’une blessure qui n’existerait sans doute pas si le roux n’était pas ami avec lui. Ami avec le survivant, l’enfant de la prophétie.

Il sentit une douleur lui comprimer les poumons, lui serrer la gorge. Sa respiration s’accéléra et il se sentit au bord des larmes.

« Harry, est ce que tu te sens bien vieux ? »

Non ! Comment voulez vous que j’aille bien alors que je vous vois vous battre et souffrir pour moi, à cause de moi et d’une prophétie stupide. Une prophétie dont vous ne savez rien ! A ce moment là, il décida que ses amis avaient amplement mérité le droit de savoir pourquoi il se battaient, et surtout pour qui. Un futur assassin.

Il prit une inspiration tremblante et lâcha la main de Hermione : « Je dois vous dire quelque chose. C’est à propos de moi et de Voldemort et… et de la prophétie qui était cachée au département des mystères. »

Il n’osait pas regarder ses amis et fixait donc un des lits inoccupés de l’infirmerie. Cette pièce devait avoir une atmosphère propice aux confidences, puisque c’était ici que Ron lui avait avouer le développement de sa perception. Rassemblant tout son courage, il se tourna vers ses deux meilleurs amis :

« Je sais ce qu’elle disait. »

Hermione cligna des yeux, confuse : « Mais, je pensais qu’elle avait été détruite au ministère et que tu n’avais rien entendu. »

Il hocha la tête : « C’est vrai, mais Dumbledore la connaît. Il l’a mise dans une pensine et c’est comme ça que j’ai pu la voir. »

Ses amis restèrent silencieux quelques secondes, puis Ron demanda avec curiosité : « Alors, qu’est ce qu’elle dit, cette prophétie ? »

Harry déglutit difficilement, puis leur énonça les paroles exactes de la prédiction faite avant même sa naissance.

Le teint de Ron devenait de plus en plus blême, et les yeux de Hermione étaient brillants de larmes contenues. Soutenir leurs regards horrifiés lui demanda toute sa volonté. Il avait souvent imaginé ce moment, mais il n’aurait jamais imaginé la réaction de Hermione. Dans ses scénarios, soit elle éclatait en sanglots pleins de pitié, soit elle cherchait les mots inutiles qui pourraient le consoler. Il se trompait lourdement.

Elle s’approcha de lui et le gifla violemment. Harry tituba sous la force du coup et couvrit sa joue douloureuse de sa main, les yeux écarquillés. Ron parut surpris, mais n’intervint pas.

La brune lança un regard noir au survivant : « On peut savoir pourquoi tu ne nous le dis que maintenant. » Sa voix était dangereusement basse. Pour la première fois, il réalisa à quel point elle avait mûrit et grandit. Si Ron avait mit du temps à s’apercevoir qu’elle était une fille, il avait su voir avant lui qu’elle était devenu une femme. Une femme avec son petit caractère, et pour l’instant très en colère contre lui.

« Tu ne nous juges sans doute pas suffisamment dignes de confiance pour ça ? »

« Non, ce n’est pas ça du tout, vous ne comprenez pas … »

« Oh, vraiment, mais alors explique nous. Nous devons être un peu idiots, car je ne vois aucune raison valable pour que tu nous caches quelque chose d’aussi important. »

Il sentit la colère à son tour gronder dans sa poitrine.

« Je te rappelle que Ron et toi avaient mis un certain temps avant de me dire pour ses sens. » dit il d’un ton acide.

« Oui, mais nous, nous t’avons expliqué pourquoi nous n’avons rien dit. » Le roux avait réussi à se lever malgré sa blessure. Il s’avança, le visage ruisselant de sueur sous l’effort. Hermione se calma instantanément et aida son petit ami à se tenir debout.

« Alors, on t’écoute. Dis nous pourquoi tu ne nous en as pas parlé. » demanda calmement Ron.

Harry ignorait lui même la cause de son silence.

« Je…je ne sais pas. Sans doute pour les mêmes raisons que vous. » bafouilla t’il lamentablement.

Ron haussa un sourcil sarcastique : « Tu voulais nous protéger, empêcher qu’on se sentent responsable d’une prophétie de plus de 16 ans ? »

« Non, mais… D’une certaine façon, c’était pour vous protéger, oui. »

« Nous protéger de quoi Harry ? » demanda froidement Hermione.

Le survivant le regarda l’un après l’autre, plein de détresse : « Mais regardez vous ! Regarde toi Ron ! Ça ne fait même pas quatre mois que tu as eu cette blessure par le cerveau, et ça fait déjà deux fois que tu finis à l’hôpital à cause d’elle. Et sans moi, tu ne… »

« Ça suffit ! » coupa durement Hermione. « Ne recommence pas avec ça Harry. Ce qui est arrivé au ministère n’est pas ta faute. Et puis tu penses vraiment qu’ignorer cette prophétie nous protégerait ? Si oui, j’aimerais bien savoir comment ! »

Ron mit une main sur l’épaule de la jeune femme pour la calmer et regarda le survivant dans les yeux :

« Harry, ce n’est pas parce qu’on sait maintenant que tu étais destiné à devenir la cible principale d’un sorcier fou adepte de magie noire dès ta naissance que tu nous perdras. » Harry retint un petit rire hystérique. Depuis quand Ron est il devenu intuitif ? « On a compris depuis longtemps qu’être ton ami comporterait certains risques, cette prophétie ne change rien. Si on est encore là, c’est parce qu’on l’a choisi. Et ça, » dit il en montrant les cicatrices sinueuses sur ses avants bras « est un tout petit prix à payer pour avoir la chance d’être ton ami et de pouvoir t’aider. »

La chance. Harry repensa au talisman qu’ils lui avaient offert. Il n’arrivait toujours pas à comprendre comment ils le considéraient comme une chance, alors que c’était lui qui devait s’estimer heureux d’avoir de tels amis. Il se rendit compte avec horreur qu’il pleurait depuis quelques secondes. Hermione lui sourit gentiment, ses joues également pleines de larmes, et elle l’attira à eux. Elle prenait enfin le rôle qu’il lui avait attribué dans ses scénarios, sauf que ces pleurs étaient exempts de pitié, et que les mots tendres de réconfort qu’elle murmurait n’étaient pas inutiles et lui réchauffaient le cœur. Au bout de quelques secondes, il sentit la large main de Ron se poser sur son épaule, et ils restèrent ainsi un long moment, enlacés tous les trois.

Un raclement de gorge les ramena au présent : « J’interromps quelque chose peut être ? »

Ginny se tenait à l’entrée de l’infirmerie, un sourire ironique sur les lèvres.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 12:08

Chapitre 19 : Poufsouffle contre Serdaigle

Malgré le temps maussade, la quasi totalité des élèves de Poudlard assistaient au premier match de quiditch de l’année. Dans le ciel qui s’assombrissait de plus en plus rapidement se découpaient des silhouettes jaune canari et bleu saphir. Depuis maintenant quatre heures, les Poufsouffles et les Serdaigles s’affrontaient, et si les bleus menaient largement au score, le vif d’or demeurait introuvable. Ron regarda les deux attrapeurs voltiger un peu au dessus des autres joueurs, à la recherche de la minuscule balle dorée qui assurerait la victoire à leur équipe. Le roux eut un frisson désagréable. L’air était lourd et humide. Il vibrait d’excitation, aux rythmes des encouragements des supporters. A certains moment, Ron avait l’impression étrange d’entendre battre sourdement le cœur d’un gigantesque animal, lent et régulier. Il espérait s’habituer à ce bruit assourdissant avant son prochain match.

A sa droite, il entendit Hermione soupirer. Il posa un regard amusé sur la jeune femme. Le match qui traînait en longueur mettait sa patience à rude épreuve. Il savait qu’elle n’appréciait pas trop le quiditch. Les seules fois où elle assistait à un match étaient lorsque l’équipe des griffondors jouait et Ron supposait que c’était davantage par amitié que par passion du sport. Mais bien qu’aujourd’hui, les sang et or ne jouent pas, elle avait tenu à accompagner ses deux amis.

Elle poussa un nouveau soupir, plus appuyé. Le roux lui prit la main et se pencha vers elle :

« Tu t’ennuies à ce point ? »

« Non, pas vraiment, mais… Oh, mais ils ne pourraient pas se dépêcher de le trouver, ce vif d’or ! Il fait presque nuit ! Et demain, c’est Halloween, je n’aurais pas le temps de terminer mon devoir de potions ! »

« Celui pour dans trois semaines ? »

Cette remarque lui valut un regard assassin.

« Oui, celui là. » siffla t-elle. « Et tu devrais t’y mettre, toi aussi. Comme ça tu n’auras pas à me demander les réponses au dernier moment et tu auras du temps pour faire d’autres choses. »

Il cligna des yeux sans comprendre pourquoi elle était de si mauvaise humeur. Elle ne va quand même pas me donner du travail supplémentaire ! Comme si on en avait déjà pas assez ! « Mais, quelles autres choses ? »

« Oh, je n’en sais rien moi. » dit Hermione d’un ton acide. « Passer du temps avec ta petite amie par exemple. »

« Mais… Je passe du temps avec toi. Le week end dernier, on a fait un picnic dans le parc, et… »

« Je ne parle pas de ça. » le coupa-t-elle.

Elle baissa les yeux, gênée, et se mit à lui serrer nerveusement la main tout en se mordillant la lèvre. Ron comprit soudain.

« Oh, tu parles de, euh… ça. » Il était aussi embarrassé qu’elle. Malheureusement, si le seule signe qui trahissait la gêne de la brune était un mordillement de lèvres, Ron savait qu’il devait être en ce moment fluorescent tant ses joues le brûlaient. Maudits Weasley et leur rougeur ! Il se pencha davantage vers elle et lui chuchota à l’oreille : « Mais, je pensais que tu voulais attendre que mes poumons soient totalement guéris avant de refaire des câlins. »

A son réveil, Ron avait découvert à quel point ses blessures étaient graves. Plusieurs de ses côtes s’étaient brisées, ce qui aurait pu être bénin si les os ne s’étaient pas enfoncés dans sa cage thoracique pour percer profondément ses poumons. En plus de cela, la chute de plusieurs mètres qui avait suivi le choc avec le cognard avait fait exploser les côtes en plusieurs morceaux, qui s’étaient logés dans les organes déjà blessé. Il avait fallu faire venir un médicomage pour enlever les débris d’os. Ses poumons avaient été charcutés. On aurait dit qu’un médecin Moldu l’avait soigné. Et malgré toutes les potions qu’il prenait encore régulièrement, la cicatrisation était lente et douloureuse. C’est pourquoi Hermione avait décidé de suspendre toutes leur séances câlines jusqu’à ce que madame Pomfresh le déclare comme officiellement guéri. C’était il y a un peu plus de trois semaines.

La jeune femme s’agita sur le banc, puis se rapprocha de lui pour pouvoir lui parler à voix basse : « Je sais, mais c’était il y a longtemps. Tu étais vraiment mal en point, j’avais peur de te faire mal. Mais maintenant que tu vas mieux, je me suis dit… » Elle ne termina pas sa phrase et secoua la tête. Ses boucles folles semblaient encore plus indomptables que d’habitude. Ce détail confirmait ce que Ron avait senti depuis quelques heures déjà. Il va pleuvoir dans pas longtemps. Un soupir ramena son attention sur leur conversation : « Ron, mais qu’est ce qui ne va pas avec moi. Tu es blessé, et moi, tout ce à quoi je pense, c’est t’embrasser et te toucher. »

Elle paraissait vraiment malheureuse et honteuse. Le roux ne put s’empêcher de se sentir flatté de savoir que Hermione le désirait au point d’en oublier sa logique et son bon sens légendaire. Il lui sourit tendrement en lui serrant la main : « Tu sais, tu n’es pas la seule à avoir eu des pensées lubriques pour une personne blessée. Tu te souviens l’an passé, quand tu étais à l’hôpital à cause de ce salaud de Mangemort ? » Elle fronça les sourcils en entendant l’insulte vulgaire, mais ne l’interrompit pas et hocha la tête. Ron se pencha encore plus pour que personne n’entende : « Tu m’as permis de dormir avec toi. (Les joues de la brune rosirent, mais elle sourit doucement). Je peux te dire que mes pensées étaient tout sauf amicales cette nuit là. Et je n’étais pas très fier de moi : tu étais gravement blessée, et tu venais d’apprendre la mort de Sirius. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était… » Il haussa les épaules, incapable de se justifier.

Mais Hermione acquiesça, lui montrant qu’elle le comprenait. Ron rit doucement :

« Le pire dans toute cette histoire, c’est que j’ai commencé à maudire la promesse qu’on sait faite de ne pas se toucher moins de trois jours après qu’on l’ait faite. »

Elle gémit en se couvrant le visage de sa main libre : « Merlin, moi je l’ai regretté trois minutes après. »

Ils rirent tous les deux de cet aveux et Ron posa doucement leurs mains liées sur le genoux de la jeune femme. Immédiatement, son regard ambré prit une nuance plus soutenu. Il lâcha sa main et, sans la quitter des yeux, commença à caresser l’intérieur de sa cuisse. Elle baissa la tête, se mordant la lèvre inférieure pour cacher, sans succès, un sourire.

« Ça serait s’en doute plus existant si j’avais mis une jupe. » dit-elle dans un murmure amusé.

Elle portait en effet un jean noir assez épais. Mais il devinait à travers le tissu grossier sa chaleur, la fermeté de sa peau. C’était amplement suffisant pour l’exciter. Et elle aussi à l’évidence à en juger par sa respiration précipitée. Instinctivement, ils se rapprochèrent, jusqu’à ce que leurs cuisses se touchent. Il se pencha vers elle et caressa sa joue veloutée avec son nez :

« Tu es tout le temps excitante. » chuchota-t-il.

Elle eut un sourire heureux et effleura doucement ses lèvres des siennes. Ce n’était même pas un baiser, juste un frôlement, mais Ron trouva ça incroyablement sensuel et enivrant. Il remonta lentement sa main le long de sa cuisse et enfouit son visage dans son cou. Il respira son parfum chaud et épicé, et sentit son corps répondre instantanément. Elle avait raison. Ça faisait longtemps. Trop longtemps. Sa main passa sous son manteau. Elle avait atteint la ceinture de la brune et jouait avec la boucle quand le roux sentit quelqu’un s’asseoir à sa gauche.

« Godric, ils ne l’attraperont donc jamais ? Ça fait au moins quinze fois que je vois le vif d’or, et ils ont une bien meilleure vue que moi, là haut ! » grogna Harry.

Ginny, qui l’accompagnait et s’était assise prés de lui, hocha la tête en serrant ses bras autour d’elle : « Oui, moi aussi j’aimerais bien qu’ils se dépêchent. Il commence à faire frais. »

Les nouveaux venus semblaient encore trop absorbé par le match pour remarquer la gêne de leurs amis, tous deux écarlates. Ils se redressèrent et Ron retira le plus discrètement possible sa main de la cuisse de Hermione. Elle passa une main nerveuse dans ses cheveux ébouriffés pour reprendre ses esprits, tandis que le jeune roux s’éclaircit la gorge, enrouée par le désir.

Ginny et Harry continuaient de parler.

« Rappelle moi pourquoi on doit assister à ce match, capitaine ? »

« Pour observer leurs techniques de jeu. Les équipes ont pas mal changé depuis l’an dernier. Les serdaigles surtout ont de très bons poursuiveurs. Pas aussi bons que ceux de griffondor. » ajouta-t-il précipitamment devant le froncement de sourcils de la rousse. « Mais ça nous permettra de mettre au point des stratégies adaptées à leur style de jeu dès que sera passé le match contre les serpentards. »

Il se tourna vers Ron : « Et toi, tu as vu des joueurs qui pourraient te poser des problèmes ? »

Le roux, qui redescendait lentement sur terre, haussa les épaules : « Je ne sais pas. Les joueurs ont complètement changé, ce n’est plus du tout la même équipe que l’an passé. » Il reporta son attention sur le match : « Les bleus ont une technique très… structurée. Elle est efficace, mais beaucoup des mouvements sont prévisibles. En fait, je trouve que les jaunes sont plus dangereux. »

Ginny hocha la tête : « Oui. Ils ratent pas mal de coups à cause d’un manque de coordination, mais dès qu’ils réussissent, c’est assez impressionnant. Et ils jouent de mieux en mieux, l’écart entre les équipes n’arrête pas de se réduire. S’ils progressent à ce rythme là, les poufsouffles risquent de devenir de sérieux adversaires. »

Hermione, que cette conversation n’intéressait pas énormément, cacha un bâillement derrière sa main : « Ce qui est certain, c’est que les attrapeurs ne devraient pas trop te poser de problèmes, Harry. Je n’ai jamais vu un match aussi long. »

Le brun lui sourit. Ginny donna un petit coup de coude au survivant, un sourire malicieux aux lèvres : « Tu vas devoir jouer contre ton ex copine Harry. Est ce que tu te sens prêt ? »

Tous les quatre suivirent un instant la petite silhouette bleue de Cho. Les lèvres de Harry s’étirèrent en un sourire carnassier :

« Ne t’en fait pas pour ça, je compte bien la battre. »

Ron savait que l’histoire, si on pouvait appeler ça comme ça, qu’il y avait eu entre Harry et Cho n’avait pas été facile et s’était plutôt mal terminée. Il avait été soulagé de constater que le brun se remettait plutôt bien de cet échec, même s’il sentait au son de sa voix que Harry avait quelques comptes à régler avec la jolie chinoise.

Le roux regarda soudain autour de lui : « Où est le reste de l’équipe ? »

Sa sœur tendit le bras vers sa gauche : « On les a laissé quelque part par là. Harry commençait à élaborer des plans pour percer la défense des serdaigles. Les pauvres, ça faisait déjà plus d’une heure qu’ils écoutaient Harry parler de leur stratégie offensive, j’ai voulu leur épargner un autre long discourt. » Elle regarda Ron et Hermione, l’air faussement navré : « Je suis désolée d’avoir interrompu votre… tête à tête. »

Ron sentit son visage rougir furieusement, tandis que Hermione se tendait sur le banc. Merlin, j’espère qu’ils n’ont pas vu ce qu’ils ont interrompu ! Pour se calmer, il calqua le rythme effréné de son cœur sur celui, lent et régulier, que produisait la foule. Il entendit son meilleur ami répliqué à la pique de Ginny :

« Tu ne travaillerais pas pour les serpentards par hasard ? Peut être que l’un des plans que j’aurais proposé nous aurait permis de gagner contre les serdaigles ! »

La rousse prit une expression offensée : « Mais capitaine, encore quelques minutes et nos joueurs seraient devenus tous fous. Tout ce que j’ai fait, c’était pour le bien être mental de notre équipe ! »

Le survivant secoua la tête avec un sourire et allait ajouter quelque chose quand une ovation en provenance des gradins des jaunes l’interrompit. L’attrapeur des poufsouffle tenait dans sa main le vif d’or et levait le bras en signe de victoire, sous les acclamations des supporters de sa maison et des autres élèves, soulagés que le match se termine enfin.

Ron grimaça de douleur devant tout ce bruit. Hermione se leva et s’étira avec un long soupir de contentement.

« Ouf ! J’avais peur que ça se prolonge toute la nuit. »

« Oui. Et il n’est pas si tard que ça, à peine sept heure. Tu pourras même faire ton devoir de potions. » dit Ron avec un sourire taquin.

Harry eut l’air abasourdi : « Quoi ? Le devoir pour dans trois semaines ? »

Le roux éclata de rire en voyant la jeune femme lancer une des œillades meurtrières qu’elle lui réservait habituellement à leur meilleur ami.

Petit à petit, le stade se vidait. Le calme était rapidement revenu et Ron savourait le silence. Soudain, son cœur manqua un battement et le jeune homme se figea. La foule s’était tue, les seuls sons que produisaient les élèves étaient bas et créaient un bourdonnement continu. Mais derrière, le roux percevait distinctement le battement sourd qu’il avait attribué aux supporters. L’intensité du bruit augmentait de plus en plus, les ondes du son vibraient dans son corps. Quoique ce soit, ça se rapprochait.

« Ron ? »

Hermione le regardait, se demandant sans doute ce qu’il n’allait pas. Derrière lui, Harry et Ginny les observaient en silence, les yeux plein de question.

« Vous sentez ce bruit ? »

Le brun fronça les sourcils : « Quel bruit ? »

Ginny soupira : « Ron, tu bloques le passage et… »

« Chut ! » lui ordonna son frère. « Ecoutez. »

Ses amis tendirent l’oreille un instant, mais secouèrent la tête, montrant qu’ils n’entendaient rien. Ron fixait une poutre pour mieux se concentrer sur le son quand il remarqua qu’elle tremblait imperceptiblement au rythme du bruit inconnu.

Il prit la main de Hermione et la posa sur la poutre derrière eux. Elle fronça elle sourcils, puis ses yeux s’agrandir de surprise.

« On dirait… un battement ! »

Ginny et Harry l’imitèrent. Le survivant hocha la tête, tandis que la rousse dévisageait son frère, ébahie :

« Mais, comment tu l’as entendu ? »

Les trois amis se regardèrent, embarrassés. Harry changea rapidement de sujet :

« A votre avis, qu’est ce que c’est ? »

Hermione colla son oreille contre la poutre : « C’est comme des pas. » dit-elle au bout de quelques secondes.

Ginny pâlit : « Mais alors ce qui marche est énorme ! Ça fait vibrer tout le stade ! »

« En tout cas, ça se rapproche. » ajouta Ron. « Le bruit est de plus en plus fort. »

« On devrait prévenir un des professeurs. » dit sombrement Harry.

Tous acquiescèrent et cherchèrent du regard leurs enseignants. Ron repéra un chapeau orné de chardon et reconnu le couvre chef de Mac Gonagall.

Ils se dirigèrent vers leur professeur de métamorphose, mais ils n’eurent pas le temps de l’atteindre. Un cri puissant, plein de rage, retentit. Le roux ressentit d’abord un froid glacial, horriblement familier. Puis des craquement sinistres se firent entendre. A l’orée de la forêt interdite, des arbres tombaient, poussés par de diverses créatures gigantesques et repoussantes, qui poussaient des grognements menaçants et des cris de guerre. Les monstres marchaient d’un pas lourd et régulier, et Ron reconnu le son qu’il avait entendu depuis plusieurs heures déjà. Devant eux s’avançaient de leur démarche glissante des dizaines de détraqueurs, véritables ombres sous la pluie qui commençait à tomber.

Pendant quelques secondes, le temps fut suspendu. Tous regardaient sans vraiment comprendre l’armée monstrueuse qui s’avançait vers eux. Puis des cris aigus survinrent de partout, les élèves encore dans les gradins se mirent à courir en direction des sorties, certains furent bousculés et tentaient en pleurant de ne pas se faire piétiner par la foule effrayée. La panique se propagea rapidement tandis que Voldemort tentait d’envahir le lieu le plus imprenable de Grande-Bretagne : Poudlard.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 12:17

Chapitre 20 : Les défenses tombent

Hermione crut un instant qu’elle allait s’évanouir. Jamais encore elle n’avait ressenti une telle frayeur, glacée, paralysante. Le froid des détraqueurs, les grognements sauvages des créatures, les hurlements terrifiés des élèves. Toutes ces sensations l’empêchaient de bouger, de réfléchir. Elle ne pouvait détacher ses yeux de cette armée qui sortait toujours plus nombreuse de la forêt et devant laquelle fuyaient les enfants. Pour l’instant, ils se heurtaient encore aux dernières défenses magiques du parc du château. Une sorte de dôme doré leur barrait la route, mais l’intensité de sa lumière faiblissait un peu plus à chaque coup de poing, de gourdin, d’épée ou autres armes des monstres gigantesques. Ce n’était qu’une question de temps avant que cette barrière ne cède. La majorité des professeurs se rassemblaient pour se préparer à défendre l’école, et seuls quelques uns tentaient d’atteindre les tribunes afin d’aider les élèves, pour l’instant laissés à eux même. Hermione sentit quelqu’un la bousculer violemment et serait tombé sans la main secourable que lui tendit Ron. Il l’amena à lui et la prit dans ses bras pour mieux la protéger. Elle s’accrocha désespérément à lui.

« Il faut sortir de là ! » hurla Harry pour couvrir les cris. « Sinon, on risque de se faire écraser ! »

Lui, Ginny, Ron et Hermione étaient toujours dans les gradins du stade, gênant la fuite des élèves qui se précipitaient vers la sortie.

La rousse prit un coup violent à l’épaule et fut projetée contre son frère. Celui ci regarda d’un air inquiet les collégiens s’amasser à l’unique sortie de leur tribune, certains grimpant sur les autres pour pouvoir partir plus vite.

« Merde, mais ils vont s’entre-tuer s’ils continuent comme ça ! »

Le survivant hocha la tête et s’avança vers la foule paniquée, leur demandant de se calmer en hurlant. Mais ses cris se perdirent dans le vacarme. Tous continuaient d’essayer de passer la sortie, coûte que coûte. Horrifiée, Hermione vit un jeune garçon de première ou deuxième année tomber et se faire piétiner par plusieurs personnes sans que celles ci ne le remarquent ou ne s’arrêtent. Elle se détacha de l’étreinte de Ron et tendit sa baguette sur sa gorge :

« Sonorus ! »

Elle s’approcha de Harry, qui tentait toujours sans succès de calmer la foule et hurla aussi fort qu’elle le put : « Arrêtez-vous tous ! »

Sa voix s’éleva, haute et claire parmi le bruit assourdissant. Tout le monde autour d’elle se figea et elle sentit braqués sur elle plusieurs dizaines de regards interrogateurs et terrifiés.

La jeune femme se précipita sur le jeune garçon qu’elle avait vu tomber. Elle le trouva recroquevillé sur lui-même, à la limite de l’inconscience. Son nez, sûrement cassé, saignait et enflait à vue d’œil. Il tremblait de tous ses membres. Elle enleva son manteau, enveloppa l’enfant avec en lui murmurant des mots de réconfort et lui tendit un mouchoir.

La voix de Harry résonna derrière elle, magiquement amplifiée : « Ecoutez, on perd du temps à sortir comme ça ! Il faut se calmer, s’organiser. Ça évitera de blesser des gens en les piétinant et ça accélérera les choses pour tout le monde. »

Personne n’osa contester. Tous étaient trop effrayés pour le faire, et sans doute soulagés de voir que quelqu’un prenait les chose en main. Le survivant fronça les sourcils en regardant autour de lui : « Il n’y a qu’une sortie, et trop de monde pour qu’on puisse tous passer en même temps. Il va falloir que certains en laissent passer d’autres. » Des protestations commencèrent à fuser de partout. Harry éleva la voix pour les dominer : « Je passerai en dernier pour m’assurer qu’il ne reste personne. En attendant, ceux qui sont le plus près de la sortie devraient commencer à y aller calmement, sans courir ni bousculer les autres. »

Ron se dirigea vers le brun et échangea quelques mots avec lui, en faisant de grands gestes en direction de la foule. Harry acquiesça et s’adressa de nouveau à tous : « Essayez de ne pas laisser des premières, deuxièmes ou troisièmes années seuls entre eux. C’est… juste par précaution. »

Il n’ajouta rien d’autre, les précisions étant inutiles, et regarda des groupes d’élèves d’âges variés se constituer et sortir rapidement, mais calmement des gradins.

Ron et Ginny rejoignirent Hermione. Le roux s’accroupit près d’elle, un doigt grattant son oreille, comme si elle était bouchée : « Joli filet de voix Hermione. » La jeune femme lui serra la main en guise d’excuse. Il sourit ensuite au jeune garçon qui pressait sur son nez le mouchoir maintenant ensanglanté, les larmes aux yeux :

« Eh bien ! La dernière fois que j’ai vu un nez pareil, c’était sur la tête de Neville. » Il ébouriffa les cheveux humides du gamin blessé : « Heureusement que Madame Pomfresh est géniale, on dirait qu’il ne lui est rien arrivé ! »

Le garçon eut un sourire tremblant. Hermione et Ron l’aidèrent à se relever, mais ses jambes étaient encore secouer de frissons incontrôlables et une d’entre elles se déroba sous lui, manifestement foulée. Le roux le maintint debout un instant :

« Comment tu t’appelles ? »

« Martin. Martin Fiztburg. »

« Eh bien Martin, moi c’est Ron. Ron Weasley » Hermione sourit malgré sa peur. Comment faisait-il pour entretenir une conversation aussi banale que celle des présentations dans un moment pareil. En tout cas, Martin paraissait beaucoup plus détendu maintenant et serrait la grande main que son petit ami lui avait tendue.

« On va parler entre hommes, Martin. » continua Ron, plus sérieusement, « Je sais qu’on a plutôt du mal à l’admettre quand ça ne va pas, mais tu ne tiens pas debout, tu t’en rends compte ? » Il lâcha le garçon, qui trembla sur sa jambe blessée et s’accrocha à lui. « Il va falloir que je te porte, désolé vieux. Mais, je ne le dirai à personne. » ajouta-t-il, la main sur le cœur. « On va attendre qu’ils soient tous partis, d’accord ? »

Martin, à la grande surprise de Hermione, éclata de rire et hocha la tête, le mouchoir toujours pressé contre son nez. Ils l’aidèrent à s’asseoir sur un banc et attendirent patiemment leur tour.

Les gradins où ils se trouvaient se vidèrent en quelques minutes, même si le temps semblait s’être ralentit aux yeux de Hermione.

Harry rejoignit les autres :

« Vite, il ne reste presque plus personne. Il faut rentrer avant que le dôme ne cède. »»

Ron prit dans ses bras Martin et ils se mirent à courir en direction du château. La plupart des élèves s’y étaient déjà réfugier, ils faisaient parti des derniers. Derrière eux, les coups contre la dernière protection du parc se faisaient plus nombreux et plus violents. Tout le monde pouvait maintenant entendre le bruit lourd des pas des créatures gigantesques que Ron avait perçu à la fin du match. Le froid se faisait de plus en plus intense au fur et à mesure que de nouveaux détraqueurs arrivaient : ils étaient déjà plus d’une centaine et Hermione sentit les gouttes de pluie qui ruisselaient sur son visage geler sur ses joues.

A côté d’elle, Ginny s’arrêta soudain, essoufflée. Elle joua nerveusement avec quelques unes de ses longues mèches mouillées, les yeux tournés vers le côté opposé du stade qu’ils venaient de quitter..

« Dean était là bas je crois. » murmura-t-elle.

Son frère suivit son regard et soupira longuement. Des gradins leur parvenaient des cris de panique. Ron fixa un moment cet endroit, puis détourna la tête avec un haut le cœur, le visage incroyablement pâle.

« Ron ? » La rousse, inquiète de la réaction de son frère, lui serra la main.

Le roux prit plusieurs inspirations tremblantes et regarda Hermione, les larmes aux yeux. Une douleur aiguë transperça la poitrine de la jeune femme. Jamais elle n’avait vu Ron pleurer. Elle devinait qu’en ayant était élevé au milieu de grands frères, il devait considérer les larmes comme une faiblesse chez un homme. Elle comprit alors que quelque chose de terrible était arrivé dans la tribune, qu’il y avait un mort, peut être même plusieurs. Elle s’approcha de lui, posa une main sur sa joue glacée et approcha son visage du sien. Il posa son menton sur son épaule et dissimula ses pleurs dans ses cheveux.

« Ron, mon cœur ? » chuchota-t-elle dans son oreille.

Il frissonna violemment et dit d’une voix étranglée : « Merde ! Ils ne sont même pas passés et il y a déjà des morts ! »

Elle n’osa pas lui demander ce qu’il avait vu et se contenta de lui caresser doucement les cheveux. Leur étreinte fut interrompue par une secousse sèche. Ginny tirait sur la main de son frère, qu’elle tenait toujours. Elle avait l’air à la fois furieuse et morte de peur.

« Ron, mais qu’est ce qui se passe ? Comment tu peux savoir qu’il y a des morts là bas ? »

Hermione vit les oreilles de Ron rougirent violemment. Il ouvrit et ferma la bouche plusieurs de fois de suite, sans savoir quoi dire. La jeune femme regarda Martin que Ron portait sur son dos et qui les observait, visiblement passionné par leur conversation.

« Plus tard Ginny, je t’en pris ! » murmura-t-elle, le regard suppliant.

La rousse allait répliquer, mais un éclair illumina soudain le ciel. Des cris de joie sauvage retentirent de l’orée de la forêt, tandis que des hurlements de peur pure leur faisant échos. La barrière était brisée. L’armée monstrueuse marchait vers Poudlard.

Ron se mit à grogner : « Merde, ça fait mal ! » Il pleurait encore, mais à cause de la douleur provoquée par le flash de lumière vive cette fois. Il cligna furieusement des yeux et regarda autour de lui en grommelant. « Putain, je vois presque rien ! »

De nouveaux flash éclairèrent la nuit d’une lumière rouge, jaune et bleue : les professeurs lançaient des sorts contre les monstres. Un hurlement de douleur et de rage raisonna, suivit d’une puissante onde de choc, si forte que Hermione sentit son sang en trembler. Le combat avait commencer.

Ils restèrent quelques secondent paralysés, puis Harry leur donna le signal du départ. Ils reprirent leur couse en direction du château. Ron ralentit soudain, puis s’immobilisa : « Ostrica vient vers nous ! »

Le reste du groupe scruta les semi-ténèbres et ils aperçurent la silhouette gracieuse de la jeune femme se diriger dans leur direction. Arrivée à leur hauteur, Hermione constata que leur professeur ne portait qu’une fine tunique en mousseline complètement mouillée. Elle ne fut pas la seule à le remarquer d’ailleurs. Ron avait les oreilles plus rouges que jamais et Harry, malgré les circonstances, prit le temps de nettoyer ses lunettes pour mieux loucher sur la poitrine généreuse qui apparaissait clairement à travers le tissu rendu transparent. Même les yeux de Martin semblaient sortir de leurs orbites Hermione en fut sidérée. Mon Dieu, les hommes sont vraiment tous des obsédés ! Ginny devait sans doute penser sensiblement la même chose puisqu’elle donna une tape derrière la tête du survivant.

Hermione secoua la tête et se passa une main sur le visage pour se débarrasser des cristaux de glace, puis elle s’adressa à Ostrica : « Professeur ? Tout va bien au château ? Il n’y a pas trop de blessés ? »

L’italienne la regarda de ses yeux si particuliers : « Il y a plus important que le château en ce moment. Pour l’instant, ceux qui s’y trouve sont en sécurité, mais si ils passent les défenses… » Elle ne termina pas sa phrase. « En ce moment, Skouarn essaye de trouver Albus, et… »

« Quoi ? Vous ne savez pas où est Dumbledore? » Martin avait crié, totalement incrédule.

Ostrica ne tint pas compte de l’interruption : « … et Ragnard réunit les élèves à partir de la cinquième année pour qu’ils viennent aider leurs professeurs. » Elle les regarda quelques secondes : « J’ose espérer que vous avez vos baguettes sur vous. »

Tous les quatre acquiescèrent et montrèrent leur baguette, qu’ils avaient déjà sortie, tandis que Martin s’agitait sur le dos de Ron : « Euh, Madame…Je… je l’ai oublié dans mon dortoir. »

Elle posa son regard lilas sur son jeune élève et hocha la tête : « Ce n’est rien Martin. De toute façon, tu es trop jeune et trop blessé pour te battre. Ron va te conduire au château et t’y soignera. »

Ron sursauta violemment. « Pardon ? Je vais le reconduire au château ? Hors de question, je reste ici ! Je ne resterai pas derrière alors que tous mes amis se battent ! Vous me prenez pour quoi, un lâche ? » cria t-il d’un ton indigné.

« Tu n’es pas prêt Ron » dit calmement Ostrica. « Tes… blessures ne sont pas encore totalement cicatrisées, et tu le sais. »

Hermione savait que la jeune femme faisait davantage allusion à ses sens hyper-développés encore mal contrôlés qu’à sa blessure aux poumons. Le roux ne dit rien, mais contracta ses mâchoires, tentant visiblement de garder son sang-froid et de ne pas répondre à leur professeur.

« Ron. S’il te plaît, écoute la. » supplia Hermione d’une voix légèrement tremblante.

Il la regarda et elle vit dans ses magnifiques yeux turquoise toute la frustration et la peur qu’il ressentait à l’idée de les laisser. Après une longue inspiration, il la serra quelques secondes dans un bras, l’autre soutenant Martin :

« Ne t’en fais pas, tout ira bien. Je t’aime. » lui murmura-t-elle.

« Fais attention à toi. » chuchota-t-il.

Un sanglot l’étouffa et elle ne put que hocher la tête en se serrant contre lui. Ron se tourna ensuite vers sa sœur et pointa sur elle un doigts qui se voulait menaçant :

« Toi, t’as intérêt à ressortir intacte de toute cette merde, parce que je me vois mal expliquer à maman comment j’ai pu te laisser toute seule. Elle me tuera, c’est sûre ! »

Ginny eut un rire un peu forcé : « Il va falloir que je survive alors, je n’est pas envie d’avoir ta mort sur la conscience. »

Ron sourit, puis échangea un regard étrange avec Harry. Celui-ci dût néanmoins le comprendre puisqu’il acquiesça à la question muette du roux par un signe de tête.

Une forte déflagration secoua tout à coup l’air et Martin eut un cri qui se mua en gémissement. Ron soupira, se détourna d’eux et commença à se diriger vers le château. Privée de sa présence rassurante, le froid que ressentait Hermione devint glacial, sa peur se transforma en terreur. Elle eut l’effroyable sensation qu’elle ne me reverrait jamais plus, que tout ça sonnait comme un adieu.

Puis Ron se retourna et leur fit un grand signe de la main en hurlant pour couvrir les bruits de la bataille : « A tout à l’heure ! »

Et elle sourit à travers les larmes en le regardant partir, étonnée de re-sentir en elle sa chaleur apaisante.
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 12:33

Chapitre 21 : A l’arrière

La pluie tombait de plus en plus fort. Chacune des gouttes gelées semblait transpercer la peau de Ron, comme des milliers d’aiguilles acérées. L’air froid brûlait ses poumons blessés à chaque inspiration, les bruits du combat raisonnaient douloureusement dans son crâne. Et pour parachever le tout, Martin, qui était bien plus lourd qu’il n’y paraissait, l’étranglait à moitié pour ne pas glisser de son dos détrempé.

Ils arrivèrent enfin au château, accompagnés de quelques autres élèves venant des différents gradins du stade de quiditch. Dans l’immense hall régnait un étrange silence en comparaison du vacarme extérieur. L’air était plein de tension et d’attente. La plupart de personnes présentes n’avaient rien de sérieux. Martin, dont la blessure la plus sévère était une cheville foulée, faisait partie des cas les plus graves. Mais Ron savait que dehors, les choses étaient différentes. Si la panique avait épargné la tribune où se trouvait le trio, il n’en allait pas de même pour toutes. Le roux refoula une nouvelle fois la nausée qu’il sentait montée au souvenir des deux corps piétinés qu’il avait aperçus. C’était la première fois qu’il voyait des morts. Les images, rendues floues par la distance et la pluie, défilaient dans sa tête. Il revoyait les membres aux angles anormaux, le sang qui se répandait autour d’eux, et leurs regards ouverts et vitreux. C’était bizarre, les détails sordides que ses yeux avaient choisis de voir. Il espérait que ces deux élèves étaient des cas isolés, qu’il n’y avait pas d’autres morts dus à la vague de terreur qui avait pris la foule.

Il déposa Martin et le fit s’asseoir sur l’une des marches de l’escalier de marbre, puis sourit au jeune garçon :

« Alors, cette jambe ? »

« Oh, ça va je crois. » répondit l’intéressé en remuant sa cheville avec précaution. Puis il soupira : « Quand je pense que notre équipe avait gagné le match ! »

Ainsi, Martin était un Poufsouffle. Le maquillage jaune et noir qui coulait sur ses joues aurait sans doute dû amener Ron à cette conclusion, mais il ne l’avait pas remarqué sur le moment. Il s’assit près du garçon et enleva son manteau mouillé.

« Tu sais, ton équipe a gagné ce match. Les Poufsouffles sont en tête du championnat. » tenta-t-il maladroitement pour lui remonter le moral.

Mais Martin haussa simplement les épaules en contemplant les élèves de l’école, sales et trempés, muets d’angoisse et de peur : « Pour ce que ça importe. »

Ron ne répondit pas, partageant sans vraiment le comprendre les sentiments du jeune poufsouffle. Ils demeurèrent là, assis et silencieux comme les autres. Très vite, le hall se vida. Marin partit avec les élèves blessés à l’infirmerie, aidé par madame Pomfresh. Les autres se dirigèrent dans la grande salle. Ron resta seul, se concentrant sur les bruits qu’il percevait de l’extérieur. Des cris, des grognements, des formules hurlées, et d’autres sons qu’il n’arrivait pas à identifier clairement, mélange de craquements, plaintes et explosions. Il se rendit compte au bout d’un moment qu’il cherchait la voix de Hermione, un indice quelconque pour se rassurer, pour se prouver qu’elle allait bien, qu’il la reverrait bientôt, comme il le lui avait dit avant de partir. A tout à l’heure.

Il secoua la tête et se préparait à rejoindre les autres quant un croassement strident retentit dans le silence pesant de la grande pièce. Un groupe de cinquièmes, sixièmes et septièmes années arriva, dirigé par le professeur Woltan. Les jeunes gens étaient pâles, certains presque verts. Mais tous paraissaient décidés, sinon résignés à aller se battre contre l’armée qui tentait d’envahir leur école. Ron éprouva un sentiment étrange en les voyant. Quelque chose entre l’envie et la honte. Il aurait tellement voulu les accompagner, les aider. Etre près de ses amis, de sa sœur, de Hermione… Mais il devait rester derrière, comme un lâche. Et il détestait ça.

Il regarda le vieillard donner des instructions de sa voix énergique et bourrue. Puis les élèves quittèrent le château, seuls. Le roux en fut d’abord étonné, mais il réalisa que le professeur aveugle ne serait sans doute pas très utile au combat. Il se leva et se dirigea vers Wotan. Comme chaque fois que quelqu’un s’approchait de son maître, le vieux corbeau battit des ailes et poussa un long cri rauque. Le vieil homme se tourna vers Ron. Le jeune roux remarqua alors que la peau parcheminée luisait faiblement dans la pénombre, comme si une lumière douce se mêlait au sang. L’unique fois où il avait vu une aura envelopper quelqu’un de cette façon était en quatrième année, quand Fleur Delacours était venue à Poudlard. Mais la belle française était en partie Vélane, ce qui expliquait le halo argenté qui illuminait sa peau. Wotan n’avait manifestement aucune goutte de sang Vélane, mais Ron était convaincu que le vieux professeur n’était pas totalement humain. Peut être que Hermione en savait plus sur lui. Après tout, ils passaient beaucoup de temps ensemble, à travailler pour l’Ordre.

« Ah ! Weasley ! Tu es là. C’est bien, très bien. »

Le vieillard avait cette faculté étrange de reconnaître chacun de ses élèves malgré sa cécité. Ron n’osait pas lui demander comment il s’y prenait pour les différencier sans les voir, ni même entendre leurs voix. L’odeur ? Un bruit quelconque ? Il était curieux de savoir si ses sens développés lui permettraient d’identifier les gens de la même façon. Mais Wotan avait quelque chose d’intimidant, qui l’empêchait d’être aussi franc et direct qu’il l’était avec Skouarn Dû par exemple.

« Tes camarades sont restés là bas ? Vous avez croisé Ostrica, c’est ça ? » demanda le professeur.

Ron grogna en guise d’acquiescement. Le vieil homme eut un rire grinçant :

« Ne réagis pas comme ça, c’est moi le vieil ours mal léché ici ! De toute façon, tu n’aurais pas servi à grand chose, autant rester ici, où tu pourras aider. »

Le roux se raidit à cette remarque. Il en avait assez qu’on le traite comme un objet fragile et inutile, qu’il fallait à tout prit éloigner du danger. Tout le monde n’arrêtait pas de lui répéter qu’il n’était pas malade, qu’il avait un don, quasi miraculeux selon son professeur korrigan. Alors pourquoi l’obligeait-on à fuir le combat, comme s’il était très gravement blessé. Alors que Poudlard était attaqué, il était contraint de rester là, avec les trois seuls adultes qui étaient restés au château : une vieille infirmière, un cracmol et un ancêtre aveugle. C’était une situation vexante, presque humiliante. Ron prit une longue inspiration pour se calmer et regarda son professeur d’histoire :

« Alors ? Qu’est-ce que je peux faire ici ? »

Le vieil homme laissa apparaître ses dents jaunes et irrégulières dans un sourire satisfait : « Et bien je crois que tu pourrais t’occuper des… »

Un bruit terrible l’interrompit. Un choc phénoménal secoua l’édifice, comme si tout un mur du château s’était soudain effondré. Les oreilles de Ron bourdonnaient, mais il perçut clairement les jurons de Wotan, les nouveaux cris des élèves qui sortaient en courant de la grande salle, et derrière tout ça… un hurlement de terreur. Venant du lieu de l’explosion.

Ron ne réfléchit pas. Il le faisait rarement dans ce genre de situation, fait que lui reprochait souvent Hermione. Il se précipita vers la source du cri. Il entendit Wotan l'appeler, lui demander de s’arrêter, le traiter d'idiot. Mais il n’en tint pas compte et continua de courir aussi vite qu’il le pouvait.

Il arriva sur les lieux. Le couloir où il se trouvait s’ouvrait maintenant sur le parc grâce à un énorme trou dans le mur. Il pouvait voir le chemin qui menait à la maison de Hagrid. Au loin, des éclairs colorés et les silhouettes argentées des patronus illuminaient les ténèbres. Il se détesta de trouver ça magnifique.

Une odeur horrible, intensifiée par la pluie, tira Ron de sa contemplation. Il fronça le nez, bien décidé à ne pas vomir, et se dirigea, baguette levée, vers le parfum âcre de viande avariée qu’il sentait. Il se figea de peur quand il en trouva l’origine. Une bête gigantesque se tenait devant lui. Heureusement pour le roux, elle lui tournait le dos et semblait occupée à chercher quelque chose par terre, juste devant un des murs du château. Mais cela n’empêchait pas la créature d’être impressionnante. Un terrifiant mélange entre une hyène et un lion. Le monstre était énorme, au moins sept mètres de long, mais les gestes qu’il faisait pour gratter la pierre et le sol étaient vifs, précis. Effroyablement puissants. L’esprit de Ron cherchait un moyen pour éloigner la bête du château, mais il ne trouvait rien, aucun sort assez puissant pour une chose de cette taille, quoique cela puisse être.

Il sursauta quand le monstre se redressa en poussant un grognement menaçant. Le jeune homme chercha autour de lui un endroit où se cacher et se dirigeait vers une vieille souche d’arbre quand il entendit un son faible et ténu, mais qui le paralysa. Un sanglot. Merde ! Comment avait-il pu oublier le hurlement qui l’avait amené ici ? Il se pencha, ramassa la plus grosse pierre qu’il trouva et la lança contre le flanc tacheté du monstre. Sa mémoire prit le temps de se souvenir d’une petite fille cachée sous un lavabo et d’un troll dont il avait détourné l’attention de la même façon. Mais les yeux qui se tournèrent vers lui n’étaient pas ceux d’un stupide troll. Ils étaient vifs, dangereusement humains. Ils jaugèrent le jeune homme, puis la gueule aplatie se fendit en un sourire carnassier, montrant des dents longues, déjà ensanglantées.


Dernière édition par le Mer 19 Juil - 12:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Culpabilité   Culpabilité EmptyMer 19 Juil - 12:33

Ron vit les muscles de la bête se tendre imperceptiblement sous sa peau luisante de pluie, et il comprit qu’elle allait l’attaquer. Il s’écarta de sa trajectoire au moment même où elle bondissait sur lui, la laissant se fracasser le crâne sur la souche morte dans un craquement sinistre. Le monstre se releva péniblement. Il ne s’attendait sans doute pas à un adversaire aux si bons réflexes. Il secoua sa tête énorme et difforme, puis se mit à tourner prudemment autour de Ron. Ce dernier ne le quittait pas des yeux, pour parer tout nouvel assaut. Il était étrangement excité, se sentant parfaitement à sa place face de cette créature. Sa peur l’avait quittait. Il avait la certitude que la bête ne pouvait pas l’atteindre, qu’elle n’était pas assez rapide pour ça, et il cherchait calmement un moyen de se débarrasser d’elle définitivement.

Une faible lueur orangée distrait soudain les deux adversaires, et il y eut une forte odeur de poils brûlés. Le dos du monstre venait de prendre feu. La bête poussa un hurlement de douleur et commença à se rouler sur le dos. Ron se tourna et aperçut une fille qui tendait sa baguette d’une main sûre, mais dont le reste du corps tremblait violemment. Elle était petite et très mince, et ressemblait plus à un rat mouillé qu’autre chose avec toute cette pluie. Il courut vers elle, tandis que le monstre essayait toujours d’éteindre l’incendie qui se propageait sur sa crinière.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » hurla Ron. « Tu devrais être dans le château, avec les autres ! »

La fille rougit : « Je suis en cinquième année ! Je fais ce qu’on me demande : j’aide ! »

Ron avait du mal à croire qu’elle pouvait être du même âge que sa sœur. Elle était si petite, si fine et fragile. Même ses vêtements semblaient trop grands pour elle, et son écharpe pendouillait tristement sur ses frêles épaules. Une écharpe rayée vert et argent. Génial, je viens de vexer une serpentard. Comme si j’avais pas assez de problèmes ! Mais la fille perdit toute attitude agressive et blêmit rapidement quand la bête se releva. Sa belle crinière mouchetée de roux n’était plus qu’un amas informe de poils noirs, fumant et suintant. Elle était furieuse, et regardait les deux humains en montrant ses crocs. Ron se mit devant la serpentard, baguette levée. Fais quelque chose Weasley ! N’importe quoi !

« Ce... c’est… c’est une chi… chimère. » réussit à dire la jeune fille entre ses tremblements.

Le roux se tourna vers elle : « Une chimère ? Tu es sûre ? »

Ses joues rougirent une nouvelle fois. « Oui, j’en suis sûre ! » dit-elle d’un ton acide, sa peur soudainement oubliée. « Moi, j’écoute ce que dit le professeur Hagrid, même si ses cours ne sont pas toujours excellents ! »

Ron n’ajouta rien et reporta son attention sur la créature enfin identifiée. Il comprenait maintenant pourquoi la petite serpentard avait lancé des flammes sur la bête. Les chimères détestaient la chaleur, c’était pour ça qu’elles chassaient la nuit.

Le monstre tendit alors son corps vers l’avant et bondit sur eux. Ron eut le temps de s’écarter, mais pas la jeune fille. La chimère la plaqua sur le sol à l’aide d’une de ses pattes avant, plongeant ses griffes noires dans l’épaule fragile de l’élève. La bête regarda sa proie, un sourire effroyablement humain à la gueule. Son cou se tendit et sa tête eut un léger mouvement vers l’arrière, puis commença à descendre vers la gorge de sa victime lentement, presque au ralentit aux yeux de Ron. Instinctivement, il leva sa baguette et lança le premier sort de chaleur qui lui passa par la tête. Un sort d’ébullition.

La chimère poussa un cri déchirant de douleur et rejeta brusquement sa tête en arrière. Elle commença à se rouler sur le sol, à chercher sur son corps une souffrance qui se trouvait à l’intérieur, dans son sang qui bouillait. Ron maintint le sortillège, malgré la douleur et la fatigue qu’il en ressentait. Le monstre se tordait sous ses yeux, se lacérait la peau pour pouvoir atteindre la source de cette douleur. A chaque plaie qu’il se faisait, le sang giclait, bouillonnait, fumait. L’odeur était atroce, les hurlements stridents de la bête insoutenables. La chimère s’était éventrée elle-même et ses entrailles à moitié cuites se déversaient sur le sol. En dépit de tout, elle continuait à se tordre et à gémir. Ron se demandait si elle finirait par mourir. Il se sentait au bord de l’évanouissement lorsque enfin, dans un dernier soubresaut, elle tomba à terre pour ne plus se relever.

Les genoux du jeune homme se dérobèrent et il s’écroula sur le sol, en nage, la respiration sifflante, les poumons en feu. La serpentard s’avança vers lui, l’épaule droite en sang, et s’allongea près de lui :

« Original. » dit-elle dans un souffle. « Je n’y aurais jamais pensé. Il faudra que je m’en souvienne. »

Le roux eut un rire sans joie : « Je préférerais oublier ça si je le pouvais. »

« Oui, moi aussi. » admit-elle après un court silence.

Ron aurait donné n’importe quoi pour pouvoir rester couché ici, à ne rien faire. Mais les bruits lointains du combat l’obligèrent à se lever. Il aida la jeune fille à se mettre debout :

« Ton épaule est dans un sale état, euh… comment tu t’appelles ? »

« Carvin. Belladona Carvin. »

« Tu ne peux plus te battre, il va falloir rester au château Dona. »

Elle rougit furieusement : « Belladona ! Je déteste les diminutifs, c’est ridicule ! »

Ron sourit. Il aimait bien cette fille. Elle lui faisait penser à Hermione par certains traits, mais également à Ginny par d’autres. En tout cas, elle avait un sacré caractère.

« D’où tu sors au fait ? » voulut-il savoir. « C’est toi que j’ai entendu crié quand le mur est tombé ? »

Elle hocha la tête : « J’étais avec Florian contre cette chimère, mais je crois… » Elle battit des yeux pour refouler ses larmes : « … Je crois qu’il est mort. Quand la chimère a cassé ce mur, j’ai vu qu’il y avait une sorte de couloir dedans, alors je m’y suis glissée. Mais cet idiot de monstre est assez… persévérant, et il a essayé de creuser un autre trou pour m’avoir. » Elle redressa ses épaules maigres et dit d’un ton un peu guindé : « Je suppose que je dois te remercier de m’avoir secourue. »

Le roux sourit et haussa les épaules : « Et bien, comme c’est grâce à toi que j’ai compris que c’était une chimère et qu’il fallait utiliser la chaleur pour le vaincre, je suppose que l’on est quitte. »

Belladona le dévisagea un instant, puis lui rendit un sourire timide. Ils se dirigèrent lentement vers le trou dans le mur. Ron marchait en regardant les pierres épaisses du château.

« Tu sais à quoi sert ce couloir dans le mur ? »

La jeune fille secoua la tête : « Non. Peut-être pour les elfes de maison. Pour qu’ils se déplacent dans Poudlard sans être vu ou … »

Ron l’arrêta d’une main sur le bras. A chacune de ses paroles, Belladona crachait de la vapeur d’eau, comme quand l’air était glacial. Des détraqueurs. Le froid s’intensifia. Il sentait déjà le vide provoquait par leur présence, vide qui se comblait peu à peu par les souvenirs les plus douloureux de sa vie. Le corps de Ron se couvrit d’une sueur froide. Jamais il n’avait réussi à créer un patronus. Dans ses meilleurs jours, il produisait un vague nuage argenté, d’une forme effilée. Cette nuit, il était blessé, et épuisé. Il n’y arriverait jamais.

Trois silhouettes spectrales glissaient doucement devant l’entrée que créait l’ouverture dans le mur. Les détraqueurs semblaient les attendre. Malgré toute la volonté de Ron, l’effet de leur pouvoir se faisait de plus en plus sentir. Il essayait de repousser le désespoir qui l’envahissait en pensant à sa famille, à Harry, à Hermione… Mais le froid était trop mordant. La sueur et l’eau de pluie gelèrent sur tout son corps et le givre tirailla douloureusement sa peau. Chaque bouffée d’air qu’il inspirait dilatait ses poumons blessés, étirant ses plaies mal cicatrisées. Le sang battait furieusement à ses tempes, si fort que Ron crut que son crâne allait exploser. Il avait mal, tellement qu’il ne pouvait plus réfléchir, ni penser à quoique ce soit d’autre que son corps. Belladona se serra contre lui en sanglotant, lui apportant une chaleur dérisoire, qu’il sentit à peine.

Il allait mourir. C’était certain. Il s’effondra sur le sol, entraînant la jeune fille avec lui, terrassé par la douleur et ses pires souvenirs. Ginny enlevée par l’héritier de Serpentard, son père entre la vie et la mort, Hermione couchée dans ce lit d’hôpital…

Une lueur argentée illumina le ciel derrière les détraqueurs, qui se penchaient sur les deux humains. Une patte énorme et musclée saisit l’un d’entre eux par la gorge et la gueule d’un ours blanc perlé se ferma sur l’épaule maigre. Les deux autres détraqueurs s’éloignèrent dans un mouvement fluide tandis que leur semblable se faisait déchirer le bras par le patronus dans un sifflement suraigu. Quand il devint silencieux et cessa de se débattre, l’ours le lâcha et se plaça devant les deux élèves en montrant ses crocs menaçants. Les deux monstres s’enfuirent de leur démarche glissante vers la forêt.

Ron, toujours à terre, regarda effaré le cadavre du détraqueur tandis que le patronus disparaissait. Un croassement brisa le silence, et Wotan apparut à l’entrée du trou que la chimère avait fait, son gros corbeau sur l’épaule. Belladona, blottie contre le roux, frissonnait encore de terreur, mais elle se leva pour rejoindre leur professeur.

« Je… Vous l’avez tué ? » demanda-t-elle d’une voix incertaine.

« Pas moi Carvin ! Mon patronus ! Réfléchis un peu ! »

Ron secoua la tête. Un ours, évidemment. Il se leva, les jambes flageolantes et se dirigea vers eux :

« Je ne savais pas qu’on pouvait tuer un détraqueur. »

« Tu ignores plein de choses, Weasley ! » dit le vieil homme d’une voix agressive. « Comment obéir par exemple ! Tu te rends compte que tu serais sans doute mort si je n’étais pas intervenu ! »

Les oreilles de Ron rougirent, puis il regarda Belladona, qui les observait avec des yeux gris-vert trop grands pour son visage menu. Il eut alors envie de sourire. Il avait aidé quelqu’un, peut être sauvé sa vie. Il ne regrettait absolument pas ce qu’il avait fait, même si ça avait failli très mal finir.

Il se contenta de prendre sa voix la plus contrite qu’il put : « Je suis désolé Monsieur. »

Wotan secoua sa tête et lui donna un petit coup sur le crâne avec sa canne sinueuse. « Petit menteur impertinent ! » dit-il dans un grognement amusé.

Brusquement, un bruit haut et clair résonna, comme le tintement d’une cloche. Aussitôt, un voile d’énergie dorée commença à se répandre à partir du château. Petit à petit, le rideau d’or grandissait, s’étirait, pour finir par englober le château, la cour, le parc, le lac. Le dôme qui protégeait Poudlard s’était reconstitué.

Wotan caressa pensivement son oiseau : « Je crois que Dumbledore est revenu. »
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