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Ephyse
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MessageSujet: One moment in time   One moment in time EmptyMer 7 Juin - 5:23

One moment in time

Auteur : Nicole Hazel

Originellement posté à Roswell underground :
http://www.roswellunderground.com/1momentintime.html


Résumé : Michael Guerin utilise le Granolith afin de revenir 9 années en arrière. Se situe peu avant l’épisode de la première saison « Jour d’indépendance ».

Traduction : Magie


*****

Il n’y avait personne pour l’embrasser et lui dire au revoir, personne pour lui dire qu’elle n’aurait pas de regrets. Personne à remercier pour chaque baiser, chaque sourire. Mais enfin, si il y avait une personne, il ne serait pas là, pas vrai ?

Un Michael Guerin âgé de 25 ans se tenait debout en face du Granolith qui brillait, contemplant le plan qu’il avait si caractéristiquement mis en place sur une impulsion, dès que lui et les autres avaient appris le pouvoir que le Granolith possédait. Son visage était sombre comme il levait les yeux sur ce puissant appareil extraterrestre, mais son cœur se mit à battre un peu plus vite avec une émotion qu’il reconnut à peine, étant donné que cela fait si longtemps qu’il ne l’avait plus ressentie : l’espoir.

Non, il n’y avait personne à ses côtés dans cette nuit sombre et solitaire comme il marchait à travers le désert jusqu’à la caverne qui abritait les quatre incubateurs des extraterrestres et le Granolith. Il n’y avait eu personne à ses côtés parce qu’il n’avait révélé à personne ce qu’il avait prévu. Ni à Max, leur chef sans peur et sans reproche, ni à Isabel or le mari de celle-ci, Alex, ni à Tess, ou Kyle et pas à Liz, la femme qui était devenue très proche de lui, plus qu’il n’aurait pu l’imaginer neuf ans plus tôt. Mais c’est ça qu’il y a d’étrange avec le chagrin, il pouvait rapprocher des gens ou les séparer.

Depuis les neuf années de puis sa mort, Liz et Michael avaient développé un lien entre eux qu’aucun des autres ne pouvait comprendre. Ils avaient tous les deux perdus quelqu’un de si important pour eux que la vie semblait avoir perdu son sens. Liz avait perdu sa meilleure amie, une personne encore plus proche qu’une sœur. Et Michael avait perdu la seule personne qu’il n’avait jamais aimée, la seule personne qui ne l’ait jamais compris. De tous, Liz avait le mieux compris ce que ressentait Michael. Mais elle avait toujours Max. Elle avait toujours son âme sœur. Michael n’avait personne.

Oui, après l’avoir finalement perdue, Michael avait finalement admis le concept d’âmes sœurs. Etrange comme le fait de perdre quelqu’un vous fait réaliser ce que cette personne vous avait apporté dans la vie. Elle l’avait rendu complet. Sans elle, il ne savait plus quoi faire.

Elle lui avait dit une fois qu’elle ne pensait pas que ce qu’il y avait entre eux était l’amour vrai, mais elle avait tort. Non, elle s’était mentie à elle-même, presque autant qu’il se mentait à lui-même, se convainquant qu’il n’avait pas besoin d’elle, qu’il pouvait se débrouiller tout seul. Il pensait qu’élever un mur de pierre entre lui, son cœur et le monde, il ne souffrirait pas quand tout s’écroulerait comme il s’attendait à ce que cela se produise un jour. Et les neuf dernières années sans elle lui avaient appris que son mur de pierre avait été sa chute. Il ne se passait pas une journée sans qu’il ne regrette toutes les choses qu’il ne lui avaient pas dites et toutes les choses qu’ils n’avaient pu accomplir.

Il avait passé ces neuf années à vivre dans l’obscurité, essayant d’atteindre la lumière qui s’était éteinte. Elle lui manquait. Elle était sa lumière. Cette fille espiègle qui avait une force tranquille derrière sa nature énergique. Il se demandait souvent quel genre de femme elle serait devenue en grandissant. Il n’avait fait que commencer à explorer qui elle était quand on la lui avait enlevée. Cela s’était passé à un mauvais moment. Quand Hank avait déchargé sa colère sur lui en cette nuit froide, quelques jours seulement après les funérailles, il n’y avait eu personne vers qui se tourner, du moins pas celle dont il avait le plus besoin dans cette nuit pluvieuse. C’était drôle : il s’était vers la fenêtre de sa chambre quand même. Il n’avait pas réfléchi, il s’était juste tenu non loin de sa chambre, essayant de regarder à l’intérieur. Sa chambre était sombre et vide, bien sûr qu’elle l’était, alors il avait trouvé refuge dans le désert, un pauvre substitut pour ses bras, mais c’était devenu au fil des années, un lieu pour s’échapper.

Toutes ces années, il n’avait jamais su le pouvoir caché derrière les incubateurs et qui n’attendait qu’à être utilisé… le pouvoir qui pouvait la ramener d’entre les morts.

- « Maria, » Michael murmura, sa vroix craquant en prononçant ce prénom qu’il n’avait plus utilisé depuis des années. Cela semblait si étrange sur sa langue. Maria. Maria Deluca. Une larme coula le long de sa joue mais il ne prit même pas la peine de la sécher.

Il allait bientôt la revoir.

Michael inséra le cristal qu’il avait volé à Max dans la base du Granolith. La lumière de l’appareil devint plus éclatante et il se retrouva prisonnier à l’intérieur du cône, entouré d’étincelles violettes et vertes. Un autre éclair de lumière, un moment de désorientation comme le temps se modifiait, revint en arrière, et il se trouva dans la petite ruelle derrière le Crashdown. De là, il pouvait à peine distinguer, à travers le fracas des bruits de la cuisine, des clients et des employés, le son le plus doux qu’il ait jamais entendu. Il avait réussi.


Le Crashdown, février 2000

Maria Deluca eut l’opportunité de pratiquer pour la dernière fois de la journée son meilleur faux sourire comme elle emportait un plateau repas en direction de ses derniers clients. Du moins, elle espérait que c’était ses derniers clients. Il était 22 heures 55 mn, soit 5 minutes avant la fermeture traditionelle du Crashdown un samedi soir, et Maria jurait ses grands dieux que si une autre personne franchissait le seuil de la porte entre maintenant et 23 heures…

Concentre-toi, Deluca, s’ordonna-t-elle comme elle atteignit le box du fond. « D’accord, nous avons deux Will Smith special, un Alien Blast, et un coca, » dit-elle en plaçant les assiettes en face du couple âgé d’une vingtaine d’années. « Voulez-vous autre chose ? » ‘S’il vous plaît, dites non, oh s’il vous plaît. Si je peux nettoyer le comptoir, remplir les containers de ketchup, et puis bien sûr gratter la cuisinière comme l’a demandé Monsieur Parker… peut-être que je pourrais partir à une heure décente. Je veux dire, j’adore Monsieur Parker, mais n’a-t-il jamais entendu parler des pauses ? Mes pieds me tuent !’

- « Non, merci » répondit la femme, plongeant déjà dans son hamburger.

Oh merci, merci. Elle plaça la bouteille de ketchup à côté de leurs assiettes et s’échappa avant qu’ils puissent changer d’avis. La nuit avait été longue et elle était prête à quitter le Crashdown aussitôt que possible. C’était déjà pénible qu’elle ait dû composer avec le prince charmant, la reine de glace et Quasimodo plus tôt dans la soirée lorsque les trois extraterrestres étaient venus dîner. Dieu merci, ils s’étaient assis dans la section de Liz alors Maria n’avait pas eu à les servir et à penser à la tête d’épis, mur de pierre Michael Guerin.

Il y avait une étrange tension entre Liz et Max et Maria croyait que cela avait à voir avec les évènements qui s’étaient produits au concert de l’autre soir, quoiqu’elle travaille toujours Liz pour obtenir plus de détails. Quoique cela puisse être, cela ne les empêchait pas de se glisser des regards émouvants tout au long de la soirée, ce qui rendait Maria malade, spécialement avec la façon dont Michael la traitait dernièrement. De la boue. C’était quoi, ça ? Qu’est-ce qu’un type voulait dire quand il disait « boue » après vous avoir embrassée ? En y réfléchissant, peut-être qu’elle ne voulait pas le savoir. Elle voulait juste que Michael prétende au moins qu’il tienne à elle…

- « Plus d’autres buveurs de café ? » demanda Liz comme elle se dirigeait de l’autre côté du comptoir. Elle avait la main posée sur une cafetière à moitié remplie de déca et attendait la réponse de Maria.
- « Non, à moins que d’autres clients n’arrivent, » dit Maria en jetant un coup d’œil rapide à l’horloge sur le mur. « Oh, encore trois minutes. »

- « Super, » répondit Liz, versant le reste de café dans l’évier et en commençant à nettoyer la machine à café.

Maria s’occupa également à remplir les bouteilles de ketchup. Après la troisième bouteille, elle regarda l’horloge. 23 heures passées de 2 minutes et toujours aucun nouveau client. Maria se sourit à elle-même, sa bonne humeur revenant. Peut-être qu’elle pourrait rentrer à la maison à une heure correcte ce soir, en dépit du fait que Maria, Liz et Monsieur Parker étaient les seuls à fermer le restaurant ce soir. « I can feel it coming in the air, tonight, oh Lord », chanta Maria comme elle arrangeait les dernières bouteilles de ketchup, sans prêter attention à ses doigts collants. « And I’ve been waiting for this moment, for all my life, Oh Lord, Oh Lord. »

Fredonnant toujours cette chanson, Maria essuya ses mains recouvertes de ketchup sur une serviette sale qui se trouvait sur le comptoir. Elle y jeta un coup d’œil. La serviette qui était blanche… et bien, n’était maintenant plus aussi blanche et plus aussi propre. En fait, elle était carrément dégoûtante. Attrapant un bout de la serviette entre son pouce et son indexe, Maria l’emmena avec précaution dans la cuisine pour y déposer dans le panier à linge sale pour serviettes et torchons. Comme elle passait devant la porte qui menait à la petite ruelle de derrière, Maria aurait pu jurer qu’elle avait vu une silhouette disparaissant rapidement dans le noir. Personne n’ayant jamais accusé Maria de lâcheté, elle déposa la répugnante serviette sale et elle passa la tête par la porte.

- « Hello ? » elle appela. « Il y a quelqu’un ici ? » quand elle ne reçut aucune réponse, elle essaya une nouvelle tactique. Elle quitta le perron de la porte. « Ecoute, mec, je t’ai vu. Tu… »

Son accusation hardie se changea en un cri de surprise quand une personne apparut et lui attrapa le bras. Une main calleuse égratigna la peau tendre de son poignet, mais cela ne fit que la mettre encore plus en colère. Elle essaya de récupérer sa main et quand elle échoua, elle se tordit le bras jusqu’à ce que l’homme soit forcé de la laisser partir. Elle commença à s’élancer vers la sécurité que représentait le Crashdown, essayant de se rappeler où était parti Monsieur Parker et décidant où était le poste téléphonique le plus proche.

- « Maria. »

Ce simple mot stoppa net Maria. Michael ? La voix était la même. Elle la connaissait. Mais il y avait quelque chose de différent. La voix semblait plus âgée, plus lourde, comme si elle venait d’un homme qui avait porté le poids du monde sur ses épaules pendant trop longtemps. « Michael ? »

Silence. Ses yeux n’étaient pas encore accoutumés à la pénombre de la ruelle et l’homme dont la forme était à peine discernable ne montrait aucune intention de quitter la nuit.

- « Michael, ce n’est pas drôle, » dit-elle avec impatience. Mais quelque chose la poussa à demander, « Qui êtes-vous ? »

Il y eut une pause comme l’homme dans l’ombre semblait prendre une décision. Puis il surgit dans la lumière. Maria ouvrit de grands yeux.

C’était Michael ; du moins, il ressemblait à Michael. Mais pas le Michael qu’elle connaissait. Ses épis au sujet duquel elle l’avait toujours taquiné, qu’elle adorait secrètement, n’existaient plus. Ses cheveux étaient coupés courts, comme ceux des militaires. Ses yeux ne laissaient plus transparaître la confiance et la défiance qu’ils contenaient habituellement. La même intelligence brillante s’y trouvait, mais il y avait également un regard hanté, renfermé. C’était un homme qui avait beaucoup souffert dans sa vie. De larges cernes sous ses yeux montraient sa fatigue. Comme ses yeux quittaient les siens pour descendre le long de son visage, elle aperçut une longue cicatrice sur sa joue gauche, de sa tempe à son menton, sa blancheur contrastant contre sa peau mate.

- « Qui êtes-vous ? » redemanda Maria, savant mais ne comprenant pas. « Pourquoi ressemblez-vous tellement à… à quelqu’un que je connais ? »
L’homme jeta un regard rapide derrière elle. Maria se retourna et vit la chevelure brune de Liz disparaissant dans le restaurant, ignorante de ce qui était en train de se dérouler et continuait à vaquer à ses occupations habituelles. Les bruits de vaiselles et d’eau parvinrent jusqu’à la porte donnant sur la ruelle. Les yeux de l’homme se posèrent à nouveau sur elle. « Parce que je suis Michael Guerin, Maria. »

- « Non, » dit Maria en secouant la tête. « Vous n’êtes pas Michael. Vous… ne pouvez pas. Je veux dire, j’ai vue le gars ce soir, » dit-elle en montrant du doigt le Crashdown. « Et il ne vous ressemblait pas. »

Les yeux quittèrent son visage, regardant la noirceur de l’allée. « C’est vrai », chuchota-t-il, se rappellant. « Moi, Max et Izzie avons dîné là cette nuit. Comment ai-je pu oublié ? »

- « Non, Michael, Max et Isabel ont mangé là ce soir. Je ne sais pas qui vous êtes, je me fiche pas mal que vous lui ressemblez, mais vous n’êtes pas Michael ! » Le visage de Maria pâlit lorsqu’elle considéra qui il pouvait être, et elle recula en arrière. « Oh mon dieu, vous êtes le changeur de for… »

- « Demande-moi quelque chose », la coupa Michael.

- « Quoi ? » demanda Maria, plus brusquement qu’elle ne l’aurait voulu à cause de sa panique grandissante.

- « J’ai dit, demande-moi quelque chose. Quelque chose que seul Michael pourrait savoir. »

- « Vous demander quelque chose ? » elle prononça les mots lentement comme si elle ne comprenait pas vraiment. Elle étudia son visage et vit la tension et l’impatience monter.

- « Fais-le » ! Une irritation familière le frappa, et lorsqu’il reconnut le sentiment, pendant un moment, un sourire se fit jour sur ses lèvres.

- « D’accord, » dit Maria. Elle regarda la nuit étoilée comme elle passait en revue son « dossier Michael » afin de trouver une bonne question. Puis, en choisissant une, elle rencontra ses yeux effrontément. « Okay, quel est ton livre préféré ? »

- « James Joyce… Ulysses. »

Elle cligna des yeux de surprise. Il avait même répondu sur le même ton que la dernière fois, dans ce fameux motel sur la 285 South. « Tu n’as pas lu Ulysses », Maria répondit, le testant.

« Ce qui l’enrageait, c’étaient les plaisanteries de ceux qui feignaient de tout savoir, ne connaissant même pas, en réalité, leur propre esprit… Page 655… Maintenant, est-ce que tu comprends ? » Je t’ai dit que tu ne comprendrais pas. Question suivante.

Pendant un moment, Maria ne put que le contempler. « Michael ? » sa respiration s’accéléra. « Oh mon dieu, ça ne se peut pas. Je ne comprends pas. Je veux dire, tu ressembles à Michael, et tu sais des choses que seul Michael peut savoir, mais comment… »

- « Maria », la coupa-t-il encore une fois, sachant que s’il ne le faisait pas, elle paniquerait et ne lui laisserait pas une chance de s’expliquer. « Je viens du futur. Neuf ans dans le futur. L’année 2009 ».
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MessageSujet: Re: One moment in time   One moment in time EmptyMer 7 Juin - 5:23

Voyant sa confusion, Michael sut que cette déclaration ne faisait qu’ajouter aux questions qu’elle se posait. N’ayant jamais été doué pour les mots, Michael s’approcha de Maria et toucha son visage. Il n’était pas aussi doué que Max, il ne l’avait jamais été, mais il avait passé pas mal de temps à développer ses pouvoirs. Ca lui permettait de penser à autre chose. Il allait lui montrer.

Maria fut surprise par ce geste. Il était hésitant, tendre, et ne comprenait pas la passion électrique que le touché de Michael provoquait. Pourtant, il semblait toujours y avoir l’habituel courant électrique qui prenait vie entre eux à chaque fois qu’ils se touchaient. Avant qu’elle puisse parler, une série d’images les frappa tous les deux, et Michael découvrit que malgré ses meilleures intentions, il n’avait aucun moyen de contôler quelles scènes il lui montrait et dans quel ordre.

Le Granolith, quoique Maria ne connaisse pas son nom, fut la première chose qui lui fut montrée. Cette énorme masse de pouvoir la laissa muette. Une pièce de crystal était enfoncée dans sa base et le monde commença à se mouvoir à l’envers comme des lumières étincelantes jaillissaient de partout.

La scène changea, mais ce n’était pas clair cette fois-ci, comme si vue à travers une épaisse fumée. Il y eut un flash de lumière verte et argentée, reposant contre une surface brune et noire. Beaucoup de voix, parlant toutes à la fois. Puis cela s’éclaircit. Une main. Des doigts recouverts de quelque chose de rouge. « Oh mon dieu, Maria ! » C’était la voix de Michael, basse et douce. « Appelle une ambulance » retentit le hurlement strident et paniqué de Liz. Encore plus de vert et de gris, apparaissant lentement de plus en plus clair. Un uniforme de serveuse, Maria le reconnut, une forme immobile dans cet uniforme, gisant recroquevillée sur le sol de la cuisine du Crashdown. « Fais quelque chose » supplia Liz. « C’est trop tard », fut la réponse.

« Maria ? » La scène devint claire comme du cristal. Le visage de Michael apparut en gros plan. Le Michael du présent, ses cheveux brossés en épi. Il était assis sur le sol, tenant avec précaution la forme immobile dans ses bras, une expression de pure terreur sur son visage comme ses yeux la regardaient sans y croire. Il enleva sa main du bas de la nuque de Maria et elle était couverte de sang. Les yeux de Maria ne s’ouvrirent jamais, pas même quand Michael la tint serrée contre lui comme une poupée cassée.

Les scènes défilèrent à toute vitesse maintenant, au point que Maria eu du mal à en saisir le sens.

Un cercueil blanc lentement abaissé vers le sol. Des figures sombres à l’arrière plan.

Le visage de Max, inquiet, alors qu’il essayait d’atteindre Michael, et Michael qui se reculait en colère. « Tu ne comprends rien », Michael avait l’air de répondre à quelque chose que Max venait de lui dire.

Liz marchant comme une noctambule dans le restaurant où elle continuait à être serveuse, sans une touche de maquillage sur son visage solemnel, des cernes noires entourant ses yeux.

Isabel, les cheveux coupés courts, qui n’était plus une adolescente, disant « Une déchirure dans le temps ? Tu veux dire voyager dans le temps ? »

Un Michael adolescent marchant pensivement dans les rues de Roswell, à quelques mètres du Crashdown. Le son étouffé d’une explosion. Des pieds martelant le sol comme Michael se précipitait vers le restaurant.

Liz accourant depuis la réserve du fond, toussant comme la fumée l’atteignait. Les lèvres de Liz appelant silencieusement le nom de Maria comme Michael courait dans la pièce.

Michael debout dans le désert, jetant pierres après pierres dans le noir jusqu’à ce qu’il n’ait rien à jeter. Michael s’écroulant sur le sol, des larmes silencieuses faisant trembler ses épaules.

Une rose blanche tombant, tombant, dans un trou noir dans le sol.

Et pardessus tout, une blessure au cœur si puissante…

Il ôta sa main du visage de Maria. « Oh mon dieu », murmura Maria. C’était sa mort dont elle venait d’être témoin, et ses horribles conséquences.


*****

De l’autre côté de la ville, dans un vieux trailer, Michael gisait sur son lit, un bout de papier restant précieusement contre ses genoux, dans un épais dossier, le personnage de comics Spiderman collé sur le dessus de la chemise vieillie par le temps. D’un mouvement expert et rapide, Michael dessina les contours familiers d’un visage, entouré de cheveux courts, des traits délicats et un petit sourire sur des lèvres pleines. Quand il en eût fini, il tint le dessin à bout de bras et passa la main dans son épaisse chevelure pendant qu’il l’étudiait. Mais la porte d’entrée du trailer qui claqua tira Michael hors de ses pensées. Rapidement, Michael fourra le dernier dessin dans le dossier déjà bourré à craquer et le cacha sous le lit.

« Mickey ! » la voix avinée que Michael avait peur d’entendre. Sa chance ne pouvait pas durer toujours.

- « Où es-tu, morveux ? » la porte de sa chambre s’ouvrit brusquement. Hank tituba sur le seuil de la porte, une bouteille à la main. Il la porta à ses lèvres et en but une longue gorgée tout en regardant Michael droit dans les yeux.

- « Qu’est-ce que tu veux, Hank ? », demanda Michael, feignant l’ennui, ses yeux ne quittant pas le monstre soul.

- « Cette pièce est bordélique » articula péniblement Hank, donnant un coup de pied dans la poubelle, la renversant dans la chambre à peu près bien rangée de Michael.

- « Ouais, et tu sais quoi ? C’est pas mon problème » lui répondit Michael.

- « Ouais, ben ça va l’dev’nir » le menaça Hank. Michael résista difficilement à l’envie pressante de reculer.

- « Je me tire », dit Michael, réunissant son courage pour passer à côté de l’homme ivre.

Comme il ouvrait la porte pour quitter le trailer, il entendit la voix de Hank derrière lui « J’veux que tu fasses cette lessive, espèce de bon à rien, paresseux – » le claquement de la porte résonna derrière Michael, coupant nette l’ordre de Hank.

- « Va te faire foutre, Hank », dit-il, en regardant la porte close, quoique Hank ne puisse plus l’entendre. Fou de rage, Michael donna un coup de pied rageur dans la poussière, sur la route où il marchait, prenant la direction de la sortie du parc à trailers. Il ne savait pas où il allait – juste qu’il devait partir. Michael se dirigea inconsciemment vers le Crashdown où il savait que Maria se trouvait toujours.
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MessageSujet: Re: One moment in time   One moment in time EmptyMer 7 Juin - 5:24

- « Maria ? » l’appela la voix de Liz depuis le pas de la porte. Maria et Michael se séparèrent à la façon d’amants coupables en entendant le son de sa voix. Michael n’avait pas pu lui montrer tout ce qu’il voulait, mais c’était suffisant pour l’instant.

Maria jeta un coup d’œil rapide par-dessus son épaule. « Okay, tu as, quoi, 20 secondes pour tout m’expliquer, » lui murmura-t-elle, sa voix tremblant légèrement en se rappelant les émotions dans ces visions, émotions qui lui parcouraient encore les veines. Elle cria : « J’arrive ».

- « Non, tu n’y vas pas, » lui dit Michael. « Je n’ai pas le temps de t’expliquer mais ce n’est pas sûr, ici. Tu viens avec moi. »

- « Non, je n’irai nulle part avant que tu m’expliques ».

- « Non, j’ai perdu assez de temps. Tu viens avec moi maintenant. » Il agrippa son bras.

- « Maria, ce couple dans le boxe du coin ont besoin de leur note », interrompit la voix de Liz une fois de plus, paraissant plus proche cette fois-ci.

- « Elle ne peut pas me voir, » dit Michael en se renfonçant dans l’obscurité une fois encore. Il s’aplatit contre le mur de briques, se cachant à la vue des personnes dans le restaurant.
- « Pourquoi pas ? », ce n’était que Liz, après tout.

- « A qui parles-tu ? » demanda Liz en se montrant à Maria.

- « Heu… non, à personne », dit Maria en manquant de conviction.

- « Personne, » répéta Liz lentement. « D’accord, et bien, quand tu auras fini de parler avec « personne », la table cinq a besoin de sa note. » Elle se tourna et retourna dans le Crashdown.

- « Merci, Lizzie », elle commença à suivre Liz à l’intérieur, sa main atteignant déjà la note dans son tablier, et s’arrêta brutalement lorsque une partie de son uniforme fut agrippé par derrière.

- « Michael », s’exclama-t-elle sans réfléchir.

- « Michael ? » Liz questionna. « C’est Michael qui est là dehors ? »

- « Heu, ouais, j’allais partir », répondit Michael à la place de Maria. Il resta dans l’ombre afin qu’elle ne puisse voir son visage. Il valait mieux qu’elle ne voit pas ses cheveux courts ou les cicatrices visibles qu’il avait reçues la nuit ou il avait failli mourir dans une bataille contre l’ennemi. Il avait déjà assez à faire avec Maria.

- « Maria…, » la voix de Liz montrant son mécontentement et son inquiétude.

- « Je sais », dit Maria avant que Liz ne puisse parler à nouveau. « Nous en reparlerons plus tard. » Elle retira la note de son tablier. « Tiens. Vas-y et donne-leur ».

Liz n’avait pas l’air ravie, mais elle n’ajouta rien. « Plus tard », promit-elle à la déclaration de Maria. « Je serai dans la réserve avec mon père, » dit-elle en jetant un regard significatif à Maria. Puis elle partit.

- « D’accord », commença à dire Maria, se retournant vers Michael.

- « J’ai besoin que tu me promettes quelque chose » l’interrompit Michael pour la énième fois de la soirée.

- « Non, d’abord… »

- « Promets-moi que quoiqu’il arrive, tu resteras ici. Promets-le-moi, Maria. » Sa façon de prononçer son prénom lui donna un frisson d’appréhension le long de son dos. Non, il ne la perdrait pas cette fois-çi.

Maria se retint de lui dire ce qu’elle avait prévu de dire. Il y avait une intensité dans sa voix, une urgence qu’elle n’avait jamais entendue avant. Elle voulait protester, lui demander qu’il lui explique avant qu’elle promette quoi que ce soit, mais au lieu de ça, elle se surprit à chuchoter : « Je promets ».

Michael jeta un coup d’œil final à Maria. « Reste là », il pénétra à l’intérieur du Crashdown. « Liz ? » appela-t-il ?

- « Par ici », sa voix semblait étouffé, provenant de la réserve. Là, il savait, elle était en sécurité lorsqu’il y aurait une explosion, qui n’avait pas été très importante. La porte de la réserve était fermée. Il posa la main sur la serrure. Sa main brilla brièvement comme le métal sous sa paume fondait. Elle serait en sécurité, Michael savait, aussi longtemps qu’elle resterait à l’intérieur. Elle et Monsieur Parker s’étaient trouvés dans la réserve lorsque l’explosion s’était produite, neuf ans auparavant, mais Michael avait déjà changé le passé en distrayant Maria et Liz. Il ne pouvait courir le risque s’éloigne de ses actions passées.

- « Michael ? » appela Liz. La poignée de la porte remua dans tous les sens. « Michael !! » Il entendit la voix profonde de Monsieur Parker questionnant Liz, dans le fond. Michael les ignora tous les deux.

Il s’agenouilla en face de la cuisinière, dans la cuisine. Neuf ans auparavant avait été en train de la nettoyer lorsque l’explosion avait eu lieu. La force du souffle l’avait projetée en arrière, dans le mur opposé. C’était le coup qu’elle avait reçu à la tête qui l’avait vraiment tuée. Michael faisait toujours des cauchemars sur ses mains rougies de sang lorsqu’il avait tenu sa tête. Les autorités n’avaient pas pu déterminer ce qui avait causé l’explosion. Du moins, ils n’avaient rien découvert au début. Et Michael s’en fichait pas mal lorsqu’ils avaient finalement découvert le comment du pourquoi. Maria était partie, plus rien d’autre ne comptait pour lui. Que ce soit à cause d’un mauvais branchement ou autre, ça n’aurait rien changé.

Mais maintenant, Michael souhaitait avoir prêté attention. Il scruta derrière le grill. On dirait que ça n’avait pas été nettoyé depuis des années, mais à en juger à quel point tout devenait sale rapidement dans ce genre d’établissement, ça ne faisait peut-être que quelques jours. Une étincelle d’électricité se produisit avec un claquement sec et surgit de derrière le grill.

Michael essaya de le réparer. Mais il était trop tard. Il avait perdu trop de temps.

*****

Maria faisait les cent pas dans la nuit froide. Plusieurs fois, elle fit mine d’ouvrir la porte mais chaque fois, elle se remémorait le regard féroce de Michael et retourna à son occupation. Elle se passa la main sur les avant-bras et frissonna. Son uniforme vert d’eau et argenté ne lui fournissait pas beaucoup de chaleur contre les froides nuits du désert. Son irritation grandit. Qu’est-ce qu’elle faisait là de toute façon. Et que voulaient dire ces visions ? Elle n’avait pu en tirer beaucoup de sense si ce n’est des émotions fortes. Elle comprenait juste qu’elle était en danger. Mais où était-il ?

Une forte explosion interrompit ses pensées. Oh mon dieu. Sa promise oubliée comme elle se précipitait à l’intérieur. La cuisine était remplie de fumée, tout comme dans la vision que Michael lui avait donnée. Mais au lieu d’y voir une jeune fille en uniforme immobile sur le sol, c’était un grand jeune homme dans un imper noir. Michael !!

- « Oh mon dieu, oh mon dieu », chuchota Maria. Elle parcourut le reste de la distance. Mais quelque chose d’étrange se produisit. Michael disparut. Ce n’était pas possible. La fumée, ça devait être la fumée. Elle regarda encore une fois, plus attentive. Michael avait réellement disparu.

- « Michael !! » cria-t-elle.

- « Je suis là », lui parvint une réponse derrière elle. Michael combattit pour reprendre sa respiration après avoir couru jusqu’au Crashdown, après avoir entendu le bruit de l’explosion. Son cœur battait comme un fou, et pas juste à cause de l’explosion.

Maria poussa un soupir de soulagement. « Michael, » elle murmura avant de courir pour se jeter dans ses bras grand ouverts.

- « J’ai cru que je t’avais perdu », dit Michael tout bas contre sa chevelure blonde. Elle ne put que le serrer plus fort contre elle.

Un étrange bruit sourd résonnant les fit finalement se séparer. « Lizzie ? » appela Maria.

- « Maria ? » demanda Monsieur Parker. « Qu’est-ce qui se passe ? »

Michael et Maria se tenèrent debout devant la porte de la réserve, et les sourcils de Michael se fronçèrent lorsqu’il réalisa que le métal de la serrure avait été fondu. Un rayonnement apparut sous sa main comme il défaisait ce que son autre lui avait fait. Maria regardait silencieusement, les pièces du puzzle prenant forme dans son esprit. Maria et Liz se serrèrent dans les bras l’une de l’autre dès que la porte s’ouvrit. Elles commencèrent à s’exprimer en même temps, montrant leur inquiétude mutuelle l’une pour l’autre. Toutes deux, cependant, tombèrent silencieuses à la vue de la cuisine, les restes de fumée et les marques de brûlure sur les carreaux autrefois bruns, les plongeant dans le silence.

Dans les heures qui suivirent, ils furent interrogés par Valenti à propos de ce qui s’était passé. Liz ne mentionna jamais le fait que la porte de la réserve avait été mystérieusement scellée, et Monsieur Parker l’imita et ne dit rien non plus, quoiqu’il n’aurait pas été capable de fournir une explication si on lui avait demandé. C’était un cas réglé. La cause de l’explosion fut attribuée à un branchement défectueux combiné avec plusieurs autres facteurs inconnus. Les dégats étaient minimes et la vie continua.

Jeff Parker ne sut jamais à quel point le danger avait été proche, alors que sa fille et lui étaient enfermés dans la réserve ou quelques minutes avant de s’y trouver. Il n’apprit jamais pourquoi Maria ne se trouvait pas dans la cuisine comme elle aurait dû l’être. Il prit ça comme un miracle.

Et quand, quelques jours plus tard, Michael Guerin autorisa ce mur de pierre qu’il avait bâti autour de son cœur, à s’abaisser suffisamment longtemps pour laisser à Maria le soin de le réconforter, pendant un bref instant dans le temps, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il était chez lui, et rien ne pouvait lui prendre ça. Leur amour était plus fort que la mort, à ce moment. Michael savait juste à quel point les bras de Maria enroulés autour de lui l’apaisaient, comme ils se reposaient dans le noir, des larmes coulant sur son visage. Si le Michael de 25 ans, d’un futur qui n’existait plus, avait été capable de le voir, il aurait souri.


FIN
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