Chapitre 1 : Enième dispute
Ce n’était pas la première fois qu’une dispute éclatait dans la salle commune de Gryffondor, et probablement pas la dernière non plus. Ronald Weasley et Hermione Granger se faisaient face à quelques centimètres l’un de l’autre, les mains tremblantes, le visage en feu. Leurs yeux lançaient des éclairs et Harry Potter, qui avait assisté à la scène, se dit que ces éclairs rivalisaient avec celui qui avait frappé le pendage à linge en métal de la tante Pétunia pendant ses vacances au 4, Privet Drive. Ses deux meilleurs amis avaient peu de point commun, mais le fait d’être aussi têtu qu’un hyppogriffe n’était pas négligeable.
L’objet de la dispute, comme à son habitude, était plutôt quelconque : Ron, n’ayant pas fait son devoir de Potions, avait demandé à Hermione de lui montrer sa copie. Hermione lui avait alors fait un sermon des plus réprobateurs quand à sa façon de penser de la nonchalance de Ron vis-à-vis de ses devoirs.
- Ron, pour la dernière fois, s’était-elle exclamée, j’en ai plus qu’assez de t’entendre me demander mon devoir. Chaque soir, c’est la même chose !
Ron, quant à lui, avait un air plutôt implorant.
- Mais Hermione, avait-il répliqué, tu sais bien que j’ai beaucoup de chose à faire, ces derniers temps, avec les entraînements de Quidditch, et…
Hermione le coupa sèchement en levant les yeux aux ciel, ce qui était, de sa part, un signe d’extrême agacement.
- Tes entraînements de Quidditch ne te prennent qu’un ou deux jours par semaine, pour qui me prends-tu ?
Ron pris alors un teint rougeâtre et n’avait plus l’air implorant du tout.
- Ha, bien sûr, Mademoiselle Je-ne-m’intéresse-pas-au-Quidditch-il-n’y-a-que-les-devoirs-qui-comptent ! Tu n’en a rien à faire de ce qui compte pour MOI ! Par contre, ce serait ton Vicky qui…
- Ne l’appelle pas Vicky !
-… qui aurait besoin de ton aide, continua Ron en l’ignorant, tu t’occuperait de lui sans discuter !
Hermione avait blêmit.
- Qu… QUOI ? Comment oses-tu dire une chose pareille ?
Le ton avait monté, les insultes fusées. Il y avait de ça un mois, c'est-à-dire quelques jours après leur rentrée en sixième année, Hermione avait reçu une lettre de Viktor Krum. Celui-ce tenait à savoir si Hermione allait enfin accepter d’être sa petite amie. Bien sûr, elle n’en avait rien dit à ses meilleurs amis, craignant de s’attirer la fureur de Ron, mais ce dernier avait découvert la fameuse lettre par le plus grand des hasard : un soir qu’Hermione était partit étudié à la bibliothèque, il avait fouillé dans son sac afin de trouver son devoir de Métamorphose. Harry n’était pas du tout d’accord avec cette idée mais Ron lui avait assuré que c’était "juste pour jeter un coup d’œil".
Tout en essayant de le retenir, il avait songé distraitement que ce n’était pas dans les habitudes d’Hermione de laisser traîner son sac ainsi dans la salle commune. Ron avait alors découvert cette lettre et était devenu fou de rage. Les disputes étaient à présent tellement fréquentes que Harry ne prenait même plus la peine de s’en énerver. Depuis le temps, il avait très bien compris pourquoi son meilleur ami s’énervait contre Hermione : il était jaloux, purement et simplement jaloux. Harry n’avait jamais osé le lui faire remarquer, craignant les représailles, et désormais convaincu qu’il devait le laissé s’en rendre compte de lui-même.
Après cette interminable dispute, Hermione avait lâché un "Bonne nuit" hargneux et était monté dans son dortoir, laissant Ron et Harry seuls dans la salle commune. Ron était encore furieux et Harry soupirait déjà à l’idée de devoir subir la mauvaise humeur de son ami. Mais ce dernier n’avait rien dit et avait fait semblant de s’endormir aussitôt, en ronflant bien trop fort pour que cela soit naturel comme à son habitude à chaque fois qu’il n’avait pas envie de parler à qui que se soit.
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