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 Le garçon qui a survécu

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Ephyse
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Ephyse


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Date d'inscription : 17/09/2005

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MessageSujet: Le garçon qui a survécu   Le garçon qui a survécu EmptyVen 1 Sep - 8:34

Le garçon qui a survécu

Un journaliste de la Gazette du Sorcier attendait encore une fois dans l’entrée, l’œil rivé au petit carton collé à côté de ma sonnette.

- Wistily ? Vous n’êtes pas Monsieur Weasley ?

Je n’avais pas essayé de le contredire, je n’avais pas pris la peine d’expliquer pourquoi j’avais choisi le surnom idiot donné par mes frères à Percy il y a des années en l’honneur du défunt père Croupton pour vivre dans le Londres Moldu, je ne m’étais même pas demandé comment celui-ci avait retrouvé mon adresse, ni même quelle mouche l’avait piqué d’oser se risquer devant ma porte après que j’ai si méchamment amoché le dernier reporter de Sorcière Hebdo.

Non… j’étais fatigué, la journée à la boutique des jumeaux avait été harassante et le détour par le Royal Marsden Hospital m’avait vidé de toute l’énergie subsistante de mon trop grand corps que les jours courbaient de plus en plus.

Alors, j’avais juste hoché la tête et l’avais laissé parler.

Après tout, j’étais le seul membre du trio en mesure de le faire…

J’avais éludé les questions concernant Harry et Hermione, non, je ne savais pas où avait disparu mon ami après le combat final et évidemment que non, je n’étais pas en mesure de connaître l’endroit où les parents de Miss Granger avaient pu cacher leur fille après le baiser du détraqueur.

Je ne savais rien, n’est-ce pas… je ne guettais pas l’arrivée hebdomadaire d’Hedwige me livrant les lettres toujours plus longues d’un Harry, perdu entre le Texas et le Mexique, et qui n’en pouvait plus de m’écrire sa peine et sa culpabilité.

Je ne savais rien, c’était entendu… les infirmières du Royal Marsden pouvaient témoigner qu’il n’y avait jamais eu de grand jeune homme roux un peu fou, toujours triste, assis quotidiennement au chevet de cette jeune fille léthargique, amorphe, au regard totalement vide et aux gestes mécaniques, que ses parents appelaient Hermione bien que sa fiche d’admission porte le nom de Jane Owens.

Je ne savais rien, je n’avais rien à confesser, pas de ragots à partager, ni d’infos édifiantes sur la vie d’un survivant après la guerre.

Car c’était moi, à présent, qui avais les honneurs du patronyme : Ronald Weasley – Le garçon qui a survécu.

Une seule question m’avait semblé mériter une réponse, parce que c’était la seule à laquelle je n’avais pas la moindre hésitation.

Quand le petit jeune homme blond, qui aurait pu ressembler à Colin Creevey si celui-ci avait porté des lunettes, m’avait demandé ce qui me faisait revenir chez moi le soir, j’avais répondu honnêtement, simplement :

- Parce que je dois bien nourrir le chat.

Puis, j’avais ouvert la porte de l’immeuble et étais monté jusqu’au quatrième étage par ces escaliers trop raides mais que je préférais à l’ascenseur vétuste qui me donnait toujours l’impression que je signais mon arrêt de mort en y entrant.

En glissant ma clef dans la serrure, j’entendais déjà les petits pas feutrés et le miaulement rauque de l’animal qui me tenait compagnie.

- Pattenrond, vieux filou, on va parler de toi dans le journal, c’est la gloire, gredin ! lui dis-je d’une voix que je voulais toujours enjouée pour lui quand il venait se frotter aux jambes de mon jeans.

Il me suivit en trottinant jusqu’à la cuisine, et je fus encore une fois soulagé de constater qu’il avait progressivement repris ces derniers mois le poids qu’il avait tant perdu, caché sous le lit d’Hermione, jusqu’à ce que je le découvre, parce qu’il avait laissé une fois de trop sa respiration, devenue sifflante d’être trop faible, le trahir.

Je n’avais pas menti au journaliste, je ne revenais le soir que pour avoir le plaisir de voir le chat aussi roux que moi se goinfrer des repas spéciaux que je lui préparais toujours le matin avant de partir travailler.

Un jour, je ne reviendrais pas.

Un jour, Pattenrond serait trop vieux, trop malade et il faudrait que je me résolve à voir partir mon dernier compagnon.

Ce jour-là, j’irais à l’hôpital arracher Jane Owens aux bras de toutes ces infirmières moldues qui ignoraient qu’elle était la grande et magnifique Hermione Granger, et je partirais avec elle, rejoindre Harry entre le Texas et le Mexique où il avait déjà commencé à nous attendre.
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Ephyse
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MessageSujet: Re: Le garçon qui a survécu   Le garçon qui a survécu EmptyVen 1 Sep - 8:35

Il ne sait pas s’il doit aspirer ou souffler l’air dans sa bouche. Il sent ses cheveux partout, sur ses joues, sur son front, qui le chatouillent, lui bloque la voie à son visage, il s’en fiche.

Il sait ses mains sous son chemisier, sur sa poitrine qui se soulève si naturellement, comme si rien n’était arrivé, il appuie un peu trop fort, beaucoup trop fort, à lui en briser les côtes, il s’en fiche, il devrait appuyer plus fort encore.

Il essaie de trouver une position pour peser de tout son poids sur elle, se fait plus lourd au bout de ses bras, tellement pesant qu’elle devrait protester. Elle ne bronche pas.

Il revient à sa bouche, encore et encore, un deux trois quatre, il respire, reprend sa bouche, découvre sa gorge, elle est tellement jolie.

Il devine les papilles de sa langue raclant contre ses dents, acide amer sucré salé. Il aimerait tellement qu’elle ne goûte que le sucre.

Il caresse ses cils doucement, du bout des pouces, sans doute inconsciemment, parce qu’il veut qu’elle garde les yeux clos.

Un deux trois quatre.

Ses lèvres sont molles et humides à force de les tordre, de les mordre maladroitement quand il n’arrive pas à les maintenir ouverte.

Derrière lui, il entend Harry qui murmure, qui supplie.

- Arrête-toi, Ron, arrête-toi.

Mais il ne peut plus s’arrêter, recommence, un deux trois quatre, soutient sa nuque d’une main, dégage plus encore sa gorge, son cœur manque un battement quand ses dents claquent et il croit que peut-être… mais c’est juste sa mâchoire qui se relâche.

Harry lui attrape les épaules.

- Ron, c’est trop tard ; s’il te plaît, c’est trop tard.

Pas trop tard, non, pas pour un baiser, le premier qu’il lui donne, celui qu’elle aurait dû recevoir avant, à la place de… il n’arrive pas à formuler les mots.

A la place de.

Avant.

L’autre baiser.
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