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 Renaissance et FauxSemblant

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Ephyse
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MessageSujet: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptyDim 30 Juil - 9:55

Chapitre 1

- Vous vous êtes fait ça comment ? demanda Ginny en passant sa baguette sur une plaie ouverte.

- Bêtement, répondit un grand brun aux yeux verts en lui souriant.

- Ça, je m’en serais douter, rétorqua sèchement la rousse. S’il existait des blessures qu’on se ferait intelligemment, ça se saurait ! Alors comment ?

- Avec un couteau ?

- Dans le dos ? Mais bien sûr !

- Je vous jure que si ! Je m’entraînais en duel avec un collègue et il y a été un peu fort et j’ai traversé la pièce pour atterrir dans une armoire rempli d’armes tranchantes et précisément sur une dague. J’ai juste eu la force de transplaner jusqu’à vous pour vos doux doigts de fée me soignent.

Ginny rougit fortement. C’était la première fois depuis… depuis longtemps qu’on la draguait aussi ouvertement et ce n’était pas pour lui déplaire.

- Votre supérieur sait que vous êtes ici ou ce que vous faites, auror … ?

- Cassidy mais appelez-moi Alan ! Bien sûr qu’il sait, c’est lui qui m’a ordonné de venir. Ce grand con de Weasley est très à cheval sur l’état de santé de ses partenaires.

Ginny tiqua à la description de son frère Ron mais elle devait reconnaître qu’il avait beaucoup changé depuis qu’il était entré dans le corps des aurors. Son expérience et son amitié avec Harry lui avaient très rapidement permis de grimper les échelons. Il avait perdu de son esprit bouillant et de son innocence depuis la mission où la brigade avait perdu le tiers de son effectif et parmi eux les plus brillants aurors ou appelés à le devenir. Le monde sorciers ne s’en étais jamais vraiment remis et Ginny encore moi que les autres. Cependant Cassidy dut prendre son expression pour la compréhension.

- Ce n’est pas qu’il soit un mauvais bougre mais bon ses évaluations spycholologique…

- Psychologique, le corrigea machinalement Ginny en vérifiant si la peau s’était bien reconstitué.

Elle avait entendu Hermione en faire si souvent état lors des repas familiaux au Terrier qu’elle avait pris le tic de reprendre quiconque butant sur le mot.

- Comment ?

- Rien… C’est bon, vous pouvez partir, vous êtes guéris auror Cassidy mais faites comme attention pendant un jour ou deux.

- Vous êtes certaine que je ne devrais pas rester une petite nuit ? Je me sens un peu faible.

- Si vous voulez, répondit Ginny avec un petit sourire. Mais au cas où vous compteriez rester pour moi, je vous informe que ma garde vient de se terminer. Dans le cas contraire, j’informerai le guérisseur Londubat de votre posologie.

Cassidy se releva d’un bond en faisant de grands mouvements de bras.

- Ah ! Ça va mieux d’un coup ! s’exclama-t-il.

Ginny s’apprêtait à sortir en souriant en coin, non sans détailler longuement le corps musculeux et quasiment indemne de cicatrices de l’auror qui remettait lentement sa chemise quand celui-ci lui posa une question.

- Nous pourrions aller boire un verre, étant donné que nous avons tous les deux finis notre journée.

Il avait dit ça de manière la plus enjôleuse possible ce qui la fit frissonner jusqu’au plus profond de son être. L’envie ne lui manquait pas d’accepter mais pour Harry et leur fils James, surtout pour Harry, elle déclina l’offre

- Pourquoi ? l’interrogea l’auror.

- Pour commencer, je suis déjà attendu et ensuite, je ne pense pas que mon frère verrait d’un bon œil que nous sortions ensemble.

- Que vous ayez déjà quelque chose de prévu ne m’étonne guère, jolie comme vous l’êtes mais je comprends moins ce que viens faire votre frère dans l’histoire.

- C’est que vous le connaissez, fit Ginny en jubilant devant l’incompréhension qui s’affichait sur le visage de l’auror. Un grand roux du nom de Weasley, Ron Weasley pour être pour être plus précis.

- Vous êtes la sœur de l’auror Weasley, paniqua Cassidy déconfit. Je ne pensais pas ce que je disais, il est très sympathique, drôle…

- Ne vous inquiétez pas, je ne lui répéterais pas, lui assura-t-elle en refermant la porte avant d’éclater de rire.

0o0o0o0

Ron s’occupait de border son fils Argan qui s’était endormi dès qu’il avait fini son biberon. Il enviait son innocence et son sommeil sans cauchemar. Il aurait donné n’importe quoi pour redevenir comme lui, quitte à perdre femme et enfants. La naissance d’Argan tenait en soi du miracle étant donné que la fois où il l’avait conçu avec Hermione était la première fois qu’ils faisaient l’amour depuis des mois. Il avait un peu trop bu ce soir là et Hermione en avait profité pour avoir le troisième enfant qu’elle lui réclamait depuis des années.

Le soir où il comptait lui dire qu’il la quittait, Hermione l’avait pris de vitesse en lui annonçant sa grossesse et il dut remettre à plus tard son envie ou plutôt son besoin de tout quitter. Il n’allait quand même pas la seule, enceinte et avec deux autres enfants à élever.

- Papa ! s’exclama une voix d’enfants. Kareen et James m’empêchent de lire tranquillement.

- Va voir ta mère, Charlie. Et parle moins fort, ton petit frère dort.

- Mais c’est Maman qui m’a dit de venir te voir ! s’exclama Charlie.

- Charlie, c’est un fayot ! scandèrent une petite brune aux cheveux entremêlées et un petit brun au regard marron. Charlie, c’est un fayot. Il va tout répéter aux parents.

Ron poussa un soupir d’exaspération. Quand Kareen et James était ensembles, ils étaient quasiment intenables. Ils couraient dans tous les sens en hurlant, quiconque se trouvant sur leur route devenait potentiellement leur victime, même s’ils préféraient tout particulièrement s’en prendre à Charlie. Hermione et Ron avaient beau avoir essayé de raisonner plusieurs fois leur fille mais dès qu’elle retrouvait son cousin James, cela recommençait. Charlie, quant à lui, était toujours égal, jamais il ne criait ou ne courait. Il n’avait jamais beaucoup pleuré quand il était bébé, comme s’il compensait ainsi les hurlements de ses parents.

- Kareen, James ! Plus un mot ! Si Argan se réveille à cause de vous, je vous promets que je vous lance un sort de mutisme perpétuel.

Les deux enfants échangèrent un clin d’œil en pouffant mais ils retournèrent néanmoins en silence dans la chambre de la petite fille. Ils n’avaient pas encore sept ans mais ils promettaient déjà beaucoup. Leurs professeurs à Poudlard auraient certainement beaucoup de soucis à se faire et ils leurs enverraient encore plus probablement beaucoup de lettres à leurs sujet. Fred et George se demandaient si leurs neveu et nièce n’allaient pas battre leurs records de retenues.

- Charlie ?

- Oui, Papa ? demanda le garçonnet de dix ans.

- Il faut que tu apprennes à te défendre. Kareen et James font exprès de t’embêter et toi, tu cours vers nous pour te protéger.

- Je sais, soupira le petit rouquin. Mais même quand je suis dans ma chambre, ils mettent tout en désordre.

- Je sais mon grand mais tu dois montrer l’exemple.

Le petit roux hocha la tête avant d’aller à son tour dans sa chambre. Ron resta un long moment après que Charlie est refermé sa porte à regarder le couloir sans bouger.

Hermione et lui venaient de passer leurs ASPICs quand ils avaient appris que la brunette était enceinte. Autant dire que sur le moment, ses parents et ceux d’Hermione n’avaient pas été particulièrement ravis de l’apprendre, sa mère avait refusé de leur parler jusqu’à ce qu’elle voit son petit-fils.

Les premiers mois à trois avaient été financièrement très juste, Ron suivait ses cours pour devenir auror tandis qu’Hermione faisait un mi-temps au département des mystères. Leurs parents respectifs avaient proposé bien des fois de les aider mais leur amour propre leur avait poussé à refuser. Leurs situations s’étaient rapidement améliorer dès que Ron avait commencé sa formation sur le terrain, celle-ci étant rémunérée.

Rétrospectivement, ça avait été la meilleure période de sa vie. Il était heureux à cette époque, il était amoureux, la vie lui souriait encore, il n’avait pas ce poids sur les épaules… Après avoir commencé sa descente aux enfers.

- Oncle Ron ?

- Oui, James ?

- Maman va bientôt arriver ?

Ron regarda rapidement sa montre.

- Je pense.

A cet instant, un craquement se fit entendre dans la hall d’entrée et James partit en cirant, suivit comme son ombre par Kareen. Ron les suivit placidement après avoir vérifié qu’ils n’avaient pas réveillé Argan et il découvrit sa sœur accroupie embrassant son fils et sa nièce.

- Ça va Ginny ?

- Assez bien et toi ?

- Comme d’hab… Ces deux là m’épuisent plus en une après-midi qu’une escouade d’aurors en un mois !

- Ça ira beaucoup mieux quand ils seront chacun de leurs coté, comme toujours… Hermione est là ?

Il indiqua du menton une porte où était indiqué « Interdiction d’entrer », qui marquait l’entrer du bureau d’Hermione, et que même Kareen et James avaient appris à respecter. Les seules personnes à avoir le droit d’y entrer étaient Hermione elle-même, Ginny et lui-même, bien que cela faisait des années qu’il n’y avait pas mis les pieds. La dernière fois devait remonter à trois ans, Hermione y avait passé toute la nuit à travailler sur un dossier et il l’avait trouvé au petit matin endormi dans son fauteuil, la tête sur son bureau, il l’avait recouvert d’un plaid avant de refermer la porte.

- Ça fait combien de temps qu’elle est enfermée dedans ?

- Je ne sais pas, il faudrait demander à Charlie, grogna Ron en partant en direction de la cuisine.

0o0o0o0

Hermione tentait de relire pour la dixième fois le discours qu’elle devait prononcer pour la cérémonie commémorant les dix ans de la victoire d’Harry Potter sur Voldemort mais elle était définitivement ailleurs. Ce fut donc avec joie qu’elle accueillit l’intrusion de sa belle sœur.

- Tu as l’air crevé, fit Ginny en l’embrassant.

- C’est ce fichu discours qui ne veut pas s’écrire, soupira la brunette en se rasseyant.

- Hermione Granger en panne d’inspiration ? C’est une première, tenta de plaisanter Ginny.

Hermione sourit faiblement mais le cœur n’y était pas et Ginny le comprit car elle se leva pour s’accroupir à coté d’elle.

- C’est à cause de Ron ?

Hermione secoua la tête en reniflant pour refouler ses larmes.

- Vous vous êtes encore disputés ? A propos de quoi cette fois ?

- Il refuse de venir à la cérémonie. Il prétend qu’on ne va pas fêter une victoire mais un mensonge… Même en mémoire d’Harry, il refuse de venir…. C’est de pire en pire chaque année…

Hermione sentit les larmes venir une nouvelle fois et elle tenta vainement de les refouler mais elle éclata en sanglot dans les bras de sa meilleure amie.

- Tu réalises que nous n’avons pas fait l’amour depuis plus d’un an et qu’il ne m’a pas touché depuis presque trois semaines. Il parle de moins en moins avec moi… Gin… Je crois qu’il me trompe…

La rousse parut s’offusquer que cette pensé ait pu traverser son esprit et même elle, cela la révulsait d’imaginer Ron avec une autre. Mais l’attitude de son mari était tellement proche de celle qu’il avait eu lors de leur sixième année lorsqu’il était avec Lavande.

- C’est toi qui plaisante là ?

- Non, murmura Hermione en se tordant nerveusement les doigts.

- On parle biens toutes les deux de Ron Weasley, mon frère ? Celui qui a manqué de frapper Viktor Krum le jour de votre mariage parce qu’il trouvait que cela faisait trop longtemps que vous dansiez ou qui s’est jeté entre toi et un sortilège d’Endoloris lors de la Dernière Bataille ?

- Je pensais plutôt à celui qui m’a snobé pendant tout le mariage de Bill parce que j’ai osé dire que c’était lui le plus beau des Weasley ou qui ne m’a pas parlé pendant trois semaines lorsque j’ai proposé que nous allions loger chez Viktor lorsqu’on était en Bulgarie.

- On parle bien du même alors !

Hermione esquissa un sourire.

- Ce Ron là est incapable de te tromper, il t’aime trop pour ça.

- Je sais, marmonna Hermione en reniflant et en essuyant d’un revers de manche ses larmes. Assez parler de moi et de mes ennuies ! Et toi, quoi de neuf ?

Elle vit Ginny esquisser un sourire en coin, signe généralement qu’elle avait passé une excellente journée.

- Pas grand chose, fit la rouquine en examinant ses ongles d’un air détaché. Ah ! Si j’allais oublier !

- Quoi ? s’impatienta Hermione. Allez vas-y dis-moi !

- Un homme m’a fait des avances au boulot. Il voulait que j’aille boire un verre avec lui.

Hermione pouffa de rire.

-I l est comment ? Son prénom ? Il travaille où ? Tu as accepté au moins ?

Ginny éclata de rire.

- Du calme, Hermione, tu me donnes l’impression de ne pas avoir vu d’hommes depuis des mois.

La brunette se sentir pâlir et détourna le regard tandis que la rousse réalisait sa gaffe et se confondait en excuse.

- J’avais oublié Mione.

- Ce n’est pas grave… murmura faiblement Hermione avant d’essayer de se reprendre. Alors comment est ton soupirant ? Tu ne m’as toujours pas répondu.

- C’est un grand brun aux yeux verts du nom d’Alan Cassidy, il est venu se faire soigner car il s’était fait une vilaine coupure en s’entraînant et il n’a pas arrêté de me faire de rendre dedans, s’empressa Ginny de répondre.

- Il est mignon, cet Alan Cassidy ?

- Très ! Il ressemble un peu à Harry.

Un silence gêné s’installa entre les deux jeunes femmes. Harry était devenu un sujet délicat depuis quelques années et Hermione était troublée que ce fut Ginny qui l’évoque en premier et dans un sens cela la soulageait.

- Tu m’as dit qu’il t’avait invité à boire un verre, tu as accepté ? changea-t-elle de sujet.

- Si c’était le cas, tu crois que je serais là à te parler ? fit Ginny en se relevant pour s’appuyer contre le bureau

- Tu aurais du accepter !

- Je ne pouvais pas avec James, il fallait que je vienne le chercher et puis il y a Harry…

Hermione sentit dans la phrase que sa belle-sœur laissait en suspend que celle-ci attendait qu’elle ajoute quelque chose.

- Nous aurions été ravis de garder James, surtout Kareen… plaisanta-t-elle. Et puis Harry te dirait qu’il est grand temps que tu refasses ta vie, ça fait sept ans qu’il est mort. Tu en encore jeune, tu n’as que vingt six ans, tu as encore plein de chose à vivre.
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MessageSujet: Re: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptyDim 30 Juil - 10:04

Chapitre 2

Ron se déshabillait lentement en contemplant d’un air absent la porte de la salle de bain où Hermione se brossait énergiquement les cheveux. Ginny venait de partir après avoir dîner avec eux, Kareen et James en avaient été ravis alors que ce n‘était pas du tout le cas de Charlie. Il adorait sa tante et passait des heures à l’écouter parler de son travail mais c’était la présence de James qu’il redoutait. Cela signifiait généralement que son cousin, avec la complicité de sa sœur, allait lui rendre la vie impossible.

Ron était certain que son fils aîné attendait avec impatience et fébrilité de recevoir sa lettre de Poudlard, ce qui aurait pour lui le sens que pendant trois ans et huit mois par ans, il n’aurait pas à les supporter. Encore qu’il n’était pas convaincu que son fils n’est réalisé que pendant quatre ans, cela serait douze mois par ans qu’il aurait sa sœur et son cousin sur le dos, bien que Ron ne fut pas absolument sûr que Charlie aille à Gryffondor, il avait une tempérament plus digne d’un Poufsouffle ou d’un Serdaigle alors que Kareen et James étaient de pur Gryffondors jusqu’au bout des ongles. Si on devait faire une photo de deux Gryffondors typiques, James et Kareen auraient été désignés d’offices pour en être les modèles, reléguant le trio qu’il avait formé avec Harry et Hermione ainsi que les Maraudeurs ou même ses frères George et Fred pour de vulgaires imitateurs.

- Ginny a rencontré quelqu’un, fit soudain Hermione en entrant dans la chambre.

- Bien, marmonna-t-il en achevant de boutonner sa chemise de pyjama.

Il entendit dans son dos Hermione soupirer en s’allongeant dans leur lit.

- Je t’annonce que ta sœur a rencontré quelqu’un et c’est tout ce que ça te fait ?

- Tu aurais préféré quoi ? Que je me mettes à hurler en disant qu’il était hors de question qu’un homme la touche ? Elle est grande désormais, non ? Elle fait ce qu’elle veut.

- Tu as changé Ron, constata Hermione avec tristesse.

- Tout le monde change en vieillissant, murmura Ron en s’allongeant avant de lui tourner le dos.

- Tu sais très bien ce que je veux dire… Tu es différent depuis qu’Harry est mort …

Ron savait où Hermione voulait en venir, aussi préféra-t-il couper court à toute discussion. Il se releva et tendit la main pour attraper sa robe de chambre.

- Qu’est ce que tu fais ?

- Je vais dormir sur le canapé puisque de tout manière, c’est là que je vais finir la nuit…

Il traversa la chambre sans un regard pour son épouse et lorsqu’il referma la porte, il l’entendit murmurer d’une voix humide :

- Je veux juste que tu me parles, Ron …

- Et moi, je n’en ai pas le droit, répondit-il d’une voix encore plus faible.

Sur le chemin du salon, il vérifia au passage que la couche d’Argan n’avait pas besoin d’être changée, que Kareen ne s’était pas relevée pour aller jouer ou que Charlie ne lisait pas en cachette… Cependant ses pensées revenaient sans cesse à Harry. Qu’est ce qu’il y avait d’étonnant à changer quand on voyait son meilleur ami mourir sous ses yeux sans pouvoir esquisser un geste pour l’aider ? Et c’est ça qui le tourmentait, ne pas avoir aider Harry. Il était le seul à savoir ce qui s’était réellement passé, bien qu’il y ait eu une dizaine de témoins. Aussi s’en tenait-il à la version officiel : Harry Potter avait été tué par le Mangemort Drago Malfoy qu’il venait apparemment de désarmé, l’auror Potter lui avait tourné le dos un instant pour laisser à d’autres le soin de l’arrêter et le Mangemort Drago Malfoy avait subrepticement sortie une baguette avant de lâchement le foudroyer et de transplaner.

Le grand public avait pleuré son héros pendant des semaines mais Ron savait que le Ministère avait passé sous silence certaines négligences d’Harry et puis il se doutait que d’une certaine manière, cela les arrangeait. Un héros mort était plus facilement gérable qu’un héros vivant.

Malgré ses sombres pensées, il sombra dans le sommeil dès qu’il s’allongea sur le canapé. Pourtant son sommeil fut perpétuellement coupé par des cauchemars récurrents où il voyait Harry sortir de sa tombe dans un état de décomposition avancé et pointant un doigt décharné vers lui en hurlant qu’il était son ami et qu’il aurait du le sauver. Dans d’autres, il voyait toute sa famille, même Charlie et Percy pourtant tués par Voldemort, lui tourner le dos en murmurant qu’il était un traître et un menteur. Les personnes et les mots changeaient mais le sens restait le même.

Ce fut Charlie qui vint le sortir de son sommeil en le secouant.

- Maman dit que si tu ne te dépêches pas, tu vas être en retard au travail, murmura tristement le garçonnet.

- Merci fiston, bailla Ron en s’étirant.

Le petit rouquin fit quelques pas en direction de la porte avant de se retourner vers son père.

- Tu t’es encore disputé avec Maman ? demanda-t-il, visiblement habitué à trouver son père dormir sur le canapé après une dispute entre ses parents.

- Pas du tout, murmura Ron en évitant de croiser le regard de son fils.

- Arrête de me mentir Papa ! J’ai presque l’age d’aller à Poudlard, je suis assez grand pour savoir !

Ron examina son fils, il avait beau avoir sa carrure au même age, il avait le caractère d’Hermione sans son coté miss je sais tout.

- On ne s’est pas disputé, fit Ron puis voyant que son fils ouvrait la bouche, il s’empressa d’ajouter : J’avais du mal à dormir alors je me suis promener dans la maison avant de m’endormir ici mais je te promets que je ne me suis pas disputé avec ta mère.

Le garçonnet parut lui lancer le regard qu’Hermione lui lançait plus jeune, celui qui disait « Je ne te crois pas et je sais que tu le sais » puis il ressortit sans un mot. Ron soupira avant d’aller dans la salle de bain, Hermione devant faire prendre leur petit déjeuner à Charlie et Kareen tout en donnant son biberon à Argan avant les emmener tous les trois rejoindre James au Terrier, chez ses parents.

Après s’être laver et habiller, il alla embrasser ses trois enfants sur le départ devant la cheminée avant de transplaner à son tour vers le Ministère. Il n’avait pas échanger un mot avec Hermione, pas même un regard, pourtant il savait qu’elle n’attendait que cela de sa part. Cependant il ne pouvait pas le faire même s’ils ne s’étaient pas engueuler la veille, c’était pour lui tout comme si ça avait été le cas. Il savait qu’il avait eu tort de partir mais il ne pouvait en expliquer les raisons à la femme qu’il aimait.

- Toi, tu as encore dormi sur le canapé, s’exclama joyeusement Kingsley Shaklebolt lorsqu’il le vit arriver dans le quartier des aurors.

- Ouais, marmonna Ron en se servant une tasse de café noir en guise de bonjour. Des nouvelles de Malfoy ?

- Il a été vu hier soir dans le Nord de Londres.

Ron avala sa tasse en grimaçant avant de s’en servir une seconde.

- C’est Tonks qui a fait ce café ?

- Ouaip ! s’esclaffa Kingsley. Je me demandais au bout de combien de tasse, tu allais t’en rendre compte.

La seconde tasse fut bu presque aussi vite que la première, toutefois après ce traitement, Ron se sentait plus réveiller qu’il ne l’était à son arrivé, tellement le café de Tonks était imbuvable.

- Dans le coin de Sainte Mangouste alors ?

- Il y a de grandes chances…

- Je crois que je vais aller y faire un tour avec Cassidy… il est où celui là d’ailleurs ?

- Il m’a prévenu par hibou qu’il repassait justement à Sainte Mangouste à cause de sa blessure… dit Kingsley en faisant un clin d’œil.

- Il y va pour une fille quoi, marmonna Ron avec un sourire aigre alors que son supérieur éclatait de rire. Bon, je vais le rejoindre pour poser quelques questions au personnel.

0o0o0o0

Quand Ginny pénétra dans la salle de consultation, elle reconnut tout de suite la personne qui y patientait.

- Déjà de retour, auror Cassidy ? dit-elle avec un grand sourire. Où vous êtes-vous blessés cette fois ?

- C’est ma coupure d’hier qui me lance et je me suis dit que vous, mieux que quiconque, seriez à même de l’examiner correctement.

- Retirez votre chemise.

- Déjà ? Mais nous nous connaissons à peine, dit l’auror sur un ton égrillard mais en s’exécutant.

Tout en examinant la coupure, Ginny ne put s’empêcher de sourire.

- Vous ne m’avez pas encore dit votre prénom, guérisseuse Weasley.

- Potter, répondit automatiquement Ginny avant de se mordre la langue.

- C’est original comme prénom … Potter… se moqua allégrement l’auror.

- Je voulais dire que je me prénommais Ginny Potter.

- Pas comme Harry Potter ?

- C’était mon mari.

- Toutes mes condoléances… Je ne l’ai jamais connu mais j’ai très souvent entendu dire au bureau qu’il était très bien.

Ginny le remercia mais elle n’avait pas le sentiment que son interlocuteur pense réellement ce qu’il venait de dire. Il remettait sa chemise quand son frère Ron entra.

- A te voilà, Cassidy ! Ça fait une heure que je te cherche dans cet enfer.

- Je te manquais tant que ça, Weasley ? C’est trop d’honneur pour moi, se moqua celui-ci.

- Très drôle ! Ce n’est pas pour tes beaux yeux que je suis là ! Malfoy aurait été vu dans les parages, il faut interroger tout le personnel.

- Salut, Ron ! dit soudain Ginny en se plantant devant lui.

- Ah ! …Tient, salut Ginny… qu’est ce que tu fais là ?

- Je bosse ici ! Si tu ne te rappelles pas ça, je crois qu’il est temps que tu rends visite au cinquième étage…

- … Excuse-moi, j’ai les idées ailleurs…

Brusquement elle vit son regard aller d’elle à son collègue, qui avait un sourire goguenard, avant de revenir sur elle. Ginny était certaine qu’il venait de réaliser quelque chose, elle voyait presque les rouages de son cerveau tourner à plein régime.

- Cassidy, va faire ton enquête, il faut que je parle à ma sœur.

- Bien patron ! se moqua Cassidy en adressant un dernier clin d’œil coquin à Ginny avant de refermer la porte.

- Méfie toi de ce mec, Gin. C’est un coureur de jupon.

- Je ne vais pas sauter dans son lit, si c’est ce à quoi tu penses, rétorqua-t-elle sèchement.

- Je te dis simplement de te méfier, répliqua Ron en haussant le ton.

Ils se défièrent quelques secondes du regard en silence sans qu’aucun d’eux ne cèdent.

- Malfoy a réellement été vu par ici ? demanda-t-elle avec des trémolos dans la voix.

- Il paraît… fit Ron en détournant enfin le regard qui commençait à la gêner singulièrement.

- Promet-moi que tu vas l’attraper, fit la rousse en serrant son frère contre elle.

- Je vais tout faire pour, sœurette, murmura-t-il en répondant à son étreinte.

Aucun des deux Weasley ne sut vraiment combien de temps ils restèrent ainsi, ce fut des coups secs à la porte qui vint troubler leur silence.

- Hé ! Weasley, tu te grouilles !

Ron se détourna d’elle non sans l’avoir embrassé sur le front avant.

- Méfie-toi de Cassidy …

Il s’apprêtait à ressortir quand elle le retient.

- Que ce passe-t-il avec Hermione ?

- Rien, répondit-il après une brève hésitation.

Ginny douta une seconde du bien fonder de poser la phrase qui lui brûlait les lèvres avant de finalement se décider.

- Hermione pense que tu la trompe…

Au lieu de répondre immédiatement comme il le faisait généralement, elle vit son frère aîné passer par toute une palette d’émotions, on lisait depuis toujours sur son visage comme à livre ouvert mais jamais avec l’intensité qu’il y eut ce jour là…. Peur, douleur, incompréhension, déception … tout passa.

- Dis-lui que je ne la … que je n’ai pas de maîtresse…

- C’est plutôt à toi de le faire !

Ron ouvrit la bouche avant de la refermer et de sortir sans une autre parole.

- Weasley a enfin fini ! Nous allons enfin pouvoir nous mettre à bosser sérieusement, entendit-elle Cassidy railler son frère.

Ginny ne comprenait décidément pas mas son frère. Il paraissait se désintéresser de tout sauf de Malfoy.

0o0o0o0

- On pourrait aller dîner au restaurant tous les deux ?

Cela faisait au moins cinq fois qu’elle se répétait cette phrase. Ron était venu la voir pendant le déjeuner au département des Mystères pour lui poser la question. Elle avait précipitamment répondu favorablement de peur qu’il ne se rétracte, cela n’aurait pas été la première fois qu’il le faisait parce qu’il avait trouvé qu’elle avait été trop longue à lui donner sa réponse. Ron avait paru contrarié mais il avait signalé qu’il enverrais un hibou à ses parents pour qu’ils gardent les enfants et il avait tenu parole.

Hermione n’arrivait pas à croire qu’ils allaient au restaurant juste tous les deux. La dernière fois devait remonter à … Argan n’était pas encore né donc au moins deux ans, si ce n’était pas trois. Non ! Elle s’en souvenait maintenant ! C’était le jour où elle lui avait annoncé qu’elle était justement enceinte d’Argan. Hermione n’avait pas pu effacer de sa mémoire l’expression qu’il avait affiché lorsqu’elle le lui avait appris. Non pas qu’il n’aimait pas leurs enfants mais elle avait l’impression que c’était la dernière chose qui le retenait auprès d’elle. Elle avait alors eu le sentiment qu’elle cassait ses plans, elle, qui avait pensé que ce bébé régénérait leur couple, avait vu ses espoirs déçus. Ron n’avait jamais paru plus lointain qu’après ça.

- Que me vaut cette invitation ? demanda Hermione en s’asseyant.

- Un mari a besoin d’une raison pour inviter son épouse à dîner au restaurant ? … Surtout après une dispute… dit-il avec un faible sourire.

- Non, bien sur que non ! se défendit-elle vivement.

Cependant le reste du repas se déroula silencieusement jusqu’à ce que Ron se mette à parler juste avant l’arrivée des desserts.

- Je n’ai pas de maîtresse, tu sais ?

- Quoi ? s’exclama Hermione, étonnée par une telle déclaration.

- Je n’ai pas de maîtresse, répéta-t-il en évitant de croiser son regard.

- Pourquoi est ce que tu me dis ça comme ça ? C’est pour cette raison que tu m’as invité ? Pour me dire que tu n’avais pas de maîtresse ? dit-elle en essayant de garder son calme malgré la colère qui montait en elle.

- Oui, murmura-t-il de manière honteuse, toujours sans la regarder. J’ai croisé Gin, ce matin…

- Ah ! fit-elle en s’affaissant à moitié, comprenant enfin ce qui avait poussé Ron à lui parler.

A nouveau, un silence s’installa entre deux que seul le bruit de la mastication de Ron troublait. Qu’il soit heureux, triste, angoissé, ou désemparé, Ron mangeait, constata tristement Hermione. Ils avaient perdu leur complicité des débuts et cela la désespérait… Elle aimait son mari mais elle regrettait qu’il ne se confie plus à elle. Il avait tellement changé depuis la mort d’Harry. Tout le monde avait été choqué en l’apprenant mais Ron plus que quiconque… plus encore que Ginny alors enceinte de James. Elle avait bien failli ne pas s’en remettre. Elle l’avait cependant fait pour leur enfant à naître. Ce ne fut pas le cas de Ron, il n’avait jamais remonté la pente.

- Pourquoi est ce que tu ne me parles plus ?

Ron releva la les yeux de son assiette et pendant une seconde, une misérable seconde où il la dévisagea, elle crut retrouver son Ron et non pas ce qu’il était devenu … puis il détourna les yeux.

- Je ne sais pas.

- Je pense au contraire que tu le sais parfaitement et nous ne bougerons pas de ce restaurant tant que tu ne me l’auras pas dit.

Une seconde fois, Ron la regarda dans les yeux, non pas une seconde cette fois-ci mais un temps qu’elle trouva à la fois horriblement long et ridiculement cours. Elle voyait des larmes aux coins de ses yeux, sa bouche s’ouvrait et se refermait tel un poisson privé d’eau. Ron secoua la tête comme pour chasser certaines idées.

- Je pense que nous devrions nous séparer, l’entendit-elle murmurer dans un souffle rauque.
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MessageSujet: Re: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptyDim 20 Aoû - 12:11

Chapitre 3

Cela faisait une semaine que son frère avait quitté Hermione. Ginny avait été réveillé au milieu de la nuit par sa belle-sœur en pleure lui annonçant que Ron la quittait. Elle avait réussi à la calmer en lui faisant boire une potion d’apaisement et elle lui avait fait raconté leur soirée.

Quand Hermione s’était finalement endormie aux premières lueurs du jours, elle avait fait parvenir un hibou à ses parents qui gardaient les petits, les informant qu’ils allaient devoir probablement les garder quelques jours et qu’elle viendrait leur donner de plus amples explications puis elle avait transplané au domicile de son frère mais celui-ci était déjà parti. Il avait vidé sa penderie et prit ses affaires de toilettes, seul un mot sur le site qu’il partageait avec Hermione signalait son passage. Bien qu’elle ne lui fût pas adressée, Ginny lut la lettre.

« Hermione,

J’aurai du attendre ton retour avant de partir mais je sais que si je le faisais, je ne pourrais partir. Je comprendrais qu’à cause de cela, tu ne veuilles pas que je revois les enfants mais dis leur bien, je t’en supplie, que ce n’est pas à cause d’eux que je pars, que je les aimes énormément mais qu’il fallait que je m’éloigne d’eux… de toi…

Je sais que tu m’aimes, Hermione mais je ne mérite pas cet amour, je ne te mérite pas. Je n’ai jamais été un excellent ami que ce soit avec Harry ou avec toi (et ne parlons du petit ami exécrable ou du mari pitoyable) et je n’ai jamais compris comment tu avais pu tomber amoureuse de moi et encore moins les raisons qui t’ont poussé à le rester. J’aurai été toi, ça ferait des années que je me serais foutus à la porte.

Je t’aime Hermione, ne doutes pas de ça mais ma conscience me pousse à te quitter, je ne suis plus digne de toi, si je l’ai jamais été, après ce que j’ai fait ou plutôt après ce que je n’ai pas fais. Je ne peux t’en dire plus sans que tu me haïsses… que le monde me haïsse…

Je vais m’arranger pour le divorce, tu peux tout garder, je te laisse la garde exclusive des enfants. Je ne te demande qu’une chose : pouvoir les voir de temps en temps même si j’accepterais parfaitement que tu refuses. Si tu veux me parler à leurs sujets ou qu’il y a un soucis à leur propos, envoie un hibou au quartier général des aurors, ils devraient savoir où me trouver…

Encore une fois, pardonne-moi Hermione de t’avoir annoncé ça de cette manière et d’être parti aussi lâchement. Dis bien aux enfants que je les aime…

Ron »


Ginny dut relire trois fois la lettre pour bien en assimiler tout le contenu et lorsque ce fut fait, elle dut s’assoire sur le lit. Ron avait réellement quitter son épouse, la seule femme qu’il ai jamais aimé, celle dont tout le monde savait qu’il amoureux bien avant qu’il ne le réalise lui même, la mère de ses enfants et accessoirement sa meilleure amie. Jamais elle n’aurait pu croire que son frère quitterait Hermione, elle l’avait vu tenir tête à leur mère lorsque celle-ci avait appris qu’Hermione était enceinte de lui et qu’ils allaient se marier. Ron avait plié armes et bagages dans les cinq minutes qui avaient suivi la fin de la dispute et il était parti s’installé avec Hermione dans un minuscule appartement. Sa mère et lui ne s’étaient plus reparlés jusqu’à la naissance de Charlie, six mois plus tard. Cela avait été six mois terribles, Ron était revenu avec Hermione au Terrier pour des repas familiaux mais il faisait comme si sa mère n’existait pas et réciproquement, bien qu’elle, son père et Harry ainsi qu’Hermione aient tout tenté pour les réconcilier.

C’était seulement lorsque leur mère était venue rendre visite à son petit-fils qu’ils avaient craqué tous les deux. Molly Weasley observait son petit-fils d’un air qu’elle espérait faire passer pour impassible mais tout le monde voyait des larmes s’accumuler aux coins des yeux. Lorsqu’elle avait demandé le nom de l’enfant avec des tremolos dans la voix et que Ron lui avait appris qu’Hermione et lui avaient choisi de lui donner celui de Charlie, décédé un an plutôt en Roumanie, la charge émotionnelle avait été trop forte pour tous les deux et ils avaient éclaté en sanglot en se demandant pardon mutuellement.

Lorsque Hermione avait lu la lettre de son mari, elle s’était de nouveau mise à pleurer avant de cesser bien rapidement et de remplacer les larmes par une rage sourde. Ginny l’avait déjà vu une fois dans cet état et c’était quand Ron avait fréquenté Lavande lors de leur sixième année, la revoir ainsi ne la rassurait pas trop.

- Tu penses que c’est une bonne idée d’aller le voir ? demanda-t-elle à Hermione alors que celle-ci s’apprêtait à prendre la poudre de cheminette.

- C’est le seul endroit où je suis certaine qu’il soit. Il n’est pas allé se réfugier chez vos parents ou chez l’un de vos frères, il n’est pas non plus sur le Chemin de Traverse ou à Pré au Lard. Ron n’a jamais été un bourreau de travail mais il ne louperait pas l’occasion de capturer Malfoy alors que tous les indices laissent suggérer qu’il est revenu. Je veux savoir pourquoi il me quitte et dans le même temps, je redoute sa réponse.

- Tu désires que je t’accompagne ? se proposa Ginny.

- Oui, murmura sa belle-sœur avec espoir.

*************

A peine, Ginny et Hermione avaient-elles ouvert la porte qu’un brun se planta devant elles en dévisageant la jolie rousse avec un œil appréciateur.

- Vous faites aussi les visites sur le lieu de travail ? demanda l’homme à Ginny.

Il lui parla avec une voix qui semblait familière à l’oreille d’Hermione sans qu’elle sache pourquoi.

- Pas du tout, répondit sa belle-sœur en riant à moitié. Je suis venue pour des raisons personnelles.

- Ah ! Vous regrettez de ne pas avoir accepter ma proposition de l’autre soir et vous vous êtes dit que si vous veniez avec une de vos amies toute aussi jolie que vous, je renouvellerais mon invitation… Et bien c’est le cas !

L’attitude si outrageusement sûre de lui de l’auror les fit éclater de rire toutes les deux, bien que le rire d’Hermione sonne assez faux à ses oreilles.

- Non plus, nous sommes venues voir Ron, mon amie est son épouse.

- Ho ! fit l’auror avec un sourire taquin. Bonjour Mme Weasley, je suis impardonnable ! J’aurai du vous reconnaître d’après les nombreuses photos que Weasl… que votre mari a sur son bureau mais elles sont quand même bien loin de rendre hommage à votre véritable beauté.

Hermione rougit tandis qu’à ses cotés, Ginny se mordait les lèvres pour ne pas rire.

- Vous exagérez auror… auror comment d’ailleurs ?

- Cassidy mais appelez-moi Alan, je suis le partenaire de votre mari.

- Etrange qu’il ne m’est jamais parlé de vous mais je suis tout de même ravie vous rencontrez… pourriez-vous me dire où se trouve mon mari ?

- Il est dans le bureau du Shaklebolt avec tous les pontes du Ministère.

Hermione fit une grimace, elle détestait lorsqu’on rabaisse ceux qui avaient l’autorité.

- J’ai entendu dire qu’il y avait un peu de vent dans la potion entre vous deux. Rien de grave, j’espère ?

Elle trouvait le sourire qu’il arborait particulièrement malsain et sa question déplacée, pourtant Ginny paraissait sous le charme, il est vrai qu’Alan Cassidy était séduisant, presque félin dans sa démarche, toutes les femmes du service le regardaient avec convoitise. Cependant quelque chose dans son attitude la dérangeait, elle avait le sentiment qu’il n’était pas ce qu’il paraissait être.

- Ginny ! Hermione ! Qu’est ce que vous faites ici ? Il y a un soucis avec les enfants ? entendit-elle s’exclamer dans son dos.


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MessageSujet: Re: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptyDim 20 Aoû - 12:11

Elle se retourna et ce qu’elle vit l’effraya quelque peu. Ron avait de profondes cernes sous les yeux ainsi qu’une fine barbe rousse qui les rendait encore plus impressionnante, lui donnant l’impression qu’il avait maigrie avant qu’elle ne réalise que c’était le cas. Les joues de son mari s’étaient creusées et il portait les mêmes vêtements, désormais fripés au-delà du concevable, que la semaine dernière et ceux ci paraissaient faire une taille de trop. Elle retint avec difficulté un hoquet de surprise. Qu’était devenu le jeune homme soucieux de son apparence qu’elle avait épousé ? Même lorsqu’il cumulait ses études d’aurors et son travail à la boutique des jumeaux qu’il avait pris pour améliorer leur ordinaire et qu’il ne dormait que quatre heures par nuit, il paraissait plus en forme.

- Il y a un problème avec les enfants ? répéta Ron en la prenant par les épaules. Réponds-moi, Hermione ! Qu’est ce qui se passe ?

- Ne t’inquiète pas, les enfants vont bien, si ce n’est que tu leurs manque…

Ron jeta un regard noir à son partenaire qui semblait les écouter avec avidité et délectation.

- Tu devrais aller offrir un café à ma sœur, Cassidy, grogna-t-il.

- Bien, Weasley ! Vos désirs sont des ordres, fit d’un ton moqueur l’auror en tendant le bras à Ginny. Surtout quand il concerne une si charmante demoiselle.

- Ils me manquent aussi, murmura Ron en fixant son collègue qui faisait la cour à sa sœur.

- Tu devrais venir les voir à la maison, ils seraient très heureux de te voir … et puis tu pourrais y prendre une douche…

Ron la toisa d’un regard agacé.

- Où est ce que tu dors ? Sous ton bureau pour être dans un tel état ? demanda-t-elle sans se soucier de sa réponse et en commençant à défriper ses vêtements d’un coup de baguette.

- Qu’est ce que tu veux, Hermione ? l’interrogea-t-il en changeant de sujet.

Hermione soupira tristement.

- Pourquoi veux-tu nous quitter ?

- Parce que … Parce que je … bégaya-t-il.

- C’est à cause d’Harry ?

Ron détourna le regard.

- Tu n’aurais jamais pu le sauver, tu étais bien trop blessé pour tenter quoique ce soit, murmura-t-elle en l’obligeant à la regarder dans les yeux. Tu entends ! Tu ne pouvais rien faire ! Malfoy l’a attaqué lâchement par derrière alors qu’il prétendait s’être rendu.

- Si ! J’aurai pu faire quelque chose, j’aurai du faire quelque chose, fit Ron si bas qu’elle ne fut pas certaine de l’avoir bien entendu.

- Quoi ? s’exclama-t-elle.

Il s’empourpra et la repoussa sèchement.

- Cassidy, arrête donc de faire le joli cœur et prépare-toi, lança-t-il à son co-équipier avant de murmurer à Hermione. Je t’aime mais je ne reviendrais pas. Je suis responsable de bien trop de malheurs pour avoir droit au bonheur.

- Bon ! Weasley, tu te grouilles ! cria Cassidy près de la porte avant de se retourner vers Ginny.

- J’arrive ! rétorqua Ron. Je t’enverrai les papiers du divorce dans la semaine, ajouta-t-il à l’adresse d’Hermione. Embrasse les enfants pour moi, j’essaierai de passer dans la semaine mais je ne promets rien.

Elle le vit rejoindre son partenaire sans qu’il se retourne pour lui adresser un quelconque au revoir et lorsque Ginny, les joues encore rosies par sa conversation avec Cassidy, l’eut rejoint, elle éclata en sanglot dans ses bras. Apparemment son mariage était fini.

*************

- Ces planques ne servent strictement à rien, ironisa Cassidy. Pour le moment, on n’a pas encore vu Drago Malfoy revenir sur les lieux de l’une de ses apparitions.

- Drago n’est qu’un sombre arrogant, il fera tôt ou tard l’erreur qui le perdra, grogna Ron. Il aime trop être sur le devant de la scène pour rester cacher longtemps.

- Je te signale, ô grand expert auto-proclamé de Malfoy, qu’il a disparu pendant six ans durant lesquels il ne s’est jamais montré, se moqua Cassidy. Enfin si ceux chargés de l’arrêter n’avaient pas saloper le boulot à l’époque, on ne serait pas obliger de le refaire aujourd’hui.

C’en était trop pour lui, ça faisait six mois qu’il supportait ce petit trou du cul sorti d’on ne savait où et que se croyait permit de critiquer tout et tout le monde, Ron se leva en envoyant valser sa chaise. Il s’apprêtait à lancer deux ou trois répliques bien senties qui lui pesaient depuis trop longtemps, comme si sa séparation d’avec Hermione ne lui était déjà pas si dur à supporter, mais Kingsley l’en empêcha.

- Du calme, Ron ! Je te signale que Cassidy a raison sur au moins un point…

Le sus-nommé lui adressa un sourire torve.

- … Qu’est ce qu’a foutu Malfoy pendant six ans ?

Des coups frappés à la porte interrompirent le chef des aurors et ils virent Tonks entrée, perplexe.

- Un problème, Tonks ? demanda Kingsley.

- Ron, tu pourrais venir un instant, tu as de la visite….

- C’est vraiment urgent ? Parce que je suis en réunion là…

La jeune femme se tordait nerveusement les mains.

- Ron, ce sont tes enfants …

- Quoi ? s’écria-t-il.

- Ils t’attendent à ton bureau.

Ron sortit en trombe de la pièce pour se précipiter à son bureau. Argan était dans les bras d’une de ses collègues qui lui donnait son biberon sous les regards attendris de la plupart des femmes du service, Kareen faisait comme à son habitude la folle en faisant pivoter sur elle-même la chaise sur laquelle elle était assise à une cadence soutenue et Charlie faisait les cent pas. Ce fut sa fille qui remarque en première sa présence.

- Papa ! hurla-t-elle en sautant de sa chaise et en se jetant dans ses bras, bien vite suivie par son frère aîné. Argan tourna la tête de son coté et repoussa son biberon avec humeur.

- Merci, Jane, fit Ron en prenant son petit dernier qui se mit à roucouler. Je vais m’en occuper… alors bonhomme, je te manquais ?

Argan lui fit un grand sourire en tendant ses petits bras potelés vers son visage.

- Toi aussi, tu me manquais... vous me manquiez tous les trois, ajouta-t-il pour Kareen qui s’accrochait désespérément à sa jambe et de Charlie qui ne le quittait pas des yeux. Comment êtes-vous venus ? Votre mère vous a laissé où ? Où est-elle ?

Il sentit sa fille se raidir contre lui tandis qu’il vit Charlie réagir typiquement comme un Weasley pris en faute… en rougissant, ce qui le fit douter fortement.

- C’est bien votre mère qui vous amené ici ? demanda-t-il à son fils aîné.

- C’est à dire que … se mit à bégayer ce dernier en rougissant de plus en plus fortement.

- Ils étaient seuls quand ils sont entrés, intervint Tonks. Ton grand serrait contre lui ton dernier qui pleurait et ta fille les suivait, je dirais, presque timidement…

Ron fixa son fils et sa fille avec perplexité. Pour quelles raisons étaient-ils venus tous seuls le voir ? Pourquoi Hermione ne les avait-il pas accompagné et surtout où était-elle ?

- Kingsley ? Je peux t’emprunter un instant ton bureau ?

- On a une réunion à finir d’abord, grogna Cassidy.

- Cassidy, la ferme ! rétorqua sèchement Shaklebolt. Vas-y Ron.

Ron entraîna ses trois enfants dans le bureau de son supérieur. Kareen alla directement s’assoire dans le fauteuil de Kingsley et commença à farfouiller dans les papiers posés sur le bureau, Ron la foudroya du regard et elle cessa immédiatement.

- Pardon papa, murmura Charlie à deux doigts de se mettre à pleurer. Je ne savais plus quoi faire… Maman reste tout le temps dans son bureau depuis que tu es parti… mais d’habitude, elle en sort pour nous faire à manger … sauf que depuis hier, elle est tout le temps dedans. J’ai réussi à faire à manger à Kareen et à m’occuper d’Argan, hier, mais ce matin… Argan n’arrêtait pas de pleurer et Kareen ne voulait pas manger…

- C’était pas bon, marmonna la fillette en balançant ses pieds.

- J’ai bien été frappé à la porte de Maman mais elle n’a pas répondu, continua Charlie fusillant du regard sa sœur. Je me suis dit que tu…

- Tu aurais du aller voir tes grands-parents ou ta tante Ginny, marmonna Ron en berçant tout doucement Argan qui dormant en suçant son pouce dans ses bras.

Ce fut trop pour le garçonnet qui éclata en sanglot, Ron se sentit honteux d’avoir ainsi culpabiliser son fils, il s’accroupit tenant toujours son petit dernier et de sa main libre essaya d’essuyer les larmes de son aîné.

- Mais tu as très bien fait, mon grand. Je vais demander à Ginny de vous emmener chez vos grands-parents pendant que j’irai voir votre mère…

Charlie sécha ses larmes.

- Je vais même te dire un truc… tu as très bien réagit en venant avec ta petite sœur et ton petit frère, je n’aurai pas réagit aussi intelligemment et puis qui sait quelles bêtises ils auraient pu faire laisser tout seuls, murmura-t-il à son oreille le faisant ainsi sourire. Et puis vous me manquiez vraiment énormément tous les trois, j’ai beaucoup de mal à ne pas vous voir tous les jours.
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MessageSujet: Re: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptySam 4 Nov - 12:51

Chapitre 4

Hermione avait bien entendu Charlie à sa porte. Elle avait entendu tous les bruits dans cette maison lors de ces deux derniers jours. Elle n’avait pas fermé l’œil depuis que Ginny l’avait raccompagnée de leur visite au Ministère. Elle s’était enfermée dans son bureau. Elle n’avait pas pleuré, elle avait mal mais elle n’avait pas pleuré. Elle ne comprenait pas pourquoi Ron l’avait quittée, tout ce qu’elle savait c’est qu’il la laissait seule.

Hermione s’en voulait de ne pas avoir su le retenir tout comme elle s’en voulait de ne pas avoir la force de s’occuper convenablement de ses enfants. Si elle y parvenait auparavant, c’était grâce à Ron, à cause de lui, il lui insufflait le courage nécessaire de tout réaliser. Comment allait-elle faire maintenant sans lui ?

Dès que leurs regards s’étaient croisés, dès leur première rencontre, lors du voyage qui l’emmenait avec Harry à Poudlard, elle avait su que Ron serait l’homme de sa vie. Tout comme ses parents avaient eu la même révélation dès leurs premiers jours. Pourtant Ron était l’antithèse de ce qu’elle considérait comme son prince charmant : il était bruyant, grossier, vorace, inattentif à ce qui l’entourait et apparemment surtout pas romantique pour deux sous. Cependant elle avait appris le connaître plus intimement, Ron et son amitié indéfectible, son humour pas toujours à propos, l’éclair que lançaient ses yeux lorsqu’une dispute éclatait entre eux et puis sa carrure qui lui donnait l’impression d’être en sécurité entre ses bras. Elle avait bien essayé de combattre ses sentiments en fréquentant Viktor Krum mais rien n’avait fait, Ron était bien trop présent dans sa vie pour qu’un autre homme ait une quelconque chance… Cependant elle aurait, à l’époque, démenti avec force qu’elle était amoureuse de Ron Weasley si quelqu’un avait eu l’audace de suggérer cette idée devant elle.

Toutefois elle ne regrettait pas d’avoir attendu leur septième année pour sortir réellement avec lui. Même si Ron avait toujours prétendu le contraire, Hermione savait que s’il n’avait pas fréquenté Lavande Brown, leur couple n’aurait jamais été aussi fort par la suite… Enfin c’est ce qu’elle avait cru jusqu’à la mort d’Harry. Ron s’était dès alors renfermé sur lui-même comme une huître, gardant désormais ses impressions pour lui. Il avait perdu pratiquement son sourire, seuls leurs enfants arrivaient encore à lui en arracher un de temps en temps… et malgré ça, ils en souffraient… Mais elle en souffrait encore plus qu’eux, Ron n’avait pas perdu que son sourire, son désir à son encontre avait lui aussi disparu progressivement et il avait lentement détourné son regard d’elle.

Finalement le départ de Ron était peut-être la conclusion logique de leur histoire. Cependant elle aurait aimé connaître les raisons profondes de la détérioration de leur couple. Elle se doutait que cela avait un fort rapport avec le décès d’Harry, leur meilleur ami à tous les deux, elle soupçonnait Ron de se sentir coupable de n’avoir rien pu faire pour le sauver mais elle ignorait pourquoi, Ron en ayant fait un sujet tabou, interdisant à quiconque d’en faire mention en sa présence. De plus, le retour de Drago Malfoy n’avait rien arrangé à son humeur.

Hermione lança avec rage le livre qu’elle serrait contre elle telle une bouée. Celui-ci alla s’écraser sur le cadre qui faisait face à son bureau. Il la représentait lors de son mariage. Elle était enceinte jusqu’aux yeux mais pourtant Ron la saluait avec un grand sourire et il montrait avec fierté son ventre. Lorsque le cadre se détacha sous le choc et alla se briser au sol, le Ron souriant protégea son homologue enceinte du verre brisé.

- Hermione ?

La voix de Ron résonna dans la maison comme un coup de canon, pourtant ce qui aurait dû inévitablement arriver lors du retour de son époux, à savoir des cris et des bruits de cavalcade de Charlie et Kareen, ne se produisit pas. Elle crut rêver et encore plus lorsqu’elle vit la porte de son bureau s’ouvrir lentement. Personne en dehors de Ginny n’osait l’ouvrir. Ron avait cessé depuis des années de venir la réveiller ou même juste de la porter endormie jusqu’à leur lit. Ça ne pouvait être Charlie, trop respectueux envers les règles, ou Kareen qui avait été sévèrement punie avec James lorsqu’ils avaient interrompu par jeu une de ses expériences dangereuses et ils avaient bien retenu la leçon.

Son impression de rêve augmenta lorsque Ron entra.

- Hermione ? fit-il d’une voix inquiète. Ça va ?

Elle ne bougea pas, pas plus qu’elle ne réagit lorsqu’il s’accroupit à coté d’elle. Ce fut seulement quand ses doigts effleurèrent sa joue qu’elle réalisa deux choses. La première, c’est qu’elle ne rêvait pas et que Ron était bien présent à ses côtés et la seconde était l’effroyable silence qui accompagnait l’apparition de son mari.

- Où sont-ils ? Où sont mes enfants ? réagit-elle en se levant d’un bond de sa chaise.

- Ils sont chez mes parents… murmura Ron.

- Tu es venu me les prendre car tu penses que je suis une mauvaise mère, toi aussi !

- Pas du tout ! Ils sont venus me rejoindre au bureau en s’inquiétant de toi et en me disant que tu n’allais pas bien.

- Je ne vais pas bien parce que tu m’as quitté sans me dire pourquoi ! hurla-t-elle pour le culpabiliser.

Ron se releva lentement en fuyant son regard, il alla ramasser leur photo de mariage dont il répara le verre brisé et le resuspendit au mur.

- Tu ne comprendrais pas et tu me haïrais, dit-il sans quitter des yeux la photo.

- Tu ne sais pas comment je vais réagir et cela malgré le fait que nous nous connaissions depuis pas loin de vingt ans ! Alors explique-moi ! Même si tu dois repartir après ou que je doive te forcer à partir d’ici, explique-moi…

o0o0o0o

- Je vous remercie de m’avoir accompagnée pour ramener mes neveux, fit Ginny à Alan Cassidy devant l’âtre de la cheminée principale du Terrier. Avec Charlie et Argan, il n’y a généralement pas de soucis mais avec Kareen…

- Je comprends, fit le collègue de travail de Ron. J’ai pu l’admirer en action au bureau… On dirait un mauvais mélange de votre frère et de son épouse. Le physique quelque peu spécial de votre belle-sœur avec le caractère brouillon agrémenté de leurs deux caractères obtus et colériques donne celui de votre nièce…

Ginny ne put s’empêcher de hausser un sourcil, il semblait connaître assez bien Ron et Hermione, cependant il n’était arrivé en Angleterre que depuis quelques mois d’après ce qu’elle avait compris, en plus il n’était pas spécialement ami avec Ron et il venait juste de rencontrer Hermione.

- Et encore là, elle était particulièrement calme compte tenu des circonstances. Vous la verriez en pleine forme et avec James dans les parages…

- Maman ! cria un petit garçon courant vers elle.

- En parlant du loup, soupira-t-elle en se mettant à genoux pour accueillir son fils.

- Maman ! Tu as fini de travailler ? C’est Kareen qui m’a dit que tu étais là ! Elle m’a dit aussi qu’elle avait pris de la poudre de cheminette pour aller avec juste Charlie et Argan à l’ancien bureau de Papa ! Quand est-ce que j’irais moi aussi ?

Ginny écouta en souriant les questions de son fils, elle tenta de rabattre un épi dans ses cheveux qui revint aussitôt, comme cela arrivait continuellement à son père. Il vouait un véritable culte à Harry, jouant tout le temps à reproduire ses aventures avec Kareen, cette dernière jouant les rôles de Ron et Hermione, et Charlie récupérant contre son gré celui des Mangemorts et de leur chef, Voldemort.

Elle releva les yeux vers Alan et crut percevoir une lueur obscène et intéressée dans son regard cependant quand elle l’observa un peu mieux, la lueur avait disparu comme si elle n’avait jamais existé, elle crut alors avoir rêvé.

- James, tenta-t-elle en voulant interrompre le flot de questions de son fils. James… James !

- Oui ? fit-il en prenant un air piteux.

- Nous irons bientôt voir où ton père travaillait, promit-elle en l’embrassant sur la joue.

James parut alors se rendre compte de la présence de l’homme car Ginny le sentit se raidir contre elle en tournant mécaniquement la tête vers lui.

- James, je te présente l’auror Alan Cassidy, il travaille avec ton oncle Ron. Alan, voici mon fils James, fit-elle en ébouriffant un peu plus ses cheveux.

- Bonjour, dit l’auror en tendant la main.

James regarda cette main un bref instant avant de se coller son visage dans le creux de l’épaule de Ginny qui sourit d’un air désolé à son interlocuteur.

- Je ne comprends pas, d’habitude, il est très amical avec les personnes qu’il rencontre pour la première fois… parfois même trop, s’excusa-t-elle.

- Il doit être intimidé de rencontrer quelqu’un qui fait le même travail que son père.

- Probablement, murmura la jeune femme avec scepticisme.

- Je vais vous laisser, Shacklebolt doit m’attendre. Il donne sa journée à votre frère pour régler un petit problème de couple alors que nous sommes en plein milieu d’une enquête cruciale, lança Cassidy en haussant les épaules

- Malfoy… pensa à haute voix Ginny.

- Celui-là même… répondit Cassidy avec un petit sourire.

- Vous ne paraissez pas apprécier beaucoup mon frère, avança-t-elle.


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MessageSujet: Re: Renaissance et FauxSemblant   Renaissance et FauxSemblant EmptySam 4 Nov - 12:52

Le sourire du coéquipier de Ron se figea et la couleur de ses yeux parut virer du vert émeraude à un bleu acier presque gris d’une froideur presque irréelle avant de recouvrir sa couleur originale. Ginny crut même voir son poing se serrer à s’en faire blanchir les jointures.

- C’est vrai… J’ai demandé à faire équipe avec lui car je pensais retrouver l’auror qui a survécu aux deux dernières grandes batailles et finalement je me suis retrouvé avec une loque qui se lamente sur sa vie de famille et qui est obnubilé par un Mangemort. Et lorsque celui-ci réapparaît, Weasley reste sans réaction ou court chez lui pour s’engueuler avec sa grosse… Je suis déçu, c’est tout…

Ginny comprenait ce que voulait dire Alan Cassidy. Elle avait tenu plus ou moins le même discours à son frère quelques mois auparavant. Pourtant elle avait l’impression que Cassidy n’était pas totalement franc avec elle.

- Si je ne repars pas immédiatement au bureau, Shacklebolt risque de me reléguer aux conflits de voisinages pendant un bon bout de temps.

- Je comprends… A bientôt alors.

- J’espère que nous aurons enfin l’occasion de boire de un verre ensemble.

- Moi aussi, répondit Ginny en rougissant.

- Je vous envoie un hibou prochainement alors… ajouta Alan Cassidy en lui souriant. N’oubliez pas mon offre pour une visite privée du quartier général des aurors…

- Je n’oublierai pas, comptez sur moi pour vous le rappeler rapidement.

- Au revoir donc…

Sur ses mots, l’auror transplana non sans lui avoir adresser un dernier sourire chaleureux. Ginny continua à contempler l’endroit où il se trouvait un long moment avant qu’elle ne se rappelle qu’elle était accroupie au milieu du séjour de ses parents en serrant son fils contre elle. Elle lui sourit en desserrant son étreinte.

- Nous irons bientôt visiter l’ancien bureau de Papa, tu es content ?

La réponse de James ne fut pas celle qu’elle attendait.

- Non ! Le monsieur est pas beau ! Je suis certain que c’est un des méchants que Papa combattait avec Tonton Ron !

- Qu’est ce que tu racontes ? fit-elle sidérée. Alan est très sympathique, il travaille avec ton oncle Ron à chasser les méchants donc c’est un gentil.

- Non, c’est un méchant ! Il veut te faire oublier Papa ! cria James en tapant du pied.

- Je n’oublierai jamais ton père, James. Chaque fois que je te regarde, c’est lui que je vois.

- Menteuse ! hurla James. Tu veux te remarier avec le méchant monsieur, tu vas avoir d’autres bébés et tu m’aimeras plus !

- Je n’ai jamais dit que j’allais épouser Alan ! Je reconnais que je l’apprécie beaucoup mais je n’en suis encore pas là ! De toute manière, je t’aimerai toujours autant, James.

Elle tenta de l’attirer à lui pour le rassurer mais James se montra fuyant comme une anguille, il lui échappa en courant vers les escaliers. Après avoir monté quelques marches, son fils se tourna vers elle, le visage ruisselant de larmes.

- Tu vas m’oublier comme tu as oublié Papa ! En fait, tu m’as jamais aimé et moi, je t’aime plus du tout ! Tu n’es plus ma Maman ! hurla-t-il avant de monter à toute vitesse les marches et d’aller se cacher Merlin et Kareen savaient où dans le grenier.

Ginny était bien trop estomaquée pour réagir. Elle avait aimé Harry plus qu’il n’en était concevable, elle l’avait aimé contre toute raison, dès qu’elle avait croisé son regard émeraude sur le quai 9 ¾, elle l’avait aimé quand il sortait avec Cho Chang et qu’elle-même sortait avec d’autres garçons. Elle l’avait aimé malgré le fait qu’ils aient rompu et qu’ils aient attendu plus d’un an avant de pouvoir se remettre ensemble. Elle avait continué après sa mort et si elle ne l’avait uniquement pas rejoint, c’était uniquement parce qu’elle attendait James et qu’elle tenait à ce qu’il existe une preuve qu’Harry ait réellement existé avec la naissance de son enfant. Elle pouvait comprendre que James n’aime pas beaucoup qu’elle se mette à fréquenter d’autres hommes mais elle n’acceptait pas qu’il prétende qu’elle ne les aimait pas lui et son père.

Elle se leva et monta jusqu’au grenier, bien décidée à le lui faire comprendre.

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- Explique-moi, Ron. Dis-moi pourquoi tu nous fuis ! le supplia Hermione.

Ron lui aurait expliqué l’affreuse vérité s’il avait cru un seul instant qu’Hermione pourrait lui pardonner après mais son crime était si horrible que le jour où le monde magique l’apprendrait, le nom de Ronald Weasley serait honni, rayé des manuels d’histoire et qu’il serait mis au ban de la société.

- Ron…

Il ne bougea pas et continua à contempler la photo de son mariage. Harry lui avait servi de témoin ce jour-là. Il avait plaisanté avec tout le monde, faisant hurler de rire les invités en prononçant son discours de félicitations, il s’était montré d’un romantisme absolu avec Ginny. Pourtant Ron était certain qu’Harry savait pour l’acte qu’il préparait, il n’avait pourtant rien dit, ne l’empêchant pas et sous un certain angle, l’encourageant presque. Pour cela entre autre, Ron lui en voulait. Cependant c’était lui, Ron, l’unique coupable… il devrait tôt ou tard payer pour son crime.

- Je ne peux pas Hermione.

Il sentit les mains d’Hermione resserrer la pression sur ses bras, il crut un instant qu’elle allait l’obliger à la regarder mais elle n’en fit rien. Elle renifla juste tristement.

- Tu te souviens de ce que le mage a prononcé lorsque nous nous sommes mariés ? demanda-t-elle soudainement.

Il fut pris de cours, il s’attendait à tout sauf à cette question.

- Pas dans les grandes lignes mais oui…

Il avait pendant un court instant quitté le cadre des yeux et il avait croisé le regard d’Hermione mais il n’avait pu le soutenir bien longtemps.

- Quand le mage t’a demandé si tu acceptais de m’épouser dans la richesse ou la pauvreté, en bonne santé ou malade, dans le bonheur ou la malheur, qu’est ce que tu as répondu ?

Il était vraiment perdu, il ne voyait pas tout où elle voulait en venir.

- Qu’est ce que tu as répondu, Ron ?

- J’ai répondu oui…

- Et moi, quelle fut ma réponse ?

- Oui… Mais tu aurais dû dire non, marmonna-t-il.

La pression des mains de son épouse sur son bras augmenta brusquement à lui en faire mal.

- Je n’aurais jamais dit non.

- Où est-ce que tu veux en venir, Hermione ?

Il l’entendit soupirer et il était certain qu’au même instant, elle levait les yeux au ciel en se mordant la langue pour ne pas se mettre à lui hurler dessus.

- Ce que je veux que tu comprennes, c’est que quoi que tu m’apprennes, je t’aimerai toujours.

Ron ferma les yeux pour ne pas pleurer, il savait que malgré ce qu’elle prétendait, elle ne l’aimerait plus jamais de la même manière et qu’elle lui interdirait probablement de revoir ses enfants.

- Harry n’est pas mort à cause de toi, tu dois le comprendre. Tu étais blessé et bien trop loin pour que tu puisses faire quoi que ce soit…

Il rouvrit les yeux et regarda dans ceux d’Hermione en se mettant à pleurer.

- Non, c’est entièrement de ma faute si Harry est mort ! Si j’avais été un meilleur ami, il ne serait pas mort, il ne se serait pas…

Rien qu’évoquer la scène de la mort de son meilleur ami la lui faisait revivre. Il se revoyait allongé sur le ventre, contemplant Harry qui menaçait de sa baguette Malfoy qu’il venait d’envoyer à terre. Durant un bref moment, il avait cru que son meilleur ami allait tuer le Serpentard apparemment sans défense mais Harry s’était tourné dans sa direction, présentant son dos à leur ennemi. Harry avait prononcé douze mots terrifiants mais ce furent ses yeux qui délivrèrent le message le plus important puis le sort mortel de Malfoy l’avait fauché. Ce dernier avait éclaté de rire comme un dément avant de transplaner sans demander son reste.

- Que te reproches-tu Ron ? Quelle faute as-tu bien pu commettre envers Harry pour que tu t’en sentes encore coupable sept ans après ? le supplia Hermione au bord des larmes.

- Je n’étais pas un bon ami pour lui…

- Ce n’est pas vrai ! Tu étais son meilleur ami ! Quoi que tu aies pu faire, il t’aurait pardonné.

- Ça oui, il m’aurait pardonné mais moi, je ne le pourrais jamais !

- Quoi ? Dis-moi quoi ?

- Si j’avais été un meilleur ami, j’aurai vu qu’il n’allait pas bien, hurla Ron en prenant le cadre et en le brisant au sol. Je l’aurai aidé à se sentir mieux, continua-t-il en renversant la bibliothèque. Si j’avais été un meilleur ami, il ne se serait pas suicidé !
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