Je savais

Je savais

Je ne suis pas stupide.

Il y avait tellement de raisons pour que Michael me dise de venir, de cuisiner pour moi, de me montrer ensuite des flashes de sa vie.

Je savais qu'il partait. Ou, je croyais qu'il me trompait et se sentait coupable. Et je sais, maintenant de toute façon, qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il me trompe. Je ne pense pas vraiment qu'il le pouvait.

Mais il a laissé tomber ce foutu mur de pierre qui l'entourait et m'a montré ce qu'il ressentait. Et j'ai vu ce qu'il voyait quand il me regardait. Il m'a dit une fois, le nuit oû il était venu au Crashdown pendant la vague de chaleur, ce qu'il ressentait, qu'il n'arrive plus à respirer et se sentait vertigineux, comme s'il avait reçu un coup en plein estomac.

IJ'ai sentis sa douleur lorsque Hank a sorti sa ceinture. J'ai ressentis sa solitude, son envie d'avoir la vie heureuse de Max et Isabel.

Et ajouté à tout ça, j'ai ressentis sa peur. Je pouvais sentir les cris de son coeur. "Non !" alors qu'il s'empêchait de hurler.

Et je savais.

Mais je ne voulait pas l'entendre. Non. Je voulais juste qu'il se taise et m'embrasse. Pour que rien d'autre n'existe que nous deux. Rien d'autre. Pas d'extraterrestres. Pas d'humains. Ni de Max ou d'Isabel ou de Maman nous fixant de leurs regards désapprobateurs.

Juste Michael et Maria.

Nous n'étions jamais allé aussi loin auparavant. Je n'étais pas prête. Je savais que je l'aimais, mais je savais aussi que l'amour n'était pas vraiment assez. Je savais qu'il allait partir un jour, et j'avais peur de finir ma vie avec deux boulots pour mettre de la nourriture sur la table pour mes enfants, me demandant oû était leur père. Je ne voulais pas de ça. J'ai vu ce que ça avait fait à maman.

Mais lorsqu'il m'a tout montré, quelque chose en moi s'est déclenché. Je n'avais plus peur maintenant.

Après, il était si tendu, je savais ce qu'il allait me dire. J'ai essayé de le faire taire. Je voulais que tout reste comme c'était encore quelques minutes. Je voulais rester en sécurité et heureuse dans ses bras juste un petit moment encore.

Mais il devait me le dire. Et bien que je le sache déjà, il y a quelque chose qui s'est brisé en moins quand il me l'a dit.

partaient. Et nous avions seulement une heure.

Je ne sais toujours pas pourquoi il n'est pas parti. Il a attendu toute sa vie des réponses, attendre, attendre encore de rentrer chez lui. Et il a renoné à tout pour moi.

Nous sommes connectés maintenant. Literralement. Il y a un bourdonnement constant dans ma tête, me disant oû il est et ce qu'il ressent. Parfois je reçois un flash venant de nulle part sur ce qu'il fait ou pense à cet instant.

Mon cosmonaute a un esprit salace. Particulièrement maintenant, quand il est supposé s'occuper en cuisine, pas fantasmer sur moi ne portant rien d'autre que mon tablier.

Liz dit que je suis tranquille maintenant. J'imagine que c'est parce que j'aime écouter ce bourdonnement derrière mon oreille gauche, j'aime savoir s'il se sent frustré ou seul. Je l'aime mieux quand je sais qu'il est heureux.

Parfois, vous devez juste vous taire et écouter ce que vous dit votre coeur. Je suis heureuse d'avoir finalement entendu le mien.