Bric-a-Brac
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


bric a brac
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 On prend les mêmes... et on recommence

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AuteurMessage
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 8:44

Chapitre 11 : Retour à Poudlard

Assise les jambes en tailleur sur le tapis du salon, devant la cheminée, Hermione aidait son fils à empiler des cubes magiques, qui tombaient au ralenti pour permettre à l’enfant de les attraper avant qu’ils ne touchent le sol. C’était un des jeux préférés de Harry, et Ron prétendait toujours que c’était parce qu’il avait des prédispositions pour le poste d’Attrapeur.
Ce dernier était d’ailleurs parti à la Gazette du Sorcier pour une réunion d’une grande importance et Hermione passait un peu de temps seule avec Harry, profitant de la suspension du procès du à l’arrestation du juge principal.

Les derniers jours avaient été éprouvants, et les révélations de Lewett l’avaient atterré. Il avait avoué que Nott avait ordonné à tous ses partisans de rechercher un jeune garçon aux pouvoirs hors du commun, mais aucun d’entre eux n’avait su précisément pourquoi. Lewett avait alors changé de poste au sein du Ministère pour être le premier à pouvoir repérer un tel enfant. Il avait ensuite trouvé Harry quand il avait donné son ordre de comparution à Hermione.

Nott avait lui-même tenté d’enlever Harry. Le fait que l’enfant ait réussi à se défendre seul n’avait fait que confirmer les dires de Lewett, que Nott avait récompensé en lui confiant une autre mission : tout faire pour que l’enfant soit condamné. Les aveux de Lewett s’étaient arrêtés là, l’homme jurant qu’il ne savait pas pourquoi Nott s’acharnait tant sur cet enfant.

Hermione fut tirée de ses sombres pensées par le bruit de quelqu’un frappant violemment à la porte. Intriguée, elle se leva aussitôt et alla ouvrir la porte, la baguette à la main. Et ce qu’elle vit la fit presque regretter d’avoir ouvert aussi vite.

Mrs Weasley se tenait devant elle, enveloppée dans une cape de voyage poussiéreuse et deux ou trois châles en laine rouge. Elle avait les yeux embués, et se tordait les doigts comme pour se persuader qu’elle ne rêvait pas.

- Hermione…, murmura-t-elle en faisant un pas en direction de la jeune femme. Mon Dieu, Hermione, alors c’était vrai…

- Molly, je…

- Mama’ ? s’écria Harry en arrivant dans le couloir.

Molly baissa les yeux et vit son petit-fils pour la première fois. Puis elle fondit en larmes, prit Hermione dans ses bras et l’étreignit avec une force surprenante pour une femme si petite. Mais Hermione ne réfléchit pas, et serra Molly contre elle avec autant d’intensité qu’elle en était capable.

Quand Molly la lâcha enfin, Hermione s’effaça pour la laisser entrer, puis ferma la porte et dit à son fils d’une voix brisée :

- Harry, viens dire bonjour à…

- Mamie, acheva Molly en s’accroupissant et en tendant les bras vers lui.

Harry hésita un instant, puis s’approcha de sa grand-mère paternelle et la laissa le prendre dans ses bras. Les larmes de Molly redoublèrent quand elle le serra contre elle. Puis elle se releva, sans lâcher Harry, et Hermione reprit la parole.

- Comment savez-vous… ?

- Fred m’a lu l’article sur l’arrestation de Lewett. Et je l’ai forcé à m’avouer le reste.

- Le reste ?

- Ce qui t’étais arrivé, la tentative d’enlèvement de Harry, le fait que tu vivais ici depuis quelques semaines, mais que toi et Ron n’étiez pas redevenus un couple pour l’instant.

- Fred a bien résumé, répondit Hermione en souriant.

- Mais la raison pour laquelle vous n’êtes pas ensemble m’échappe encore, reprit Molly en penchant la tête sur le côté.

Hermione sourit et comprit aussitôt que Molly n’avait pas changé durant toutes ces années ; elle était restée le chef de la famille Weasley, s’inquiétant du bien-être de ses hommes plus que du sien. Et la perte de sa fille et de son « fils adoptif » l’avait certainement ébranlée, mais elle avait continué à vivre.

- La situation est compliquée, Molly.

- Il est vrai qu’avoir un enfant ensemble ne doit pas simplifier les choses.

- Je peux vous proposer un café, éluda Hermione en indiquant le salon à Molly.

- Ce serait avec plaisir, répondit Molly sans insister avant de rejoindre le salon.

Hermione était à la cuisine quand la porte d’entrée s’ouvrit une fois de plus. C’était Ron qui rentrait du travail.

- Salut Hermione, c’est moi ! s’écria-t-il depuis le couloir. J’ai reçu une lettre pendant la réunion, le hibou était tellement énervé qu’il a failli casser la vitre. Ca doit être urgent…

Puis Ron partit dans le salon, d’où lui venaient les cris de joie de son fils, persuadé qu’Hermione s’y trouvait également. Les yeux fixés sur l’enveloppe, il ne leva le regard que quand il entendit une voix féminine :

- Je crois que tu as pas mal de choses à me dire, Ronald Bilius Weasley.

Ron fronça les sourcils ; Hermione ne l’appelait jamais ainsi. En revanche, sa mère… Ron releva brusquement la tête, et tomba nez à nez avec Mrs Weasley, les poings sur les hanches, visiblement furieuse.

- Maman ? s’exclama-t-il avant de tomber à la renverse dans le fauteuil derrière lui.

- Oui. Bien observé. Etonné ?

- Ben, je dois dire que… euh… Où est Hermione ?

- Je suis là, intervint Hermione en revenant avec du café et trois grandes tasses. Je crois que l’on a beaucoup de choses à mettre au point tous les trois.

Quelques heures plus tard, Molly prit congé de son fils et de sa famille, descendit les escaliers et transplana dès qu’elle fut arrivée dans la rue. De retour au Terrier, elle trouva Arthur et Charlie en grande conversation, attablés devant quelques sandwiches.

- Bonjour ! s’exclama-t-elle avec un grand sourire.

- Comment va la petite famille ? demanda aussitôt Arthur en poussant ses lunettes qui avaient glissé sur le bout de son nez.

- Qui ?

- Ron, Hermione et leur petit garçon, bien sûr ! répondit Charlie entre deux bouchées de son sandwich.

- Vous êtes au courant ?

- Fred et George nous ont envoyé un hibou pour nous prévenir. On n’en revenait pas.

- Oui, nous avons officiellement un petit Harry Weasley dans la famille, à présent. Et Hermione ne tardera plus beaucoup, je pense. Ils passeront Noël avec nous, je le leur ai fait promettre.

***

- Et bien voilà, soupira Ron quand sa mère fut repartie. Maintenant tout le monde sait.

- Oui. Molly n’a pas beaucoup changé, répondit Hermione en souriant.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Toujours à s’inquiéter de ce que deviennent ses fils, leur santé, leur vie sentimentale…

- C’est-à-dire ?

- Oh, euh…, hésita Hermione en se retenant de se frapper pour avoir dit cela, elle m’a demandé… pourquoi… pourquoi on n’était pas de nouveau… tu sais… un couple.

Ron se redressa aussitôt dans son fauteuil, les oreilles rougissantes.

- Et tu lui as répondu quoi ? demanda-t-il en évitant soigneusement de croiser le regard d’Hermione.

- Que la situation était très compliquée, et que… Bref… Euh… C’était quoi, cette lettre ?

- Quelle lettre ? Ah, oui, dit Ron en se penchant pour récupérer la lettre qu’il avait posée sur la table basse. Je ne sais pas, je n’ai pas eu le temps de la lire.

Ron l’ouvrit et se mit à la lire, les sourcils de plus en plus froncés. Quand il eut fini, il la tendit à Hermione, qui la lut à son tour :

Chers Ronald et Hermione (si vous êtes là),

J’ai lu l’article de la Gazette du Sorcier sur l’arrestation d’Ambrosius Lewett, et je dois avouer que je suis passablement inquiète à propos de votre fils, dont j’ai également appris l’existence grâce à cet article.
Je vous demande donc de me rejoindre à Poudlard au plus vite, car j’ai besoin de connaître en détails l’histoire dans laquelle votre enfant semble être impliqué. Je vous recommande d’utiliser le réseau de Cheminette pour arriver en sécurité à Poudlard.
Répondez-moi le plus vite possible.

Avec mes meilleurs sentiments.
Minerva McGonagall.


Hermione releva les yeux en direction de Ron qui s’était levé et regardait par la fenêtre, les mains croisées derrière le dos.

- Qu’est-ce que tout cela veut dire ? demanda Hermione d’une voix faible.

- Aucune idée.

- Si McGonagall se fait du souci pour Harry, c’est qu’il y a vraiment de quoi. Elle n’est pas du genre à s’inquiéter pour des bêtises. Qu’est-ce qu’on va faire, Ron ?

- Aucune idée, répéta-t-il d’un ton buté.

- Ron, je t’en prie ! J’ai besoin de toi, et toi tu te contentes de me dire « aucune idée » ! Je suis fatiguée, j’en ai assez de tout ce cirque, je voudrais comprendre où on va au juste, je…

Hermione s’interrompit quand Ron traversa la pièce à grands pas et la prit dans ses bras, comme pour la faire taire. Elle se laissa faire et passa les bras autour de sa taille, la tête sur son épaule, des larmes coulant doucement de ses yeux clos.

Ron passa quelques minutes à la bercer lentement, lui caressant les cheveux d’une main et dessinant des cercles dans son dos de l’autre. Puis il murmura dans ses cheveux bruns ébouriffés :

- Je ne peux pas te mentir, Hermione. C’est pour ça que j’ai répondu ça. Je ne sais pas ce qu’il va nous arriver, à tous les trois. Mais j’ai un mauvais pressentiment, moi aussi.

Il défit légèrement son étreinte pour pouvoir la regarder en face, et appuya doucement son front contre le sien, encadrant son visage de ses mains.

- Mais on s’est déjà sortis de situations bien pires que celle-ci, et il n’y a pas de raison que cela soit différent cette fois-ci, d’accord ?

Hermione acquiesça, puis sourit. Ron avait toujours eu le don de la réconforter. Elle releva la tête et plongea ses yeux dans ceux de Ron, qui exprimaient une profonde tristesse, et quelque chose qu’elle ne parvenait pas à identifier…

« Ne fais pas ça, Ron, se dit-il en voyant ces yeux brillants l’observer attentivement. Ne fais pas ça, tu gâcherais tout… »

« Résiste, Hermione, tu n’as pas le droit… »

Mais lentement, avec précaution, Ron pencha un peu plus la tête en direction d’Hermione, qui se dressa tout aussi doucement sur la pointe des pieds. Leurs lèvres étaient sur le point de se frôler quand un cri retentit derrière eux :

- Papa ! hurla Harry en montrant la pile de cubes qu’il avait réussi à faire.

Ron et Hermione se lâchèrent aussitôt et s’éloignèrent l’un de l’autre aussi vite qu’ils en étaient capables. Après un instant pendant lequel ils ne purent se regarder en face, Ron s’agenouilla auprès de Harry et se mit à jouer avec lui, sans un mot. Quant à Hermione, elle reprit le plateau avec les tasses vides et la carafe de café, et partit le déposer à la cuisine.

- Harry, murmura Ron quand il fut sûr qu’elle ne pouvait l’entendre. Tu as devant toi le plus grand imbécile du monde.

- Ma chère Hermione, soupira Hermione pour elle-même en appuyant son front contre un mur de la cuisine, je crois que tu es la plus belle idiote que la Terre ait jamais portée.

Quand elle revint au salon quelques minutes plus tard, elle trouva Ron à son bureau, penché sur un rouleau de parchemin. Il releva les yeux, et lui dit en soupirant :

- J’ai dit à McGonagall qu’on viendrait à Poudlard demain vers 16 heures. Tous les trois.

- D’accord. C’est très bien. Euh… tu as faim ? demanda Hermione, toujours incapable de croiser son regard.

- Ouais, assez. Euh, Hermione… Pour tout à l’heure, je…

- Ce n’est rien, Ron, je t’assure… Je ne sais pas ce qui m’a pris, c’est autant ma faute que la tienne…

- Euh… oui, répondit Ron.

« Mais ce n’est pas ça que tu voulais dire ! », hurla une voix dans sa tête. « Dis-lui que tu l’aimes, que toi aussi tu as besoin d’elle, embrasse-la ! »


Dernière édition par le Sam 29 Juil - 8:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 8:45

Ron hocha discrètement la tête pour faire taire cette voix, puis donna la lettre à Coquecigrue pour qu’il l’amène au professeur McGonagall.

- Soupe de légumes ? suggéra Hermione en se penchant pour prendre Harry dans ses bras.

- Bonne idée.

La soirée passa dans un silence quelque peu pesant, puis Hermione donna son bain à Harry et le coucha, et partit dans sa chambre un quart d’heure plus tard, après avoir souhaité une bonne nuit à Ron. Celui-ci lui répondit par un hochement de tête, et il se coucha après avoir fini la rédaction de son article.

« Tu es un imbécile, Ron, pensa-t-il une fois couché. Un crétin, un idiot. Qu’est-ce qui t’a pris enfin ? »

« Tu en mourrais d’envie, reprit la petite voix désagréable. Tu en es amoureux, c’est tout. »

« Non, c’est faux, impossible. C’est Hermione, enfin ! »

« C’est justement parce que c’est Hermione que tu es amoureux ! Et tu réagissais de la même manière à quatorze ans, grandis un peu, voyons ! »

« Et c’est justement parce que j’ai grandi que je n’ai pas le droit de retomber amoureux d’elle. »

« Tu ne peux pas en retomber amoureux, puisque tu l’es déjà ! »

- Oh, ça suffit, grogna Ron en enfouissant sa tête sous l’oreiller.

« Tu n’as pas le droit, tu n’as pas le droit, tu n’as pas le droit », se serinait Hermione dans sa chambre, tentant vainement de comprendre le livre qu’elle lisait.

« Tu en meurs d’envie, tu en meurs d’envie, tu en meurs d’envie, répliquait une voix dans sa tête ».

« Non, enfin, Ron est mon petit am… mon ami, oui, c’est ça, rien d’autre qu’un ami ».

« Qui essayes-tu de convaincre, au juste ? »

- Personne, gémit Hermione, qui referma son livre, et se retourna pour éteindre la lumière.

Le lendemain, à 15h55, Ron, Hermione et Harry se tenaient devant la cheminée du salon, prêts à partir. Ron jeta une poignée de poudre verte dans l’âtre, d’où surgirent aussitôt des flammes émeraude. Il fit un geste à Hermione, qui entra dans la cheminée et s’écria :

- Poudlard !

Et elle disparut dans un tourbillon. Harry éclata de rire en voyant cela, et c’est avec un sourire que Ron répéta l’opération en serrant son fils contre lui. Quand ils arrêtèrent de tourner, Ron rouvrit les yeux et vit qu’il était arrivé dans la salle commune de Gryffondor. Hermione l’attendait devant la cheminée, les bras croisés, l’air faussement fâché.

- Tu n’as pas pu t’empêcher de nous faire venir dans cette pièce.

- Je n’ai pas choisi, très chère ! répliqua Ron en époussetant les cendres de sa cape.

- Et tu veux faire croire ça à qui ?

- A celle qui m’a posé la question.

- Je…

Mais Hermione fut interrompue par un grand éclat de rire qui venait d’au-dessus d’eux. En relevant la tête, ils virent Peeves flotter la tête en bas.

- Granger et Weasley sont de retour ! Ils ont fait des petits, mais ils sont toujours incapables de s’entendre ! GRANGER ET WEASLEY SONT DE RETOUR !

Et il sortit de la salle commune en caquetant. Ron et Hermione échangèrent un regard quelque peu agacé et suivirent Peeves dans le couloir. Quand ils passèrent devant la Grosse Dame, celle-ci s’exclama :

- Oh, c’est incroyable ! Notre petit couple préféré ! Et vous avez eu un bébé, oh il est trop mignon ! Eh, mais ne partez pas ! Attendez ! s’écria-t-elle en les voyant s’éloigner au plus vite.

Ron et Hermione traversèrent les couloirs sans un mot, empruntant quelques passages secrets qu’ils connaissaient par cœur, et ils arrivèrent finalement devant la gargouille qui gardait l’entrée du bureau de McGonagall.

- Euh…, commença Hermione en se tournant vers Ron. Tu as le mot de passe ?

- Non… Toi non plus ?

- Comment je suis censée le connaître, ce mot de passe ? s’exclama Hermione.

- Et comment moi je suis censé le savoir ? riposta Ron à son tour.

- C’est toi qui as reçu la lettre !

- Mais tu l’as lu aussi !

Et ils s’engagèrent dans une dispute qui avait fait leur renommée à Poudlard, à croire que le fait de revenir dans ce lieu chargé de souvenirs les avait fait rajeunir. Ils furent interrompus par le professeur McGonagall qui s’avançait vers eux, l’air amusé.

- J’ai oublié de le préciser, je suis navrée, dit-elle d’une voix inhabituellement douce. Le mot de passe est « vengeance ».

La gargouille s’écarta aussitôt, et la Directrice fit un signe à Ron et Hermione pour qu’ils empruntent les escaliers tournants. Une fois arrivés en haut, ils prirent tous deux place sur les chaises en bois dur devant le bureau, tandis que Minerva s’asseyait derrière.

Hermione regarda autour d’elle, les yeux un peu embués, et sourit en croisant le regard pénétrant de Dumbledore.

- Bonjour, professeur, dit-elle dans un murmure.

- Ravi de vous revoir tous les deux. Ou plutôt devrais-je dire, tous les trois, répondit le portrait en faisant un clin d’œil à Harry, qui le regarda d’un air interdit en se blottissant contre son père.

- Je peux dire la même chose, reprit McGonagall en souriant chaleureusement. Et il s’appelle comment, ce futur élève ?

Ron et Hermione échangèrent un sourire gêné, puis Ron répondit dans un murmure :

- Harry.

- Je vois. J’aurais dû m’en douter. Je suis heureuse de vous revoir, même si j’aurais préféré que ce soit en des circonstances plus heureuses. Je vous ai fait venir parce que j’ai besoin de savoir ce qui est vraiment arrivé à votre fils ces derniers mois. Je crois que je peux vous aider à comprendre pourquoi Nott a voulu s’acharner sur Harry et vous. Mais vous devez tout me dire dans les moindres détails.

- Rien ne sortira de ce bureau, n’est-ce pas ? s’enquit Hermione d’une voix inquiète.

- Je vous le promets, lui assura le professeur McGonagall.

Et Hermione lui raconta alors toute l’histoire, depuis les pouvoirs exceptionnels de Harry, jusqu’à l’arrestation de Lewett, en passant par son déménagement chez Ron et quelques précisions sur leur nouvelle vie. Au fur et à mesure de son récit, Ron et Hermione virent le professeur McGonagall se tasser de plus en plus dans son fauteuil.

Quand Hermione eut fini, la directrice avait caché son visage dans ses mains, silencieuse, l’air abattu. Elle mit quelques secondes à relever la tête, et observa tour à tour Ron, Hermione et Harry par-dessus ses mains jointes.

- Maintenant je comprends mieux, murmura-t-elle en se levant doucement.

- Excusez-moi, prof… Minerva, mais je…, commença Ron, les sourcils froncés.

- Je sais pourquoi Nott a ordonné à Lewett de faire condamner Harry par tous les moyens.

- Pourquoi ? demanda aussitôt Hermione en s’avançant un peu sur sa chaise, au risque d’en tomber.

Minerva ne répondit pas ; elle venait d’ouvrir un placard, et en sortit une petite boule de verre, dans laquelle tournoyait une brume argentée. Hermione saisit la main de Ron et la serra avec force. Ron répondit en serrant ses doigts fins d’un air absent. La directrice les observa, puis soupira et se rassit à son bureau, où elle posa la boule de verre.

- Vous devez vous souvenir de ce que c’est, à en juger par votre réaction, dit-elle dans un souffle.

Ron et Hermione acquiescèrent, tandis que Harry observait la fumée tournoyée dans la sphère, comme hypnotisé.

- Ceci est la copie d’une prophétie que Sybille Trelawney a faite il y a quelques mois. J’ai fait des pieds et des mains pour obtenir l’unique copie du Ministère, afin d’éviter que Nott ne tente la même chose que Lord Voldemort à la fin de votre cinquième année. La voici. Je ne fais que la garder en sûreté, je n’en ai pas besoin, car je suis la personne qui a entendu Sybille à ce moment-là.

- On peut l’entendre aussi ? demanda Hermione d’une petite voix en broyant littéralement les doigts de Ron, qui ne broncha pas pour autant.

La directrice ne répondit pas, mais fit venir à elle l’ancienne Pensine de Dumbledore, dont elle agita le contenu du bout de sa baguette. Les souvenirs argentés se mirent aussitôt à tournoyer, et une silhouette frêle enveloppée de châles en surgit. Puis la silhouette ouvrit la bouche et une voix rauque se fit entendre :

Héritier d’un puissant sorcier,
Né neuf mois après son décès
A une exceptionnelle destinée
L’enfant sera appelé.
Héritière d’une famille brisée
Dans l’indifférence élevée
Pour la haine enrôlée
Par l’amour sauvée.
Héritier de l’Elu
Héritière d’un sorcier déchu,
Association improbable
Mais collaboration indispensable.
L’obscurité ils repousseront
Et l’Ombre ils combattront.
Quatre sources de magie
Deux siècles de répit.


Puis la silhouette de Sybille Trelawney replongea dans la Pensine, et les souvenirs ralentirent leur ronde, jusqu’à s’arrêter totalement. Le bureau était plongé dans un silence pesant.

Soudain, Ron lâcha la main d’Hermione, fit glisser Harry à terre et se leva, tournant le dos aux deux femmes. Il se dirigea vers la fenêtre, les mains derrière le dos.

- Non, grogna-t-il entre ses dents serrées. C’est hors de question. Mon fils ne subira pas la même chose que Harry.

- Ron, je pense qu’on devrait en discuter…, commença Hermione d’une voix à peine audible.

- DISCUTER DE QUOI ? s’emporta Ron en se retournant brusquement. Cette mégère a jugé bon de pourrir la vie de notre fils avec une prophétie tout aussi stupide que la première, un fou dangereux en veut à Harry parce qu’il pense qu’il causera sa chute, et toi, tu veux discuter ? Je ne veux pas discuter, il n’y a rien à dire, c’est non !

- Il semble pourtant que Nott ne vous ai pas laissé le choix, intervint le professeur McGonagall d’une voix lasse. Je vous comprends, je suis moi-même très sceptique sur le sujet, mais Nott semble accorder à cette prophétie une importance particulière, et par conséquent votre fils n’est plus en sécurité. Il a cru le reconnaître comme l’enfant de la prophétie, et il savait que si Harry était reconnu coupable, il devrait boire la potion de bridage des pouvoirs, ce qui lui donnerait une chance pour que Harry ne retrouve pas ses facultés.

- Mais il n’a pas deux ans ! gémit Hermione en prenant son fils sur ses genoux. Il n’a pas mérité ça. Vous savez ce que tout cela signifie ; une vie gâchée, pour quelqu’un qui a prononcé des paroles en l’air… Je refuse que mon fils vive la même chose que Harry. D’ailleurs, Harry n’est pas son héritier, c’est le fils de Ron, pas le sien !

- Vous trois étiez si proches quand Potter était encore vivant que cela ne fait pas grande différence. Je suis prête à parier que votre fils lui ressemblera beaucoup. Mais pour ma part, je vous conseillerai d’oublier cette prophétie, jusqu’à ce que Nott se manifeste à nouveau.

- Et comment il se manifestera, la prochaine fois ? questionna Ron, visiblement furieux. Il nous tuera ? Hermione et moi mourrons en voulant protéger Harry, qui lui survivra à Nott ? L’histoire ne peut pas se répéter, ajouta-t-il d’une voix brisée. Pas à ce point.

- Prenez des précautions supplémentaires, et laissez Nott dans un coin de votre tête pour l’instant. Tant qu’il ne tente plus rien contre vous, il n’y a pas lieu de tomber dans la paranoïa, conseilla Minerva.

Ron préféra se taire, retenant à grande peine la remarque cinglante qu’il avait envie de lancer, et retourna à la contemplation de la Forêt Interdite par la grande fenêtre à battants. Hermione se tut également, laissant Harry jouer avec les plis de sa jupe, caressant ses cheveux roux d’un air absent.

- Comment Nott a-t-il appris l’existence de cette prophétie ? demanda-t-elle dans un souffle.

- Je pense qu’un des anciens Mangemorts a du nous entendre. Je ne sais pas qui, je ne sais pas comment…

- Je penche pour Malefoy, grogna Ron de l’autre bout du bureau.

- Il a changé de côté, Ron, objecta Hermione en se tournant vers lui.

- Un champignon vénéneux ne devient jamais comestible, répliqua Ron en la fusillant du regard.

Hermione préféra ne rien dire, puis elle se tourna à nouveau vers McGonagall, qui la regardait d’un air compatissant.

- La… la prophétie parle également d’une petite fille, d’après ce que j’ai compris, murmura Hermione en se forçant à fixer ses yeux embués de larmes sur son ancien professeur de métamorphose.

- En effet. Mais j’ai été incapable de retrouver cet enfant. Selon toute vraisemblance, cette fillette sera l’opposée de Harry. Maintenant, quant à savoir de qui il s’agit…

Le silence retomba sur eux comme une chape de plomb. Seul Harry semblait indifférent à la situation.

- Je suis navrée, reprit le professeur McGonagall à voix basse.

- Pas autant que nous, professeur, répondit Ron sans détacher ses yeux de la cime des arbres sombres. Pas autant que nous.
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 9:02

Chapitre 12 : Explications

- Hé ! Tatiana, regarde ! Non, pas par-là, ici ! chuchota une élève à son amie en croisant Ron et Hermione dans le couloir, quelques minutes plus tard. Ronald Weasley et Hermione Granger ! Tu sais, les amis de Harry Potter !

- Qu’est-ce qu’ils font là ?

- Je n’en sais rien, mais à mon avis ce n’est pas de gaîté de cœur.

- Regarde, ils ont un bout de chou, en plus !

- Oh, il est trop mignon, tu as vu ses grands yeux ?

La jeune fille avait raison ; Ron et Hermione marchaient en silence, sans oser se regarder. Le silence qui régnait entre eux était parfois interrompu par le babillage discret de leur petit garçon. Ils se dirigeaient vers la salle commune de Gryffondor, d’où ils allaient repartir grâce à la poudre de Cheminette, croisant au passage quelques élèves qui les regardaient bouche bée, puis se mettaient à chuchoter dans leur dos.

Une fois de retour chez eux, et toujours sans rien dire, Hermione partit faire du thé à la cuisine, et Ron se mit à jouer avec Harry, passant en fait plus de temps à l’observer qu’à participer activement à la construction d’une nouvelle pile de cubes.

« Comment voulez-vous qu’un gamin comme lui terrasse un sorcier maléfique ? Harry est puissant, ça ne fait aucun doute… Mais pas à ce point… », pensa-t-il.

Hermione revint quelques minutes plus tard, posa son plateau sur la table basse, puis se racla la gorge et dit :

- Ron, je crois qu’il faudrait qu’on parle de tout ça.

- Il n’y a rien à dire, répliqua Ron en se relevant aussitôt.

- Si, au contraire. Pour une fois dans ta vie, Ron, arrête d’être aussi buté ! riposta Hermione en le voyant se diriger vers le couloir, sans doute pour sortir faire un tour.

- Buté, moi ? s’écria Ron en se retournant pour lui faire face. Ca te paraît incroyable que je n’aie pas envie de parler de ça ? Non, mais sincèrement ? Je viens d’apprendre que mon fils est condamné à mort parce qu’un crétin le prend pour le sauveur de l’humanité, et tout ce que tu trouves à dire, c’est que je suis buté ? Pardonne-moi pour ce que je vais te dire, Hermione, mais sur le coup je te trouve particulièrement gonflée !

Hermione ne répondit pas, et préféra baisser les yeux sur la moquette, laissant Ron continuer sa tirade.

- Est-ce que tu peux imaginer ne serait-ce qu’un seul instant pourquoi je suis furieux et… « buté », pour reprendre ton expression ? Pour la bonne et simple raison que ça me paraît évident que dans l’affaire, on va se faire tuer ! L’histoire s’est répétée jusque là, alors il n’y a pas de raison qu’on change un si bon scénario ! Je suis fatigué, Hermione, je me suis battu comme un fou pour permettre à Harry de tuer Voldemort, et on y est arrivés, mais à quel prix ? J’ai perdu ma sœur et mon meilleur ami, j’ai déjà donné beaucoup, et maintenant on me demande à nouveau de faire des sacrifices pour le bien de l’humanité ? On me demande cette fois de sacrifier ma vie, et, c’est la moindre des choses, mon fils avec ça ? Moi, ce que je voulais, c’est qu’on nous fiche la paix, à moi et à ma famille ! Pourquoi est-ce que les gens ne pourraient pas se trouver d’autres héros, pour changer ? Pourquoi Harry ? Pourquoi mon fils ? Pourquoi moi ? ajouta-t-il d’une voix brisée, les larmes aux yeux.

Hermione releva la tête, et il vit qu’elle aussi pleurait doucement.

- Je sais, murmura-t-elle. Je ressens la même chose que toi. Moi aussi je trouve ça injuste que ça retombe sur nous et sur notre garçon, moi aussi je voudrais disparaître, ne plus entendre ce genre de bêtises, et permettre à Harry d’avoir une enfance normale…

- Alors pourquoi on ne le ferait pas ? demanda Ron en s’essuyant les joues d’un geste rageur.

- Quoi ?

- Pourquoi on ne disparaîtrait pas de ce monde pourri jusqu’à la moelle ? On pourrait partir, s’enfuir, je ne sais pas moi… Tous les trois…

- Ron, c’est ce que l’on pourrait faire de pire. Si Nott apprend ça, il croira que c’est pour protéger Harry qu’on le fait, et ses soupçons seront confirmés.

- Il est déjà certain que la prophétie a des chances de se réaliser, et qu’il doit donc tout faire pour l’empêcher. Et je ne laisserai pas Nott diriger ma vie.

- La plus grande provocation qu’on pourrait lui faire, c’est de continuer à vivre comme si de rien n’était, répondit Hermione en s’approchant de Ron jusqu’à poser ses mains sur son torse. Dumbledore disait souvent que toute la vie n’était qu’une affaire de choix. Si on fait le choix de vivre comme bon nous semble, même si l’on prend certaines mesures supplémentaires pour garantir la sécurité de Harry, avec un peu de chance, Nott pensera que ce n’est pas le bon enfant, et qu’il doit chercher ailleurs !

- Tu crois qu’il s’acharnera aussi à trouver une gamine qui corresponde à la prophétie ? demanda Ron en baissant le regard sur Hermione.

- Je n’en sais rien. C’est possible.

Ron resta silencieux, puis prit les mains d’Hermione dans les siennes et murmura :

- Alors on est d’accord ? On oublie cette prophétie ?

- Jusqu’à ce qu’on en sache davantage, oui, acquiesça Hermione.

Ron acquiesça à son tour, puis embrassa les mains d’Hermione en la regardant dans les yeux. Il sourit, puis dit d’une voix qu’il s’efforçait de rendre nonchalante.

- Bon, on le prend ce thé ?

Ce soir-là, Ron et Hermione reçurent une lettre les informant que le procès de Harry allait reprendre le lendemain, avec un nouveau juge. Ils accueillirent cette nouvelle avec des sentiments mitigés ; et si le juge ne croyait pas en l’innocence de Harry, et qu’il le condamnait ? Le plan de Nott serait couronné de succès, et Harry courrait le risque d’être privé de ses pouvoirs.

C’est donc avec beaucoup de mal qu’ils parvinrent à s’endormir quelques heures plus tard, et le lendemain matin, ils se présentèrent devant la salle d’audience après avoir déposé Harry à la garderie, l’air fatigué et anxieux.

Peu avant qu’ils n’entrent, Percy les rejoignit en courant, et s’arrêta devant eux, essoufflé, les lunettes de travers. Quand enfin il retrouva son souffle, il dit :

- Je ne connais pas le nouveau juge, c’est sa première affaire. Mais ce n’est pas un Mangemort, ça c’est certain.

- Tu ne peux rien dire d’autre ? demanda Ron, les sourcils froncés.

- Non, désolé, non seulement je ne sais rien d’autre, mais si en plus j’en savais davantage, je n’aurais pas le droit de vous le dire. Je suis désolé.

- Ce n’est pas grave, merci Percy, dit Hermione avant qu’il ne s’éloigne à nouveau.

- Ah, tant que j’y pense, ajouta-t-il à l’adresse d’Hermione. Rufus Scrimgeour t’a croisé chez l’apothicaire, et il a adoré la manière que tu as eu de le remettre en place. Tu lui as fait très bonne impression. Alors il m’a demandé de te dire que si jamais tu envisageais une carrière au Ministère…

- C’est très gentil de sa part, mais pour l’instant je me plais bien là où je suis, répondit Hermione.

- D’accord. Enfin, si tu changes d’avis… J’aurais besoin d’une assistante…

- Refuse ! intervint aussitôt Ron. C’est un patron despotique, tu n’as pas idée ! Il est fou à lier dès que ça concerne la paperasse.

- Je ne suis pas fou à lier, comme tu dis, Ron, s’indigna Percy en bombant le torse. Si tu avais eu un peu plus d’ordre et de rigueur, nous aurions pu collaborer en d’excellents termes ! Sur ce, je vous laisse.

Quand il fut sorti de leur champ de vision, Ron et Hermione échangèrent un regard quelque peu amusé, mais très vite leurs soucis les submergèrent à nouveau. Aucun d’eux ne prononça un seul mot de réconfort pour l’autre. C’était inutile, se connaissant depuis dix ans, tous deux savaient exactement ce que l’autre pensait à ce moment-là, et tous deux savaient qu’essayer de se réconforter mutuellement grâce à des mots serait parfaitement inapproprié.

Quelques secondes plus tard, la porte de la salle d’audience s’ouvrit d’elle-même ; Ron et Hermione entrèrent ensemble, et prirent place dans les deux fauteuils inconfortables faisant face au Magenmagot au grand complet.

- Les formalités administratives seront vite réglées, dit alors une voix grave et profonde émanant d’au-dessus d’eux. Président de séance, Affignus Timons. Secrétaire de séance, Ernie Macmillan, assistante du Président, Susan Bones. 24 décembre 2000, reprise du procès de Harry Jack Granger pour utilisation de la magie dans une zone habitée par des moldus, dans un cas de supposée légitime défense…

Hermione fut sur le point de protester, mais Ron lui saisit la main et murmura :

- Non. N’aggrave pas notre cas, je t’en supplie.

Hermione le regarda un instant, puis referma la bouche et se carra dans son fauteuil, sans lâcher la main de Ron.

- Représentent le prévenu, ses parents, Miss Hermione Jane Granger et Mr Ronald Bilius Weasley, domiciliés au 24 Chemin de Traverse. C’est bien cela ?

Ron et Hermione se contentèrent d’un signe de tête affirmatif.

- Bon, alors on en a fini avec toutes ces formalités ? demanda Timons à Susan Bones, qui acquiesça. Bien. Si cela ne vous dérange pas, je voudrais que vous me résumiez les faits, Miss Granger, car je dois avouer qu’avec toutes ces séances, je suis un peu perdu.

- Je rentrais chez moi avec Harry, quand je l’ai déposé à terre pour composer le code d’entrée de mon immeuble, commença Hermione à haute et intelligible voix. Il s’est éloigné pendant que je cherchais quelque chose dans mon sac, et d’un coup un homme encapuchonné a transplané dans ma rue et a saisi Harry. J’ai sorti ma baguette et je lui ai lancé différents maléfices. Il les a tous esquivés, sauf le maléfice anti-transplanage. Alors il a voulu s’enfuir en emmenant Harry, mais mon fils a lancé un maléfice de Brûlure pour se défendre. L’homme l’a lâché et est parti en courant, tandis que moi j’ai été emmenée par la police moldue.

Timons accueillit cette tirade avec une expression indéchiffrable, puis il relut rapidement quelques parchemins, et finit par dire d’une voix lente :

- Vous avez été acquittée pour avoir utiliser la magie devant des Moldus, c’est bien cela ?

- Oui, répondit simplement Hermione.

- Dites-moi, comment puis-je avoir la preuve que c’est bien l’homme qui avait des intentions belliqueuses, et non vous ?

Hermione fut sur le point de répondre, mais Ron lui serra la main et prit la parole.

- Hermione a toujours été particulièrement respectueuse des règles, et ce depuis sa première année à Poudlard.

- Il me semble pourtant qu’elle ait fait quelques infractions au règlement durant sa scolarité, en votre compagnie, d’ailleurs, ainsi que celle de Mr Potter, répliqua Timons avec un imperceptible sourire.

- Nous sommes ici pour juger Harry Weasley, et non ses parents, rappela Ron.

- Très juste. Vous disiez donc ?

- Qu’Hermione n’avait aucune raison d’attaquer un passant, quel qu’il soit. Et que même si elle a eu l’audace de tenir tête à des Mangemorts, elle n’aurait jamais l’audace de mentir devant tout le Magenmagot réuni.

L’argument sembla convaincre Timons, qui eut un bref signe de tête pour toute réponse.

- Donc, dans votre version des faits, le jeune Harry n’a fait que se défendre ?

Hermione remarqua que Timons avait utilisé le prénom de Harry, et non plus le terme « prévenu ». Un peu plus détendue, elle répondit :

- Oui.

- De tels pouvoirs à la portée d’un garçon aussi jeune risquent de poser d’autres problèmes, non ?

- Je dois préciser que depuis que Harry est revenu dans le monde magique, il n’a quasiment plus utilisé la magie par lui seul. Hermione et moi-même veillons à ce qu’il n’utilise plus ses pouvoirs à tort et à travers, argumenta Ron en regardant le juge dans les yeux.

Timons soupira, se carra un peu plus dans son fauteuil, puis reprit de sa voix forte :

- Que ceux qui pensent que le prévenu a utilisé la magie à mauvais escient lèvent la main ?

Une dizaine de juges levèrent timidement la main, mais parmi eux, aucun ne comptait parmi les anciens camarades de Ron et Hermione. Celle-ci serrait si fort la main de Ron qu’il ne sentait plus le bout de ses doigts.

- Que ceux qui pensent que Harry a utilisé la magie pour un cas de légitime défense lèvent la main ?

Presque la totalité du Magenmagot leva la main, et Hermione s’avança un peu plus sur son siège, au risque de tomber.

« Dîtes-moi que vous êtes d’accord, Timons, je vous en supplie, pensa-t-elle avec force ».

Timons jeta un rapide coup d’œil autour de lui, saisit le marteau, et dit :

- Avec toutes les excuses du Magenmagot, pour vous et votre fils…

« Allez, dis-le, dis-le, se répétait Ron. »

- … pour vous avoir traités de la sorte, je déclare Harry Jack Weasley non coupable et acquitté de tous les chefs d’accusation, acheva Timons en abattant le marteau contre le bois de son bureau.

Quelques membres du Magenmagot se mirent à applaudir, puis tous rangèrent leurs affaires en commentant le jugement, l’air visiblement réjoui que ce procès soit enfin fini et l’affaire classée.

Ron et Hermione, quant à eux, n’osaient bouger de peur de se réveiller de ce qu’ils pensaient encore être un rêve. Puis, doucement, Hermione lâcha la main de Ron et se leva, lui tourna le dos et enfouit son visage dans ses mains. Ron se leva à son tour et l’observa, la réalité envahissant progressivement son esprit.

Enfin, Hermione se retourna lentement, regarda Ron un moment dans les yeux, puis hurla de joie et se jeta avec un grand sourire dans ses bras. Ron l’étreignit, puis la fit tournoyer dans les airs.

- Harry est innocent ! s’écria-t-elle, prise de vertige. On y est arrivés, Ron, notre fils est libre ! Il est puissant, c’est le meilleur, et il est libre !

Ron ne répondit pas, mais posa Hermione à terre, prit son visage fin entre ses grandes mains, et sans réfléchir, il l’embrassa.

Aussitôt, un grand frisson le parcourut dans tout le dos. Il était de retour à Poudlard, il disait bonjour à sa petite amie, et son monde était encore à peu près en ordre. Rien n’avait changé, les lèvres d’Hermione lui faisaient toujours le même effet, cette sensation de chaleur dans tout le corps…

Mais aussi vite qu’elle était venue, son euphorie disparut et laissa place à la réalité. Il mit fin au baiser et s’écarta brusquement, les mains derrière le dos, comme pour se disculper. Il n’osa croiser le regard d’Hermione, mais sentit qu’elle l’observait.

Un silence pesant s’installa, et au bout de quelques dizaines de secondes, Hermione se racla la gorge et dit d’une voix timide :

- On va chercher Harry ? Vu l’heure qu’il est, on pourra encore un peu fêter Noël en rentrant.

- Ouais, bonne idée, s’empressa de répondre Ron sans lever les yeux du bout de ses chaussures.

Et il se retourna pour sortir de la salle, sans voir qu’Hermione frôlait ses lèvres du bout de ses doigts, incrédule, mais avec une lueur dans les yeux qu’il aurait été plus qu’heureux de revoir après tant d’années où il n’avait fait qu’en rêver.


Dernière édition par le Sam 29 Juil - 9:12, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 9:02

Une heure plus tard, Hermione emmena Harry devant le sapin de Noël qu’elle et Ron avaient décoré tout en prenant bien soin d’éviter tout contact physique, et elle lui murmura avant de l’embrasser sur la joue :

- Ton deuxième Noël, Harry. Bien meilleur que le premier, je pense.

Pendant quelques minutes, ils observèrent le magnifique sapin dressé dans un coin du salon, et Harry semblait hypnotisé par les bougies garanties sans chaleur qui illuminaient l’arbre. Puis Hermione abaissa les yeux au bas du sapin et fronça les sourcils, avant de crier :

- Ron ?

- Ouais ? répondit Ron depuis la cuisine, où il s’occupait des derniers préparatifs pour le repas du Réveillon.

- Les cadeaux de Harry, ce sont lesquels au juste ?

Ron éclata de rire et ressortit de la cuisine en affichant un grand sourire, une cuillère en bois à la main.

- Tous ceux qui remuent sont pour lui. Plus quelques autres.

- De la part de Fred et George, je suppose ?

- Bien deviné…

- J’aurais deux mots à leur dire demain.

- Ils seront ravis de voir que tu n’as vraiment pas changé depuis Poudlard.

Hermione répondit par un sourire, et rejoignit Ron sur le pas de la porte.

- C’est bientôt prêt ? demanda-t-elle avec gourmandise.

Ron lui tendit la cuillère en bois pleine de sauce brune en guise de réponse. Elle se pencha pour goûter avant de reprendre en se léchant discrètement les lèvres :

- La réponse est oui.

- Alors à table.

Hermione repartit au salon et installa Harry dans sa chaise haute devant la table basse, surélevée et agrandie pour l’occasion, et sur laquelle ils avaient dressé le couvert. Puis elle s’installa elle aussi et se perdit dans la contemplation du sapin.

« Il m’a embrassé, pensa-t-elle avec un sourire. Est-ce qu’il m’aime encore ou est-ce que c’était juste sur le coup ? Je ne sais plus. Ou plutôt si, maintenant, c’est certain, je suis amoureuse du père de mon fils. Enfin, ça pourrait être pire, je pense… Mais c’est déjà assez compliqué comme ça, alors mets toute cette histoire dans un coin de ta tête et n’y penses plus… »

« Je l’ai embrassé, je n’en reviens toujours pas, pensait Ron au même moment en soignant la présentation des plats. D’accord, je suis amoureux, il faut bien que je finisse par me l’avouer, mais… D’un autre côté, ça n’a rien changé entre nous, curieusement. Comme si on le voulait tous les deux, comme si on était contents que cela nous soit finalement arrivé après ces quelques semaines de colocation… »

- Chaud devant ! s’écria-t-il en entrant dans le salon, les bras chargés.

- J’ai une faim de loup, je pourrais dévorer un demi géant, reprit Hermione en aidant Ron à poser les plats sur la table.

- Alors j’aurais du faire plus de trucs à manger.

- Je me rattraperai sur le chocolat, ne t’inquiètes pas.

- Je ne te savais pas aussi gourmande, reprit Ron en remplissant l’assiette de Harry de purée de pommes de terre.

- Je suis comme ça depuis ma grossesse. Il suffit qu’il y ait quelque chose à manger à moins de trois mètres pour que j’aie envie de grignoter, répondit-elle en nappant de sauce la purée de Harry.

- Et ça ne t’est pas passé à la naissance de Harry ?

- Non. C’était même pire après ça, j’ai l’impression. Enfin, j’ai quand même bien récupéré.

- J’avais remarqué… Enfin je veux dire, euh… Non pas que j’ai vraiment regardé, mais…, tenta-t-il de se rattraper, les oreilles une fois de plus rougissantes.

- Ron, ça va, arrête, tu es en train de te noyer, là, l’interrompit Hermione en se servant de la dinde.

Ron eut un sourire gêné et entreprit de couper le morceau de viande de Harry en petits morceaux, sous le regard attendri d’Hermione.

Le dîner et la soirée continuèrent dans une ambiance toute aussi plaisante, et même bien après que Harry se soit endormi dans les bras de son père, qui se leva pour le coucher aussitôt. Restés seuls, Ron et Hermione reprirent leur sujet de conversation favori, à savoir toutes les bêtises que le « trio magique » avait bien pu faire pendant leurs sept années à Poudlard. Et ce soir-là, ils essayèrent également de comptabiliser le nombre de fois où ils s’étaient sauvé la vie au cours de toutes leurs batailles, mais l’hydromel pour Hermione et le vin d’elfe pour Ron (qui ne voulait plus boire d’hydromel depuis son empoisonnement en sixième année) leur fit vite perdre le fil.

Mais tous deux devant se lever le lendemain pour aller au Terrier, et surtout parce que Harry se réveillerait certainement très tôt pour déballer ses cadeaux, Hermione finit par se lever de son fauteuil où elle avait encore dégusté une tasse de chocolat chaud, puis elle s’avança vers Ron, se pencha au-dessus de lui et déposa un baiser sur son front, avant de murmurer :

- Bonne nuit, Ron.

- Bonne… hum… bonne nuit Hermione, reprit-il après s’être raclé la gorge pour abandonner le ton aigu qu’avait pris sa voix sous le coup de l’émotion.

Hermione sourit et regagna sa chambre, avant d’en refermer doucement la porte.

Le lendemain matin, elle fut tirée du lit par les cris de joie de Harry. Elle se leva d’un bond, enfila sa robe de chambre et entra dans le salon, où elle trouva Ron et son fils assis au pied du sapin, entourés d’une mer de papiers cadeaux.

- On s’amuse bien ici, j’ai l’impression, dit-elle en guise de bonjour.

Ron se retourna, un sourire en coin éclairant son visage.

- Il s’amuse plus avec le papier qu’avec les cadeaux en eux-mêmes.

- C’est toujours comme ça avec les enfants, affirma Hermione en s’asseyant à côté de Harry. Où sont les cadeaux de Fred et George ?

- Déjà déballés et rangés en hauteur pour qu’il ne les atteigne pas, soupira Ron en tirant doucement sur le papier avec lequel Harry s’était recouvert en riant.

- J’aurais vraiment deux mots à leur dire, dit Hermione en fronçant les sourcils.

Un silence paisible s’installa entre eux, seulement troublé par les cris de joie du petit garçon et le froissement du papier.

- Euh…, tu veux ouvrir tes cadeaux aussi ? demanda Ron d’une voix timide.

- Si tu ouvres les tiens en même temps, répondit Hermione en lui tendant un premier paquet.

Ron le saisit et le déballa rapidement ; c’était le pull de Noël des Weasley, avec un grand R brodé sur le devant.

- Manque d’originalité flagrant. Harry en a eu un aussi, annonça Ron quand son éclat de rire se fut calmée. Toi aussi, non ?

- Euh… Non. De la part de tes parents, j’ai eu… Des robes de sorcières toutes neuves ! C’est génial, je n’avais pas gardé mes robes de l’époque de Poudlard ! Et à ma taille, en plus !

- Maman est incapable d’offrir des vêtements qui ne sont pas à la bonne taille. Elle a un mètre mesureur dans l’œil. Bon, celui-là, ajouta-t-il en saisissant un lourd paquet rectangulaire. C’est de qui ?

- … De moi, répondit Hermione en rougissant un peu.

- C’est un livre, n’est-ce pas ?

- Je n’ai jamais été fichue de t’offrir autre chose, alors je ne vais pas changer les bonnes habitudes, répliqua Hermione en riant.

Ron sourit aussi, mais son sourire s’effaça quelque peu quand il découvrit son présent, ébahi.

- C’est… C’est…, bégaya-t-il sans quitter le livre des yeux.

- La nouvelle édition du « Quidditch à travers les âges », oui.

- Mais il n’est même pas encore sorti ! s’exclama Ron en détachant enfin ses yeux de la couverture verte pour regarder Hermione.

- Les employés de Fleury et Bott pouvaient le commander en avant-première. Et je me suis dit que ça te plairait… Je me suis trompée ?

- Si tu t’es trompée ? Hermione, c’est vraiment génial, merci, bégaya Ron en prenant Hermione dans ses bras. Bon, à ton tour…

Et il lui tendit à son tour un paquet doré rectangulaire, particulièrement lourd.

- Un livre aussi ?

- Mieux que ça, affirma Ron en aidant Harry à se débarrasser du papier collant qui ne voulait pas quitter ses doigts.

Hermione ouvrit le paquet, et découvrit un élégant livre blanc, parsemé de petites étoiles. Sur la couverture, on pouvait lire « Album ». Elle l’ouvrit doucement, et tomba sur la première photo d’elle à Poudlard, avec Harry et Ron, peu de temps après Halloween. La légende indiquait « Le trio magique, première année ».

- Quand tu m’as dit que tu n’avais gardé que ta baguette après la dernière bataille, je me suis dit qu’il fallait fêter dignement ton retour dans le monde magique, murmura Ron en l’observant attentivement.

- Ce sont tes photos ? demanda-t-elle en relevant des yeux remplis de larmes dans sa direction.

Ron eut un sourire triste, puis répondit :

- Ce sont les nôtres.

Sans prévenir, Hermione se pencha et l’embrassa sur la joue, avant de chuchoter :

- Merci Ron. Ca me touche beaucoup.

- Ce n’est pas vraiment fini…, reprit Ron. Regarde à la dernière page.

Hermione obéit et parcourut rapidement l’album, apercevant au passage différentes photos, du trio, de l’AD, des Gryffondor en général, d’eux trois avec Ginny, Neville et Luna… Arrivée à la dernière page, elle tomba sur la dernière photo que l’on avait pris de Ron et elle, le jour de Noël 1997 au Terrier. Sur la page d’à côté, une photo de leur fils quelques jours après sa naissance, qu’Hermione avait prise elle-même, et qu’elle avait donné à Ron quand ils s’étaient retrouvés. C’était la seule photo immobile de tout l’album.

Et entre les deux, une enveloppe, qu’Hermione ouvrit pour en sortir un fin médaillon.

- Ron, c’est…

- Tu me l’as laissé en me disant adieu à l’hôpital Sainte-Mangouste. Je l’ai gardé, en me disant que je pourrai peut-être te le redonner un jour…

Sur ces mots, Hermione fondit en larmes pour de bon, et Ron passa un bras réconfortant autour de ses épaules.

- Merci Ron. Merci beaucoup. J’ai toujours regretté de te l’avoir laissé, croire que je pourrai t’oublier en abandonnant tout ça derrière moi a été la plus monumentale erreur de ma vie.

- Eh, eh, arrête, calme-toi, tout va bien… Chut, Hermione, allons, chuchota Ron en caressant doucement ses cheveux ébouriffés, tout en souriant pour ce qu’elle venait de laisser échapper. C’est Noël aujourd’hui, tu n’as pas le droit d’être aussi triste, d’accord ?

Hermione se calma peu à peu, puis acquiesça et tenta de sourire.

- Petit déjeuner ? suggéra-t-elle en essuyant ses larmes d’un revers de main.

- Bonne idée, répondit aussitôt Ron en se levant avant de prendre Harry dans ses bras. Allez jeune homme, debout, on va manger. Tu joueras plus tard chez Mamie et Papi.

Puis il partit à la cuisine pour préparer le biberon de chocolat de son fils, tandis qu’Hermione les regardait s’éloigner. Quand elle ne les vit plus, elle feuilleta à nouveau l’album, et observa une photo prise pendant leur sixième année… Peu de temps après leur réconciliation… Et aussitôt un souvenir lui revint en tête…

* Flashback *

Les rayons du soleil matinal perçaient au travers des rideaux blancs de l’infirmerie. Hermione était assise sur une chaise à côté du lit de Ron, les yeux dans le vide.

« Il a failli mourir, pensait-elle en se mordant la lèvre inférieure. Et la dernière chose que tu lui aurais dite était que ses chaussures étaient certainement trop petites pour lui… Ma pauvre Hermione, je crois bien que tu n’as plus trop le choix ; tu dois bien t’avouer que tu es tombée amoureuse de l’un de tes meilleurs amis. Ah c’est malin… Tu es toujours la championne pour te mettre dans des situations tordues… Mais si Lavande ne s’était pas mêlée de notre histoire, on n’en serait pas là avec Ron… Ron qui… »

- Ron, murmura-t-elle en le voyant ouvrir ses yeux bleus.

- Hermione ? grogna-t-il en bougeant la tête sur l’oreiller pour l’observer un peu mieux.

- Oh mon Dieu, Ron ! J’ai eu tellement peur pour toi, tu ne peux pas imaginer ! s’exclama-t-elle en se jetant à son cou. Oh, pardon ! s’excusa-t-elle en l’entendant gémir de douleur et en s’écartant aussitôt.

- Non, ce n’est rien, ça en valait la peine. Qu’est-ce que tu fais là ?

- Je… Je suis là depuis plus d’une heure. Je voulais te voir avant de partir en cours et… et… Et je viens de rater le début de mon cours d’Arithmancie ! dit-elle en se levant précipitamment. Je… euh… oh, et puis, un peu plus, un peu moins…

Et elle se rassit. Ron la regarda, mi-amusé, mi-étonné ; Hermione, manquer volontairement un cours ? Mais il voyait qu’elle n’était pas à l’aise ; à ce moment précis, elle devait entendre la petite voix désagréable de sa conscience dans la tête, si forte qu’elle l’empêchait de penser clairement.

- Hermione ?

- Oui ? Tu veux quelque chose, un verre d’eau ? Tu veux que j’appelle Madame Pomfresh ?

- Non, ça va.

- Alors quoi ?

- File à ton cours.

- Non, pourquoi ? s’exclama Hermione. J’ai dit que je n’y irai pas.

- Tu as mauvaise conscience en ce moment même !

Hermione se mordit la lèvre inférieure, baissa les yeux sur ses mains et murmura :

- Comment tu le sais ?

Ron voulut éclater de rire, mais son ventre douloureux l’en empêcha rapidement.

- Ce n’est pas parce qu’on ne sait plus parler ces trois derniers mois que j’ai oublié les cinq dernières années…

Hermione eut un sourire gêné, puis elle murmura :

- Tu me connais trop bien… Tu es sûre que je peux te laisser seul pour cet après-midi ?

- Je ne bouge pas d’ici, promis, répondit Ron avec un sourire.

Hermione lui rendit son sourire, ramassa son sac et ses livres et avait déjà fait quelques pas quand Ron dit encore :

- Hermione ?

- Oui ? dit-elle en revenant sur ses pas.

- Content t’avoir reparlé, dit-il avant de se retourner dans son lit pour cacher ses joues rouges.

Hermione hésita, puis répondit doucement :

- Moi aussi, Ron.

* Fin du flashback *


- Hermione ? cria Ron depuis la cuisine. Tu viens ?

- J’arrive, s’exclama-t-elle en refermant l’album, avant de le poser sur la table.

Puis, juste avant de se relever, elle leva les yeux sur la flamme de la bougie la plus proche, sourit et murmura :

- Contente d’être revenue dans ta vie, Ron.
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 9:20

Chapitre 13 : Noël au Terrier

Deux heures plus tard, Ron, Hermione et Harry se tenaient devant la cheminée, prêts à emprunter le Réseau de Cheminette pour se rendre au Terrier ; Harry serrait contre lui une nouvelle peluche offerte par Molly et Arthur, tandis qu’Hermione triturait nerveusement les franges de son écharpe. En voyant cela, Ron lui prit doucement la main et murmura :

- Du calme, Hermione… Ils t’adoraient à l’époque de Poudlard…

- Oui, mais maintenant ? demanda Hermione avec un pâle sourire. Après tout, j’ai gâché deux ans de ta vie…

- « Gâcher » est un peu fort. Mais tu as tout reconstruit, c’est l’essentiel. On y va ?

Hermione hésita un instant, puis prit une profonde inspiration et dit :

- On y va.

Quelques secondes plus tard, ils furent accueillis par un cri strident. Ils venaient de faire irruption dans la grande cuisine du Terrier, couverts de cendres, effrayant Molly au passage.

- Par la barbe de Merlin, quelle frayeur ! s’exclama-t-elle en ramassant la cuillère en bois qu’elle avait laissé tomber.

- Désolé, ma petite Maman, s’excusa Ron en lançant un sortilège à Hermione et Harry, ainsi qu’à lui-même, pour enlever les cendres de leurs vêtements.

- Vraiment navrée, Molly. Si on avait su, on aurait pris la cheminée du salon.

- Alors vous auriez fait peur à Arthur, et il ne valait mieux pas avec son cœur. Bonjour, jeune homme, dit-elle en souriant quand Ron l’embrassa sur le front.

Puis elle se tourna vers Hermione qu’elle étreignit tendrement, avant de lui prendre Harry des bras :

- Bonjour mon petit cœur, comment vas-tu aujourd’hui ? Tu as bonne mine en tout cas. Tu veux visiter la maison d’enfance de Papa ? Je peux ? demanda-t-elle ensuite à Hermione.

- Oui, allez-y !

- Bill, Fleur et Louise sont déjà arrivés. Ils sont dans le salon avec Arthur. Et les autres ne vont pas tarder.

Puis elle sortit de la cuisine, laissant Ron et Hermione seuls. Ron eut un petit sourire gêné, puis fit un signe à Hermione pour l’inviter à passer au salon. Elle obéit et entra la première, pour aussitôt avoir la vue bouchée par des cheveux blonds très longs.

- Hermione, je suis si heureuse de te revoir ! s’exclama Fleur avec une voix de gorge. Nous sommes arrivés de Nice hier soir. Et toi, comment vas-tu ? Quand nous avons reçu le hibou de Molly et Arthur, oh la la j’ai littéralement sauté de joie, Bill peut en témoigner, n’est-ce pas Bill ? Bon, Louise n’a pas tout compris, mais…

- Laisse-la un peu respirer, Fleur, dit Bill en éclatant de rire. Salut Hermione !

- Bonjour, Bill, répondit-elle avec un sourire chaleureux, qui se crispa quelque peu quand elle vit Fleur embrasser Ron sur la joue, ce dernier rougissant assez rapidement.

Bill la prit brièvement dans ses bras, avant de se tourner vers un magnifique bébé blond et aux joues rondes et roses.

- Et je te présente Louise, ajouta Bill en prenant la petite dans ses bras.

- Bonjour Louise, salua Hermione en rendant le grand sourire que la petite lui adressait. Quel âge a-t-elle ?

- Elle a eu un an en novembre. N’est-ce pas qu’elle est jolie ?

- Oui, Bill, espèce de papa poule ! Hermione, ravi de te revoir, intervint Arthur en la prenant doucement dans ses bras après s’être levé de son fauteuil avec difficulté.

Hermione ne se souvint pas qu’Arthur ait jamais été aussi familier avec elle, mais elle ne se souvenait pas non plus d’avoir connu une étreinte aussi paternelle, et elle se laissa faire avec bonheur. Toutefois, par-dessus l’épaule du vieil homme, Hermione remarqua la canne posée contre l’accoudoir du fauteuil. La guerre, les responsabilités et les soucis avaient beaucoup fatigué Arthur. Et la mort de sa fille unique n’avait certainement rien arrangé.

- Mais où est Harry ?

- Maman l’a déjà pris avec elle, l’informa Ron en posant un bisou sonore sur le front de sa nièce, qui éclata de rire. Personne n’est encore arrivé ?

- Charlie et Svetlana ont dit qu’ils auraient certainement du retard. Fred et Angelina seront en retard aussi, Jim est un peu malade. George a été retenu au magasin, mais il devrait venir, seul, comme d’habitude. Il n’y a que Percy qui a une bonne chance de venir à l’heure.

A ce moment précis, la sonnette (une invention typiquement moldue, mais qu’Arthur avait très vite adopté) retentit, et Molly se précipita pour ouvrir à son troisième fils, sa femme et leur fille.

Très vite, Hermione retrouva cette impression inexplicable qu’elle avait eu dès son entrée au Terrier : l’impression d’être chez soi, et que quoiqu’il arrive à l’extérieur, on pouvait être en sécurité ici. Tous les frères Weasley étaient au courant de son retour dans la vie de Ron, et en étaient visiblement ravis, car chacun à leur tour, ils la serrèrent contre eux (brièvement, Ron y faisait bien attention) et lui souhaitèrent la bienvenue.

Molly était repartie à la cuisine, accompagnée de Svetlana, une charmante rouquine rondelette d’origine roumaine, fiancée à Charlie depuis quelques jours à peine, ce qui n’avait pas manqué de faire hurler de joie la mère de famille. Au passage, Mrs Weasley avait rendu Harry à son père, qui l’exhibait littéralement, fier d’avoir été le premier de la fratrie à avoir eu un garçon. Et en effet, l’arrivée de Harry dans la famille Weasley avait créé l’évènement parmi les frères. Le petit garçon, ravi d’attirer l’attention générale, se laissait faire et passait de bras en bras sans broncher.

Jim, le fils d’Angelina, Louise et Kate, la fille de Percy et Penelope, les autres « petits derniers » de la famille Weasley, étaient également au centre de l’attention. Hermione pensait que cette manière de chouchouter les quatre plus jeunes de la famille était un moyen de pallier l’absence de Ginny et Harry. Apparemment, chacun des frères Weasley avait surmonté sa peine, d’une manière ou d’une autre. Et il en était de même pour Molly et Arthur.

Mais bientôt, Hermione fut sortie de sa rêverie par Molly, qui ameutait tout le monde à table : le repas était servi. « La vie a repris », pensa Hermione en emmenant son fils, avant de s’asseoir à côté de Ron, qui lui sourit. Puis, avant même qu’elle ait pu s’en rendre compte, elle sentit la grande main chaude et rassurante de Ron lui caresser le dos, comme pour lui dire : « Je t’avais dit que ça se passerait bien. » Mais ce geste d’affection prit fin aussi vite qu’elle l’avait remarqué, et elle préféra couper la dinde de Harry plutôt que de s’attarder sur un geste somme toute assez bénin et innocent.

Seulement ce geste ne passa inaperçu pour aucun des frères de Ron, ni pour ses parents, qui avaient vu Ron et Hermione se tourner autour depuis la première fois où elle avait posé un pied au Terrier.

Dès lors, Molly eut la certitude que Ron et Hermione étaient retombés dans leurs anciennes habitudes ; chacun se jurait certainement qu’il ne serait pas le premier à avouer ses sentiments, tout comme à l’époque de Poudlard.

Dans ce cas, se jura-t-elle, c’est la famille Weasley qui s’en chargera. Aussi sûr que je m’appelle Molly, ces deux-là finiront l’année ensemble !

***

Si tu n’étais pas entouré de tellement de monde, tu mériterais que quelqu’un te donne une gifle, et en particulier Hermione, pensa sombrement Ron en se servant en légumes. Crétin, voilà, c’est ça, tu n’es qu’un crétin.

- Ron ? demanda Angelina en agitant la main devant lui. Tu peux me passer la purée, s’il te plaît ?

- Hein ? Oui, tiens, répondit Ron en lui passant le pain.

Angelina, dubitative, se tourna vers Fred, assis en face d’elle, Jim sur les genoux. Son petit ami lui sourit et lança d’une voix forte.

- Allons, Angelina, tu sais depuis toujours que Ron est tête en l’air. Rappelle-toi de ses performances au Quidditch…

La remarque eut l’effet escompté. Ron lui lança un regard froid, et s’apprêta à lancer une remarque acerbe, quand Hermione posa doucement la main sur son bras. Il se tourna vers elle, puis Hermione lui sourit et dit d’une voix calme :

- Fred, tu n’étais pas là, mais je te rappelle que Ron a déjà sauvé la mise de l’équipe de Gryffondor à plusieurs reprises, tandis que toi, aux dernières nouvelles, tu n’as jamais été déterminant.

Plusieurs sifflements et éclats de rire accompagnèrent cette remarque. George ajouta alors :

- Hermione est de retour parmi nous !

Fred éclata de rire à son tour, mais il répliqua aussitôt :

- En tout cas, une chose est sûre, Hermione est toujours prête à défendre son cher Ron.

Et en voyant Hermione rougir un peu et la main de Ron se crisper sur sa fourchette, il ajouta avec un sourire machiavélique :

- De plus, il suffit toujours qu’elle le touche pour le calmer. A croire que Ron est toujours sous le charme de sa sorcière préférée.

La remarque de Fred fut accueillie avec un peu plus de réserve que celle d’Hermione, tout le monde ou presque se doutant qu’il venait de toucher une corde sensible. Toutefois, et à l’énorme soulagement de Ron et d’Hermione, la conversation dériva très vite sur des sujets plus légers, et le reste du repas se passa sans encombre.

Avant le dessert, Hermione, Svetlana et Molly débarrassèrent la table, tandis que la plupart des hommes et Angelina étaient absorbés dans une conversation sur le Quidditch. Puis Svetlana disparut de la cuisine pour jouer avec ses nièces et neveu, « qu’elle ne verrait jamais assez souvent » à son goût, laissant ainsi Molly et Hermione seules. Cette dernière fut sur le point de la suivre, mais Molly lui saisit doucement le poignet, la forçant à revenir.

- Hermione, je vais te poser une question qui va peut-être te paraître stupide, mais j’ai besoin d’une réponse franche et honnête. Tu peux faire ça pour moi ? demanda-t-elle d’un ton presque maternel.

Hermione comprit instinctivement ce qui allait suivre, et acquiesça sans un mot.

- Est-ce que tu ressens encore quelque chose pour Ron ?

- Molly, je…

- Je voudrais une réponse, Hermione.

La jeune femme se tut quelques instants, déconcertée. Molly avait toujours eu le chic pour lire en elle comme dans un livre ouvert, même à l’époque où elle n’était qu’une simple amie de son fils. Bien sûr, pendant tout le temps où elle avait vécu en moldue, elle n’avait jamais oublié Ron. Elle avait grandi avec lui pendant sept ans, ils avaient traversé des épreuves ensemble qui auraient soudé n’importe qui d’autre. Ils avaient partagé des fous rires avec Harry et des disputes mémorables, pour eux deux. Elle l’avait laissé dans le coma le cœur brisé. Depuis qu’elle l’avait retrouvé, ce n’était qu’avec beaucoup de peine qu’elle s’était retenue de le toucher, et c’était devenu encore pire depuis qu’ils vivaient sous le même toit.

- Je n’ai jamais réussi à l’oublier, Molly.

- Ce n’était pas ma question, répondit la mère de famille en hochant doucement la tête. Je voulais savoir si tu l’aimais, pas s’il était resté dans un coin de ta tête. Quiconque aurait partagé autant d’aventures que vous deux et Harry aurait été incapable d’oublier tout ça.

Hermione resta silencieuse une fois de plus, tripotant un torchon posé à quelques centimètres de ses mains nerveuses. Puis elle répondit d’une petite voix.

- J’en suis amoureuse, ça ne fait aucun doute. J’ai bien essayé de m’en empêcher, mais…

- Comme à Poudlard.

- Comme à Poudlard, je ne peux pas. Il me désarme, il me fait le même effet que quand j’avais dix-sept ou dix-huit ans.

Molly tendit une main, saisit celle d’Hermione et la serra doucement.

- Alors dis-le lui. Nous sommes de nouveau dans une période difficile, et vous aurez besoin l’un de l’autre. Et Harry aura besoin de vous deux.

Avec un pincement au cœur, Hermione entendit des échos de la prophétie résonner dans sa tête. Molly avait raison, comme d’habitude.

- C’est une situation compliquée, je le sais. Mais tu n’as plus le droit de vivre « en attendant que… ». Plus maintenant. Plus après toutes les horreurs que tu as subi. Toi et Ron vous vous aimez, tout le monde assis à cette table s’en est rendu compte quand il t’a passé une main dans le dos, et quand tu as remis Fred à sa place. Il t’aime toujours. Crois-moi. Je l’ai vu quand tu n’étais pas là.

Hermione fut sur le point de répondre quand Ron arriva à la cuisine, Harry sous un bras ; le petit riait aux éclats.

- Harry voudrait savoir pourquoi le dessert n’est toujours pas arrivé.

- C’est surtout toi qui en voudrais, Ronald, répondit Molly avec un sourire en lâchant la main d’Hermione.

Ron eut un sourire d’excuse, puis redéposa Harry au sol. Le garçon repartit en courant pour jouer avec Jim, qui avait sensiblement le même âge que lui. Molly suivit son petit-fils, chargée d’un pudding et d’un cake aux fruits confits. Ron la laissa passer, puis se tourna vers Hermione avec un air curieux.

- Ca va ? demanda-t-il en s’approchant d’elle. Tu es toute pâle.

Elle tenta de sourire, mais Ron ne parut pas convaincu.

- Oui, ça va, je t’assure, répondit Hermione.

- Qu’est-ce qu’elle t’a dit pour te mettre dans cet état ? interrogea-t-il en posant une main sur son front.

Hermione frissonna à ce contact, puis elle s’écarta et dit :

- On ne va pas faire attendre Molly, quand même.

Puis elle quitta la pièce en se forçant à respirer profondément pour se calmer. Arrivée au salon, son visage avait récupéré des couleurs, et affichait un sourire qui faisait parfaitement illusion. Ron, quant à lui, saisit le gâteau au chocolat et suivit les deux femmes, perplexe.


Dernière édition par le Sam 29 Juil - 9:30, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 9:21

Une demi-heure plus tard, tout le monde était encore à table, terrassé par le repas gargantuesque de Molly Weasley. Mais les enfants, qui avaient quitté la table depuis bien longtemps pour leur sieste, étaient à présent pleins d’énergie, et Jim et Harry devinrent tellement infernaux que Fred et Ron se décidèrent à les accompagner dehors pour jouer dans la neige fraîche.

Une fois les enfants habillés, leurs pères les firent sortir dans le jardin, puis laissèrent Jim et Harry jouer un peu plus loin. Soudain, Fred prit la parole d’un air sérieux :

- Ron, écoute, euh… Je suis désolé pour tout à l’heure. Je n’ai pas voulu te mettre mal à l’aise. Ni Hermione, d’ailleurs.

Ron ne répondit pas tout de suite, puis eut un petit sourire ironique et répondit :

- Ca doit être la première fois que tu me fais des excuses pour m’avoir mis dans l’embarras devant toute la famille.

- Oui… Je sais juste qu’Hermione est restée un sujet sensible pour toi, et… C’est très facile de te faire disjoncter rien qu’en mentionnant son nom, alors…

- Tu n’as pas pu t’en empêcher.

- En gros, oui. Désolé.

Un silence gêné s’installa entre eux, tandis que Harry et Jim observaient avec curiosité un gnome qui venait de sortir de son trou.

- Pourquoi tu es aussi susceptible dès qu’on parle d’Hermione, d’ailleurs ? demanda Fred d’un air innocent.

- Je n’en sais rien, répondit Ron d’un air buté.

- D’accord… Je n’aurais droit à rien d’autre ?

- Non.

- D’accord, répéta Fred.

Le silence retomba sur eux, tandis que les garçons creusaient la neige pour retrouver le gnome, qui avait à nouveau disparu.

- Alors pourquoi tu es si susceptible dès qu’on parle des sentiments que tu as encore pour elle ?

Cette fois la remarque fit mouche. Ron tourna si vivement la tête en direction de son frère qu’il entendit sa nuque craquer. Fred cacha son sourire à grande peine, et préféra afficher une moue innocente.

- Je n’ai pas envie d’en parler, répondit finalement Ron en se massant la nuque.

- Oui, ah ben ça je m’en doutais un peu, répliqua Fred. C’est sûr que s’avouer qu’on est amoureux de la mère de son fils…

- Je ne…

- Ron, arrête ce manège, tu veux ? Tu joues à ce petit jeu avec tout le monde depuis tes quatorze ans, ça commence à bien faire. Tout le monde sait que tu es amoureux. Sauf Hermione. Comme d’habitude.

Ron ne répondit pas. Fred avait raison, évidemment ; Ron était retombé amoureux d’elle dès qu’elle s’était mise à lui hurler dessus au Ministère. Non, en fait, il était resté amoureux d’elle toutes ces années, incapable d’oublier son sourire, son regard foudroyant ou les étincelles de joie qui illuminaient ses yeux quand elle recevait une bonne note, leurs épreuves, leurs disputes, leurs fous rires… leurs nuits d’amour qui duraient jusqu’au petit matin, après lesquelles ils s’endormaient jusqu’à ce que Harry Potter tambourine à leur porte pour les réveiller.

Fred sembla parfaitement comprendre le silence de son petit frère. Il eut un petit sourire et donna une claque dans le dos de Ron.

- Allez, mec, remets-toi, lui conseilla Fred. Et dis-le lui.

- Tu es fou à lier, Fred. Comment veux-tu que je lui dise ? Ca m’a pris trois ans pour lui avouer la première fois, imagine maintenant.

- Oui, c’est sûr qu’avoir un enfant avec une femme ne vous en rapproche pas forcément, affirma Fred d’un ton ironique. Surtout en ces temps de guerre, où Hermione s’est toujours montré un soutien efficace pour Harry et toi. Et pour qui tu as toujours beaucoup compté, plus qu’un simple ami. Elle t’aime toujours, Ron.

Celui-ci préféra ne pas répondre. Fred respecta ce silence, et tous deux passèrent les dix minutes suivantes à regarder les garçons jouer dans la neige. Puis la porte arrière de la cuisine s’ouvrit et Angelina et Hermione sortirent, chacune emmitouflée dans une cape et une écharpe chaude.
Angelina se blottit brièvement contre Fred, avant de rejoindre son fils dans la neige, de l’attraper et de le ramener auprès des adultes en disant :

- Jim Johnson, tu as assez joué je crois.

- Explique-moi un truc, intervint Hermione qui se tenait debout à côté de Ron. Pourquoi il ne s’appelle pas Weasley ?

- Je ne sais pas vraiment, répondit Angelina avec un sourire. Je dois secrètement espérer qu’il y aura un joueur de Quidditch de Gryffondor qui ne s’appellera pas Weasley, comme tous les autres.

- Et tu es d’accord avec ça, toi ? demanda Hermione en se tournant vers Fred.

Fred haussa les épaules et sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer le nez du petit Jim.

- Angelina y tient, je ne vais pas m’imposer. Je le considère comme mon fils de toute façon, alors ça ne fait pas grande différence.

Puis Fred, Angelina et Jim rentrèrent, tandis que le petit Harry restait assis dans la neige, quelque peu désemparé par la soudaine disparition de son nouvel ami. Hermione sourit et alla le chercher, avant de retourner auprès de Ron qui avait déjà une main sur la poignée de la porte de la cuisine.

- Ca va ? demanda-t-elle tandis qu’il ouvrait la porte.

- Ouais. Pourquoi ça n’irait pas ?

- Je ne sais pas, tu as l’air un peu songeur.

Ron ne répondit pas, et préféra embrasser Harry sur le front quand Hermione le lui passa.

Il faudra que tu le lui dises, Ron, pensa-t-il avec force. On aura besoin l’un de l’autre pour ce qui va suivre. Et votre amitié ne sera pas suffisante.

Il va bien falloir clarifier la situation un jour où l’autre, pensa Hermione au même moment. Mais plus aujourd’hui.

***

- Vous êtes sûrs de ne pas vouloir rester ? Il est tard, Harry est fatigué, vous feriez mieux de le laisser ici.

- Molly, je vous assure que ça ira, Harry s’endormira sans problèmes, assura Hermione en habillant son fils qui se frottait les yeux de ses minuscules poings.

- Alors personne ne reste ? lança Molly à la cantonade, tandis que presque tout le monde était déjà habillé pour partir.

- Si, nous ! s’exclama Fleur, pelotonnée contre Bill, l’air quelque peu offensé.

- Oui, enfin, vous étiez prévus, alors c’est différent, répondit Molly en posant une main douce sur le bras de sa belle-fille, comme pour la calmer.

- Maman, Harry ne va faire aucune histoire, tu peux en être certaine, sourit Ron en s’enroulant dans une grande écharpe rouge et or.

- Il risque encore de s’endormir en prenant la poudre de Cheminette, ajouta Hermione en riant.

Sur ces mots, Ron prit Harry dans ses bras, et lui et Hermione s’approchèrent de la cheminée du salon et disparurent quelques secondes plus tard dans une pluie d’étincelles vertes. Molly soupira, puis se tourna vers Fred.

- Tu lui as parlé ? demanda-t-elle avec un sourire.

- Maman, quand je te promets quelque chose, je tiens mes promesses, répondit Fred d’un air faussement indigné.

Arthur soupira à son tour en essuyant ses lunettes.

- Vous êtes des entremetteurs, tous les deux, dit-il en reposant soigneusement ses lunettes sur son nez.
- Arthur, ne te mêles pas de ça, c’est uniquement pour leur bien que Fred et moi, nous nous en sommes occupés.

- Si tu le dis, chérie, répondit Arthur avec un léger sourire.

***

Ron et Hermione arrivèrent sans encombre à leur appartement, et comme c’était à prévoir, Harry s’endormit dès qu’on l’eut débarrassé de son blouson et de son écharpe. Avec un sourire en coin, Ron emmena son fils dans sa chambre et le coucha dans son lit à barreaux. Il observa quelques instants son fils, plongé dans ses pensées. Oui, il était amoureux d’Hermione. Cela ne servait plus à rien de le nier…

Puis il hocha un peu la tête, comme pour remettre ses idées en place, et se fit la promesse muette de dire un jour à Hermione ce qu’il ressentait pour elle.

Mais quand il la rejoignit dans la salle de bains, il la trouva seulement vêtue d’un de ses vieux tee-shirts des Canons de Chudley, ce qui laissait voir ses jambes parfaites, et laissait deviner ses courbes rendues généreuses par sa maternité.

- Je n’ai plus de chemises de nuit correctes, j’espère que ça ne te dérange pas ? demanda Hermione en croisant son regard dans le miroir.

- Non, pas du tout, répondit Ron d’une voix rauque.

Il hocha discrètement la tête une nouvelle fois, se maudissant de se laisser aller à de telles pensées.

- C’était vraiment une journée géniale, j’ai trouvé, non ? demanda Hermione en se brossant les cheveux.

- Oui, c’est sûr, répondit Ron avant d’enlever sa chemise.

Hermione vit le reflet dans le miroir de ce qui se passait derrière elle. Elle ferma les yeux pour réprimer son envie de passer sa main dans le dos de son ancien amant, et préféra reprendre la parole pour combler le silence qui emplissait la pièce.

- Je ne pensais pas que Molly m’adopterait encore une fois de cette manière, dit-elle en reposant la brosse. Je ne m’attendais pas à ce que tout le monde soit si gentil avec moi, en fait.

- Tu leur as manqué, répondit Ron en fixant les yeux d’Hermione dans le miroir, avant d’abaisser son regard sur le bras d’Hermione.

Sans réfléchir, et sans pouvoir résister plus longtemps à l’envie de la toucher, cette envie qui le taraudait depuis plusieurs semaines, il commença à frôler la peau de son bras du bout des doigts, comme s’il avait peur qu’elle s’écarte de lui, effrayée.

- A moi aussi, tu m’as manqué, murmura-t-il doucement.

Hermione ferma une fois encore les yeux. « Résiste, tu n’as pas le droit » déclama une petite voix ridicule dans sa tête. Mais en même temps, sentir le souffle chaud de Ron dans sa nuque était quelque chose dont elle avait rêvé depuis plusieurs années… Mais la voix l’emporta et elle s’écarta légèrement de Ron pour qu’il ne la touche plus du tout, même si tout son corps hurlait pour sentir à nouveau ses doigts si doux. Elle se retourna pour lui faire face. Aussitôt, Ron se décala agilement et plaça ses mains de part et d’autre de la taille d’Hermione, sur le meuble de la salle de bains, comme pour l’empêcher de s’enfuir.

- Non, Ron, on n’a pas le droit, je…, dit-elle dans une faible tentative pour lui résister.

- Qu’est-ce qui nous en empêche, Hermione ? murmura Ron en posant un léger baiser sur le front d’Hermione. Le fait qu’on vive ensemble ? Qu’on ait un enfant ensemble ? Qu’on s’aime ?

- Je ne t’aime pas, je…

- Tu en es vraiment certaine ?


Dernière édition par le Sam 29 Juil - 9:36, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Ephyse
Admin
Ephyse


Nombre de messages : 1450
Date d'inscription : 17/09/2005

On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 EmptySam 29 Juil - 9:21

Ron continua à caresser le visage d’Hermione de ses lèvres, et elle sentit qu’elle ne résisterait plus très longtemps à ce que son cœur et son corps réclamaient depuis si longtemps.

- Je n’ai jamais réussi à t’effacer totalement, finit-elle par avouer dans un murmure, avant d’avoir pu s’en empêcher.

Ron s’arrêta un instant, appuya doucement son front contre celui d’Hermione, puis il chuchota :

- Je t’aime.

En prononçant ces mots, Ron posa un doux baiser sur les lèvres d’Hermione, un baiser si chargé de désir et de promesses qu’elle ne put qu’y répondre aussitôt. Sentant que les dernières défenses d’Hermione étaient sur le point de tomber, Ron tenta un peu plus sa chance et déposa un baiser un peu plus insistant sur ses lèvres, avant d’y passer délicatement sa langue et de rapprocher le corps d’Hermione du sien en faisant descendre ses mains sur ses hanches, qu’il rapprocha des siennes. Quand il mit fin au baiser, il garda les yeux fermés, de même qu’Hermione, comme pour savourer pleinement cet instant.

- Je t’aime, murmura Hermione en faisant lentement remonter ses mains le long de la fine chaîne en or de Ron, puis derrière sa nuque.

Ron l’embrassa alors aussi fougueusement qu’il l’avait souhaité ces dernières semaines, ce à quoi Hermione répondit avec autant de passion. Puis, soudain, cette petite voix retentit à nouveau dans la tête de la jeune fille, et elle tenta de repousser Ron :

- Non, Ron, arrête…

- Tu en as autant envie que moi, je me trompe ? demanda-t-il doucement en s’écartant quand même d’elle.

Hermione lui faisait entièrement confiance, elle savait que si elle disait non, il respecterait sa décision, mais elle devait quand même répondre. Elle murmura alors :

- Il faudrait peut-être mieux qu’on en parle, d’abord, non ?

Ron s’écarta encore un peu, comme pour considérer cette proposition sous tous les angles, puis il embrassa à nouveau Hermione, et chuchota contre ses lèvres :

- Franchement, Hermione, je crois que tous les deux, on a suffisamment parlé ces derniers temps. Et ce que j’avais à te dire, je te l’ai déjà dit : je t’aime. Tu n’es pas d’accord avec moi ? ajouta-t-il en faisant descendre ses lèvres dans le cou d’Hermione.

Sans répondre, elle saisit doucement la tignasse rousse entre ses doigts, incitant Ron à continuer.

- Tu dois avoir raison, dit-elle dans un souffle.

Aussitôt, Ron reporta son attention sur les lèvres d’Hermione et la serra contre lui, avant de la soulever de terre sans effort. Hermione s’agrippa à sa nuque solide, tout en serrant étroitement la taille de Ron entre ses cuisses. Il la porta jusqu’à son ancienne chambre qui était devenue celle d’Hermione, et la posa doucement sur le lit, avant de l’embrasser une nouvelle fois, ses mains de part et d’autre de ses épaules rondes. Ses lèvres quittèrent celles d’Hermione pour glisser le long de son cou, jusqu’au haut de sa poitrine qui se soulevait et s’abaissait de plus en plus vite. Il fit descendre ses mains le long de ses bras, les passa doucement sur ses seins, son ventre plat, jusqu’à l’ourlet du tee-shirt, qu’il saisit délicatement et fit lentement remonter, ses lèvres remontant elles aussi, juste après le tissu, comme pour faire oublier à sa peau douce le contact si rêche du tee-shirt délavé.

Il glissa une main entre les épaules d’Hermione et lui enleva entièrement le vêtement, qu’il jeta à terre. Puis il la reposa doucement sur le lit. Elle se laissait faire, confiante, sentant une chaleur agréable envahir son corps. Elle fit lentement descendre ses mains sur le large torse musclé de son amant, sur ses abdominaux parfaitement dessinés, jusqu’à la boucle de sa ceinture qu’elle défit sans aucune difficulté, ce qui lui arracha un sourire ; à croire que ses mains n’avaient rien oublié de la seule technique qui fonctionnait avec cette boucle autrefois si récalcitrante…

Ron continua à laisser courir ses lèvres sur le visage, le cou et la poitrine d’Hermione, et ses mains sur son ventre et l’intérieur de ses cuisses, alors que celle-ci lui enlevait son pantalon. Quand elle eut fini de le déshabiller, il s’abaissa un peu plus sur elle, et ses mains passèrent à nouveau sur tout le corps d’Hermione, si longtemps recherché chez d’autre femmes et jamais retrouvé, comme si ses mains, animées d’une volonté propre, cherchaient à retrouver les points sensibles de la femme de sa vie, s’attardant sur ses seins, la peau fine de ses poignets et du creux de ses coudes, ses cuisses et le bas de son dos.

Et Ron fut plus qu’heureux de découvrir qu’il n’avait oublié aucun de ces points sensibles, ni aucune des sensations que seule Hermione pouvait lui procurer. Elle seule savait comment passer le pouce le long de sa colonne vertébrale jusqu’à ses reins, son autre main occupée à caresser son cuir chevelu, ses lèvres effleurant à peine son visage. Elle seule savait comment faire redescendre ses mains pour masser le bas de son dos avec ses pouces, tout en faisant lentement remonter ses pieds sur ses mollets, puis le creux de ses genoux, où ils s’attardaient un moment avant de redescendre. Et elle seule connaissait l’emplacement de son point le plus sensible : ses oreilles, qu’elle caressait et mordillait tout doucement.

Mais leurs caresses s’interrompirent dès que leurs regards se croisèrent. Elle vit dans les yeux de Ron cette flamme et cette fougue qu’elle s’était résignée à ne jamais revoir ; il y vit le désir et la douceur, ces deux sentiments que seuls Hermione savait parfaitement doser.

Ron profita de cette courte pause pour soulever les couvertures et se glisser dessous avec Hermione, dont les cheveux frisés recouvraient l’oreiller en vagues régulières. Hermione rabattit les couvertures sur eux et se pressa contre Ron pour l’inciter à se rapprocher d’elle sans avoir à briser le silence par des mots inutiles.

Il obéit aussitôt, avant de faire descendre ses mains sur son ventre et son boxer en satin bleu, qu’il fit lentement glisser le long de ses jambes fuselées.

Hermione se mordit les lèvres, et quand leurs yeux furent à nouveau au même niveau, elle remarqua que la petite médaille qu’elle avait offerte à Ron venait de se loger dans le creux entre ses clavicules à elle, comme pour lier leur âme de la même manière que leur corps dans les minutes qui allaient suivre. Elle sourit et embrassa fougueusement son amant. Ron s’allongea totalement sur elle, et Hermione se sentit enfin bien ; ce corps puissant l’empêchait peut-être de respirer normalement, mais c’était un moindre inconvénient face à la force, la protection et la virilité que celui-ci lui procurait, qui plus est après ces quelques années où il lui avait tellement manqué.

Le corps d’Hermione ne tarda pas à s’abandonner totalement à Ron, et au bout de quelques minutes, un immense frisson parcourut tout son corps fiévreux. Il s’arrêta, pendant quelques secondes, puis il se détendit contre elle, enfin apaisé. Ron embrassa doucement le cou d’Hermione à plusieurs reprises, comme pour l’inciter à reprendre une respiration calme et profonde, ce dont elle était parfaitement incapable après cela. Puis celui-ci fit descendre ses lèvres entre ses seins, où il déposa un baiser avant d’y poser sa tête et de s’abandonner à son tour. Hermione sourit en passant une main dans les cheveux de Ron, l’autre dessinant de légers cercles sur ses épaules.

Il était revenu à elle. Il lui appartenait entièrement, à nouveau. Car aussi étrange que cela pouvait paraître à quelqu’un d’autre, tous deux savaient parfaitement que pendant ces quelques instants juste après qu’ils se furent aimés, c’était Hermione qui avait tout contrôle sur son amant, et non l’inverse. Cela avait été le cas dès leur première fois, et Hermione sut ce jour-là que cela resterait ainsi jusqu’à la fin de leur vie.

Après quelques minutes pendant lesquelles ils reprirent tous deux leur souffle, Ron se dégagea doucement de l’étreinte d’Hermione et s’allongea sur le dos à côté d’elle, qui se blottit aussitôt contre lui, la tête sur son épaule, le bras en travers de son torse. Elle aimait pouvoir entendre son cœur battre, tout d’abord frénétiquement, puis ralentir progressivement. Ron passa un bras autour de ses épaules et lui embrassa le front, sans un mot, la laissant écouter son cœur, qui exprimait de lui-même des sentiments enfouis depuis trop longtemps.

Bercée par ce bruit rassurant, promesse de vie et d’amour pour elle, elle s’endormit doucement, enfin en paix, et Ron ne tarda pas à sombrer à son tour dans un sommeil profond.

Le lendemain matin, ce fut un rayon de soleil qui réveilla Ron en filtrant à travers les persiennes. Ebloui, il se protégea d’une main, et découvrit qu’il était seul dans le lit. Pris soudain d’une bouffée de panique, il entoura sa taille d’un drap et se précipita dans la chambre de Harry. Mais son fils n’y était plus.

Ron courut jusqu’à la cuisine, et ce qu’il y vit le fit presque fondre en larmes. Hermione était attablée avec Harry sur les genoux ; celui-ci tenait son biberon dans les mains, tandis qu’Hermione lui caressait le front en lui lisant un livre de contes, attendant que l’eau bout pour le thé.

Quand elle releva les yeux en l’entendant arriver, elle vit aussitôt les siens, et ce qu’elle y lut lui fendit le cœur ; un désespoir sans fin, une tristesse sans nom, l’éventualité d’un futur sans eux trois… Vite effacés par un soulagement sans bornes. Mais Hermione avait eu le temps d’y revoir un gamin de douze ans qui voyait s’avancer vers lui une grande pièce d’échecs blanche… Y revoir un adolescent de quatorze ans terrorisé en voyant un chien noir se jeter sur lui… Y revoir un adolescent de dix-sept ans apprenant l’agression de son frère aîné et la mort de son héros, son directeur d’école. Hermione serra Harry dans ses bras et se releva, avant de déposer son fils à sa place sur la chaise.

En parcourant les quelques mètres qui les séparaient encore l’un de l’autre, Hermione revit toute son histoire avec Ron défiler devant ses yeux comme un film qu’on aurait passé en accéléré ; leur rencontre à bord du Poudlard Express, les épreuves sous la trappe gardée par Touffu en première année, les limaces qu’il s’était mis à vomir après avoir tenté de la venger en deuxième année, leur dispute en troisième année, le Bal de Noël et sa jalousie envers Viktor Krum l’année suivante, la bataille au Ministère en cinquième année, Lavande Brown, les canaris, son empoisonnement et les funérailles de Dumbledore en sixième année, leurs aveux et leur premier baiser cet été-là… Leur première fois, le Bal de Halloween, leurs batailles successives pour les Horcruxes et contre Voldemort et ses adeptes… La nuit de la conception de Harry, leur collision dans les couloirs du Ministère des années plus tard…

Une fois arrivée en face de lui, elle leva lentement la main et essuya les larmes qui s’étaient mises à couler sur ses joues parsemées de tâches de rousseur. Puis elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa doucement.

Ron répondit à ce baiser avec autant de fougue qu’il en fut capable, entourant la taille d’Hermione de ses bras, se jurant de ne plus jamais lâcher prise. Puis Hermione s’écarta pour reprendre son souffle, et posa sa tête sur son épaule. Ron posa son menton sur la tête bouclée de « sa » femme, et sourit ; quoiqu’il arrive avec ce nouveau mage noir, ces disparitions et ces meurtres, ça n’avait aucune importance. Il n’arriverait rien de fâcheux à leur fils, et ce pour une très simple raison : Hermione était à nouveau avec lui, et cette fois, elle resterait. Ils étaient à nouveau deux. Et même trois. Comme avant... ou presque.

***

Les rues de Londres étaient sombres, froides et détrempées en ce soir du 27 décembre. Les gouttes d’eau glacée qui tombaient du ciel en rangs serrés ne semblaient pas l’affecter ; l’homme restait immobile, serrant contre lui un gros tas de couvertures.

A peine abrité par la capuche d’une cape noire qui lui tombait jusqu’aux chevilles, l’homme pleurait doucement, ses larmes se mêlant à la pluie qui ruisselait sur son visage.

Puis, comme sous l’effet d’une soudaine impulsion, l’homme se précipita vers les marches du perron de la banque Gringotts, et y déposa le tas de couvertures, d’où s’échappa un léger soupir. L’homme s’éloigna, avant de s’essuyer les yeux du revers de sa manche. Il s’éloigna encore un peu à reculons, avant de murmurer :

- Pardonne-moi, ma puce.

Sur ces derniers mots, l’homme transplana.
Revenir en haut Aller en bas
https://bric-a-brac.easyforumpro.com
Contenu sponsorisé





On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: On prend les mêmes... et on recommence   On prend les mêmes... et on recommence - Page 2 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
On prend les mêmes... et on recommence
Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
 Sujets similaires
-
» On prend les mêmes... et on recommence II

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bric-a-Brac :: Fanfictions :: Harry Potter-
Sauter vers: